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1. Le développement et les prolongements des théories du signe
Des mots, un panneau indicateur, un chameau dans une publicité, une cravate dans la
tenue vestimentaire, un comportement dans une négociation, etc. sont autant de signes
véhiculant des significations comprises à l'intérieur d'une culture donnée. La sémiotique
est justement la science qui s'occupe de tous les signes, de leur combinaison en tant que
système et de leurs structures. Toute la démarche sémiotique est donc articulée autour
du concept de signe.
1.1 Le signe dans l'histoire
Le signe est étudié depuis très longtemps puisque les grecs, et principalement Aristote et
les Stoïciens se sont intéressés à ce concept sans pour autant développer de théorie
correspondante. Un enseignement principal ressort de leurs écrits[1]. Le signe a au
moins deux facettes: un signifiant (un son ou un objet) et un signifié (la chose révélée
ou la signification). C'est en appliquant cet enseignement que se sont développées les
premières analyses sémiotiques avec l'astrologie (l'interprétation des signes du ciel) et la
médecine (l'interprétation des signes du corps)[2].
Par la suite, et sans vouloir construire l'histoire de la sémiotique qui reste d'ailleurs à
faire, on retiendra les travaux de trois philosophes qui ont contribué au développement
des théories des signes. St-Augustin[3] a d’abord considéré le signe dans le cadre d'une
relation entre deux personnes, un locuteur et un auditeur et ainsi, à intégrer le signe dans
un modèle de communication. Locke sera ensuite le premier à parler de sémiotique en
divisant les sciences philosophiques en trois champs: la physique (nature), la praxis
(morale) et le semeion (sémiotique) qui comprend la théorie des idées et la philosophie
du langage. Leibnitz enfin va donner un champ universel à la sémiotique grâce aux
mathématiques (réseau sémiotique logique de Leibnitz).
Ces travaux ainsi que bien d'autres encore permettent de rendre compte de l'importance
du concept de signe même si aucun d’entre eux n'a abouti à une théorie formalisée du
langage dont le signe est le concept fondamental.[4] Il faudra attendre le début du
20ème siècle pour que deux scientifiques développent, chacun de manière autonome,