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L’emploi se porte bien en Belgique !
Top Management
04/05/2017
Pieter Timmermans
Administrateur délégué FEB
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Mesdames et Messieurs,
En qualité d'administrateur délégué de la Fédération des entreprises de Belgique,
la FEB, je me réjouis de pouvoir m'adresser au public ici présent. Il s'agit en effet
d'un public qui crée de la prospérité, qui innove et contribue ainsi à la croissance
économique de chaque région prise individuellement et de notre pays dans son
ensemble.
Le temps est précieux. Un bon discours aussi. Voici, dans les grandes lignes, les
thèmes que j'aimerais aborder avec vous.
Primo : quel type d'organisation est la FEB ? Secundo : comment jouons-nous
notre rôle dans la concertation sociale ? Tertio, comment se porte l'emploi en
Belgique ? Les emplois créés sont-ils uniquement des emplois précaires ? Bien
sûr que non, mais j’y reviendrai plus tard.
I. FEB : LA QUALITÉ PLUTÔT QUE LA QUANTI
Permettez-moi tout d’abord de vous présenter la FEB. Nous sommes une petite
organisation que j’ai, lors de mon entrée en fonction en 2012, structurée autour de
six centres de compétence dont la mission se résume chaque fois en deux mots :
(1) droit et entreprise, (2) emploi et sécurité sociale, (3) économie et conjoncture,
(4) fiscalité et investissements, (5) Europe et international, et (6) mobilité et
développement durable. Ces domaines n’ont pas été choisis au hasard. Nous avons
interrogé nos membres et ce sont les domaines dans lesquels on attend de nous
d’être “numéro un”. C’est également dans cette perspective que nous essayons
d’attirer les meilleurs collaborateurs et collaboratrices.
Que représente la FEB ? Il suffit de retenir trois chiffres. (1) plus de 50.000
entreprises, regroupées dans une quarantaine de fédérations sectorielles, des
entreprises qui se situent au nord, au centre et au sud du pays et sont actives dans
la construction, l'industrie, les services et le commerce ; (2) 75% de l'emploi dans
le secteur privé ; (3) 80% des exportations de notre pays. En toute modestie. Je ne
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pense pas qu'il existe dans notre pays une organisation patronale pouvant se
prévaloir de davantage de lettres de noblesse et de représentativité.
Notre organisation s’est fixé trois objectifs clés : (1) œuvrer à un climat
entrepreneurial optimal, (2) défendre les intérêts des entreprises du secteur privé
et (3) compiler leurs messages afin de pouvoir les relayer auprès des syndicats,
des différentes autorités et de l'opinion publique. Nous ne vivons pas dans une
tour d'ivoire : nous gardons les pieds sur terre grâce à la concertation permanente
que nous entretenons avec nos fédérations sectorielles, et avec les entreprises qui
en sont membres. Nous voulons savoir ce qui 'vit' chez vous et vous recevez de
notre part des informations sur l'avancement des négociations. Une
communication dans les deux sens bien rodée, qui me permet de connaître presque
en ligne les évolutions au sein de la communauté des employeurs.
Vous aurez certainement constaté que nous n’avons pas l’habitude de brasser de
l’air et que nos points de vue sont toujours solidement étayés, grâce à un service
d’étude excellent. Comme je le répète régulièrement à nos collaborateurs et à nos
membres : la qualité passe avant la quantité. Nous ne devons pas être présents
dans la presse tous les jours. Non. Mais lorsque nous prenons position, celle-ci
doit être sensée, fondée et largement soutenue.
Que fait précisément la FEB ?
II. LA FEB, MOTEUR ET FIGURE PIVOT DE LA CONCERTATION SOCIALE
Tout d’abord, nous jouons un rôle crucial dans la concertation sociale. En la
personne du président de la FEB et il s’agit actuellement de Bernard Gilliot de
Tractebel –, nous assurons la présidence du Groupe des 10, l’organe où syndicats
et organisations patronales se rencontrent et tentent de conclure des accords
sociaux. Cette présidence est un avantage car cela implique que nous tirons et
orientons la concertation, mais c’est aussi un inconvénient.
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Le président d’un tel organe a la mission extrêmement difficile de fédérer toutes
les parties autour d’un projet commun et doit dès lors parfois serrer les dents ou
tenir sa langue face aux médias.
Pourquoi la FEB trouve-t-elle cette concertation sociale si importante ?
Les entreprises de nos fédérations sectorielles représentent, comme je l’ai déjà
souligné, 75% du secteur privé dans notre pays. Les décisions qui ont un impact
sur une aussi grande partie de l’économie belge doivent être mûrement réfléchies.
En montrant en outre que cette concertation sociale fonctionne, nous créons
l’assise nécessaire pour les politiques à mener. Les pays les syndicats font
essentiellement de l’opposition connaissent plus longtemps un statu quo, mais au
final, les décisions difficiles quant aux réformes doivent quand même être prises.
L’eau coule en effet toujours vers le bas. J’ai parfois l’impression que certains
veulent ignorer cette loi fondamentale de la physique.
Ces dernières années, il n’a pas toujours été évident d’enregistrer des résultats
entre syndicats et employeurs, mais plus récemment la concertation a connu
plusieurs succès. En janvier par exemple, nous avons pu conclure avec les
syndicats un accord interprofessionnel fixant la marge salariale maximale à 1,1%.
Cet accord est important pour quatre raisons :
- Les salaires augmenteront moins rapidement que dans les pays voisins, ce
qui permet à nos entreprises d'être plus compétitives ;
- Sécurité juridique : les responsables RH savent enfin ce qu’il en est des
nouvelles règles en matière de prépension ;
- Pouvoir d'achat : les travailleurs ont à nouveau la perspective d’une certaine
croissance des salaires ;
- Paix sociale : il y a moins de chances que l’on opte pour la confrontation
pure et dure entre partenaires sociaux, ce qui aura un impact sur le terrain,
au sein de nos entreprises. En résumé : moins de grèves !
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Voilà ce que je tenais à vous dire concernant la FEB et son rôle dans la
concertation sociale.
III. DES EMPLOIS, DES EMPLOIS, DES EMPLOIS !
120.000 emplois ont été créés depuis l’entrée en fonction du gouvernement
Michel Ier. Un résultat loin d’être mauvais, mais qui ne suffira pas pour répondre
à l’accroissement de la population. Conséquence : un taux d’emploi qui stagne à
67,7%. Malgré une légère amélioration de la situation, des efforts supplémentaires
s’imposent.
1. Le moteur de l’emploi redémarre malgré les attentats du 22 mars
Une première question nous vient spontanément à l’esprit : en serions-nous
sans toutes les mesures en faveur de la compétitivité, de la croissance et de
l’emploi et sans le programme de réformes du gouvernement ? Le gouvernement
et les employeurs ont tenu parole : les mesures prises à ce jour ont mené à la
création d’emplois ! Il y a davantage de personnes qui travaillent. La formule
fonctionne donc.
Ces emplois supplémentaires sont certes en partie imputables à une amélioration
de la croissance économique européenne. Mais n’oublions pas le 22 mars.
L'économie belge a subi un préjudice énorme à la suite des attentats de Paris en
novembre 2015 et de Bruxelles et Zaventem l'an dernier. Notre service d'étude a
calculé que le préjudice économique total subi entre novembre 2015 et novembre
2016 s'élève à près de 0,6% du Produit intérieur brut. Quelque 9.000 emplois de
moins ont été créés et le déficit de l’ensemble des pouvoirs publics a augmenté de
0,5 point de pourcent du PIB (3% du PIB au lieu de 2,5%).
Mais revenons-en à la création d'emploi.
Il est important de constater que la croissance actuelle de l’emploi dans le secteur
privé est plus forte que celle de l’économie dans son ensemble (1,3% pour
l'emploi et 1,2% pour la croissance économique en 2016). Cette amélioration de
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