Tirage: 85813
Poids: Histoire de longueur moyenne
23. septembre 2011
SUISSE, PAGE 5
Les patients sont incités à intégrer un réseau de
soins
Après le Conseil des Etats, le National a adopté la réforme de Didier
Burkhalter
Laure Pingoud, Berne
Sept ans. C’est le temps qu’il aura fallu au parlement pour mettre sous toit la réforme
des réseaux de soins, qui vise à promouvoir un modèle de prise en charge globale du
patient, le managed care . Hier, le Conseil national a accepté le compromis de la
dernière chance adopté la semaine dernière par le Conseil des Etats. Malgré
l’opposition des socialistes, d’une minorité des Verts et de quelques UDC. Mais le
peuple pourrait trancher. Des médecins souhaitent lancer un référendum, que la
majorité des membres de la Fédération des médecins suisses (FMH) est prête à
soutenir, selon un sondage interne.
Qu’est-ce qu’un réseau de soins?
En adhérant à un réseau, un patient accepte de limiter son choix du médecin en
s’engageant avec un groupe de professionnels. Ceux-ci ont décidé de collaborer, ont
passé un contrat avec un ou plusieurs assureurs et sont liés par une coresponsabilité
budgétaire. «Une liste de médecins n’est pas considérée comme un réseau, précise
Claude Ruey (PLR, VD). Il s’agit de soignants qui se coordonnent autour du patient.
Cela évite notamment les doubles examens et le surdosage de médicaments.»
Toutes les formules de baisses de primes proposées par les caisses ne relèvent donc
pas du managed care: s’engager à passer par son médecin de famille, à téléphoner à
un référent ou à recourir à une pharmacie partenaire de l’assureur ne suffit pas.
Actuellement, il n’en existe qu’un seul vrai réseau en Suisse romande, le Genevois
Delta.
Quel intérêt?
«Quel est l’enjeu? Tourner le paquebot de la politique de la santé dans le bon sens en
s’orientant vers la qualité des soins, non plus vers la chasse aux bons risques. Cela
peut permettre de stabiliser les coûts durablement», résume Didier Burkhalter.
Au-delà des divergences, les politiques s’entendent sur ce constat: en évitant la
fragmentation des soins, en coordonnant la chaîne de traitements, en s’engageant à
des contrôles de qualité, les réseaux doivent permettre une meilleure prise en charge
du patient. Plus rationnelle aussi.
Sera-t-il obligatoire d’adhérer à un réseau?
Non, le patient n’est pas contraint de passer par un réseau de soins. Mais il devra en