
II. Principales manifestations et grands principes thérapeutiques
1. La douleur chronique
Elle touche 80 à 90 % des malades. Elle peut être majorée par la prise d’alcool, le
tabagisme et l’alimentation. Un amaigrissement important par évitement de l’alimentation est
possible. La physiopathologie de la douleur au cours de la PC est complexe et ne repose
pas simplement sur la pérennisation de phénomènes inflammatoires et encore moins sur
une hyperpression canalaire. Une sensibilisation neuronale au niveau périphérique puis
central peut être à l’origine de douleurs chroniques et favoriser une addiction aux antalgiques
de niveau 3. L’avis d’un médecin algologue est essentiel avant de décider de traitements
instrumentaux endoscopiques ou chirurgicaux dont l’efficacité est d’autant moindre que les
malades sont depuis longtemps sous antalgiques de niveau 3.
La théorie du burn-out (disparition de la douleur après quelques années d’évolution
quand le pancréas est détruit, calcifié et que l’insuffisance endocrine et exocrine est
présente) est remise en question. Néanmoins, la proportion de malades ayant des douleurs
diminue avec le temps et les douleurs chroniques sont rares au-delà de 20 ans d’évolution.
2. La pancréatite aiguë
Elle touche environ 50% des malades, généralement dans les 5 premières années
d’évolution de la maladie. Les poussées deviennent de moins en moins sévères avec le
temps d’évolution. Le traitement de la pancréatite aiguë survenant sur une PC n’est pas
différent. La prise en charge de l’alcoolisme, la prévention du syndrome de sevrage sont
essentiels.
3. Les pseudokystes
Ils surviennent chez environ 40% des malades. Ils peuvent être la conséquence soit
d’une poussée de pancréatite nécrosante (leur contenu est alors hétérogène, en partie
solide) soit d’une rupture canalaire (contenu liquidien, pur, eau de roche).
Les pseudokystes ont leur propre histoire naturelle pouvant régresser spontanément,
saigner, s’infecter, se rompre, comprimer un organe de voisinage.
Quand les conditions anatomiques s’y prêtent (contenu liquidien, proximité avec la
lumière digestive, pas d’interposition en particulier vasculaire), les pseudokystes constituent
la meilleure indication du traitement endoscopique par rapport au traitement chirurgical.
4. La compression de la voie biliaire principale
Elle survient dans un tiers des cas. Elle est la conséquence de l’hypertrophie ou de la
fibrose de la tête du pancréas et beaucoup plus rarement de la compression par un
pseudokyste. Elle se traduit par une cholestase parfois majeure, le plus souvent anictérique