© 2012 – Économie internationale, 9e édition
facteur dont il est abondamment doté. Le pays A exporte du bien X vers B et importe du bien Y. Une
croissante biaisée en faveur des exportations (c’est-à-dire une augmentation du stock de capital pour A et du
stock de travail pour B) a un effet ambigu sur le bien-être : l’effet positif de la croissance peut être plus ou
moins compensé par la dégradation des termes de l’échange. L’effet négatif peut même l’emporter, ce qui se
traduit par une croissance appauvrissante. En revanche, dans ce cadre théorique, un pays qui connaît une
croissance biaisée en faveur des importations verra toujours son bien-être s’améliorer.
a. Les termes de l’échange du pays A se dégradent. Le bien-être du pays A peut donc soit augmenter, soit
diminuer dans certains cas. Le bien-être du pays B augmente.
b. Les termes de l’échange du pays A s’améliorent. Le bien-être du pays A augmente et celui du pays B
diminue.
c. Les termes de l’échange du pays B s’améliorent. Le bien-être du pays B augmente et celui du pays A
diminue.
d. Les termes de l’échange du pays B se dégradent. Le bien-être du pays B peut donc soit augmenter, soit
diminuer. Le bien-être du pays A augmente.
8. D’un point de vue économique, l’Inde et la Chine présentent certaines similarités : ce sont deux très grands
pays à bas salaires. Ils disposent probablement d’une structure d’avantages comparatifs assez semblable. La
Chine a été le premier des deux pays à s’ouvrir au commerce, et l’Inde ne s’ouvre progressivement que depuis
quelques années. Quel devrait être l’effet de l’ouverture actuelle de l’Inde sur le bien-être de la Chine ? Et sur
celui de l’Union européenne ?
Si l’ouverture au commerce de l’Inde vient réduire le prix relatif des biens que la Chine exporte vers l’Union
européenne, cette évolution sera bénéfique pour les Européens. Évidemment, n’importe quel secteur au sein
de l’Union européenne touché par la concurrence de la Chine sera touché de la même manière par la
concurrence de l’Inde mais, dans l’ensemble, l’Union européenne y gagnera. Il faut noter ici que nous faisons
des hypothèses différentes de celles faites à la question 6 concernant la production de l’Inde et les biens
qu’elle échange. On suppose que l’Inde exporte les mêmes biens que ceux déjà importés par l’Union
européenne et exportés par la Chine. à l’inverse, la Chine verra son bien-être diminuer avec la baisse du prix
relatif de ses exportations résultant de la hausse de la production indienne.
9. Supposons qu’un pays mette en place une subvention à l’exportation et qu’un autre pays impose en retour un
droit de douane qui annule ces effets, de telle sorte que le prix relatif dans le second pays reste inchangé.
Quel effet cela aura-t-il sur les termes de l’échange ? Sur le bien-être dans le second pays ? Supposons, au
contraire, que le second pays exerce des représailles en mettant également en place une subvention et non
un droit de douane. Quelles seront les conséquences de cette politique ?
Expliquez l’analogie qui peut être faite entre le commerce international et les prêts et emprunts internationaux.
Du point de vue du pays donateur, l’aide conditionnée aux exportations accroît la demande pour les biens
exportés et augmente donc leur prix relatif. De son côté, le pays destinataire de l’aide subira donc une
détérioration de ses termes de l’échange. L’aide « conditionnelle » peut être vue comme un cas extrême de
l’effet d’un transfert sur les termes de l’échange. En effet, dans ce cas, la propension marginale à consommer
le bien exporté par le pays donateur est 1. Comme dans le cas de la croissance appauvrissante, il est
théoriquement possible qu’un tel transfert diminue le bien-être du pays destinataire.
L’analyse du commerce intertemporel découle directement de l’analyse du commerce de deux biens.
Remplaçons « vêtements » et « nourriture » par « consommation future » et « consommation présente ». Le
prix relatif correspondant est alors le coût de la consommation future en termes de consommation présente, ce
qui est l’inverse du taux d’intérêt réel. Les pays dans lesquels la consommation présente est relativement bon
marché (qui ont un taux d’intérêt réel faible) « exporteront » de la consommation présente vers les pays où la
consommation présente est chère. En d’autres termes, ils prêtent une partie de leurs revenus aux
consommateurs étrangers, qui font face à un taux d’intérêt réel élevé. Le taux d’intérêt réel qui assure
l’équilibre entre les prêts et les emprunts internationaux se situera entre les taux d’intérêt réels ayant cours
dans chaque pays avant la libéralisation des flux financiers. Notons enfin que les gains liés aux prêts et
emprunts internationaux sont analogues à ceux du commerce international.
10.Parmi les pays suivants, distinguez ceux qui doivent avoir des possibilités de production intertemporelles
biaisées en faveur des biens de consommation présents, et ceux qui ont des possibilités biaisés en faveur des
biens futurs.
a. Un pays qui a récemment ouvert ses frontières et accueille d’importants flux d’immigrants, comme
l’Argentine ou le Canada au début du siècle dernier.
b. Un pays, comme la Grande-Bretagne à la fin du XIXe siècle, qui dispose d’une certaine avance
technologique, mais qui voit cette supériorité s’éroder avec l’émergence d’autres puissances économiques.