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s’instaurent. Actuellement, les peintres et leurs amates sont mis à l’honneur dans deux projets
muséaux post-coloniaux (Smithsonian’s National Museum of American Indian, Whasington D.C.) et
de mise en valeur de la culture « mexicaine » (National Museum of Mexican Art de la ville de
Chicago). Sans exclure les acteurs qui ont mis en branle le cycle long de la patrimonialisation, je
propose de “jouer le jeu” des embrayeurs, avec une relecture de mes données au travers de
différentes théories (notamment sur les mouvements sociaux et les mouvements d’opinions).
Discussion
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10h40-11h10
De la langue au patrimoine : le processus de patrimonialisation chez les Zapara d’Equateur
Anne-Gaël Bilhaut - associée au Centre EREA du LESC
Pour les Zapara d’Equateur, la proclamation par l’Unesco de leur culture orale comme Chef d’œuvre
du patrimoine orale et immatérielle de l’humanité en 2001 était une reconnaissance du travail mené
depuis plusieurs années par les communautés et l’organisation politique zapara. Pour exister
politiquement, pour réclamer un territoire propre, pour bénéficier de soins de santé et d’une école,
les Zapara ont dû, dans les années 90, s’organiser. Leur première action a été de faire appel aux
anciens, les derniers locuteurs de la langue, moins de 10 alors, pour enseigner aux plus jeunes le
zapara. De nombreux projets de « récupération », « revalorisation » ou « sauvetage » de la langue et
de la culture zapara ont en effet précédé leur candidature à l’Unesco. En revenant sur ces
différentes actions, leurs motivations, implications, acteurs… nous tenterons de saisir ce que pourrait
être, dans ce contexte précis, l’ « embrayeur » du processus de patrimonialisation.
Discussion
pause
11h30-12h00
Entre sensibilité patrimoniale personnelle et politique culturelle nationale : des embrayeurs
patrimoniaux aux frontières floues
Anaïs Leblon - Maître de Conférence en Anthropologie, Université Paris 8 Saint-Denis, LAVUE-équipe
AUS (Architecture, Urbanisme et société).
La direction nationale du patrimoine culturel du Mali étant à l’initiative de l’inscription de « L’espace
culturel du yaaral et du degal » à la liste des chefs-d'œuvre du patrimoine oral et immatériel de
l’Humanité de l’UNESCO, c’est à partir de l’examen des acteurs et des politiques patrimoniales de
cette institution dépendante du ministère de la Culture malien que je tenterai de déceler quels ont
pu être les mécanismes d’émergence de la patrimonialisation. Alors qu'aucune menace directe de
disparition ne pèse sur la pratique patrimonialisée, je verrai que l’« embrayeur » de la
patrimonialisation semble être la rencontre entre les orientations des politiques patrimoniales
nationales désirant promouvoir la diversité culturelle du pays, un contexte international favorable à
la reconnaissance du PCI et l’émergence de mouvements identitaires peuls. Je soulignerai également
qu’il ne faut pas sous-estimer la marge de manœuvre individuelle dont bénéficient les acteurs à
l’intérieur même de l’institution patrimoniale lors de la sélection des biens à protéger. Sensibilité
patrimoniale personnelle, politique nationaliste et désir de valorisation d’un territoire isolé semblent
en effet se conjuguer dans la valorisation patrimoniale de ces institutions pastorales du Delta
intérieur du Niger.
Discussion