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encore principalement aux publications officielles de quelques cantons et villes, à des brochures semi-
officielles et des descriptions fragmentaires. Le canton de Berne joua un rôle de précurseur avec la création
d'un bureau de statistique en 1856. Au niveau national, la formation de l'Etat fédéral marqua un tournant. A
l'instigation du conseiller fédéral Stefano Franscini, le Département de l'intérieur mit en place la statistique en
1849, créant les conditions nécessaires au premier recensement de 1850. Le Bureau statistique fédéral,
fondé en 1860, fut transformé en 1928 en Bureau fédéral de statistique (BFS), puis, en 1979, en Office fédéral
de la statistique (OFS). Lorsque, dans la seconde moitié du XIXe s., l'opinion publique s'empara de la question
sociale, la statistique vint nourrir les débats de politique sociale (Enquêtes sociales). La coexistence des
statistiques fédérale et cantonales conduisit, après quelque temps, les cantons à se retirer des domaines
fédéraux, surtout celui de la démographie. Dans les décennies qui suivirent, le BFS élargit constamment son
cercle d'action et assuma les enquêtes d'autres organes administratifs. Quant aux nombreux services
cantonaux et municipaux, apparus surtout dans l'entre-deux-guerres ou dans le contexte d'essor économique
et de croissance de l'immigration d'après 1945, ils s'intéressèrent au développement régional du marché du
travail et du logement, ainsi qu'aux questions de formation et de politique sanitaire.
Depuis le milieu des années 1980, une quatrième étape se profile, celle de la transition vers un système de
statistique publique. Elle se fonde sur la loi sur la statistique fédérale de 1992 et sur la Constitution fédérale
de 1999 (art. 65). La coordination de toute la statistique publique (traitement des classifications et
nomenclatures chevauchant plusieurs domaines ou administrations compris) est placée sous la responsabilité
de l'OFS. La statistique fédérale englobe quelque quarante unités administratives et institutions
indépendantes (comme l'Union suisse des paysans), qui rassemblent et analysent des données. Les offices
régionaux, groupés dans une conférence suisse (Corstat), servent d'intermédiaire entre l'OFS et les
organismes chargés de l'enquête, les communes par exemple. Cette quatrième phase se caractérise par un
recours accru aux enquêtes par échantillon et non plus exhaustives, ce qui la rapproche méthodologiquement
de la statistique universitaire, et à l'utilisation de données issues de registres et fichiers administratifs. Elle
voit aussi une participation plus fréquente aux enquêtes internationales (enquête suisse sur la population
active, étude PISA de l'OCDE). La coopération internationale, possible grâce notamment à l'entrée en vigueur
en 2007 des accords bilatéraux avec l'UE, vise la comparaison supranationale des données et indices de
référence recueillis.
La réunion systématique des enquêtes fédérales de la statistique officielle depuis 1848 demeurera encore
longtemps un défi en raison de l'hétérogénéité des statistiques et du grand nombre d'organismes publics
impliqués. Une analyse des publications les plus importantes du BFS et de l'OFS (surtout, dès 1862, les
livraisons de la Statistique suisse, devenue Bulletin de statistique suisse en 1919, puis Statistiques de la
Suisse en 1930, et celles de l'Annuaire statistique de la Suisse dès 1891) laisse cependant apparaître des
priorités. Les enquêtes sur l'état et les mouvements de la population (ainsi que sur les causes de mortalité
depuis 1871) relèvent des tâches primordiales depuis 1860. Des données relatives aux flux pendulaires (dès
1950), des tableaux sur l'activité professionnelle et des informations sur la structure des ménages privés (dès
1970) s'y ajoutèrent. Parallèlement à ces enquêtes sur les personnes, des statistiques portant sur l'agriculture
et l'exploitation forestière, sur l'artisanat et l'industrie, furent dressées: recensements du bétail dès 1866, des
exploitations agricoles dès 1907, statistique de la superficie et recensement des cultures à partir de 1912,
enquêtes sur l'économie forestière et la sylviculture dès 1882, recensement des exploitations artisanales et
des entreprises dès 1905. On dispose de la statistique des fabriques pour les années 1882-1911 et
1923-1949. Des données portant sur la gestion des finances fédérales n'apparurent qu'après la Première
Guerre mondiale. Dans les publications, il était accordé beaucoup moins d'importance au commerce extérieur
(1851-1877), à la circulation routière (dès 1929), à la santé (dès 1930) et au tourisme (dès 1967). Après
plusieurs essais durant l'entre-deux-guerres, le BFS publia annuellement des comptes nationaux dès
1963-1964 (Comptabilité nationale). L'indice des prix à la consommation parut dès 1926 sous le contrôle de
l'Office fédéral du travail (devenu OFIAMT), puis sous celui de l'OFS à compter de 1987. Il existe en outre une
multitude de thèmes et d'études disparates. Indépendamment du BFS ou de l'OFS, d'autres entreprises et
offices fédéraux établirent des statistiques spécifiques à leur domaine. Mentionnons celles des chemins de fer