Un nouveau nom pour un nouveau départ

le portrait
Siemens Healthineers
Un nouveau nom
pour un nouveau départ
La division healthcare de Siemens, autonome depuis 2014, a changé de nom en
mai dernier pour prendre celui de Siemens Healthineers. Une mue qui marque un
élargissement du portefeuille et l’extension de ses services.
A
DR
nouveau nom, nouvelle
mission : permettre aux
professionnels de santé
d’améliorer les soins et la
prise en charge des patients. Depuis
plus de 160 ans, la division santé de
Siemens fait figure de leader technologique en matière d’innovation
médicale. Des premiers appareils
électromédicaux lancés sur le marché
en 1896 aux derniers-nés comme
les scanner Somatom Drive® ou
Multitom Rax® (équipé de deux
bras robotisés, avec lequel il est possible d’obtenir des images sous tous
les angles, quelle que soit la posi- Le siège de Siemens Heathineers à Erlangen, en Allemagne.
tion du patient), Siemens a jalonné
son histoire d’innovations technologiques. Ainsi, sa nouvelle structure organisationAujourd’hui devenu Siemens Healthineers, nelle lui a donné plus d’agilité et peril compte parmi les principaux fournis- mis de se concentrer sur l’élargissement
seurs d’infrastructures médicales au monde. de son portefeuille et l’extension de ses
Acteur majeur de l’imagerie médicale et du services. Son but : rester leader dans la
diagnostic de laboratoire, le groupe s’efforce fourniture d’infrastructures en santé, en
de fournir toujours plus de solutions à ses se positionnant comme un partenaire de
clients : hôpitaux, cliniques, grands centres confiance pour les hôpitaux.
d’imagerie et cabinets indépendants.
Avec des services numériques comme
Fort d’un effectif mondial de près de 45 000 teamplay, le groupe propose une platesalariés, Siemens Healthineers a réalisé en forme de collaboration intégrée (voir in2015 (exercice fiscal au 30 septembre) un terview d’Hassan Safer-Tebbi). Ce réseau
bénéfice net de 2,18 milliards d’euros pour basé sur le cloud permet aux médecins
un chiffre d’affaires de 12,9 milliards. Ain- d’accroître leur efficacité dans le domaine
si, l’an dernier, la division santé du groupe de l’imagerie et de se connecter à d’autres
Siemens a-t-elle renoué avec la croissance professionnels de santé pour former la
(+ 10,3 % par rapport à un an plus tôt), une plus grande communauté d’imagerie virtendance qui se poursuit cette année (+ 5 % tuelle au monde.
à périmètre comparable au deuxième tri- Avec son offre de services managés (Mamestre de l’exercice 2016, de janvier à mars). naged Equipment Services - MES), le
groupe fait accéder les centres de soins
aux dernières technologies et à son exEnrichir son portefeuille
Son autonomie vis-à-vis des autres activi- pertise pour améliorer leurs flux de tratés du groupe Siemens s’est accompagnée vail, leur maîtrise des coûts et leur prod’une orientation stratégique inédite. ductivité.
32
février/mars/avril 2016
Saisir toutes les
opportunités
Pour poursuivre le flux d’innovations lancées sur le marché, Siemens Healthineers compte saisir
toutes les opportunités de croissance externe et interne qui s’offriront à lui (voir interview de
Bernd Montag) dans l’imagerie
médicale et le diagnostic. Ainsi
envisage-t-il notamment d’élargir
son portefeuille vers des domaines
clés tels le diagnostic moléculaire,
les thérapies avancées ou encore
les services de santé numériques et
les services dédiés aux entreprises.
Déjà, il vient d’annoncer l’acquisition de NEO New Oncology AG, dont
la nouvelle plate-forme facilitera la prise
de décision des médecins dans le choix
de traitements ciblés destinés aux patients
atteints de cancer. Dans le domaine de la
thérapie, Siemens propose aujourd’hui
des systèmes de guidage par imagerie
et souhaite étendre son portefeuille à
d’autres domaines, comme la thérapie
faiblement invasive.
Parallèlement, le rythme des lancements
de produits devrait rester soutenu (voir
interview de Bernd Montag) pour répondre aux besoins des médecins au lit
des patients et, par là même, des hôpitaux
dans lesquels ils exercent. Cette stratégie
permet aussi au groupe de se démarquer
de la concurrence, en facilitant la tâche
des radiologues et en rendant l’interface
plus intuitive. Son objectif : offrir les
meilleurs soins aux patients en s’adaptant
aux attentes de ses clients que sont les
médecins et les structures de soins. n
Christine Colmont
Bernd Montag, président de Siemens Healthineers. :
« La recherche et l’innovation,
moteur du groupe »
L’entreprise veut offrir les meilleurs soins aux patients en s’adaptant aux attentes de ses
clients, à savoir les médecins et les structures de soins.
les opportunités mais notre motivation
n’est pas seulement la croissance, car ces
opérations de croissance externe doivent
s’inscrire dans notre stratégie. En outre,
nous souhaitons enrichir et approfondir
notre offre (voir stratégie).
>> Quelle est la marque de fabrique de
Siemens Healthineers ?
Nous sommes l’un des plus grands fournisseurs d’infrastructures en santé au
monde. Plus de 70 % des décisions médicales reposent sur des technologies que
nous proposons dans notre portefeuille.
Siemens Healthineers veut être un partenaire majeur des établissements de soins,
en leur offrant son expertise et ses ressources.
>> Quelles sont vos estimations de
croissance et de rentabilité ?
Nous voulons placer les hôpitaux, cliniques, laboratoires privés, etc., en position
de contribuer à l’amélioration du système
de santé (ou d’offrir de meilleurs résultats)
tout en réduisant les coûts. Notre aspiration est de soutenir tous les prestataires de
santé. Nous trouvons des solutions d’optimisation pour leur permettre d’améliorer
leur performance clinique, opérationnelle
et économique. Notre ambition : toujours
contribuer à rendre le système de santé
plus efficient et à lui faire réaliser des économies.
>> Quels types de produits et de
services leur proposez-vous ?
Nous avons lancé Somatom Drive, un
scanner très facile à utiliser, pour faire
face à toutes les situations délicates de
diagnostic précis dans tous les domaines
de la radiologie. L’intensité de ses rayons
X est plus faible et les doses de produits
de contraste nécessaires pour les examens sont moins élevées. Notre nouveau
produit, Multitom Rax®, un scanner 3D,
s’adapte, en outre, au patient et pas le
contraire. Ce robot radiologique aide à
réduire les coûts avec une qualité d’image
bien meilleure. Autre innovation : la dernière génération d’échographes Helx
DR
>> Quels sont les enjeux actuels pour
vous ?
Bernd Montag, président de Siemens
Healthineers.
Evolution® avec un Touch Control®
pour des mammographies en 3D en vue
de trouver des microcalcifications par
exemple. Enfin, nous avons lancé teamplay, solution informatique conçue pour
faciliter la mise en réseau des données
médicales générées par les équipements
d’imagerie médicale et leur exploitation
(voir interview d’Hassan Safer-Tebbi). Le
moteur de Siemens Healthineers, c’est la
recherche et l’innovation.
>> Envisagez-vous de procéder à des
rachats de sociétés dans un futur
proche ?
Les acquisitions représentent l’une des
voies choisies. Ainsi, nous venons de racheter NEO New Oncology AG, une entreprise spécialisée dans le diagnostic moléculaire. Nous sommes ouverts à toutes
Nous avons pour ambition de continuer
à progresser plus vite que le marché et
de capitaliser sur les succès rencontrés au
cours des derniers trimestres. L’entreprise
est positionnée sur une croissance soutenue. Nous en sommes fiers. Et en termes
de profitabilité, Siemens Healthineers est
le cinquième, dans l’industrie de la santé,
à enregistrer la plus forte amélioration de
la profitabilité. Nous avons pu atteindre
de telles performances grâce à une transformation en profondeur du groupe.
>> Une introduction en Bourse est-elle
d’actualité ?
Siemens a annoncé en mai 2014 que son
activité healthcare serait gérée de manière
autonome au sein du groupe (une entreprise dans l’entreprise) afin de bénéficier
d’une plus grande liberté entrepreneuriale et de pouvoir renforcer son identité
propre.
Avant, nous étions la division santé d’un
grand groupe alors qu’aujourd’hui, nous
sommes une société uniquement centrée
sur ce secteur d’activité, mais appartenant
toujours à la famille Siemens. Siemens
Healthineers est devenu un “pureplayer”,
qui peut désormais être comparé à ses pairs
et être mieux valorisé. A l’avenir, l’une des
évolutions possibles serait d’introduire la
société en Bourse.
Propos recueillis par Christine Colmont
février/mars/avril 2016
33
le portrait
Hassan Safer-Tebbi, président de Siemens Healthineers
France :
« L’ingénierie médicale est
inscrite dans notre ADN »
En France, l’entreprise ambitionne de se focaliser sur les infrastructures des
établissements de santé, pour leur fournir des réponses toujours plus efficientes.
de les analyser et de les partager avec
d’autres spécialistes afin de prendre des
décisions fondées. Les données pertinentes pour l’évaluation sont anonymisées et cryptées avant d’être transmises sur
le cloud où elles sont ensuite accessibles
à tout moment. Avec cette offre, nous
allons au-delà de la visualisation.
Elle est à l’image de celle de notre maisonmère tout en s’adaptant à la réglementation,
au système de santé et aux besoins de nos
clients dans l’Hexagone. Dans le contexte
d’économies des systèmes de santé, les établissements de soins se consolident, se regroupent et ont recours à des solutions innovantes. Nos domaines de prédilection se
focalisent sur les infrastructures (laboratoire
central, les plateaux d’imagerie et les plateaux interventionnels) des établissements
de santé, pour l’imagerie le diagnostic, la
thérapie et la digitalisation. Notre volonté
: permettre aux professionnels de santé de
s’adapter aux grandes mutations du secteur
et d’améliorer les soins et la prise en charge
des patients. Avec comme maîtres-mots
toujours la performance clinique, opérationnelle et économique.
©Fred Marigaux
>> La stratégie suivie en France
diffère-t-elle de celle suivie à
l’international ?
Hassan Safer-Tebbi, président de Siemens Healthineers France.
augmentée. A l’avenir, les établissements
vont demander davantage d’intégration
entre le monde de la chirurgie, de la thérapie et le diagnostic. Et nous voulons être
un acteur qui renforce ce lien.
>> Dans quels champs plus
particulièrement ?
>> Parmi vos derniers produits, quels
sont les plus emblématiques ?
Acteur de santé responsable, Siemens
Healthineers France a mis en place une
politique de partenariat scientifique et clinique avec près de 50 établissements de
santé et 10 instituts de recherche, dont
l’IHU de Strasbourg. Ce dernier a vocation à devenir un centre de référence international (un pôle d’excellence) dans le
développement d’une nouvelle spécialité,
la chirurgie hybride mini-invasive guidée
par l’image. Nos équipes de la maisonmère en Allemagne, et notamment nos
ingénieurs de R&D, coopèrent avec celles
de l’IHU pour mettre au point des méthodes d’intervention chirurgicale guidée
par l’image, comme par exemple la réalité
Nous sommes tournés vers l’innovation
en mettant à la disposition de nos clients
différentes solutions technologiques personnalisées, leur permettant de dispenser
des soins de qualité abordables, comme
par exemple notre nouvel aimant pour
l’IRM 7 teslas, plus léger.
34
février/mars/avril 2016
>> Au-delà de la vente de matériel
qu’apportent les services que vous
proposez ?
Les processus de soin et de diagnostic génèrent une formidable quantité de données dont nos clients n’utilisent à ce jour
qu’une infime fraction. teamplay devrait
leur permettre de collecter ces données,
>> Quelles sont les ambitions de
Siemens Healthineers en France ?
Nos clients ont besoin de partenaires
fiables, rapides, innovants, flexibles, toujours ouverts aux idées nouvelles et en
mesure d’offrir des solutions personnalisées qui combleront leurs attentes. Nous
devons être capables de prévoir les évolutions futures du secteur de la santé sans
perdre de vue le « ici et maintenant ».
Et ce, pour offrir de meilleurs résultats à
moindre coût.
Par ailleurs, donner des réponses aux
grands problèmes de santé, telle est notre
valeur ajoutée. L’oncologie, les maladies
neurodégénératives ou encore les maladies
chroniques nécessitent des réponses et des
prises en charge de plus en plus fines et
précoces, à la fois médicales, organisationnelles et économiques. C’est sur ces
sujets-là que Siemens Healthineers, en
tant que partenaire, doit apporter de la valeur. Pour y parvenir, nous nous appuyons
sur nos équipes : plus de 800 personnes
basées pour moitié en région parisienne et
le reste en province. Siemens Healthineers
France entend renforcer son leadership
en imagerie et accentuer son ancrage en
tant qu’acteur de premier rang dans le
domaine de la biologie.
Propos recueillis par Christine Colmont
Radioscopie
Siemens Healthineers
209 000 patients par heure bénéficient de soins administrés grâce aux équipements Siemens
Healthineers (imagerie médicale et diagnostic de laboratoire). Fort d’un effectif mondial de
près de 45000 collaborateurs, le groupe allemand, qui figure parmi les principaux fournisseurs
d’infrastructures médicales, pèse pour près de 13 milliards d’euros de chiffre d’affaires.
Chiffre d’affaires
Les grandes étapes
(exercice fiscal au 30 septembre, en milliards d’euros)
12
2012
12
2013
1967 : premier scanner à ultrasons (en temps réel).
11,7
2014
1896 : le premier appareil à
rayons X pour le diagnostic
médical est fabriqué industriellement.
12,9
2015
1975 : premier scanner Siemens.
1983 : lancement du premier IRM
par le groupe.
2005 : premier scanner bi-tube.
Résultat net
(exercice fiscal au 30 septembre, en milliards d’euros)
1,96
2012
2009 : réseau d’imagerie 3D multimodalités.
2,12
2013
2011 : premier système IRM/TEP
corps entier totalement intégré.
2,07
2014
2,18
2015
2012 : échographes sans fil.
2015 : système de tomosynthèse
mammaire avec large plage angulaire – Mammomat® Inspiration.
Une présence mondiale
(données 2014)
28 %
2006 : analyseur de diagnostic
intégrant quatre technologies en
un seul système.
2016 : acquisition de NEO New
Oncology AG, une entreprise spécialisée dans le diagnostic moléculaire.
6%
40 %
26 %
Amériques
Europe (hors Allemangne), CIS*, Afrique, Proche-Orient
Asie, Australie
Allemagne
* Commonwealth des Etats indépendants
Source : Siemens Healthineers
février/mars/avril 2016
35