| VIE PRATIQUE |
La tachycardie,
quand le cœur semballe
Les palpitations cardiaques rapides peuvent avoir diverses
expressions. Leurs causes et conséquences conditionnent
le traitement : médicament ou opération.
SANTÉ
Des coups de boutoir
dans la poitrine, une
impression de
malaise… L’accéléra-
tion anormale du
rythme cardiaque, la tachycardie”, est
toujours un phénomène angoissant. Le
cœur est en effet, l’organe référent du
fonctionnement corporel, celui sans qui
rien nest possible. Y a-t-il réellement lieu
de s’inquiéter ? Avant toute chose, il faut
s’assurer que cette accélération est bien
anormale. Il est généralement admis que
le rythme cardiaque normal chez l’adulte
est compris entre 60 et 80 à 90 pulsations
par minute. Bien sûr il peut augmenter
considérablement durant et après un
effort physique, de manière tout à fait
naturelle.
C’est avec plus de cent pulsations par
minute au repos que l’on parle de tachy-
cardie. Au-delà de cette fréquence, le
cœur ne parvient plus à alimenter conve-
nablement l’organisme en sang oxygéné.
S’en suit une sensation dessoufflement,
des vertiges et des étourdissements pou-
vant aller jusqu’à la perte de conscience.
Les causes de la tachycardie sont
diverses. Lorsqu’elle survient de façon
intermittente, on se penche en premier
lieu sur l’hygiène de vie du patient. Le
stress, l’abus d’alcool ou de produits exci-
tants notamment caféinés, peuvent
déclencher une crise. Une trop grande
sédentarité et le manque d’activité phy-
sique également : le cœur manque den-
traînement et s’emballe au moindre
effort… Mais si les crises sont persis-
tantes, la tachycardie peut alors venir
d’une pathologie cardiaque, de problèmes
infectieux, pulmonaires, de dérèglements
hormonaux...
L’oreillette
souvent en cause
Bref, difficile de savoir seul de quoi il
retourne réellement. Une consultation
médicale s’impose si la tachycardie s’avère
persistante ou, naturellement, en cas de
malaise. Le médecin pratiquera alors un
examen clinique pouvant être associé à
un électrocardiogramme, un bilan sanguin
voire à un examen cardiologique poussé.
Lobjectif est de poser un diagnostic et de
définir le type de tachycardie auquel le
patient est confronté.
Il en existe en effet différentes sortes
selon la partie du cœur qui est concernée
et l’expression de l’accélération du rythme
cardiaque. La plus fréquente et non inter-
mittente est dite sinusale ou auriculaire.
Dans ce cas, ce sont les oreillettes du
cœur, droite ou gauche qui sont en cause,
généralement victimes de petites anoma-
lies électriques. Elles provoquent des bat-
tements trop rapides par rapport aux
ventricules. Ce type de tachycardie peut
être traité par voie médicamenteuse. Un
traitement à vie, à base d’anti-aryth-
miques est efficace dans une grande
majorité des cas. Mais ces médicaments
peuvent entraîner des effets secondaires
pouvant limiter leur usage. Une surveil-
lance régulière s’impose. En cas d’incom-
patibilité d’usage des médicaments, une
petite intervention peut être envisagée.
Il s’agit de brûler par le froid ou par radio-
fréquence, la petite zone à l’origine de la
tachycardie. Cette intervention se fait
sous anesthésie locale et nécessite
quelques jours d’hospitalisation.
Une anomalie électrique
Lorsque l’on a à faire à des crises qui
démarrent et s’arrêtent brusquement, sans
persistance, on est le plus souvent dans
le cas d’une tachycardie jonctionnelle.
C’est une pathologie qui touche généra-
lement les femmes de plus de 40 ans, mais
qui peut aussi être présente dès la nais-
sance. Comme son nom l’indique, elle est
provoquée par une anomalie électrique à
la jonction des oreillettes et des ventri-
cules. Là encore un traitement médica-
menteux, voire une intervention peuvent
s’avérer nécessaires. Mais quand les crises
sont rares, quelques manœuvres vagales
peuvent les calmer en inhibant le nœud
auriculo-ventriculaire. La plus connue est
la manœuvre de Valsalva également uti-
lisée en plongée. Il s’agit de gonfler les
poumons puis de bloquer l’air en gardant
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la glotte fermée.
Plus dangereuse, la tachycardie ven-
triculaire doit être rapidement prise en
charge. Elle est provoquée par un batte-
ment trop rapide des ventricules. La fré-
quence cardiaque dépasse les 160
battements par minute et est générale-
ment régulière. Elle peut conduire rapi-
dement à un arrêt cardiaque (fibrillation
ventriculaire). Avant den arriver là, cer-
tains médicaments peuvent être utilisés
pour ralentir le rythme. En cas de forme
grave et chronique, on peut envisager la
pose d’un défibrillateur automatique
implantable.
Benoit Delabre
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| VIE PRATIQUE |
Glossaire du cœur
Oreillettes. Les oreillettes sont les deux cavités qui accueillent le
sang dans le cœur. Celle de droite, la plus fréquemment concernée
par la tachycardie sinusale, réceptionne le sang des veines, pauvre en
oxygène et riche en dioxyde de carbone, puis l’expulse vers le ven-
tricule droit. Celle de gauche réceptionne le sang riche en oxygène et
l’expulse vers le ventricule gauche.
Ventricules. Les ventricules sont les cavités inférieures du cœur. Ils
expulsent le sang vers le reste de l’organisme. Le ventricule gauche
vers les poumons afin de recharger le sang en oxygène. Le ventricule
droit vers les muscles et les organes afin de les alimenter en oxygène.
Défibrillateur automatique implantable. Le DAI est un boîtier de
70 g et de la taille d’une montre, contenant un minuscule ordinateur
et une pile. Implanté sous la clavicule, il est relié au cœur par des
sondes. Celles-ci mesurent le rythme cardiaque et transmettent les
informations à l’ordinateur. Ce dernier peut, en cas de besoin, délivrer
des impulsions électriques vers le muscle cardiaque.
On parle de tachycardie au-delà de cent pulsations/minute au repos.
(© Royal Navy)
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