L'histoire (réaliste) d'une famille aux
prises avec un micro-ordinateur. Un
livre, illustré, faisant sourire le lec-
teur et assimiler tous les secrets de
la micro-informatique.
S. RAVEN
192 PAGES - PRIX 65F PORT COMPRIS.
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Papa maman l'ordinateur et moi
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N.O.
Mgr Arnaud Le Bourgeois, l'évêque d'Autun, a
été très compréhensif. J'ai obtenu toutes les dis-
penses.
• Estelle et sa mère, devenue religieuse,
vivent avec nous. Vous voyez que nous ne som-
mes pas intégristes. Quand la volonté de Dieu se
manifeste, on peut me mettre en morceaux,
mais je l'accomplis.
N. O. — Pourquoi dites-vous «
mon peuple »
en _parlant des juifs ?
MERE MYRIAM. —
Parce que je suis juive. Je
suis aussi hongroise et française. Au fond, j'ai
un coeur vraiment catholique. Si un jour je vais
missionner en Chine, je me sentirai chinoise.
Mais je ressens quelque chose d'unique envers
les juifs.
N. O. — Allez-vous régulièrement à la syna-
gogue?
MERE MYRIAM. —
Oui, pour prier et m'ins-
truire dans le judaïsme. Je n'y vais jamais en
habit religieux. Je ne m'y rends pas pour évan-
géliser. Ce serait insupportable. Encore moins
pour convertir. En effet, le peuple juif est par-
faitement en Dieu, à bien des égards plus con-
verti que nombre de chrétiens. Depuis que je
connais les juifs, je découvre qu'ils pratiquent
souvent l'enseignement de l'Amour, sans le
savoir, bien mieux que de nombreux chrétiens.
N. O. — Comment - les juifs vous ont-ils
accueillie ?
MÈRE MYRIAM. —
Ils ont une charité pro-
fonde et une grande tolérance. Certains, évidem-
ment, voudraient que je quitte l'Eglise. D'autres
souhaiteraient que je me marie. Ils me le disent.
Bon. Je leur explique que c'est contraire à ma
conscience et ils me laissent en paix.
Je crois que mes frères juifs m'accueilleront
tant que je pratiquerai les mitzvots, les com-
mandements de Dieu, que Marie et Jésus ont
toujours observés. J'ai promis à Dieu que
jamais je ne trahirai mon peuple. Que je resterai
juive jusqu'au bout et que je suivrai toujours les
mitzvots, quitte à rester seule, abandonnée. Je
ne peux pas trahir ce que Dieu me demande.
Pour moi, être chrétien ça veut dire affirmer
avec l'Eglise que Jésus est le Messie. J'ai totale-
ment la foi de l'Eglise et totalement aussi la foi
d'Israël dans la Torah. Comme Marie
(mère
Myriam, sûre de son effet, s'applaudit),
moins
bien qu'elle, car elle était infiniment plus juive
et plus chrétienne que moi.
N. O. — L'autre jour, vous avez expliqué que
les juifs et les chrétiens attendent le Messie.
N'est-ce pas un peu rapide ?
MÈRE MYRIAM. —
Si l'on veut. Juifs et chré-
tiens ont en commun la Torah, l'Ancien Testa-
ment. Les juifs attendent la venue glorieuse du
Messie, alors que, pour les chrétiens, le Christ
est le Messie. Ils attendent donc son retour dans
la gloire. La parousie. Pour Dieu, cela n'a pas
grande importance. Il n'y a pas deux Messies.
Quand le Messie reviendra, il sera unique.
Certains parlent de la réconciliation de la loi
de Moïse et de la loi de Jésus. Il faut aller plus
loin. Il n'y a qu'une seule loi, celle de Dieu.
Moïse est envoyé de Dieu, Jésus est son fils et
son envoyé. Il ne peut y avoir de contradiction
entre Dieu et Dieu. «
Devons-nous adorer au
Temple ou sur la Grande Montagne ? »,
deman-
dait la Samaritaine, comme si je posais la ques-
tion : devons-nous être juifs ou chrétiens ? Jésus
répond : «
L'heure vient où ce n'est ni dans le
Temple ni sur la Grande Montagne qu'on ado-
rera Dieu, mais dans notre cœur, en esprit et en
vérité. »
C'est ce que font les chrétiens et les
juifs religieux.
Trop longtemps le message chrétien a été
transmis en rivalité ayec Israël. On a osé dire
que l'Eglise seule était le véritable Israël. Au
nom de quoi ? C'est criminel. Les non-juifs, les
chrétiens, ce sont des enfants que Dieu avait
donnés à Israël. A la fin des temps, il n'y aura
qu'une seule Jérusalem où se retrouveront juifs
et non-juifs adorateurs du Dieu unique. N'est-ce
pas la vision même des prophètes ?
N. O. — « Des enfants donnés à Israel » qui ne
les a pas reconnus...
(Mère Myriam manque de
s'étouffer en buvant une gorgée de chocolat.)
MÈRE MYRIAM. —
On dit ça beaucoup 'trop
vite. Israël n'aurait pas reconnu Jésus ? Et moi
je demande à la suite de Jules Isaac, un juif —
pardonnez-moi, je suis trop passionnée —, qui
donc étaient les apôtres et les disciples ? Des
juifs. Comment peut-on dire alors qu'Israël n'a
pas reconnu le Christ ? Ce qui est certain, c'est
qu'Israël n'a pas pu reconnaître ses enfants qui
ont dit : il n'est plus nécessaire de pratiquer la
loi ancienne. Moi je dis, comme le premier con-
cile judéo-chrétien de Jérusalem le disait aux
païens : il y a des rites juifs à observer pour
ceux qui se convertissent au christianisme.
N. O. — L'apôtre Jacques avait tranché en
faveur d'un compromis. Mais il semble que
Pierre était d'accord avec ceux qui voulaient
imposer aux gentils la circoncision, par exemple,
alors que Paul était absolument contre.
MÈRE MYRIAM. —
J'ai une position un peu
différente. Je pense en effet que les païens qui
se convertissent au Dieu unique ont le salut en
Jésus-Christ et qu'ils n'ont pas besoin d'être cir-
concis. Au contraire, les juifs qui adhèrent au
Christ, au nom de quoi devraient-ils se défour-
ner de la loi de Moïse ? Au nom de quoi
devraient-ils se détourner 'des pratiques qu'elle
impose et que Jésus
,
et les apôtres observaient ?
Peut-on faire des juifs des renégats ? En outre,
il ne faut pas oublier que Paul s'adressait exclu-
sivement aux païens. Jésus disait : «
Quiconque
n'observera pas la loi ne sera pas des nôtres. »
N. O. — Ne serait-ce pas faire des chrétiens non
juifs une sorte de sous-juifs ?
NiÈgE
MYRIAM. —
Non, mais on fait des
juifs chrétiens des juifs à l'eau de rose en les
obligeant à abandonner la loi.
N. O. — Le Christ ne disait-il pas : «
Je ne suis
pas venu abolir la loi, mais l'accomplir » ?
C'est-à-dire aller au-delà ?
MÈRE MYRIAM. —
Jésus et Marie ont accom-
pli la loi. Ils l'ont suivie. Nous ne pouvons pas
reprocher aux juifs d'avoir dit : nous ne recon-
naissons pas ces enfants qui ne suivent pas la
loi, ils sont dangereux pour le judaïsme.
N. O. — Mais que devient la promesse faite à
Pierre par Jésus • tu es Pierre et sur cette pierre
je bâtirai mon Eglise?
MÈRE MYRIAM. —
Justement, ce n'est pas
Pierre qui refuse les pratiques juives. En vérité,
il est beaucoup plus facile à un chrétien d'assu-
mer le judaïsme qu'à un juif de croire en Jésus.
N. O. — Vous avez décidé de prendre un nom
religieux juif et. de revenir aux pratiques de la
loi de Moïse.
Le Nouvel Observateur 73
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