Monsieur Debussy
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Avant-goût – Claude Debussy (correspondance)
J’ai cultivé pendant ces derniers mois un vaste champ de flemme
dont les récoltes ont été merveilleuses.
Le sourire même de la Joconde n’a probablement jamais existé
matériellement, pourtant son charme est éternel.
Ce qu’on pourrait souhaiter de mieux à la musique française, c’est de voir
supprimer l’étude de l’harmonie telle qu’on la pratique à l’école et qui est
bien la façon la plus solennellement ridicule d’assembler des sons.
Il y a des matins où : faire ma toilette me semble un des douze travaux
d’Hercule !
Un artiste est, par définition, un homme habitué au rêve et qui vit parmi
des fantômes...
Les arbres, eux, sont de bons amis ! Ils acceptent, se renouvellent, malgré
les siècles, n’est-ce pas la plus belle leçon de philosophie ?
Il m’est profondément indifférent que d’ici à demain, on ne joue ni ne
parle jamais plus de Claude Debussy.
Et, ne perdez pas de vue qu’un critique aime rarement ce dont il a à parler...
Les pianistes sont de mauvais musiciens, pour la plupart, et découpent
la musique en morceaux inégaux, comme un poulet.
Savez-vous qu’à Clarens il y a un jeune musicien russe : Igor Stravinsky,
qui a le génie instinctif de la couleur et du rythme ?
Il me faut beaucoup de patience pour me supporter moi-même !
J’ai inauguré depuis peu, un traitement au Radium qui doit ramener
mon triste rectum à de meilleurs sentiments...