NICHOLAS GEORGESCU-ROEGEN
Il a entre autres contribué, en économie, à l'introduction du concept physique d'entropie. Ses travaux ont
contribué de façon significative à l'élaboration de la bioéconomie, qui ouvre un pont entre sciences
économiques, sciences biologiques (loi de l'évolution, néodarwinisme). À ce titre, il fait partie du courant
évolutionniste des économistes. Mais il lie aussi sciences économiques et sciences physiques
(thermodynamique), ouvrant la voie à l'économie thermodynamique. Son ouvrage majeur est The Entropy law
and the Economic Process paru en 1971 dans lequel il écrit :
« la thermodynamique et la biologie sont les flambeaux indispensables pour éclairer le processus économique
la thermodynamique parce qu’elle nous démontre que les ressources naturelles s’épuisent irrévocablement, la
biologie parce qu’elle nous révèle la vraie nature du processus économique » The Entropy law and the
Economic Process
Pour ses partisans, ces théories réconcilieraient économie et écologie en réintégrant la science économique
dans la pensée scientifique contemporaine de la révolution industrielle et de la découverte de l'évolution
biologique. Elles apporteraient un éclairage novateur et fécond dont les implications pratiques dépassent
l'économie politique. Elles mettraient en évidence l'impossibilité de résoudre les problèmes environnementaux
par le seul progrès scientifique et technologique.
Jugeant l'économie libérale de la théorie néoclassique beaucoup trop mécanique, Georgescu-Roegen a mis en
lumière la contradiction entre la deuxième loi de la thermodynamique, la loi de l'entropie – c'est-à-dire la
dégradation inéluctable, suite à leur usage, des ressources naturelles utiles à l'humanité – et une croissance
économique matérielle sans limites.
ROSTOW
On doit à l'économiste américain Rostow une vision extrêmement linéaire et discutée du développement en
cinq grandes étapes des sociétés industrielles (énoncée dans Les étapes de la croissance économique, 1960).
- La société d'origine, dite société traditionnelle, ne vit que de l'exploitation de la terre, elle est
relativement hostile au progrès et les hiérarchies sociales y sont figées.
- Sa lente évolution l'amène progressivement à remplir les conditions préalables au décollage. Le
changement y est plus facilement accepté, permettant que la croissance économique dépasse la
croissance démographique, grâce à la révolution agricole notamment. Des bouleversements politiques
et religieux s'y produisent (la Réforme, la révolution anglaise, la guerre d'indépendance des États Unis,
la Révolution française etc.).
- Puis il y a l’étape du « décollage » ou take-off en anglais : durant une vingtaine d'années les
investissements massifs dans l'industrie permettent une inflexion majeure et durable du rythme de la
croissance (0,2% en moyenne par an avant le XVIIIe, 1,2% au XIXe).
- Une soixantaine d'années plus tard, de nouvelles industries vont se substituer à celle du take-off
(seconde révolution industrielle, pour les pays de la première révolution industrielle) : les niveaux de
vie s'améliorent.
- Les sociétés ont alors atteint le stade de « la maturité » avant le début de la production de masse. La
croissance mène à l'étape ultime de la société : la « consommation de masse » (les roaring twenties
aux États Unis, l'après Seconde Guerre mondiale en Europe occidentale).