Pathologies digestives bénignes relevant du conseil officinal

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Chapitre 3
Pathologies
digestives
bénignes
relevant du
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Chapitre 3 : Pathologies digestives,
bénignes relevant du conseil officinal
Quatrième Partie
SOMMAIRE
INTRODUCTION
INTRODUCTION
On doit faire face à l'officine à divers troubles
digestifs : les maux d'estomac, les douleurs
digestives, les constipations et les diarrhées.
Pour pouvoir faire l'objet de conseils officinaux,
ces troubles doivent être aigus : tout signe chronique relève de la consultation médicale ; de
même il faut être attentif aux circonstances
d'apparition et aux symptômes car ils conditionnent la marche à suivre. Volontairement ici,
nous ne citerons en priorité que les spécialités
OTC (non vignetés)
A. MAUX D'ESTOMAC OU EPIGASTRALGIES
1. SIGNES
2. INTERROGATOIRE
3. CONSEILS
HYGIÉNO-DIÉTÉTIQUES
4. CONSEILS
MÉDICAMENTEUX
a. Antiacides
b. Antihistaminiques H2
c. Pansements gastriques
A. MAUX D'ESTOMAC OU EPIGASTRALGIES
B. DOULEURS DIGESTIVES ET DYSPEPSIES
1. SIGNES
CLINIQUES
2. TRAITEMENT
3. CONSEILS
HYGIÉNO-DIÉTÉTIQUES
4. MÉDICAMENTS,
CONSEIL OFFICINAL
C. CONSTIPATION
1. SIGNES
2. TRAITEMENT
3 . LA
4. LA
DE LA CONSTIPATION PASSAGÈRE
CONSTIPATION CHRONIQUE
MALADIE DES LAXATIFS
D. DIARRHEES AIGUES
1. SIGNES
ET ÉTIOLOGIES
2. CONSEILS
OFFICINAUX
1.
SIGNES
On retrouve souvent les symptômes suivant :
douleur de type barre à l'estomac, brûlures,
crampes à l'estomac, remontées acides.
Il faut écarter l'hypothèse de l'ulcère gastroduodénal (UGD).
- douleur vive et brutale,
- douleur postprandiale soulagée par les repas,
- douleur ancienne avec des antécédents digestifs
ou d'ulcères,
Ces signes font suspecter une perforation ou
une crise d'ulcère : il faut consulter un médecin.
2. INTERROGATOIRE
Vous devez questionner le patient.
- sur son alimentation récente : épices, repas
gras, alcool, café, condiments vont provoquer
une inflammation de l'estomac,
- l'origine peut être nerveuse : stress, soucis,
nervosité,
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- la prise de médicaments : les médicaments gastro-irritants comme l'aspirine, les AINS ; les
médicaments tels que la théophylline, les anticholinergiques (atropine, ipratropium :
Atrovent®, oxitropium : Tersigat®, antiparkinsoniens : Artane®, Lepticur®, Parkinane®, antispasmodiques : viscéralgine®, Spasmodex®),
les benzodiazépines, les dérivés nitrés.
Ce sont les 3 principales causes de maux à l'estomac.
3. CONSEILS
HYGIÉNO-DIÉTÉTIQUES
- éviter le(s) aliment(s) pouvant être mis en
cause,
- diminuer la consommation de tabac, alcool,
café et thé,
- éviter les repas copieux, gras, épicés,
- ne pas se coucher ou se pencher juste après
le repas,
- essayer de manger calmement sans stress.
Si les douleurs sont provoquées par des médicaments, il faut bien sûr réévaluer leur utilisation, avec l'avis du médecin.
4. CONSEILS
MÉDICAMENTEUX
a) antiacides
Ils sont utilisés en cas de brûlures, de remontées
acides. Attention car leur utilisation abusive
entraîne un effet rebond avec recrudescence de
l'acidité.
• Sels de Na : Normogastryl®
• Phosphate d'Al : Phosphalugel®
• Sels de Na et Mg : Préfagyl®, Dextomat®
• Sels d'Al et de Mg : Maalox®, Xolaam®,
Gelox®, Supralox®, Rocgel®, Contracide®,
Gélusil®, Gaopathyl®, Gastrex®
• Sels de Ca et Mg : Rennie®,
• Sels de Mg, Al, et Ca : Digestif Marga®,
• Carbonates de Mg, Ca et Na : Mab®.
• Bicarbonate de sodium
Effets indésirables
- Tous : risque de diarrhées si utilisation prolongée ou à forte dose
- Aluminium : déplétion phosphorée en cas
d'utilisation prolongée ou à forte dose ; le
phosphate peut être constipant
- Calcium : risque d'hypercalcémie et néphrolithiases si insuffisance rénale en cas d'utilisation prolongée
Contre-indications : insuffisance rénale sévère
Interactions médicamenteuses
- Risque de malabsorption de nombreux médicaments : prendre les antiacides à distance
des médicaments (2h)
Précautions d'emploi
- Vérifier l'absence d'UGD
- Attendre 90 min. Après le début du repas car
les aliments ont un pouvoir tampon propre
- Diabète : attention à la présence de saccharose dans certaines spécialités
- Aluminium : précaution d'emploi chez les dialysés
- Sodium : en tenir compte lors des régimes
désodés ou hyposodés
Ces préparations sont alcalines donc attention
au phénomène de rebond sécrétoire à l'arrêt :
modérer leur emploi.
b) antihistaminiques H2
Leur avantage est d'agir avec peu de prises. Le
traitement ne doit pas être prolongé et durera 5
jours. Ils sont contre-indiqués chez la femme
enceinte et l'enfant de moins de 15 ans.
• Cimétidine : Stomédine® (effervescent),
Tagamet® (liste 2)
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• Famotidine : Pepcidac® (comprimé à avaler,
croquer, sucer), Pepdine® (liste 2)
• Nizatidibe : Nizaxid® (liste 2)
• Rantidine : Azantac®, Raniplex®, Ulcirex®,
Zidac® (liste2)
Effets indésirables (très rares)
- famotidine : céphalées, constipation, diarrhées, nausées, myalgies
- cimétidine : diarrhées, asthénie, bouche
sèche, vertiges, rash cutanés, fièvre
- Réduction de l'acidité gastrique à long terme
avec risque de prolifération bactérienne
Contre-indications
- Grossesse et allaitement,
- enfant de moins de 15 ans,
- hypersensibilité à un produit
Interactions médicamenteuses
- Avec les topiques gastro-intestinaux : interval-
c) les pansements gastriques
Ce sont des formes suspensions ; ils sont adaptés lors des acidités nocturnes (adhérence à la
muqueuse, action plus longue), et chez la
femme enceinte qui ne peut prendre d'anti-H2.
• Sucralfate : Kéal®, Ulcar®
Présence d'aluminium et de saccharose ; cf. les
antiacides pour les effets indésirables, précautions d'emploi et interactions médicamenteuses.
B. DOULEURS DIGESTIVES ET DYSPEPSIES
Elles correspondent à la sensation d'être ballonné,
barbouillé. Ce sont les dyspepsies, aussi appelées
indigestion, crise de foie après une soirée.
Elles sont dues à un mauvais fonctionnement du
pylore, consécutif à des excès alimentaires ; on
a 2 types de signes : soit une contraction
brusque avec vomissement alimentaire ou
bilieux (à distance des repas), soit la digestion
est associée à des ballonnements, douleurs,
régurgitations.
le de 2 heures de la cimétidine (inhibiteur
1. SIGNES
enzymatique)
Ils sont très variables : des lourdeurs, ballonnements (météorismes), aérophagie, flatulences,
somnolence postpandriale, gène avec sensation de régurgitation, douleurs abdominales. Il
peut y avoir constipation, diarrhées, douleur de
l'hypocondre droit, céphalées pulsatiles, photosensibilité, fatigue, nausées ("la crise de foie").
- Déconseillée avec phénytoïne (Di-hydan(r)) :
risque de surdosage, et la tacrine (Cognex(r))
- Précautions avec de très nombreux médicaments
Incompatibilités physico-chimiques avec le
phénobarbital
Précautions d'emploi
- Vérifier l'absence d'UGD
- Traitement à forte dose : ne pas arrêter brutalement
- Réduire la posologie en cas d'insuffisance
rénale sévère et insuffisance hépatique
CLINIQUES
Il faut veiller à ce qu'il n'y ait pas de risque de
colique hépatique ou cholécystite aiguë (douleur
au flanc droit irradiant à l'omoplate, fièvre et nausées ou vomissements, antécédents) ou de chronicité de la douleur avec mauvaise digestion, dysphagie, amaigrissement, saignements, ictère...
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Souvent le patient sait ce qu'il a car les dyspepsies résultent d'un excès alimentaire (chocolat, alcool, graisses, repas trop rapide, associé
au tabac, ou du stress, contrariété, facteurs
psychiques).
2. TRAITEMENT
Il doit être ponctuel et associé à un régime
hygiéno-diététique.
a) hygiéno-diététique
- Diète : bouillon de légumes, tisanes de plantes
cholagogues/cholérétiques (cf. phytothérapie
plus bas),
- Éviter les jus de fruits, graisses, alcool, tabac,
irritants tels que vins et épices,
- Manger lentement et au calme,
- Boire 1,5 à 2 litres d'eau par jour,
- Éviter les aliments gazogènes : choux, légumes
secs, pâtes, féculents.
b) médicaments et conseils officinaux
Le principe est de faciliter la digestion et d'éviter les douleurs. Le traitement ne doit pas excéder quelques jours (sinon une consultation
médicale est nécessaire).
• Allopathie
Les médicaments cholagogues (CG ; augmentent l'excrétion de bile) et cholérétiques (CR ;
augmentent la secrétion de bile)
- Contre indication : lors des obstructions ou
lithiases biliaires, insuffisances hépato-cellulaires graves
- Effets secondaires : diarrhées
- Précautions d'emploi : lors d'insuffisance
rénale, de régime hyposodé ou désodé.
■ Sorbitol
(Sorbitol Delalande®) : CG + CR, stimule les sécrétions enzymatiques
■ Sulfate et dihydrogénosulfate de Na
(Digédryl®, Oxyboldine®), CG + CR + antiacide
■ Hymécromone (Bilicante®, Cantabiline
400®) : CR
Antivomitifs : anti-H1 (Nausicalm®; Dramamine®)
- Contre indiqué: glaucome à angle fermé,
enfant <2 ans, grossesse, allaitement, rétention urinaire
- Effets secondaires : somnolence, effets atropiniques (bouche sèche, irritabilité, constipation, troubles de l'accommodation et gastrointestinaux, rétention urinaire
- Intéractions :avec alcool, dépresseurs du SNC,
médicaments anticholinergiques (anti-H, neuroleptiques, antiparkinsoniens, antispasmodiques, antidépresseurs (ADT) tricycliques...)
- Précaution d'emploi : avec l'alcool (risque
sédatif accru), personnes âgées.
Anxiolytiques : Aubépine®, Sédatif PC®
(homéo : aucun EII ni CI), Neuropax® (phénobarbital ou PB, aubépine, valériane),
Sedalozia®...
- CI du PB, absolue : enfants, porphyries, insuffisance respiratoire , relative : grossesse, allaitement
- EII du PB, cutanés, somnolence, troubles psychiques
- IMx du PB (inducteur enzymatique) : association déconseillée avec les oestroprogestatifs,
l'alcool ; précautions avec ciclosporine, corticoïdes, doxycycline, quinidine, théophylline,
folate, valproate, digitoxine, progabide, anticoagulants oraux, ATD imipraminiques
(Tofranil®, Anafranil®....) ; à prendre en
compte avec β bloquants, carbamazépine,
dépresseurs du SNC, phénytoïne.
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NB : Le phénobarbital n'a plus que l' AMM pour
l'épilepsie, les autres spécialités ont été retirées.
• Phytothérapie
On peut conseiller différentes formes : gélules
Adsorbants : charbon (Charbon Arko®,
(gél.) Arko®, Elusanes ou Vitaflor®, ou tisanes
Charbon Belloc®, Formocarbine®, + levure :
Boribel® n°6 (ballonnements, lourdeurs, diges-
Carbophagix®)
tions lentes, aérophagies, gaz...), n°7 (troubles
- EII : selles noires
associés au foie), Provençale® n°05 (mauvaise
- IMx : le charbon adsorbe de nombreuses sub-
digestion), Vitaflor®.
stances chimiques, respecter un intervalle de
2 heures avec la prise d'autres médicaments.
Motricité gastrique et symptomatologie des
- Cholagogue : boldo (gél., tis.)
- Cholérétique : radis noir (Raphanus S.
Potier®)
dyspepsies :
- CG + CR : artichaut, menthe (gél., tis.)
Citrate de bétaïne® ; PE chez le diabétique car
- CG + CR + antispasmodique : fumeterre (gél., tis.)
la forme granulé contient du saccharose.
- Carminatif (favorise l'expulsion des gaz
Antispasmodiques : Spasmavérine®, Spasfon®
intestinaux) et calmant des douleurs spas-
- EII : troubles digestifs mineurs (epigastralgies),
modiques Digestives : angélique, fenouil,
hépatites (alvérine : Spasmavérine®) ou réactions cutanées allergiques (phloroglucinol :
Spasfon®) : arrêt immédiat
- IMx : déconseillée avec les analgésiques morphiniques majeurs (effet antispasmodique annulé),
incompatibilité physico-chimique du Spasfon®
avec
la
noramidopyrine
(Novalgine®,
Salgydal®, .., Avafortan® )
- PE : seul le phloroglucinol peut être utilisé pendant
le 1er trimestre de la grossesse et l'allaitement.
Enzymes digestives d'origine porcine :
Digeflash®, Digestobiase®, Pereflat®...
- EII : diarrhée, constipation transitoire,: réactions cutanées allergiques (protéines porcines)
- PE : hypersensibilité aux protéines de porc
(troubles digestifs), pas chez les nourrissons.
menthe (tis., gél.), charbon (gél.)
• Homéopathie
Particulièrement
destinée
aux
femmes
enceintes, enfants et à ceux qui ne veulent pas
d'allopathie. La forme à conseiller est TUBE
GRANULES 5CH, 5 granules par prises entre
les repas. Les prises se font toutes les 1 à 2
heures et doivent être espacées dès amélioration des symptômes. Quand ceux-ci disparaissent, arrêter le traitement.
Dyspepsies associées à nausées, lourdeurs :
Nux vomica
Aérophagies,
excès
d'aliments
gras
:
Antimonium crudum
Aérophagies, ballonnements : Carbo vegetalis
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C. CONSTIPATION
1. SIGNES
La constipation est définie par un nombre de
selles inférieur à 3 par semaine et une gêne à
l'exonération ; cependant il faut s'adapter aux
habitudes propres à chaque personne.
Lorsque la constipation est inexplicable, de survenue brutale avec arrêt des gaz, présence de
sang dans les selles, associée à une altération
de l'état général, ou chronique et rebelle aux
traitements usuels, on peut être en présence de
pathologie organiques graves (cancers,
tumeurs, sténoses...), il faut orienter vers un
médecin. Une alternance de diarrhées/constipations chroniques caractérise la maladie des
laxatifs.
• conseiller les aliments suivants : lait entier,
fromages blancs et à pâtes dures, viandes
maigres (cheval), volailles, poissons, légumes
verts, pain de son, céréales, légumes secs,
fruits frais et secs, corps gras non cuisinés,
beurre cru ; conseiller la cuisson à l'eau, la
vapeur, au grill, en papillote...
• Éviter certains aliments : fromages à pâtes
molles affinées, viandes grasses (bœuf, porc),
charcuteries, corps gras cuits, et les cuissons
en ragoût, friture, sauces
• Manger à heures régulière et dans le calme,
• Rééduquer l'intestin : le matin, au lever à jeun
un grand verre d'eau froide ou de jus de fruits
frais (favorise le réflexe gastrocolique), aller à
la selle après un petit déjeuner copieux,
Une constipation peut avoir de nombreuses
causes :
• Aller à la selle à heures fixes ou à un besoin
spontané,
• Le mode de vie (sédentarité, manque d'exercice),
• le régime (pauvre en fibres, peu d'eau),
• médication (antihistaminiques, psychotropes,
gels d'alumine, diurétiques...),
• contexte médical particulier (proctologie, chirurgie, obstétrique, hérédité...),
• voyages et/ou changement d'alimentation,
• stress, anxiété, troubles psychoaffectifs,
• faire de l'exercice (gymnastique, marche).
qui entraînent une diminution de la motricité et
tonicité du colon, et une perte de sensibilité de
l'ampoule rectale.
2. TRAITEMENT
DE LA CONSTIPATION PASSAGÈRE
Il faut rappeler au patient les règles hygiénodiététiques de base suivantes, qui peuvent
résoudre d'elle-même le problème.
• Boire 1,5 à 2 litres d'eau par jour,
• équilibrer l'alimentation :
Parfois, la médication est nécessaire, on a
recours à des traitements locaux (suppositoires,
lavements), ou aux laxatifs. En général, le traitement contre la constipation dure 5 jours, et
associé aux règles ci-dessus, est efficace. Toute
tendance à la chronicité doit faire consulter.
L'utilisation des laxatifs stimulants et salins, de
la bourdaine et du séné doit être réservée aux
constipations occasionnelles et ne doit pas
excéder 8 à 10 jours. En effet ils sont irritants
et peuvent amener à la maladie des laxatifs ou
à une constipation chronique.
• Traitements locaux : laxatifs par voie rectale
Suppositoires à la glycérine, Microlax®,
Bebegel®,
Eductyl®,
Rectopanbiline®,
Norgalax®
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- CI : toutes les maladies rectales ; PE : éviter
l'usage prolongé, certaines maladies (Crohn,
rectocolite)
• Laxatifs stimulants : délai d'action de 12 h.
environ ; à base de sené ou bourdaine
(Senokot®, Grains de Vals®, Idéolaxil®,
Tamarine®, dragées Fuca®...), Contalax®,
Dulcolax®, Tonilax®, Jamylene®, pilules
Peristaltine®,
Pursennide®,
Dupuis®,
Tamarine®, Fructines®, Modane®, osmotique
salin (Lubentyl-magnesie®),
La phénophtaléïne (Purganol®, Boldolaxine®,
Mucinum®) a été retirée du marché en 1997 à
cause de son potentiel génotoxique et cancérigène.
- CI : enfants, grossesse, allaitement, colopathies fonctionnelles inflammatoires, maladies
rectales, douleurs abdominales inconnues ;
salin : insuffisance cardiaque et rénale
- EII : diarrhées, hypokaliémie, douleur abdominale, maladie des laxatifs
- IMx : contre-indiqués avec les médicaments
provoquant des torsades de pointe ; précautions
avec les digitaliques, hypokaliémiants (amphotéricine B, corticoïdes, diurétiques, laxatifs stimulants, perfusions insulino-glucosées)
- PE : traitement de courte durée uniquement
• Laxatifs osmotiques (sucrés) : délai d'action
de 24 à 72 h.
Sorbitol-Delalande®, Importal®, Duphalac®,
Lactulose®, Forlax®, Transipeg®, Movicol®,
Auxitrans®, Apilaxe®... Ils peuvent être utilisés pendant la grossesse.
- CI : régime sans galactose
- EII : ballonnements, selles semi liquides, douleurs abdominales
• Laxatifs lubrifiants : délai d'action de 8 à 72 h. ;
huile d'olive alimentaire, huile de paraffine
ou de vaseline (Acal®, Lubentyl®, Lansoÿl®,
Laxamalt®, Transitol®, Molagar®, Nujol®,
Parlax®, Restrical®)
- EII : suintement anal, irritation périanale
- IMx : diminution de l'absorption des vitamines
liposolubles (A, D, E, K) : potentialisation des
AVK et risque de carence en vitamines
• Laxatifs de lests ou mucilagineux (gomme
sterculia, karaya, guar, Psyllium, Ispaghul) :
délai d'action de 24 à 48 h. Normacol®,
transilane®, Psylia®, Infibran®, Inolaxine®,
Parapsyllium®, Spagulax®, Mulcipulgite®,
mucivital®, Mulkine®)...
- CI : affections sténosantes du tube digestif,
enfant <2 ans
- EII : ballonnements en début de traitement,
réactions allergiques
- PE : toujours boire de l'eau à chaque prise ;
posologie croissante au début et prise avant
les repas pour prévenir les ballonnements
3. LA
CONSTIPATION CHRONIQUE
Elle peut être due à la prise au long cours de
laxatifs irritants, ou au contexte physiopathologique du patient (personne âgée...). Les règles
hygiéno-diététiques sont indispensables. On
peut conseiller 3 types de laxatifs : lubrifiants,
laxatifs osmotiques ou les mucilages.
4. LA
MALADIE DES LAXATIFS
C'est l'alternance de périodes de diarrhées et
de constipations avec des coliques abdominales parfois violentes. Souvent provoquée par
la prise abusive de laxatifs, particulièrement
s'ils sont irritants (séné, bourdaine...). Faire
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arrêter le traitement laxatif en cours et souligner l'importance d'une consultation médicale.
D. DIARRHEES AIGUES
A l'officine, seules peuvent être prises en charge
les diarrhées aiguës de l'adulte (< 3 semaines).
La diarrhée chronique, la présence de sang, ou
l'association à des vomissements et fortes douleurs abdominales révèle une affection ou une
parasitose qui peuvent être graves et nécessiter
une consultation médicale.
1. SIGNES
ET ÉTIOLOGIES
Une diarrhée est caractérisée par l'émission de
plusieurs selles (5 à 8) par jour (ou plus de selles
que n'en a le patient habituellement), ces selles
étant trop liquides (excès d'eau dans les selles).
Le principal danger est la déshydratation (surtout personnes âgées et enfants) qui est révélée
par une hypotension, soif intense et une sécheresse buccale.
Les diarrhées aiguës ont de nombreuses causes
• virales,
• bactériennes : toxi-infections alimentaires
quand plusieurs personnes sont concernées
après un repas (coquillages, charcuteries,
viandes, œufs, glaces, laitages, pâtisseries,
poissons...) ; souvent dues à des salmonelles,
shigelles, à Campylobacter,
2. CONSEILS
OFFICINAUX
Le traitement est dans un premier temps non
médicamenteux. Conseiller une diète hydrique :
- régime alimentaire sans fibre : manger des
pommes, carottes, coings, du riz, des pâtes,
du pain blanc, éviter les laitages sauf les
yaourts, pas de fruits,
- Boire beaucoup, en petite quantité mais régulièrement de l'eau, thé, café, bouillon, tisanes,
Coca-Cola® ou Pepsi-Cola®, mais pas de jus
de fruits.
Le traitement médicamenteux doit être entrepris
avec précaution : il ne doit pas durer trop longtemps, et en l'absence d'amélioration, il faut
penser à consulter un médecin. La réhydratation est indispensable, ainsi que le traitement
de la cause si possible.
• Antidiarrhéiques antisecrétoires, lorsque la
diarrhée est dans une phase très aiguë, et en
l'absence de signes de gravité, à donner pendant un temps court, et arrêter à l'amélioration.
Ces médicaments ne traitent pas la cause de la
diarrhée.
• lopéramide : Diaretyl®, Dyspagon®, Imossel®,
Indiaral®, Lodiarid®,
• (diphénoxylate : Diarsed®, liste 1),
• Teinture d'opium + kaolin : Pepticar®,
• anxiété,
• lopéramide + diméthicone : Imossel Duo® si
douleurs associées
• stress,
Données sur le lopéramide
• retour de voyages en pays tropicaux (attention aux parasitoses),
• antibiotiques,
• abus de laxatifs irritants (arrêter le traitement),aliments : choux, melon, raisin, boissons froides...
- CI : enfants <8 ans, rectocolites hémorragiques,
colite pseudo-membraneuse post-antibiotique,
- EII : constipation (arrêt du traitement), rashs
cutanés, iléus paralytique ou dépression du
SNC en cas de surdosage,
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- IMx : aminosides per os,
- PE : insuffisance hépatique, grossesse au 1er
trimestre
• Antiseptiques intestinaux, avec le nifuroxazide :
Bifix®, erceryl®, Septidiaryl® et la sulfaguanidine : entéropathyl®
Utiliser pour les diarrhées présumées d'origine
bactérienne ; contre indiqué en cas d'insuffisance rénale ou hépatique, de grossesse, et
avec la phenytoine et la methenamine.
• Modificateurs de la flore, si la diarrhée est
provoquée par un traitement antibiotique, une
toxi-infection alimentaire, un voyage en pays
tropical :
• sulfaguanidine : Enteropathyl®, Enterocuprol®
(sulfamide)
• Levures : Lactéol® (CI si intolérance au lactose),
Ultralevure®, Bacilor®, diarlac®...
• Antispasmodiques : Spasfon®, Spasmavérine®,
• Adsorbants : charbon (cf. supra), Gelopectose®,
Sacolene®,
• Pansements : Actapulgite®, Bédelix®, Gel
de polysilane®, Gastropulgite®, Pepsane®,
Smecta® (CI lors d'affections sténosantes du
tube digestif, EII : constipation),
• Anxiolytiques : Sédatif PC®, Aubépine®, ...
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