Chapitre 9 Quelles sont les évolutions récentes du commerce mondial

Chapitre 9 : Quelles sont les évolutions récentes du
commerce mondial ?
I. Comment la mondialisation a-t-elle transformé les échanges
internationaux ?
L’essor du commerce international et l’accentuation de la concurrence entre territoires qui en
découle constituent une caractéristique majeure de la mondialisation de l’économie.
A. L’ouverture des économies aux échanges mondiaux
Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, les économies connaissent une ouverture croissante
et une progression considérable de leurs échanges commerciaux. Ainsi, de 1950 à 1973, les
échanges mondiaux ont augmenté deux fois plus vite que la production mondiale.
De nombreux facteurs ont participé à cette évolution. Parmi eux, la baisse considérable du coût
du transport et des lécommunications, et le développement du libre-échange (des biens, des
services et des capitaux) prôné par des organisations internationales telles que l’Organisation
mondiale du commerce (OMC), la Banque mondiale et le Fonds monétaire international.
Selon l’OMC (2011), la part du commerce international dans le PIB mondial, qui était d’environ
40 % en 1992, dépasse aujourd’hui 50 %.
La croissance du commerce mondial a été impactée par la crise de la dette souveraine en Europe,
passant de 13,8 % en 2010 à 5 % en 2011. En 2012, le commerce des marchandises a augmenté de
2 %. Ce taux est inférieur à la moyenne des vingt dernières années (1992-2012), qui est de 5,3 %.
B. La diversification des échanges
La nature des principaux biens échangés a évolué. Après 1945, les produits manufacturés ont
joué un rôle majeur dans le commerce international. Ces biens représentaient 50 % des échanges
au début des années 1950, 75 % en 2005 et 65 % en 2011. Ils sont aujourd’hui le véritable
moteur du développement du commerce mondial.
La croissance de la part des produits manufacturés dans les échanges est liée à la hausse du
commerce intrabranche, qui consiste en des échanges croisés de produits appartenant à la me
branche ou à la même catégorie de produits.
De nos jours, les services représentent environ 20 % des échanges. Leur croissance est portée
notamment par les services informatiques et d’information.
Les biens primaires ne représentent que 14 % des échanges et connaissent une baisse importante
depuis les années 1960.
II. Quelles sont les forces et les faiblesses du commerce
extérieur français ?
A. La balance des transactions courantes
Les échanges internationaux sont enregistrés dans la balance des paiements, document
comptable qui retrace tous les flux d’actifs réels, monétaires et financiers entre les agents
résidents d’une économie et les agents non résidents sur une période déterminée.
Le compte des transactions courantes est le compte de la balance des paiements qui regroupe les
opérations sur les marchandises (exportations et importations), sur les services, sur les revenus
(rémunérations des salariés par exemple) et sur les transferts courants (aides publiques ou
privées).
Le solde des transactions courantes peut être positif ougatif. Un solde déficitaire (les
importations de marchandises et de services, ainsi que le montant des revenus et transferts
versés à l’étranger sont supérieurs aux mouvements inverses) signifie que le pays dépense plus
qu’il ne produit. Ce pays vit donc au-dessus de ses moyens.
Le dernier excédent commercial de la France (3,5 Md€) date de 2002. Depuis, la France fait
face à un déficit de son commerce extérieur. Le déficit record affiché en 2011 ( 74 Md€) s’est
atténué en 2012 ( 67,2 Md€) grâce à l’augmentation des exportations dans les secteurs clés de
l’aéronautique et de la pharmacie et au ralentissement des importations.
B. La répartition des échanges de la France
Cinquième exportateur mondial de marchandises et deuxième au niveau européen, la France
connaît un recul de sa part de marché mondial depuis les années 1990. Sa part dans les échanges
mondiaux (en valeur) est passée de 5,8 % en 1995 à 3,1 % en 2012.
En 2012, le premier excédent de la France a été celui du secteur aéronautique, qui a enregistré
un record de 20 milliards d’euros. Les autres secteurs excédentaires sont l’agroalimentaire, en
particulier les vins et spiritueux (+ 11,5 Md€), les parfums et cosmétiques (+ 7,6 Md€) et la
pharmacie (3 Md€). Ce sont les principaux excédents commerciaux sectoriels.
Les secteurs déficitaires en 2012 sont le secteur de l’informatique et l’électronique ( 14,1 Md€),
le secteur automobile, déficitaire depuis 2008 ( 3,4 Md€ ), ainsi que le secteur textile-
habillement
( 11,3 Md€).
La France est dépendante en matière d’hydrocarbures. Sa facture énergétique s’est creusée en
2012 pour s’établir à 67,8 Md€ sous l’effet de la hausse des cours du pétrole et de la
dépréciation de l’euro face au dollar.
Les faiblesses du commerce extérieur de la France s’expliquent par sa dépendance énergétique,
mais aussi par un manque de compétitivité-prix et hors-prix (qualité, innovation).
III. Qui sont les nouveaux acteurs du commerce mondial ?
Les trois dernières décennies ont été marquées par la montée en puissance de pays dits
émergents et par le rôle accru des FMN.
A. De la Triade aux BRICS
La Triade désigne trois zones géographiques qui dominent l’économie mondiale. Elle regroupe
l’Amérique du Nord (États-Unis et Canada), l’Europe occidentale et la zone Asie-Pacifique (Japon,
Corée du Sud et pays du Sud-Est Asiatique). Ces pays ont des niveaux de vie supérieurs à ceux du
reste du monde.
En 2008, cette zone représentait 68 % du PIB mondial, 75 % du commerce mondial, et 90 % des
opérations financières mondiales. En 2011, l’Amérique du Nord a été à l’origine de 13 % des
exportations mondiales, l’Europe 37 % et l’Asie 31 %.
Les pays de la BRICS comptaient au départ quatre grands pays émergents (Brésil, Russie, Inde,
Chine). Ils ont été rejoints par l’Afrique du Sud en 2011. Ces nouveaux acteurs économiques, qui
font partie du G20, forment un ensemble disparate dont le point commun est d’afficher une
croissance économique forte et soutenue, ainsi qu’un potentiel commercial considérable.
Leur poids économique mondial va croissant, remettant en cause la domination des pays riches
(G7) dans l’économie mondiale.
Les BRICS représentent actuellement environ 20 % du PIB mondial, 40 % de la population
mondiale, 15 % du commerce et 40 % des réserves monétaires mondiales.
B. Le rôle des FMN
1. Définition et stratégie
La firme multinationale est une firme constituée d’une maison-mère et de filiales implantées à
l’étranger. C’est une firme nationale qui contrôle ou possède au moins une filiale basée à
l’étranger. Acteurs majeurs de la mondialisation, les FMN contribuent fortement à la croissance
du commerce international et des flux financiers.
L’organisation de la production des FMN se fait au niveau mondial. Sur la base d’une stratégie
fondée sur l’existence des disparités nationales, elles cherchent à diminuer les coûts de
production (facteur travail en particulier), à contrôler l’approvisionnement en matières
premières, et à pénétrer de nouveaux marchés.
2. Un commerce intrafirme et une décomposition internationale du
processus productif
Les stratégies d’implantation des FMN modifient la nature du commerce international qui devient
alors un commerce intrafirme. Aujourd’hui, un tiers du commerce mondial de biens et services
correspond à des échanges « intrafirmes » réalisés par des entreprises dépendant d'une même
firme. Les échanges se font de filiale à filiale ou de société mère à filiale appartenant à un même
groupe.
Le processus de production fait l’objet d’une division à l’échelle mondiale. On parle de « division
(ou décomposition) internationale du processus productif » (DIPP). Des composants des produits
ou des segments de production sont réalisés dans différents pays en fonction de leurs avantages
comparatifs.
3. La nouvelle division internationale du travail
Dans la division internationale du travail traditionnelle, les pays développés produisaient et
exportaient des produits manufacturés et des services, alors que les pays en développement
(PED) exportaient des produits de base et des matières premières vers les pays développés. La
part de cette DIT traditionnelle dans le commerce mondial n’est plus que d’environ 30 % de nos
jours.
La nouvelle DIT correspond à une nouvelle répartition internationale de la production mondiale et
à une modification des spécialisations des nations.
Aujourd’hui, les PED exportent essentiellement des produits manufacturés. La part de ces
produits dans leurs exportations de marchandises est passée de 25 % en 1980 à 60 % au début
des années 2000. Plus précisément, les pays émergents produisent et exportent massivement des
produits manufacturés vers les pays riches. Pour leur part, les pays riches concentrent leur
production dans le domaine des produits de haute technologie et dans les services. Les pays
pauvres restent cantonnés dans les produits primaires à faible valeur ajoutée.
Ressources numériques
Documents vidéo :
Alexandre Mirlicourtois, « Commerce extérieur : comment remonter la pente ? » : ce document (durée :
3 mn 13) compare la situation commerciale de la France à celle des pays européens (du Sud en particulier).
Le journaliste propose des solutions pour redresser la situation française : http://www.xerficanal.com
Nicole Bricq, « Les chiffres du commerce extérieur donnent un signal encourageant » (durée : 1 mn 39) :
la ministre Nicole Bricq commente les chiffres français de l’année 2012 : http://www.lesechostv.fr
Article et courte vidéo : « Grandes puissances émergents, les BRICS cherchent à renforcer leur pouvoir
(30 mars 2012) » : un document complémentaire pour situer le poids des BRICS :
http://francetvinfo.fr
Document audio :
France Culture, 19 juillet 2012, « Les idées claires d’Agnès Bénassy-Quéré : La France manque de
compétitivité hors-prix » (chronique hebdomadaire sur France Culture le jeudi matin à 7 h 38) : un
document qui revient sur le problème de la compétitivité hors-prix de la France.
Ces documents vidéo et audio peuvent être exploités pour illustrer le cours. L’enseignant pourra préparer
une fiche comportant quelques grandes questions auxquelles les élèves répondront au fur et à mesure de
l’écoute. Ce travail peut aisément faire l’objet d’une évaluation.
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