Diagnostic : Etang de Cazaux-Sanguinet (FRFL28) - 2010
Diagnostic physicochimique
Ce vaste plan d’eau naturel Landais de 5800 ha est moyennement profond (8,6 m en moyenne, 24 m maximum). Il ne présente
aucune stratification étant donné sa faible profondeur et son exposition au vent qui brasse la masse d’eau. La température évolue de
7,5°C en hiver à 22°C en été et le taux de saturation en oxygène est toujours élevé (85% à 102%). Le pH varie légèrement autour de
la valeur de 7,7 ; la minéralisation est moyenne (conductivité de 200-210 µS/cm).
Tous les paramètres chimiques et physico-chimiques permettant de conforter l’état biologique sont très bons ou bons (absence de
pollution).
Les indices physicochimiques de la diagnose rapide témoignent d’une situation équilibrée caractéristique d’un lac oligotrophe : tous
les indices sont faibles qu’ils soient relatifs au compartiment « eau » ou au compartiment « sédiment ». A noter la présence d’arsenic
dans le sédiment (qualité moyenne).
• Phytoplancton :
La richesse spécifique est assez élevée avec une moyenne de 36 taxons. Les chlorophytes et les chromophytes constituent les
groupes les plus diversifiés.
En automne et en hiver, le peuplement phytoplanctonique est dominé par les chrysophycées (Chrysidalis sp., Ochromonas sp). Au
printemps, les petites diatomées centriques (Cyclotella ocellata principalement, espèce de milieux méso-eutrophes) dominent. Leur
proportion diminue en été au profit des cyanophytes (Aphanocapsa delicatissima, Aphanothece clathrata, Rhabdoderma lineare,
Leptolyngbya sp….) et des chlorophytes (Coenochloris fottii, Monoraphidium circinale, Scenedesmus spp., Ankistrodesmus
gelifactum…).
Le développement phytoplanctonique s’accélère au printemps pour atteindre la densité maximale de 18 000 cellules/ml en été. Cette
concentration, élevée sans être excessive, est due notamment à la cyanophyte chroococcale Aphanocapsa delicatissima. La densité
diminue en automne pour retrouver la (faible) valeur vue au printemps, de l’ordre de 3 000 cellules/ml.
La composition algale qualifie ce plan d’eau de mésotrophe ; l’indice IPL égal à 26 le classe comme milieu oligotrophe.
• Macrophytes :
La diversité floristique des berges est faible à moyenne ; on y observe le cortège classique des milieux rivulaires. Notons la présence
de 2 espèces amphibies protégées au niveau national (Annexe I) : Littorella uniflora et Lobelia dortmanna. Certaines espèces
recensées sont typiques des milieux oligotrophes telles que Schoenus nigricans, Lobelia dortamanna et Myrica gale, cette dernière
étant également acidiphile.
La zone en eau et particulièrement la zone littorale sont dominées par des scirpaies à Schoenoplectus pungens, auxquelles se mêlent
localement Phragmites australis ainsi que Lobelia dortmanna, cette dernière formant des herbiers tapissant les fonds. Notons la
présence de deux espèces invasives : Lagarosiphon major et Ludwigia grandiflora.
• Faune oligochètes :
La valeur de l’indice IOBL (12,1) correspond à un état biologique « bon ». La quasi absence d’espèce sensible (2%), combinée à la
nette dominance de la famille des Tubificidae, témoignent de l'existence d'une faible charge polluante dans les sédiments conjuguée à
d'éventuelles conditions dystrophes. La présence d’espèces indicatrices de conditions dystrophes (Vejdovskyella comata et Aulodrilus
pluriseta, 7% en cumul) et le faible effectif d’oligochètes (109 individus / 0,1 m²) confirme cette impasse trophique.
• Faune piscicole :
Absence d’inventaire
• Rappel des métriques de synthèse :
• Ajustement éventuel : non
• Commentaires :
Les deux éléments biologiques considérés pour l’évaluation de l’état écologique de cette masse d’eau naturelle (chlorophylle et indice
IPL) indiquent un état « bon ». Les autres éléments descripteurs vont dans le même sens : la qualité de l’eau et du sédiment est
bonne. Seule la présence d’arsenic dans le sédiment, dont l’origine reste à définir (naturelle ?) est à surveiller.
Aucune donnée hydromorphologique n’est disponible (pas de mise en œuvre du protocole LHS).