disproportionnée des ressources naturelles, historiquement pratiquée par certains pays.
L'heure est venue d'accepter une certaine décroissance dans quelques parties du monde,
mettant à disposition des ressources pour une saine croissance en d'autres parties".
Une adresse aux climatosceptiques
La Lettre encyclique de François est d'abord une invitation à réformer profondément notre
rapport au monde, à la technique et à nous-mêmes, et à interroger les racines de la situation
actuelle de la culture du déchet et de son cortège de pollutions : "J'adresse une invitation
urgente à un nouveau dialogue sur la façon dont nous construisons l'avenir de la planète.
Nous avons besoin d'une conversion qui nous unisse tous, parce que le défi environnemental
que nous vivons, et ses racines humaines, nous concernent et nous touchent tous".
Le pape estime que "la faiblesse de la réaction politique internationale est frappante. La
soumission de la politique à la technologie et aux finances se révèle dans l'échec des
Sommets mondiaux sur l'environnement. Comme cela arrive ordinairement aux époques de
crises profondes, qui requièrent des décisions courageuses, nous sommes tentés de penser
que ce qui est en train de se passer n'est pas certain. Si nous regardons les choses en
surface, au-delà de quelques signes visibles de pollution et de dégradation, il semble
qu'elles ne soient pas si graves et que la planète pourrait subsister longtemps dans les
conditions actuelles. Ce comportement évasif nous permet de continuer à maintenir nos
styles de vie, de production et de consommation". Un signal fort en direction des
climatosceptiques, qui exercent une réelle influence aux Etats-Unis, où le pape se rendra en
septembre et s'exprimera devant le Congrès.
Se libérer du consumérisme
Le pape engage à revisiter profondément notre vision du progrès : "Il ne suffit pas de
concilier, en un juste milieu, la protection de la nature et le profit financier, ou la
préservation de l'environnement et le progrès. Sur ces questions, les justes milieux
retardent seulement un peu l'effondrement. Il s'agit simplement de redéfinir le progrès. Un
développement technologique et économique qui ne laisse pas un monde meilleur et une
qualité de vie intégralement supérieure ne peut pas être considéré comme un progrès".
L'Encyclique stigmatise le consumérisme et la fausse liberté qui consiste à consommer, qui
nourrit des formes d'égoïsme collectif. "L'obsession d'un style de vie consumériste ne pourra
que provoquer violence et destruction réciproque, surtout quand seul un petit nombre peut
se le permettre".
Sur les traces de Saint François d'Assise, François engage à "un retour à la simplicité" : "La
sobriété, qui est vécue avec liberté et de manière consciente, est libératrice. Ce n'est pas
moins de vie, ce n'est pas une basse intensité de vie mais tout le contraire ; car, en réalité
ceux qui jouissent plus et vivent mieux chaque moment, sont ceux qui cessent de picorer ici
et là en cherchant toujours ce qu'ils n'ont pas, et qui font l'expérience de ce qu'est valoriser
chaque personne et chaque chose, en apprenant à entrer en contact et en sachant jouir des
choses les plus simples".
Les mouvements prônant le désinvestissement des énergies fossiles, tels que 350.org,