Racines252_fev2014_Mise en page 1 22/01/14 16:09 Page22 RACINES. Vivre entre Sèvre et Loire | VIE PRATIQUE | SANTÉ La tachycardie, quand le cœur s’emballe Les palpitations cardiaques rapides peuvent avoir diverses expressions. Leurs causes et conséquences conditionnent le traitement : médicament ou opération. D es coups de boutoir dans la poitrine, une impression de malaise… L’accélération anormale du rythme cardiaque, “la tachycardie”, est toujours un phénomène angoissant. Le cœur est en effet, l’organe référent du fonctionnement corporel, celui sans qui rien n’est possible. Y a-t-il réellement lieu de s’inquiéter ? Avant toute chose, il faut s’assurer que cette accélération est bien anormale. Il est généralement admis que le rythme cardiaque normal chez l’adulte est compris entre 60 et 80 à 90 pulsations par minute. Bien sûr il peut augmenter considérablement durant et après un effort physique, de manière tout à fait naturelle. C’est avec plus de cent pulsations par minute au repos que l’on parle de tachycardie. Au-delà de cette fréquence, le cœur ne parvient plus à alimenter convenablement l’organisme en sang oxygéné. S’en suit une sensation d’essoufflement, des vertiges et des étourdissements pouvant aller jusqu’à la perte de conscience. Les causes de la tachycardie sont diverses. Lorsqu’elle survient de façon intermittente, on se penche en premier lieu sur l’hygiène de vie du patient. Le stress, l’abus d’alcool ou de produits excitants notamment caféinés, peuvent déclencher une crise. Une trop grande sédentarité et le manque d’activité physique également : le cœur manque d’entraînement et s’emballe au moindre effort… Mais si les crises sont persistantes, la tachycardie peut alors venir d’une pathologie cardiaque, de problèmes infectieux, pulmonaires, de dérèglements hormonaux... L’oreillette souvent en cause Bref, difficile de savoir seul de quoi il retourne réellement. Une consultation médicale s’impose si la tachycardie s’avère persistante ou, naturellement, en cas de malaise. Le médecin pratiquera alors un examen clinique pouvant être associé à un électrocardiogramme, un bilan sanguin voire à un examen cardiologique poussé. L’objectif est de poser un diagnostic et de définir le type de tachycardie auquel le patient est confronté. Il en existe en effet différentes sortes selon la partie du cœur qui est concernée et l’expression de l’accélération du rythme cardiaque. La plus fréquente et non intermittente est dite sinusale ou auriculaire. Dans ce cas, ce sont les oreillettes du cœur, droite ou gauche qui sont en cause, généralement victimes de petites anomalies électriques. Elles provoquent des battements trop rapides par rapport aux ventricules. Ce type de tachycardie peut être traité par voie médicamenteuse. Un traitement à vie, à base d’anti-arythmiques est efficace dans une grande majorité des cas. Mais ces médicaments peuvent entraîner des effets secondaires pouvant limiter leur usage. Une surveillance régulière s’impose. En cas d’incompatibilité d’usage des médicaments, une petite intervention peut être envisagée. Il s’agit de brûler par le froid ou par radiofréquence, la petite zone à l’origine de la tachycardie. Cette intervention se fait sous anesthésie locale et nécessite quelques jours d’hospitalisation. Une anomalie électrique Lorsque l’on a à faire à des crises qui démarrent et s’arrêtent brusquement, sans persistance, on est le plus souvent dans le cas d’une tachycardie jonctionnelle. C’est une pathologie qui touche généralement les femmes de plus de 40 ans, mais qui peut aussi être présente dès la naissance. Comme son nom l’indique, elle est provoquée par une anomalie électrique à la jonction des oreillettes et des ventricules. Là encore un traitement médicamenteux, voire une intervention peuvent s’avérer nécessaires. Mais quand les crises sont rares, quelques manœuvres vagales peuvent les calmer en inhibant le nœud auriculo-ventriculaire. La plus connue est la manœuvre de Valsalva également utilisée en plongée. Il s’agit de gonfler les poumons puis de bloquer l’air en gardant La reproduction ou l'utilisation sous quelque forme que ce soit de nos articles informations et photos est interdite sans l'accord du magazine | 22 | RACINES | Février 2014 | Racines252_fev2014_Mise en page 1 22/01/14 16:09 Page23 RACINES. Vivre entre Sèvre et Loire | Benoit Delabre | Glossaire du cœur ■ Oreillettes. Les oreillettes sont les deux cavités qui accueillent le sang dans le cœur. Celle de droite, la plus fréquemment concernée par la tachycardie sinusale, réceptionne le sang des veines, pauvre en oxygène et riche en dioxyde de carbone, puis l’expulse vers le ventricule droit. Celle de gauche réceptionne le sang riche en oxygène et l’expulse vers le ventricule gauche. ■ Ventricules. Les ventricules sont les cavités inférieures du cœur. Ils expulsent le sang vers le reste de l’organisme. Le ventricule gauche vers les poumons afin de recharger le sang en oxygène. Le ventricule droit vers les muscles et les organes afin de les alimenter en oxygène. ■ Défibrillateur automatique implantable. Le DAI est un boîtier de 70 g et de la taille d’une montre, contenant un minuscule ordinateur et une pile. Implanté sous la clavicule, il est relié au cœur par des sondes. Celles-ci mesurent le rythme cardiaque et transmettent les informations à l’ordinateur. Ce dernier peut, en cas de besoin, délivrer des impulsions électriques vers le muscle cardiaque. On parle de tachycardie au-delà de cent pulsations/minute au repos. La reproduction ou l'utilisation sous quelque forme que ce soit de nos articles informations et photos est interdite sans l'accord du magazine | 23 | RACINES | Février 2014 | (© Royal Navy) la glotte fermée. Plus dangereuse, la tachycardie ventriculaire doit être rapidement prise en charge. Elle est provoquée par un battement trop rapide des ventricules. La fréquence cardiaque dépasse les 160 battements par minute et est généralement régulière. Elle peut conduire rapidement à un arrêt cardiaque (fibrillation ventriculaire). Avant d’en arriver là, certains médicaments peuvent être utilisés pour ralentir le rythme. En cas de forme grave et chronique, on peut envisager la pose d’un défibrillateur automatique implantable. VIE PRATIQUE