Diagnostic : Barrage de Lanau (FRFL50) - 2013 Conception et édition : AQUASCOP
Diagnostic physicochimique
Cette retenue (158 ha, 26 m de profondeur maximale), située en aval immédiat du barrage de Grandval permet d’amortir les éclusées
de ce dernier et de réguler le débit restitué dans la Truyère. Elle est alimentée par une prise d’eau en profondeur du barrage amont.
La température de la colonne d’eau est homogène (pas de stratification) même si on mesure en été un petit réchauffement en
surface. L’oxygène dissous est stable dans la masse d’eau en hiver (proche de 80%) et au printemps (80 à 100%). En été, un fort
gradient s’installe avec une sursaturation en surface (145%) et une désoxygénation progressive jusqu’à une anoxie quasi-totale à 20
m de profondeur. Le pH augmente fortement en surface en été (9,1) en lien avec l’activité photosynthétique. La minéralisation est
réduite (conductivité d’environ 80 µS/cm), hormis en août où elle augmente brusquement à 190 µS/cm dans les 7 derniers mètres.
Selon l’arrêté du 25 janvier 2010, les éléments physicochimiques généraux de l’eau indiquent un état « médiocre », du fait d’une forte
teneur en phosphore total et de la très faible transparence. L’état chimique est qualifié de « bon ».
Les indices physicochimiques de la diagnose rapide témoignent d’une situation déséquilibrée avec des indices « production » dans
l’eau et « stockage organique » et « stockage minéraux » dans le sédiment très élevés. En revanche les 3 autres indices fonctionnels
sont faibles à moyens.
Le sédiment contient de l’arsenic (qualité médiocre) et des hydrocarbures HAP (qualité moyenne).
Diagnostic écologique
• Phytoplancton :
Le phytoplancton est moyennement diversifié (21 taxons à 31 taxons). Presque absent en janvier (quelques diatomées et desmidiées),
il se développe en mai et en août (respectivement près de 15 000 et 20 000 cellules/ml), pour quasiment disparaître à nouveau en
octobre. Au printemps, le peuplement est dominé par la diatomée Asterionella formosa et la chlorophycée Chlamydomonas sp. En
août, le peuplement s’accroît suite à une prolifération de Fragilaria crotonensis représentant alors l’essentiel du biovolume. C’est une
espèce d’assez large répartition, moyennement exigeante. Fin octobre, la densité du peuplement est très réduite (moins de 2 500
cellules/ml). Le phytoplancton est alors toujours dominé par Fragilaria crotonensis accompagnée par plusieurs espèces mixotrophes et
ubiquistes de cryptophycées.
L'indice IPL (29,0) fait état d’une bonne qualité biologique, alors qu’elle est moyenne d’après l’indice IPLAC (0,54). Ce dernier indice
semble plus conforme aux caractéristiques du peuplement.
• Macrophytes :
Absence de relevé
• Faune invertébrée benthique :
Le protocole d’échantillonnage a été adapté (zone littorale abrupte avec un substrat composé de dalles). Les prélèvements de la zone
profonde révèle un peuplement très dense (5049 ind/m²) mais peu diversifié (11 taxons), composé principalement d’Oligochètes (92%
du peuplement) et de Chironomidae (6% du peuplement). L’absence d’espèces dites sensibles et la présence de plusieurs espèces
polluo-tolérantes témoignent des conditions de désoxygénation de la zone profonde ainsi qu’un certain niveau de pollution des
sédiments. L’équivalent IOBL est de 9/20 (potentiel métabolique moyen).
• Faune piscicole :
Absence d’inventaire
• Etat hydromorphologique :
Le substrat des berges du plan d’eau est peu varié, composé presque exclusivement de dalle (99%). La végétation surplombante se
développe sur une partie importante du périmètre du lac (73 % du linéaire). Les altérations physiques sont peu nombreuses (barrage ;
zone de mise à l’eau) et de très faible emprise (1 % du périmètre).
BILAN
• Rappel des métriques de synthèse : • Ajustement éventuel : non
Etat écologique Médiocre Etat écologique Médiocre
Etat chimique Bon
• Commentaires :
Rappel : ce plan d’eau naturel est concerné par un report d’échéance en 2027 pour l’état écologique.
L’élément biologique considéré (teneur en chlorophylle dans le cas d’une masse d’eau fortement modifiée) conduit à un état
biologique qualifié de « médiocre ». Les indices planctoniques IPL et IPLAC tempèrent le diagnostic (qualité bonne à moyenne).
D’autres descripteurs de la qualité du milieu indiquent aussi des perturbations (transparence, phosphore dans l’eau, déficit en
oxygène). Le sédiment est assez chargé en matière organique et phosphore.
L’hydromorphologie des rives et de la zone littorale est caractérisée par un substrat minéral unique (dalle) ; une bonne emprise des
habitats rivulaires liés à la végétation ; très peu d’altérations anthropiques.