certains juges, le bailleur social ne peut rester inactif et doit veiller à permettre les
relations de bon voisinage entre ses locataires ce qui, dans certains cas, impliquait le fait
d’user de son droit de mettre fin au contrat[8]. Selon cette jurisprudence, en cas de
trouble excessif, le bailleur doit intervenir. En l’espèce, il devrait donc prendre des
mesures pour faire respecter la clause prévoyant l’interdiction des animaux, pour autant
que cette détention excède la limite qu’imposent les relations de bon voisinage et cause
donc réellement un trouble excessif.
En conclusion
Théoriquement, le non-respect d’une clause contractuelle, fut-elle relative à la détention
d’animaux, est constitutif d’une faute et permet au cocontractant d’en réclamer
l’exécution forcée, voire la résolution judiciaire.
La jurisprudence n’est cependant pas unanime quant au sort à réserver aux demandes
visant l’application stricte d’une clause interdisant purement et simplement de disposer
d’un animal dans le bien loué. Par contre, lorsque la détention en question a pour effet de
causer un trouble excessif (animal dangereux, nombre excessif d’animaux dans le
logement, etc.), la jurisprudence semble unanime pour accepter son caractère fautif. Le
Juge de paix de Huy a même admis la possibilité d’appliquer cette clause de manière
préventive, même si aucun trouble n’est constaté dans l’immédiat, au vu de la situation
particulière des lieux (immeuble à appartements sociaux).
Rien n’impose en principe au bailleur de faire respecter les clauses du contrat qui le lie
au locataire. Par contre, si le non-respect des clauses par le preneur engendre des
nuisances excessives pour un autre locataire de la même autorité publique, une certaine
jurisprudence considère que le bailleur est tenu de réagir et de veiller à mettre fin au
trouble. Par conséquent, en cas de plainte d’un riverain-locataire, il est recommandé
d’examiner les faits allégués (enquête de voisinages, etc.) et, si un trouble paraît
effectivement excessif, de rappeler au locataire fautif son obligation contractuelle. Si le
locataire persiste, le recours devant le juge de paix pourra être envisagé, via la procédure
en conciliation ou la procédure judiciaire.