Mythes autour du bruit articulaire par cavitation - chu

Références
[1] Haute Autorité de santé (HAS). Recommandations de bonnes
pratiques professionnelles : évaluation et prise en charge des
personnes âgées faisant des chutes répétées. Paris, France:
Société française de gériatrie et gérontologie; 2009.
[2] Buatois S, Miljkovic D, Manckoundia P, Gueguen R, Miget P,
Vançon G, et al. Five times sit to stand test is a predictor of
recurrent falls in healthy community-living subjects aged 65 and
older. J Am Geriatr Soc 2008;56(8):15757.
[3] Buatois S, Perret-Guillaume C, Gueguen R, Miget P, Vançon G,
Perrin P, et al. A simple clinical scale to stratify risk of recurrent
falls in community-dwelling adults aged 65 years and older. Phys
Ther 2010;90(4):55060.
[4] Buatois S, Benetos A. Mise en place d'une échelle clinique simple
pour évaluer le risque de chutes répétées chez les seniors. Kine-
sither 2011;(111):4952.
[5] INPES. Good practice guide: prevention of falls in the elderly living
at home. Paris, France: Institut national de prévention et d'éduca-
tion pour la santé, réseau francophone de prévention des trau-
matismes et de promotion de la sécurité; 2008.
http://dx.doi.org/10.1016/j.kine.2014.02.005
C5
Conséquences de l'incompétence
abdominale et proposition rééducative
Luc Guillarme
Chalon-sur-saône, France
Adresse e-mail : [email protected]
Mots clés : Abdominaux ; Rééducation uro-génito-anale
Introduction.« Les abdominaux », rééducation de base pour tout
kinésithérapeute dans les années 1970, inspirée des mouvements
effectués en gymnastique sportive, a montré ses limites 10 ans plus
tard avec les études effectuées par Bourcier dans le cadre de la
rééducation uro-génito-anale.
La cessation des « abdominaux classiques » a permis de favoriser le
travail de recherche instrumentale (feed-back et électrostimulation) en
rééducation spécique périnéale mais a pénalisé la rééducation fonc-
tionnelle globale en occultant la place hégémonique que représente
physiologiquement la musculature abdominale, moteur du soufe vital.
Il restait à rependre les bases anatomo-physiologiques décrites par
nos maîtres, les anciens, qui ont décrit une anatomie fonctionnelle
incontestable (Fig. 1).
exions.Quel que soit le muscle sollicité par une stimulation (corti-
cale ou externe), la réponse est un rapprochement des structures
d'insertions appelé : contraction concentrique. Dans le cadre de la mus-
culature abdominale stimulée, la réponse est également un raccourcis-
sement qui génère une augmentation de pression (enceinte abdomino-
pelvienne exible, déformable et compressible) et une gestion des
pressions pouvant être dirigées accessoirement et ponctuellement vers
le bas (expulsion et défécation) mais surtout vers le haut dans la majori
des efforts quotidiens (toux, mouchage, cri, éternuement, vomissement,
sifement...). La capacité de la sangle abdominale à gérer la bonne
transmission des pressions (en force et en direction) répond à la notion
de « compétence abdominale » assurant énergie et protection.
L'incompétence abdominale pouvant encore être dénommée « inver-
sion de commande abdominale » représente un dysfonctionnement
majeur, responsable de troubles divers : respiratoires, digestifs, vas-
culaires, lombaires, posturaux, uro-génitaux, ano-rectaux, pudendal-
giques, morpho-esthétiques...
La proposition thérapeutique.Le Concept ABDO-PÉRINÉO-MG
®
,
breveté en 1991, répond à la perfection à la technique intitulée
« Augmentation du Flux Expiratoire » validée en kinésithérapie respi-
ratoire en 1994.
Il s'agit dans ce concept respectant la physiologie de permettre
d'acquérir puis intégrer dans les gestes d'efforts quotidiens les réexes
de protection du complexe viscéro-myo-fascial-pelvi-périnéal.
Différents tests (stabilométrique, manométrique et spirométrique)
apprécient en début puis en n de traitement la réalité des incompé-
tences périnéales, abdominales et posturales et évaluent objective-
ment les résultats probants.
La méthode s'intéresse à traiter en première intention la cause abdo-
minale des pathologies respiratoires, pelvi-périnéales mais également
lombopelviennes avant de traiter les conséquences spéciques.
Conclusion.Le soufe reconnu vital reste le leitmotiv constant de cette
approche thérapeutique mais il bécie de l'apport des technologies
modernes permettant d'associer la stimulation à différents feedbacks :
visuel, auditif, sensitif, proprioceptif, chez le thérapeute et à domicile.
http://dx.doi.org/10.1016/j.kine.2014.02.006
C6
Mythes autour du bruit articulaire par
cavitation
Pierre Trudelle
Paris, France
Adresse e-mail : [email protected]
Mots clés : Bruit articulaire ; Cavitation ; Craquement articulaire ;
Manipulation
Il existe différents types de bruits tissulaires sur le corps humain.
Certains sont liés à des frictions entre les structures, d'autres sont
liés à des ruptures tissulaires et certains sont spéciques aux articu-
lations ou environnements liquidiens. Il s'agit du bruit par cavitation.
Ce bruit, qui dure moins d'un dixième de seconde, est considéré par
certaines personnes et certains patients comme le signe d'un repla-
cement articulaire et produit un effet « magique » lorsqu'il apparaît.
Ce bruit de cavitation a été étudié par de nombreux auteurs. Nous nous
proposons de démystier son apparition an de faire évoluer les
explications thérapeutiques que peuvent proposer les thérapeutes
manuels (Fig. 1).
Figure 1. Luc Guillarme, masseur-kinésithérapeute libéral, D.U.
d'uro-gynéco-andro-colo-proctologie, D.U. de kinésithérapie
cardiovasculaire, directeur scientique des Éditions Frison-Roche.
Kinesither Rev 2014;14(148):3150 Congrès
35
La cavitation est un phénomène physique. Le bruit correspond au
changement d'état de gaz présent à l'état dissous dans le liquide
synovial (80 % de CO
2
).
Ce changement d'état s'accompagne de 2 bruits et d'une chute légère
de la tension des parois de l'articulation conférant un rôle léger de
« soupape de décompression » à l'articulation.
La « carte d'identité » d'un bruit articulaire de cavitation de l'articulation
métacarpo-phalangienne a été étudiée par différents auteurs [14].En
voici une compilation :
après bruit : écartement inter-articulaire de 1,5 à 2,7 mm ;
traction nécessaire pour déclencher : 3 à 23 kg (chute de traction de
0,5 à 2 kg, « effet soupape ») ;
durée du craquement : 0,025 à 0,075 secondes ;
période réfractaire pendant laquelle aucun bruit ne peut être recréé :
17 à 22 minutes ;
gaz à nouveau dissout en 30 minutes ;
énergie libérée évaluée à : 0,07 mJ/mm
3
;
apparition des bulles d'air en moins de 8,3 ms ;
vibrations : fréquence de la plus grande amplitude 110 Hz ;
température élevée : moins de tension pour déclencher.
Au niveau rachidien, Cramer [5] a montré un écartement plus important
de l'interligne articulaire des zygapophyses lombales lors de l'appari-
tion d'un bruit de cavitation (0,56 mm vs 0,22 mm. p= 0,01).
Lors de la manipulation des vertèbres lombales ou thoraciques la
recherche d'un bruit sur un étage précis est difcile à obtenir [68].
Lors de la manipulation des vertèbres cervicales hautes, c'est égale-
ment difcile de provoquer un bruit articulaire localisé [9]. Alors que
pour les vertèbres cervicales basses, il est plus facile à localiser [7,10]
mais plus risqué pour les artères vertébrales du patient ! (Fig. 2).
Les bruits obtenus après manipulations vertébrales lombales pour des
patients lombalgiques n'apportent pas de bénéce supplémentaire
pour l'efcacité de ce traitement [11].
Les bruits obtenus après manipulations vertébrales thoraciques pour
des patients cervicalgiques ne semblent pas avoir un impact signi-
catif, avec une tendance inversement professionnel du nombre de
bruits obtenus et de l'efcacité sur la douleur [12].
Le bruit articulaire obtenu au niveau lombal semble diminuer le réexe
d'étirement des muscles spinaux [13].
Pour conclure, le bruit semble avoir un impact mécanique dans l'aug-
mentation de l'espace de l'interligne articulaire et ainsi contribuer à la
sensation de décompression articulaire. Le changement de réexe
d'étirement des muscles paravertébraux va également dans le même
sens. Ces effets cumulés peuvent expliquer l'effet de relaxation obtenu
après obtention d'un bruit articulaire. Il n'inuence pas le résultat de
traitement des lombalgiques.
Il serait temps pour la profession de faire évoluer la représentation de
« replacement articulaire » lié à l'obtention d'un bruit lors de manipula-
tion articulaire. Nous sommes plutôt face à un réétalonnage de la
pression articulaire (temporaire) et musculaire (tonicité).
La recherche de localisation d'un étage spécique pour obtenir un bruit
est illusoire excepté au niveau cervical bas.
Penser résoudre un problème du patient par l'obtention d'un bruit
articulaire est aussi faible d'un point de vue thérapeutique. C'est
l'option simple en comparaison avec une approche multimodale.
L'environnement clinique et les croyances et addiction des patients
sont à étudier pour mieux comprendre la taille de l'effet thérapeutique
du bruit articulaire (Fig. 3).
Figure 3. La diapositive du lundi.
Figure 1. Pierre Trudelle, masseur-kinésithérapeute cadre de santé,
DEA de biomécanique, directeur de Kpten. Figure 2. Modèle « explicatif » versus modèle « pragmatique ».
Congrès
36
Références
[1] Brodeur R. The audible release associated with joint manipula-
tion. J Manipulative Physiol Ther 1995;18:15564.
[2] Watson P, Hamilton A, Mollan RAB. A study of the cracking
sounds from the metacarpophalangeal joint. Proc Inst Mech Eng
(H) 1989;203:10918.
[3] Watson P, Kernohan WG, Mollan RAB. The effect of ultrasonically
induced cavitation on articular cartilage. Clin Orthop 1989;245:
28896.
[4] Meal GM, Scott RA. Analysis of the joint crack by simultaneous
recording of sound and tension. J Manipulative Physiol Ther
1986;9:18995.
[5] Cramer GD, et al. Quantication of cavitation and gapping of
lumbar zygapophyseal joints during spinal manipulative therapy.
J Manipulative Physiol Ther 2012;35:61421.
[6] Rucco V, Lo Giudice P. The audible cracking sound associated
with lumbar spinal manipulation. Eur Med phys 1999;35:
415.
[7] Reggars JW, Pollard HP. Analysis of zygapophyseal joint crack-
ing during chiropractic manipulation. J Manipulative Physiol Ther
1995;18:6571.
[8] Ross J, Bereznick D, McGill S. Determining cavitation during
lumbar and thoracic spinal manipulation: is spinal manipulation
accurate and specic? Spine 2004;29(3):14527.
[9] Dunning J, et al. Bilateral and multiple cavitation sounds during
upper cervical thrust manipulation. BMC Musculoskeletal Disord
2013;14:24.
[10] Bolton A, Moran RW, Standen C. An investigation into the side of
joint cavitation associated with cervical spine manipulation. Intern
J Osteopathic Med 2007;10:8896.
[11] Flynn T, Fritz J, Wainner R, Whitman J. The audible pop is not
necessary for successful spinal High-Velocity thrust manipulation in
individuals with low back pain. Arch phys Med Tehabil 2003;84:
105760.
[12] Cleland J, Flynn T, Childs J, Eberhart S. The audible pop from
thoracic spine thrust manipulation and its relation to short-term
outcomes in patients with neck pain. J Man Manipulative Ther
2007;15(3):14354.
[13] Clark B, Goss D, Walkowski S, Hoffman R, Ross A, Thomas J.
Neurophysiologic effects of spinal manipulation in patients with
chronic low back pain. BMC Musculoskeletal Disord 2011;12:170.
Pour en savoir plus
Castellanos J, Axelrod D. Effect of habitual knuckle cracking on hand
function. Ann Rheum Dis 1990;49:3089.
Roston JB, Haines RW. Craking in the metacarpophalangeal joint. J
Anat 1947;81:16573.
Swezey RL, Swezay SE. The consequences of habitual knuckle
cracking. West J Med 1975;122:3779.
http://dx.doi.org/10.1016/j.kine.2014.02.007
C7
Lombalgie et thérapie manuelle : une
approche étiologique
Matthieu Loubiere
Dole, France
Adresse e-mail : http://www.gem-k.com/
Mots clés : Étiologie ; Lombalgie ; Thérapie manuelle
La lombalgie reste un problème de santé publique dont le traitement
n'est pas encore bien codié, aucun traitement ne semblant montrer sa
supériorité par rapport aux autres. Une des hypothèses expliquant ce
constat serait que la lombalgie n'est qu'un symptôme expliqué par
différentes étiologies, nécessitant des prises en charges spéciques
(Fig. 1).
On peut regrouper la plupart des pathologies en trois grandes familles
pouvant aider le rééducateur dans sa prise en charge :
les pathologies organiques : discopathies, canal lombaire étroit et
anomalies transitionnelles (spondylo-lysthésis...). Nous entendons
par pathologie organique, une modication de la structure ou de la
forme même de l'organe ;
les pathologies fonctionnelles : raideurs, dérangements articulaires,
hypo-extensibilités musculaires, troubles posturaux et déséquilibres
musculaires. Par opposition au groupe précédent, ces étiologies ne
présentent aucune modication réelle de la structure des éléments
anatomiques. Il existe en revanche des troubles fonctionnels qui
altèrent la physiologie mécanique du sujet à travers une raideur ou
une majoration des contraintes, à mettre en lien avec l'apparition des
douleurs, c'est ce que l'on appelle le syndrome rachidien ;
les contre-indications ou exclusions : les pathologies inammatoi-
res, les fractures, les tumeurs, les infections.
Ces étiologies correspondent à des contre-indications relatives à la
rééducation, au moins dans les premiers temps suite au diagnostic
initial. Une prise en charge spécique par un rhumatologue, un ortho-
pédiste, un neurochirurgien ou un onco-hématologue paraît indispen-
sable avant toute intervention possible d'un kinésithérapeute.
L'action du rééducateur s'applique essentiellement aux pathologies
fonctionnelles, même s'il garde une efcacité dans les pathologies
organiques peu évoluées car elles s'accompagnent aussi de troubles
fonctionnels.
Le diagnostic masso-kinésithérapique fait partie de nos compétences
mais plusieurs notions peuvent être assimilées, il en est une qui paraît
être incontournable, non négociable, déterminer la structure qui souf-
fre, responsable des symptômes du patient. Pour cela l'utilisation de
techniques simples basées sur l'interrogatoire, l'examen de la mobilité
globale et segmentaire complété par l'examen palpatoire, le but étant
de reproduire la douleur habituelle du sujet en contraignant les diffé-
rentes structures les unes après les autres. Des tests spéciques
peuvent être rajoutés en fonction des différents symptômes comme
les tests neuro-méningées, les tests d'endurance (Shirado et Soren-
sen), les tests sacro-iliaques (Fig. 2).
En fonction des résultats du bilan, le traitement se déroulera en trois
phases successives, « libérer, maintenir, entretenir » le passage à la
Figure 1. Matthieu Loubière, MKDE, thérapeute manuel ITMP,
ostéopathe DO, libéral.
Kinesither Rev 2014;14(148):3150 Congrès
37
1 / 3 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !