Conférence internationale
Initiatives des communautés, politiques publiques et État social au Sud et au
Nord : Les défis de la prochaine décennie
Université du Québec en Outaouais
24 et 25 septembre 2008
communautaire sotériologique (soteriologische Gemeindereligiositat) où se développe l’éthique de
voisinage et l’assistance fraternelle.5
Enfin, les CEB sont la base parce qu’elles sont principalement constituées des gens qui travaillent avec
leurs mains et dont les conditions matérielles sont précaires. Lorsque leurs membres vivent en région
rurale, c’est dans des petites municipalités et en région urbaine, ils vivent dans la périphérie ou dans les
bidonvilles. Ils forment à la fois la base de l’Église et de la société.
Les CEB sont constituées de 20 à 100 membres qui se réunissent environ une fois par semaine pour la
lecture biblique. En général, ces communautés sont le fruit de l’initiative des agents pastoraux, mais
certaines proviennent des membres d’une communauté où il n’y a ni de chapelle ni de prêtre. Comme la
plupart des mouvements religieux, les CEB encouragent la participation et l’élargissement des laïcs dans
le culte comme dans la société. Les membres d’une CEB sont principalement occupés à l’organisation
religieuse de la communauté, qui signifie souvent des activités comme des actions évangéliques et la
promotion de la vie communautaire. Ces actions visent à former des communautés où les chrétiens
partagent la co-responsabilité de la vie et de la mission de l’Église.
A l’intérieur des CEB, il existe plusieurs ministères, groupes et pastorales, qui ont tous leur propre leader
élu dans des conseils représentatifs ou nommés par les agents pastoraux.
Un acteur de développement : étude de la période émergente (1960-1980)
Les communautés ecclésiales de base (CEB) ont vu le jour en Amérique latine dans plusieurs centres
urbains et en milieu rural pendant les années 1960, puis elles se sont développées au cours des années
1970 et 1980, en pleine période de dictature militaire, d’expansion économique et de concentration des
richesses. De 1975 à 1985, elles créent d’autres organisations pour résoudre des problèmes locaux
spécifiques et, de par leur quantité et le nombre de leurs actions, elles deviennent une force reconnue sur
le plan régional et même national.
5 Cf. Max Weber, in Löwy, M., The War of Gods, op.cit., 1996, p.33; Weber, Max, Economie et Société,
Paris, Plon, 1971, pp.351-522; et Gerth, H.H. et Mills, C. Wright (ed) From Max Weber: Essays in
Sociology, New York, Oxford University Press, 1946, pp.329-330.