DOCUMENT 3
La délocalisation au Sud peut avoir des effets bénéfiques pour le commerce des pays du Nord. Si
l’Allemagne est le premier exportateur mondial, le fait d'avoir délocalisé, surtout dans les PECO, à peu près le
tiers de la valeur ajoutée qui entre dans ces exportations manufacturières participe vraisemblablement à la
compétitivité remarquable de ses exportations, malgré le cours de l'euro et malgré le prix de sa main-d'œuvre.
Du fait que les pays du Nord produisent moins de produits manufacturés, la nouvelle géographie économique
tend à les transformer en centre de design, de R-D1 et de marketing. [...]
En conséquence, le commerce entre les deux zones sera constitué de produits manufacturés finis et de
composants dans le sens Sud-Nord, et de biens d'équipement sophistiqués et de transferts de technologie et de
savoir-faire dans le sens Nord-Sud. Le souci de la protection industrielle deviendra essentiel, succédant à la
primauté de la liberté des échanges puis à celui de la maîtrise de la gestion.
(1) recherche et développement Source : C.-A. MICHALET, Mondialisation, la grande rupture, La Découverte, Paris 2007
DOCUMENT 4
La désindustrialisation en France
Volume annuel moyen d’emplois vers le secteur des
Volume annuel
moyen d’emplois
industriels détruits
Effet externalisation
vers le secteur des
services
Effet des
gains de
productivité
Effet de la concurrence internationale
(d’après le contenu en emploi des
échanges)
Source : La désindustrialisation en France, Lilas Demmou, Cahiers de la Direction Générale du trésor, 2010.
Clé de lecture : sur la période 80-2007, les gains de productivité expliquent 29% des suppressions d’emploi industriel.
Note : La somme des trois effets est différente de 100 %, la décomposition effectuée ne prétendant ni à l’exhaustivité, ni à
l’indépendance des effets pris en compte.
DOCUMENT 5
[...] les conservateurs soutiennent que, pour rester compétitif à l'échelle mondiale, il faut réduire les
impôts et la protection sociale. C'est ce qui a été fait aux Etats-Unis, où les impôts sont devenus moins
progressifs, et où des avantages fiscaux ont été accordés aux vainqueurs, c'est-à-dire à ceux qui bénéficient à la
fois de la mondialisation et de l'évolution technologique. Résultat, les Etats-Unis et leurs disciples sont en train
de devenir des pays riches aux populations pauvres. Les pays scandinaves ont cependant montré une autre voie.
Certes, le gouvernement, comme le secteur privé, doit rechercher une efficacité maximale. Mais des
investissements dans le secteur de l'éducation et de la recherche, assortis d'une bonne protection sociale,
peuvent stimuler une économie plus productive et plus compétitive, avec plus de sécurité et un niveau de vie
plus élevé pour tous. Une bonne protection sociale et un marché proche du plein-emploi créent un climat qui
incite tous les acteurs - travailleurs, investisseurs et entrepreneurs - à prendre les risques nécessaires pour
l'investissement et la création d'entreprise.
Source : J. E. STIGLITZ, « Pour une mondialisation réussie », lesechos.fr, le 18 septembre 2006
DOCUMENT 6
Indice des prix à la consommation (année de base 1998 = 100)
Source : INSEE, bulletin statistique.