L’importance de la macroéconomie mondiale
Léconomie européenne : une lourde charge
Recherche Vanguard | Joseph Davis, PhD | Décembre 2014
Léconomie euroenne risque de connaître une
cennie de croissance près de zéro et de déflation
semblable à celle au Japon
Depuis le début de la crise des dettes souveraines en
2009, nous soutenons que la zone euro demeurera
intacte, mais que l’économie européenne aura du mal
à conntre une croissance significative, en raison de
l’endettement élevé des pays de la périphérie
européenne et du désendettement des banques.
Les rapports économiques récents confirment les
perspectives de piètre croissance pour le début de
2015, laissant entrevoir une progression du PIB réel
de l’ordre de 0,5 % à 1 %, au mieux.
Si ces perspectives ternes sont justes ou erronées
dépend de la réponse à au moins trois questions
fondamentales : La politique budgétaire peut-elle être
assouplie davantage? Quand l’octroi de prêts bancaires
augmentera-t-il? et quelles seront les autres mesures
adoptées par la BCE (Banque centrale européenne)?
La croissance du PIB réel peine à se rétablir, compte tenu du resserrement des
prêts bancaires et du risque croissant de déflation en Europe
Variation en pourcentage
sur 12 mois
–6
–4
–2
0
2
4
6 %
100
0
100
200
300
400
500€
20142013201220112010200920082007200620052004
Variation absolue sur 12 mois
(en milliards d’euros)
Force
déationniste?
PIB réel (gauche)
Prêts bancaires aux ménages (droite)
Remarque : Les prêts aux ménages comprennent les prêts aux ménages et aux organismes à but non lucratif.
Sources : Calculs effectués par The Vanguard Group, Inc. et Eurostat, selon les données de la BCE.
La dette de lensemble de la zone euro n’est pas
excessivement élevée, mais les mesures de relance
budgétaires ne font pas lunanimi
Comparé à celui des États-Unis et du Royaume-Uni,
l’endettement des secteurs public et privé de
l’ensemble de la zone euro n’est pas élevé outre
mesure. Le cœur du problème réside plutôt dans la
répartition régionale de la dette.
Dans certains pays de la périphérie, les pertes
bancaires alimentées par les prêts en difficulté du
secteur privé ont fait exploser la dette et fait ntre le
besoin d’un refinancement par l’État. Or, ces besoins
d’emprunter à l’État ont été exacerbés par la morosi
de l’activité économique, ce qui a donné lieu à des
défaillances partielles (en Grèce) assorties du besoin,
pour certains pays (la Grèce, l’Irlande et le Portugal),
d’obtenir de laide financière dautres pays. Pourtant, les
pays prêteurs, l’Allemagne en particulier, ont résisté aux
demandes visant à élargir les règles de remise de la
dette ou à relâcher la politique budgétaire afin de
relancer la région.
Évolution des ratios d’endettement des secteurs privé et public (de 2003 à 2013) :
pays sélectionnés de la périphérie, France, Allemagne, zone euro, États-Unis et
Royaume-Uni
0
100
200
300
400
500 %
Encours de la dette (% du PIB)
2003
2003
Irlande Portugal Espagne Grèce Italie France Allemagne Zone
euro É.-U. R.-U.
2008
2008
2013
2013
Public
Privé
Remarque : La dette du secteur privé comprend la somme des emprunts des ménages et des sociétés non financières.
Sources : The Vanguard Group Inc., selon les données de Thomson Reuters Datastream, Moody’s Analytics Data Buffet,
BCE, Banque de France, Eurostat, Fed et U.S. Bureau of Economic Analysis.
Amélioration partielle des ratios de fonds propres grâce
à la réduction des bilans des banques européennes
10,0
10,5
11,0
11,5
12,0
12,5
13,0
13,5 %
23
24
25
26
27
28
29
30€
Déc. 2011 Juin 2012 Déc. 2012 Juin 2013 Déc. 2013
Ratio de fonds propres des banques de 1re catégorie (moyenne pondérée, gauche)
Actif total (mille milliards deuros, droite)
Remarque : La taille des ratios de fonds propres et des bilans concerne l’ensemble des banques de la zone euro
régies par l’Autorité bancaire européenne (ABE).
Sources : Calculs effectués par The Vanguard Group, Inc., selon la base de données des indicateurs de risques
clés de l’ABE.
Les banques se replient, mais sont désormais
mieux financées
La crise financière a eu comme conséquence
importante d’exposer la faiblesse des bilans des
banques européennes. Cette faiblesse est issue à la
fois de lexpansion excessive antérieure des banques
et, plus récemment, de lactivité économique atone,
exigeant la radiation des pertes bancaires. Le
resserrement des exigences réglementaires visant à
prévenir les problèmes récurrents a nécessité un repli
soutenu de la part des banques. L’injection de capitaux
publics et privés a été nécessaire et une contraction
considérable de la taille du bilan (les actifs ont diminué
de 12 %, ou de 3,4 mille milliards deuros de 2011 et
2013). En outre et dans une large mesure, la nouvelle
réglementation a impliqué un désendettement massif
et des conditions d’emprunt nettement plus sévères.
Par conséquent, nous ne nous attendons pas à une
hausse des prêts bancaires en Europe avant l’an
prochain.
Une hausse des prêts bancaires est nécessaire
pour l’Europe, mais une tâche difficile pour la BCE
Le besoin pour les banques de se désendetter présente
un paradoxe pour les décideurs européens; environ
80 % du financement en zone euro est accordé par
l’intermédiaire des banques, comparativement à
environ 20 % aux États-Unis.
La BCE a récemment annoncé des plans de relance
visant l’injection ciblée de liquidités aux banques et
l’achat d’actifs bancaires titrisés et regroupés. Ces plans
visent d’abord à encourager l’octroi prudent de prêts par
les banques, surtout à l’endroit des petites sociétés.
Même si nous pensons que ces initiatives auront une
incidence positive, l’expérience aux États-Unis et au
Royaume-Uni donne à penser que pour éviter la
déflation, la BCE pourrait devoir accroître son bilan
davantage et même adopter des mesures
d’assouplissement quantitatif au moyen de lachat
d’obligations souveraines. Pour le moment, l’opposition
politique, surtout en provenance de lAllemagne,
empêche ladoption de mesures aussi décisives. À
notre avis, cette politique a environ 50 % des chances
d’être adoptée, et ce, probablement au début de 2015.
Actif des banques centrales mondiales en pourcentage
du PIB régional exprimé en dollars de 2008
Actif total en pourcentage du
PIB exprimé en dollars
de 2008 (Jan. 2008 = 100)
0
100
200
300
400
500 %
2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014
Débâcle de Lehman Brothers
Réserve fédérale américaine
Banque centrale européenne
Banque dAngleterre
Remarques : L’actif total de chaque banque centrale est présenté en pourcentage du PIB de 2008 du pays ou de la région.
Sources : Calculs effectués par The Vanguard Group, Inc., selon les données de la Réserve fédérale américaine, de la
Banque d’Angleterre, de la BCE, de la Banque du Japon et du Fonds monétaire international.
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