Diagnostic : barrage-réservoir de l’Astarac (FRFL7) - 2010
Diagnostic physicochimique
Cette retenue de plaine de 180 ha environ est peu profonde (5,5 m en moyenne, 14 m maximum). La colonne d’eau ne présente pas
de stratification thermique mais la température en surface suit celle de l’air : elle atteint en été 25°C en surface et 17°C au fond. Dès le
printemps, une désoxygénation totale des eaux a lieu avec une baisse régulière du taux de saturation en oxygène à partir de 2 m
sous la surface jusqu’à atteindre l’anoxie en dessous de 8 m. La processus s’accentue au cours de l’été ; en août, on relève une
sursaturation (140%) entre 0 et 2 m. Le pH varie entre 7 et 9. La minéralisation est moyenne (conductivité de 280 à 200 µS/cm).
L’analyse des paramètres physicochimiques généraux de l’eau signale une transparence moyenne et de fortes concentrations en
azote minéral (qualité mauvaise). En revanche, l’état chimique de l’eau est bon et il n’y a pas de polluants spécifiques de l’état
écologique.
Les indices physicochimiques de la diagnose rapide témoignent d’une situation équilibrée correspondant à un niveau trophique oligo-
mésotrophe (tous les indices sont inférieurs à 50). La faible charge organique et nutritionnelle du sédiment est remarquable. A noter la
présence dans le sédiment de zinc, nickel, arsenic, cuivre (qualité moyenne).
• Phytoplancton :
Les peuplements algaux sont bien diversifiés (40 taxons en moyenne), grâce notamment aux chlorophytes, accompagnées
ponctuellement de diatomées ou de chrysophycées.
En mars, le peuplement algal est dominé par la diatomée Discostella pseudostelligera avec diverses chlorophytes. Fin avril, le
peuplement algal est réparti entre des cryptophycées (Rhodomonas lacustris var. nannoplanctica), des diatomées (Cyclotella radiosa)
et des chlorophytes. En août, ces dernières deviennent dominantes (forte abondance de Chlorella vulgaris) ; des cyanophytes
coloniales, Merismopedia tenuissima et Aphanocapsa delicatissima, se développent abondamment à la même période. En novembre,
les cryptophycées sont majoritaires (genres Rhodomonas et Cryptomonas) accompagné de chrysophycées et de diatomées.
La densité est très variable selon la campagne, avec un pic de croissance estivale (proche de 50 000 cellules/ml), fourni par des
cyanophytes coloniales Aphanocapsa delicatissima (oligotrophe) et Merismopedia tenuissima (eutrophe). La densité cellulaire est
moins élevée aux autres saisons (moins de 21 000 cellules/ml).
La composition du peuplement phytoplanctonique et l’IPL (42) indiquent une qualité moyenne des eaux et un milieu mésotrophe
modéré.
• Macrophytes :
Absence de relevés
• Faune oligochètes :
La valeur de l’indice IOBL (6,2) correspond à un état biologique « moyen ». Le peuplement d’oligochètes est peu abondant (24
individus/0,1 m²) ; il en est de même pour la faune annexe. Le peuplement oligochète est exclusivement composé de Tubificidae sans
soie capillaire (formes très résistantes à la pollution) dont Limnodrilus hoffmeisteri et Limnodrilus claparedeanus, espèces indicatrices
d’une pollution toxique des sédiments. On relève l’absence d’espèces sensibles.
• Faune piscicole :
Lors de la pêche, la colonne d’eau est stratifiée, la limite de stratification se situant vers -5 ou -6 mètres sous la surface. 99% des
captures ont été réalisées entre 0 et 6 m de profondeur. Le peuplement est diversifié (9 espèces capturées), assez abondant
(rendement de 2200 individus/1000m² environ) et plutôt bien équilibré. Il est dominé par deux cyprinidés (gardon et brème commune)
qui représentent 47% des captures et 58% de la biomasse et deux percidés (perche et sandre) qui représentent 52% des captures et
16% de la biomasse. Le reste du peuplement est composé de cyprinidés (ablette, carassin, carpe commune, carpe cuir) et du brochet
(espèce piscivore). L’analyse des classes de taille par espèce indique une composition équilibrée (toutes les cohortes des espèces
dominantes sont bien représentées), sauf pour le sandre qui présente un déficit de juvéniles (cohortes 1+ et 2+). Des alevinages en
sandres, broches et tanches (ces 2 dernières espèces ne figurant pas dans espèces capturées) sont pratiqués. A noter l’absence
d’espèce susceptible de créer des déséquilibres biologiques (cf article 432-5 du code de l’Environnement).
• Rappel des métriques de synthèse :
• Ajustement éventuel : non
• Commentaires :
L’élément biologique considéré (teneur en chlorophylle dans le cas d’une masse d’eau fortement modifiée) conduit à un état
biologique qualifié de « bon ». Mais l’état final retenu est « moyen » du fait de la pondération par les éléments physicochimiques
(nutriments et transparence). Les autres indices biologiques (IPL et IOBL) mettent en évidence une qualité « moyenne ». La faible
production primaire est à signaler, malgré des concentrations élevées en azote minéral. Le sédiment, pauvre en nutriments, ne
constitue pas une source interne.
Les indices hydromorphologiques traduisent une faible altération du milieu et une assez bonne qualité d’habitat.