ANEPF Pathologies 25/10/02 10:27 Page 150 Chapitre 3 Pathologies digestives bénignes relevant du conseil officinal 150 ANEPF Pathologies 25/10/02 10:27 Page 151 Chapitre 3 : Pathologies digestives, bénignes relevant du conseil officinal Quatrième Partie SOMMAIRE INTRODUCTION INTRODUCTION On doit faire face à l'officine à divers troubles digestifs : les maux d'estomac, les douleurs digestives, les constipations et les diarrhées. Pour pouvoir faire l'objet de conseils officinaux, ces troubles doivent être aigus : tout signe chronique relève de la consultation médicale ; de même il faut être attentif aux circonstances d'apparition et aux symptômes car ils conditionnent la marche à suivre. Volontairement ici, nous ne citerons en priorité que les spécialités OTC (non vignetés) A. MAUX D'ESTOMAC OU EPIGASTRALGIES 1. SIGNES 2. INTERROGATOIRE 3. CONSEILS HYGIÉNO-DIÉTÉTIQUES 4. CONSEILS MÉDICAMENTEUX a. Antiacides b. Antihistaminiques H2 c. Pansements gastriques A. MAUX D'ESTOMAC OU EPIGASTRALGIES B. DOULEURS DIGESTIVES ET DYSPEPSIES 1. SIGNES CLINIQUES 2. TRAITEMENT 3. CONSEILS HYGIÉNO-DIÉTÉTIQUES 4. MÉDICAMENTS, CONSEIL OFFICINAL C. CONSTIPATION 1. SIGNES 2. TRAITEMENT 3 . LA 4. LA DE LA CONSTIPATION PASSAGÈRE CONSTIPATION CHRONIQUE MALADIE DES LAXATIFS D. DIARRHEES AIGUES 1. SIGNES ET ÉTIOLOGIES 2. CONSEILS OFFICINAUX 1. SIGNES On retrouve souvent les symptômes suivant : douleur de type barre à l'estomac, brûlures, crampes à l'estomac, remontées acides. Il faut écarter l'hypothèse de l'ulcère gastroduodénal (UGD). - douleur vive et brutale, - douleur postprandiale soulagée par les repas, - douleur ancienne avec des antécédents digestifs ou d'ulcères, Ces signes font suspecter une perforation ou une crise d'ulcère : il faut consulter un médecin. 2. INTERROGATOIRE Vous devez questionner le patient. - sur son alimentation récente : épices, repas gras, alcool, café, condiments vont provoquer une inflammation de l'estomac, - l'origine peut être nerveuse : stress, soucis, nervosité, ANEPF Pathologies 25/10/02 10:27 Page 152 - la prise de médicaments : les médicaments gastro-irritants comme l'aspirine, les AINS ; les médicaments tels que la théophylline, les anticholinergiques (atropine, ipratropium : Atrovent®, oxitropium : Tersigat®, antiparkinsoniens : Artane®, Lepticur®, Parkinane®, antispasmodiques : viscéralgine®, Spasmodex®), les benzodiazépines, les dérivés nitrés. Ce sont les 3 principales causes de maux à l'estomac. 3. CONSEILS HYGIÉNO-DIÉTÉTIQUES - éviter le(s) aliment(s) pouvant être mis en cause, - diminuer la consommation de tabac, alcool, café et thé, - éviter les repas copieux, gras, épicés, - ne pas se coucher ou se pencher juste après le repas, - essayer de manger calmement sans stress. Si les douleurs sont provoquées par des médicaments, il faut bien sûr réévaluer leur utilisation, avec l'avis du médecin. 4. CONSEILS MÉDICAMENTEUX a) antiacides Ils sont utilisés en cas de brûlures, de remontées acides. Attention car leur utilisation abusive entraîne un effet rebond avec recrudescence de l'acidité. • Sels de Na : Normogastryl® • Phosphate d'Al : Phosphalugel® • Sels de Na et Mg : Préfagyl®, Dextomat® • Sels d'Al et de Mg : Maalox®, Xolaam®, Gelox®, Supralox®, Rocgel®, Contracide®, Gélusil®, Gaopathyl®, Gastrex® • Sels de Ca et Mg : Rennie®, • Sels de Mg, Al, et Ca : Digestif Marga®, • Carbonates de Mg, Ca et Na : Mab®. • Bicarbonate de sodium Effets indésirables - Tous : risque de diarrhées si utilisation prolongée ou à forte dose - Aluminium : déplétion phosphorée en cas d'utilisation prolongée ou à forte dose ; le phosphate peut être constipant - Calcium : risque d'hypercalcémie et néphrolithiases si insuffisance rénale en cas d'utilisation prolongée Contre-indications : insuffisance rénale sévère Interactions médicamenteuses - Risque de malabsorption de nombreux médicaments : prendre les antiacides à distance des médicaments (2h) Précautions d'emploi - Vérifier l'absence d'UGD - Attendre 90 min. Après le début du repas car les aliments ont un pouvoir tampon propre - Diabète : attention à la présence de saccharose dans certaines spécialités - Aluminium : précaution d'emploi chez les dialysés - Sodium : en tenir compte lors des régimes désodés ou hyposodés Ces préparations sont alcalines donc attention au phénomène de rebond sécrétoire à l'arrêt : modérer leur emploi. b) antihistaminiques H2 Leur avantage est d'agir avec peu de prises. Le traitement ne doit pas être prolongé et durera 5 jours. Ils sont contre-indiqués chez la femme enceinte et l'enfant de moins de 15 ans. • Cimétidine : Stomédine® (effervescent), Tagamet® (liste 2) 152 ANEPF Pathologies 25/10/02 10:27 Page 153 • Famotidine : Pepcidac® (comprimé à avaler, croquer, sucer), Pepdine® (liste 2) • Nizatidibe : Nizaxid® (liste 2) • Rantidine : Azantac®, Raniplex®, Ulcirex®, Zidac® (liste2) Effets indésirables (très rares) - famotidine : céphalées, constipation, diarrhées, nausées, myalgies - cimétidine : diarrhées, asthénie, bouche sèche, vertiges, rash cutanés, fièvre - Réduction de l'acidité gastrique à long terme avec risque de prolifération bactérienne Contre-indications - Grossesse et allaitement, - enfant de moins de 15 ans, - hypersensibilité à un produit Interactions médicamenteuses - Avec les topiques gastro-intestinaux : interval- c) les pansements gastriques Ce sont des formes suspensions ; ils sont adaptés lors des acidités nocturnes (adhérence à la muqueuse, action plus longue), et chez la femme enceinte qui ne peut prendre d'anti-H2. • Sucralfate : Kéal®, Ulcar® Présence d'aluminium et de saccharose ; cf. les antiacides pour les effets indésirables, précautions d'emploi et interactions médicamenteuses. B. DOULEURS DIGESTIVES ET DYSPEPSIES Elles correspondent à la sensation d'être ballonné, barbouillé. Ce sont les dyspepsies, aussi appelées indigestion, crise de foie après une soirée. Elles sont dues à un mauvais fonctionnement du pylore, consécutif à des excès alimentaires ; on a 2 types de signes : soit une contraction brusque avec vomissement alimentaire ou bilieux (à distance des repas), soit la digestion est associée à des ballonnements, douleurs, régurgitations. le de 2 heures de la cimétidine (inhibiteur 1. SIGNES enzymatique) Ils sont très variables : des lourdeurs, ballonnements (météorismes), aérophagie, flatulences, somnolence postpandriale, gène avec sensation de régurgitation, douleurs abdominales. Il peut y avoir constipation, diarrhées, douleur de l'hypocondre droit, céphalées pulsatiles, photosensibilité, fatigue, nausées ("la crise de foie"). - Déconseillée avec phénytoïne (Di-hydan(r)) : risque de surdosage, et la tacrine (Cognex(r)) - Précautions avec de très nombreux médicaments Incompatibilités physico-chimiques avec le phénobarbital Précautions d'emploi - Vérifier l'absence d'UGD - Traitement à forte dose : ne pas arrêter brutalement - Réduire la posologie en cas d'insuffisance rénale sévère et insuffisance hépatique CLINIQUES Il faut veiller à ce qu'il n'y ait pas de risque de colique hépatique ou cholécystite aiguë (douleur au flanc droit irradiant à l'omoplate, fièvre et nausées ou vomissements, antécédents) ou de chronicité de la douleur avec mauvaise digestion, dysphagie, amaigrissement, saignements, ictère... ANEPF Pathologies 25/10/02 10:27 Page 154 Souvent le patient sait ce qu'il a car les dyspepsies résultent d'un excès alimentaire (chocolat, alcool, graisses, repas trop rapide, associé au tabac, ou du stress, contrariété, facteurs psychiques). 2. TRAITEMENT Il doit être ponctuel et associé à un régime hygiéno-diététique. a) hygiéno-diététique - Diète : bouillon de légumes, tisanes de plantes cholagogues/cholérétiques (cf. phytothérapie plus bas), - Éviter les jus de fruits, graisses, alcool, tabac, irritants tels que vins et épices, - Manger lentement et au calme, - Boire 1,5 à 2 litres d'eau par jour, - Éviter les aliments gazogènes : choux, légumes secs, pâtes, féculents. b) médicaments et conseils officinaux Le principe est de faciliter la digestion et d'éviter les douleurs. Le traitement ne doit pas excéder quelques jours (sinon une consultation médicale est nécessaire). • Allopathie Les médicaments cholagogues (CG ; augmentent l'excrétion de bile) et cholérétiques (CR ; augmentent la secrétion de bile) - Contre indication : lors des obstructions ou lithiases biliaires, insuffisances hépato-cellulaires graves - Effets secondaires : diarrhées - Précautions d'emploi : lors d'insuffisance rénale, de régime hyposodé ou désodé. ■ Sorbitol (Sorbitol Delalande®) : CG + CR, stimule les sécrétions enzymatiques ■ Sulfate et dihydrogénosulfate de Na (Digédryl®, Oxyboldine®), CG + CR + antiacide ■ Hymécromone (Bilicante®, Cantabiline 400®) : CR Antivomitifs : anti-H1 (Nausicalm®; Dramamine®) - Contre indiqué: glaucome à angle fermé, enfant <2 ans, grossesse, allaitement, rétention urinaire - Effets secondaires : somnolence, effets atropiniques (bouche sèche, irritabilité, constipation, troubles de l'accommodation et gastrointestinaux, rétention urinaire - Intéractions :avec alcool, dépresseurs du SNC, médicaments anticholinergiques (anti-H, neuroleptiques, antiparkinsoniens, antispasmodiques, antidépresseurs (ADT) tricycliques...) - Précaution d'emploi : avec l'alcool (risque sédatif accru), personnes âgées. Anxiolytiques : Aubépine®, Sédatif PC® (homéo : aucun EII ni CI), Neuropax® (phénobarbital ou PB, aubépine, valériane), Sedalozia®... - CI du PB, absolue : enfants, porphyries, insuffisance respiratoire , relative : grossesse, allaitement - EII du PB, cutanés, somnolence, troubles psychiques - IMx du PB (inducteur enzymatique) : association déconseillée avec les oestroprogestatifs, l'alcool ; précautions avec ciclosporine, corticoïdes, doxycycline, quinidine, théophylline, folate, valproate, digitoxine, progabide, anticoagulants oraux, ATD imipraminiques (Tofranil®, Anafranil®....) ; à prendre en compte avec β bloquants, carbamazépine, dépresseurs du SNC, phénytoïne. 154 ANEPF Pathologies 25/10/02 10:27 Page 155 NB : Le phénobarbital n'a plus que l' AMM pour l'épilepsie, les autres spécialités ont été retirées. • Phytothérapie On peut conseiller différentes formes : gélules Adsorbants : charbon (Charbon Arko®, (gél.) Arko®, Elusanes ou Vitaflor®, ou tisanes Charbon Belloc®, Formocarbine®, + levure : Boribel® n°6 (ballonnements, lourdeurs, diges- Carbophagix®) tions lentes, aérophagies, gaz...), n°7 (troubles - EII : selles noires associés au foie), Provençale® n°05 (mauvaise - IMx : le charbon adsorbe de nombreuses sub- digestion), Vitaflor®. stances chimiques, respecter un intervalle de 2 heures avec la prise d'autres médicaments. Motricité gastrique et symptomatologie des - Cholagogue : boldo (gél., tis.) - Cholérétique : radis noir (Raphanus S. Potier®) dyspepsies : - CG + CR : artichaut, menthe (gél., tis.) Citrate de bétaïne® ; PE chez le diabétique car - CG + CR + antispasmodique : fumeterre (gél., tis.) la forme granulé contient du saccharose. - Carminatif (favorise l'expulsion des gaz Antispasmodiques : Spasmavérine®, Spasfon® intestinaux) et calmant des douleurs spas- - EII : troubles digestifs mineurs (epigastralgies), modiques Digestives : angélique, fenouil, hépatites (alvérine : Spasmavérine®) ou réactions cutanées allergiques (phloroglucinol : Spasfon®) : arrêt immédiat - IMx : déconseillée avec les analgésiques morphiniques majeurs (effet antispasmodique annulé), incompatibilité physico-chimique du Spasfon® avec la noramidopyrine (Novalgine®, Salgydal®, .., Avafortan® ) - PE : seul le phloroglucinol peut être utilisé pendant le 1er trimestre de la grossesse et l'allaitement. Enzymes digestives d'origine porcine : Digeflash®, Digestobiase®, Pereflat®... - EII : diarrhée, constipation transitoire,: réactions cutanées allergiques (protéines porcines) - PE : hypersensibilité aux protéines de porc (troubles digestifs), pas chez les nourrissons. menthe (tis., gél.), charbon (gél.) • Homéopathie Particulièrement destinée aux femmes enceintes, enfants et à ceux qui ne veulent pas d'allopathie. La forme à conseiller est TUBE GRANULES 5CH, 5 granules par prises entre les repas. Les prises se font toutes les 1 à 2 heures et doivent être espacées dès amélioration des symptômes. Quand ceux-ci disparaissent, arrêter le traitement. Dyspepsies associées à nausées, lourdeurs : Nux vomica Aérophagies, excès d'aliments gras : Antimonium crudum Aérophagies, ballonnements : Carbo vegetalis 155 ANEPF Pathologies 25/10/02 10:27 Page 156 C. CONSTIPATION 1. SIGNES La constipation est définie par un nombre de selles inférieur à 3 par semaine et une gêne à l'exonération ; cependant il faut s'adapter aux habitudes propres à chaque personne. Lorsque la constipation est inexplicable, de survenue brutale avec arrêt des gaz, présence de sang dans les selles, associée à une altération de l'état général, ou chronique et rebelle aux traitements usuels, on peut être en présence de pathologie organiques graves (cancers, tumeurs, sténoses...), il faut orienter vers un médecin. Une alternance de diarrhées/constipations chroniques caractérise la maladie des laxatifs. • conseiller les aliments suivants : lait entier, fromages blancs et à pâtes dures, viandes maigres (cheval), volailles, poissons, légumes verts, pain de son, céréales, légumes secs, fruits frais et secs, corps gras non cuisinés, beurre cru ; conseiller la cuisson à l'eau, la vapeur, au grill, en papillote... • Éviter certains aliments : fromages à pâtes molles affinées, viandes grasses (bœuf, porc), charcuteries, corps gras cuits, et les cuissons en ragoût, friture, sauces • Manger à heures régulière et dans le calme, • Rééduquer l'intestin : le matin, au lever à jeun un grand verre d'eau froide ou de jus de fruits frais (favorise le réflexe gastrocolique), aller à la selle après un petit déjeuner copieux, Une constipation peut avoir de nombreuses causes : • Aller à la selle à heures fixes ou à un besoin spontané, • Le mode de vie (sédentarité, manque d'exercice), • le régime (pauvre en fibres, peu d'eau), • médication (antihistaminiques, psychotropes, gels d'alumine, diurétiques...), • contexte médical particulier (proctologie, chirurgie, obstétrique, hérédité...), • voyages et/ou changement d'alimentation, • stress, anxiété, troubles psychoaffectifs, • faire de l'exercice (gymnastique, marche). qui entraînent une diminution de la motricité et tonicité du colon, et une perte de sensibilité de l'ampoule rectale. 2. TRAITEMENT DE LA CONSTIPATION PASSAGÈRE Il faut rappeler au patient les règles hygiénodiététiques de base suivantes, qui peuvent résoudre d'elle-même le problème. • Boire 1,5 à 2 litres d'eau par jour, • équilibrer l'alimentation : Parfois, la médication est nécessaire, on a recours à des traitements locaux (suppositoires, lavements), ou aux laxatifs. En général, le traitement contre la constipation dure 5 jours, et associé aux règles ci-dessus, est efficace. Toute tendance à la chronicité doit faire consulter. L'utilisation des laxatifs stimulants et salins, de la bourdaine et du séné doit être réservée aux constipations occasionnelles et ne doit pas excéder 8 à 10 jours. En effet ils sont irritants et peuvent amener à la maladie des laxatifs ou à une constipation chronique. • Traitements locaux : laxatifs par voie rectale Suppositoires à la glycérine, Microlax®, Bebegel®, Eductyl®, Rectopanbiline®, Norgalax® 156 ANEPF Pathologies 25/10/02 10:27 Page 157 - CI : toutes les maladies rectales ; PE : éviter l'usage prolongé, certaines maladies (Crohn, rectocolite) • Laxatifs stimulants : délai d'action de 12 h. environ ; à base de sené ou bourdaine (Senokot®, Grains de Vals®, Idéolaxil®, Tamarine®, dragées Fuca®...), Contalax®, Dulcolax®, Tonilax®, Jamylene®, pilules Peristaltine®, Pursennide®, Dupuis®, Tamarine®, Fructines®, Modane®, osmotique salin (Lubentyl-magnesie®), La phénophtaléïne (Purganol®, Boldolaxine®, Mucinum®) a été retirée du marché en 1997 à cause de son potentiel génotoxique et cancérigène. - CI : enfants, grossesse, allaitement, colopathies fonctionnelles inflammatoires, maladies rectales, douleurs abdominales inconnues ; salin : insuffisance cardiaque et rénale - EII : diarrhées, hypokaliémie, douleur abdominale, maladie des laxatifs - IMx : contre-indiqués avec les médicaments provoquant des torsades de pointe ; précautions avec les digitaliques, hypokaliémiants (amphotéricine B, corticoïdes, diurétiques, laxatifs stimulants, perfusions insulino-glucosées) - PE : traitement de courte durée uniquement • Laxatifs osmotiques (sucrés) : délai d'action de 24 à 72 h. Sorbitol-Delalande®, Importal®, Duphalac®, Lactulose®, Forlax®, Transipeg®, Movicol®, Auxitrans®, Apilaxe®... Ils peuvent être utilisés pendant la grossesse. - CI : régime sans galactose - EII : ballonnements, selles semi liquides, douleurs abdominales • Laxatifs lubrifiants : délai d'action de 8 à 72 h. ; huile d'olive alimentaire, huile de paraffine ou de vaseline (Acal®, Lubentyl®, Lansoÿl®, Laxamalt®, Transitol®, Molagar®, Nujol®, Parlax®, Restrical®) - EII : suintement anal, irritation périanale - IMx : diminution de l'absorption des vitamines liposolubles (A, D, E, K) : potentialisation des AVK et risque de carence en vitamines • Laxatifs de lests ou mucilagineux (gomme sterculia, karaya, guar, Psyllium, Ispaghul) : délai d'action de 24 à 48 h. Normacol®, transilane®, Psylia®, Infibran®, Inolaxine®, Parapsyllium®, Spagulax®, Mulcipulgite®, mucivital®, Mulkine®)... - CI : affections sténosantes du tube digestif, enfant <2 ans - EII : ballonnements en début de traitement, réactions allergiques - PE : toujours boire de l'eau à chaque prise ; posologie croissante au début et prise avant les repas pour prévenir les ballonnements 3. LA CONSTIPATION CHRONIQUE Elle peut être due à la prise au long cours de laxatifs irritants, ou au contexte physiopathologique du patient (personne âgée...). Les règles hygiéno-diététiques sont indispensables. On peut conseiller 3 types de laxatifs : lubrifiants, laxatifs osmotiques ou les mucilages. 4. LA MALADIE DES LAXATIFS C'est l'alternance de périodes de diarrhées et de constipations avec des coliques abdominales parfois violentes. Souvent provoquée par la prise abusive de laxatifs, particulièrement s'ils sont irritants (séné, bourdaine...). Faire 157 ANEPF Pathologies 25/10/02 10:27 Page 158 arrêter le traitement laxatif en cours et souligner l'importance d'une consultation médicale. D. DIARRHEES AIGUES A l'officine, seules peuvent être prises en charge les diarrhées aiguës de l'adulte (< 3 semaines). La diarrhée chronique, la présence de sang, ou l'association à des vomissements et fortes douleurs abdominales révèle une affection ou une parasitose qui peuvent être graves et nécessiter une consultation médicale. 1. SIGNES ET ÉTIOLOGIES Une diarrhée est caractérisée par l'émission de plusieurs selles (5 à 8) par jour (ou plus de selles que n'en a le patient habituellement), ces selles étant trop liquides (excès d'eau dans les selles). Le principal danger est la déshydratation (surtout personnes âgées et enfants) qui est révélée par une hypotension, soif intense et une sécheresse buccale. Les diarrhées aiguës ont de nombreuses causes • virales, • bactériennes : toxi-infections alimentaires quand plusieurs personnes sont concernées après un repas (coquillages, charcuteries, viandes, œufs, glaces, laitages, pâtisseries, poissons...) ; souvent dues à des salmonelles, shigelles, à Campylobacter, 2. CONSEILS OFFICINAUX Le traitement est dans un premier temps non médicamenteux. Conseiller une diète hydrique : - régime alimentaire sans fibre : manger des pommes, carottes, coings, du riz, des pâtes, du pain blanc, éviter les laitages sauf les yaourts, pas de fruits, - Boire beaucoup, en petite quantité mais régulièrement de l'eau, thé, café, bouillon, tisanes, Coca-Cola® ou Pepsi-Cola®, mais pas de jus de fruits. Le traitement médicamenteux doit être entrepris avec précaution : il ne doit pas durer trop longtemps, et en l'absence d'amélioration, il faut penser à consulter un médecin. La réhydratation est indispensable, ainsi que le traitement de la cause si possible. • Antidiarrhéiques antisecrétoires, lorsque la diarrhée est dans une phase très aiguë, et en l'absence de signes de gravité, à donner pendant un temps court, et arrêter à l'amélioration. Ces médicaments ne traitent pas la cause de la diarrhée. • lopéramide : Diaretyl®, Dyspagon®, Imossel®, Indiaral®, Lodiarid®, • (diphénoxylate : Diarsed®, liste 1), • Teinture d'opium + kaolin : Pepticar®, • anxiété, • lopéramide + diméthicone : Imossel Duo® si douleurs associées • stress, Données sur le lopéramide • retour de voyages en pays tropicaux (attention aux parasitoses), • antibiotiques, • abus de laxatifs irritants (arrêter le traitement),aliments : choux, melon, raisin, boissons froides... - CI : enfants <8 ans, rectocolites hémorragiques, colite pseudo-membraneuse post-antibiotique, - EII : constipation (arrêt du traitement), rashs cutanés, iléus paralytique ou dépression du SNC en cas de surdosage, 158 ANEPF Pathologies 25/10/02 10:27 Page 159 - IMx : aminosides per os, - PE : insuffisance hépatique, grossesse au 1er trimestre • Antiseptiques intestinaux, avec le nifuroxazide : Bifix®, erceryl®, Septidiaryl® et la sulfaguanidine : entéropathyl® Utiliser pour les diarrhées présumées d'origine bactérienne ; contre indiqué en cas d'insuffisance rénale ou hépatique, de grossesse, et avec la phenytoine et la methenamine. • Modificateurs de la flore, si la diarrhée est provoquée par un traitement antibiotique, une toxi-infection alimentaire, un voyage en pays tropical : • sulfaguanidine : Enteropathyl®, Enterocuprol® (sulfamide) • Levures : Lactéol® (CI si intolérance au lactose), Ultralevure®, Bacilor®, diarlac®... • Antispasmodiques : Spasfon®, Spasmavérine®, • Adsorbants : charbon (cf. supra), Gelopectose®, Sacolene®, • Pansements : Actapulgite®, Bédelix®, Gel de polysilane®, Gastropulgite®, Pepsane®, Smecta® (CI lors d'affections sténosantes du tube digestif, EII : constipation), • Anxiolytiques : Sédatif PC®, Aubépine®, ... 159