Juin 2012
Un accord symbolique !
Les politiques ont fait un grand pas en
avant
La Chine et l’Amérique ralentissent
Plus de stimulus monétaire sont attendus
Comme le sommet européen du 28 et 29 juin
semblait peu prometteur, l'accord conclu dans la
nuit de jeudi fut très favorablement accueilli.
Aussi les cours des actions sont montés en flèche
vendredi, l'euro a fortement augmenté et les taux
italiens et espagnols ont lourdement chuté. La
formation sans surprise d’une coalition Grecque,
s’était déjà chargée de faire monter les bourses
Européennes durant la semaine. L'accord conclu
le 29 juin a tout de même marqué un pas décisif
vers une solution structurelle.
Par ailleurs, cette note positive était indispensable
car les économies américaines et chinoises sont
en train de ralentir. Cest une fois de plus la
preuve que l'un ne peut pas exister sans l'autre.
Chaque économie a ses propres défis à relever,
mais l’édifice ne peut pas s’effondrer du côté de
l'allié naturel. D'ailleurs, l'effet domino est toujours
à craindre avec une économie mondiale affaiblie
marquée aujourd’hui par la faible croissance.
L'Europe :
Les hommes politiques européens se sont
beaucoup investis. Ils se sont mis d'accord pour
assouplir les mesures d'économie afin d'aider
l'Espagne, pour faciliter l'éventuelle aide à l'Italie
et pour établir un plan de croissance de
120 milliards d'euros.
En outre, les fondements pour la construction
d'une union bancaire européenne ont été posés.
Jusqu’alors, les pays étaient tenus d'aider leurs
banques, s'enfonçant de ce fait toujours plus dans
les difficultés et fermant ainsi le cercle vicieux.
Aujourd'hui, cet artifice est rompu.
Quelques-uns des principaux points de cet accord
sont :
- La Banque Centrale Européenne (BCE)
devient l'organe de contrôle des banques
européennes. En effet, l'Allemagne avait
raison d'affirmer que l'octroi du soutien
européen doit aller de pair avec une plus
grande intégration. (lire : contrôle). La
BCE dispose des moyens nécessaires et
elle s'était déjà chargée de la politique
monétaire au niveau européen en prenant
la responsabilité de la politique en matière
de taux d’intérêt.
- Le MES (Mécanisme européen de
stabilité), remplaçant le fonds provisoire à
partir du 9 juillet, pourra prêter
directement aux banques. Cela n'apporte
rien de nouveau car il opérait déjà ainsi.
Cependant, l'Eurogroupe doit
unanimement approuver la décision
d’apporter de l'aide. Toutefois, jusqu'à
vendredi, l'Allemagne avait toujours mis
son veto à l'éventuelle aide directe aux
banques. Après avoir cédé le contrôle
national, elle est d'accord aujourd’hui pour
que l’Europe mène la politique de soutien.
Les conditions d'obtention d'aide restent à
définir, mais tous les regards se tournent
désormais dans la même direction ce qui
n'était pas le cas il y a peu de temps
encore.
- La principale différence entre les mesures
d'autrefois et celles d'aujourd'hui réside
dans le fait que l'aide du MES aux
banques ne sera plus une priorité. De ce
fait, le remboursement en cas de faillite
ne sera pas d’office primordial. D’ailleurs,
les banques poursuivront l’objectif de se
financer par la suite à nouveau par voie
normale. Par la suppression de ce statut,
les investisseurs étaient moins motivés
pour prêter de l’argent aux banques
réclamant par conséquent plus d’intérêts.
Le cercle vicieux était à nouveau bouclé.
Outre ces mesures importantes visant la création
d'une union bancaire, un important plan de
croissance a été présenté. Les chefs d'État
européens ne voulaient pas parler d’une défaite
pour la chancelière allemande Angela Merkel,
mais il est évident que son pays risque de la
rappeler à l’ordre pour avoir conclu cet accord. Le
trio FranceEspagneItalie a pu exercer
suffisamment de pression sur l'Allemagne pour
qu’à côté des mesures d’austérités un plan de
relance de la croissance soit mis à l’ordre du jour.
Le trio susmentionné a un fort pouvoir d’influence
sur les cisions allemandes, car si un
effondrement de la zone euro devenait réalité,
Le document « Financial Flash » est une publication contenant des informations générales. Il a pour objectif d'informer le public et vise à
transmettre des connaissances dans le domaine des marchés financiers et sur les principales tendances économiques. Ce document à
caractère illustratif et général est rédigé par l'équipe de gestion AXA Private Management. Il reflète sa vision des marchés au moment de la
rédaction. Les informations reprises sont susceptibles de changer à tout moment. Il ne s'agit en aucun cas d'un conseil spécifique relatif à une
situation individuelle. À tout moment, le lecteur doit s'adresser à son conseiller financier pour obtenir des informations par rapport à sa propre
situation. Édité par AXA Private Management, boulevard du Souverain 25, 1170 Bruxelles.
Financial
Flash
Juin 2012
l’économie Allemande serait en grande difficulté.
Reste à savoir si les 120 milliards d'euros
suffiront, mais il est symboliquement important
que l'on reparle de croissance.
Les détails de ce plan de croissance restent à
élaborer et il n’est pas encore certain que le MES
achètera des obligations d’État sur le marc
secondaire pour faire baisser les taux. Mais,
soyons prudents avec l’espoir mis dans nos
hommes politiques européens. Leur processus
décisionnel est plus lent que celui dans d'autres
institutions ou sociétés.
En baissant les taux, la BCE franchisera une
autre étape symbolique. Mais, quels sont les
effets d’une baisse des taux lorsque ceux-ci
n’atteignent que 1% ?
Résoudre les problèmes de solvabilité des pays
ne revient pas à la BCE. L'union bancaire ne les
réglera pas non plus. L’Italie, par exemple, affiche
un déficit de 1,8 % de son PNB (produit national
brut). Elle doit emprunter à 6 % pour rembourser
120 % de sa dette, employant ainsi déjà 7 % de
son PIB pour renégocier sa dette. Nous nous
trouvons à nouveau dans un cercle vicieux. La
prime de risque doit être supprimée des intérêts.
Elle est très élevée car le risque qu’un pays de la
zone euro ne puisse plus rembourser ses dettes
et fasse faillite est réel. Dans d’autres pays, ce
risque est inexistant ou en tout cas moins
important, car il suffit de faire marcher la planche
à billets pour rembourser les dettes. Les pays de
la zone euro ne détiennent pas ce pouvoir, car la
BCE est l’organe central et elle n’a pas le droit de
prêter directement aux pays. Dans ce cas précis,
le cercle devrait idéalement être fermé.
La mise en place des Eurobonds serait une
solution. Or, seule la création d’une union fiscale
la rendrait possible mais celle-ci ne verra pas le
jour tout de suite. Une mesure de transition
provisoire s’impose.
Offrir la possibilité au MES d’emprunter de
l’argent à la BCE et d’émettre des certificats de
trésorerie (investissement le plus sûr avec des
intérêts très bas) serait une solution provisoire.
Ainsi, l'Espagne et l'Italie pourraient emprunter à
1%. Les émissions doivent être limitées en
volume et en temps pour emporter la conviction
des marchés (les acheteurs de ces certificats).
Les États-Unis :
Les chiffres de l’immobilier montrent mois après
mois que le pire est passé. Un grand nombre des
maisons saisies restent à vendre, mais nous
constatons tout de même une relance du secteur.
Les prix grimpent grâce aux faibles taux dintérêts
hypothécaires.
Nous espérions mieux des autres chiffres
économiques de ce mois. Ils ont sans doute été
influencés par la médiatisation des mauvaises
nouvelles de lEurope ces derniers mois. L’Europe
est un partenaire commercial important des
États-Unis et si les exportations vers l’Europe
s’arrêtaient, une récession se vélerait. Si
l’économie américaine régresse, la FED (Banque
Centrale Américaine) la redynamisera. On ne
s’attend pas à des mesures concrètes aujourd’hui,
mais la volonté de soutenir les marchés était
évidente lors de la dernière réunion.
La baisse des prix du pétrole et du gaz sera
perceptible au cours de la croissance du
deuxième semestre de cette année, réconfortant
l’économie américaine.
Les pays émergents :
Les gouverneurs des banques centrales ont déjà
beaucoup œuvré pour relancer la croissance des
pays émergents. Si les chiffres des six prochains
mois reflètent ces efforts, ces pays enregistreront
une hausse au-delà de la moyenne.
Les chiffres de l’inflation affichent un retard
d’environ six mois sur les prix réels, la baisse du
pétrole et d'autres matières premières se
remarquera donc encore plus dans les mois à
venir. Par conséquent, les gouverneurs des
banques centrales bénéficieront d'une plus
grande marge de manœuvre pour mener leur
politique monétaire. Ainsi, l'Inde, souffrant
actuellement d’une inflation de 7,6 % l’empêchant
de baisser davantage les intérêts, tirera profit de
cette latitude. Étant donné que le prix du pétrole
pèse considérablement sur son inflation, on peut
s’attendre à une inflation plus faible et à un
assouplissement de la politique monétaire durant
le deuxième semestre de l'année.
Cette année, la Russie a pu compenser une partie
de ses pertes. Ainsi, Vladimir Poutine a annoncé
des baisses d'impôts pour les sociétés d'énergie
et quelques grosses sociétés ont fait part de leurs
programmes de rachat d'actions.
Fin de la rédaction 03/07/2012
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