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LES NOUVEAUX
ANTIPSYCHOTIQUES, PRISE 2 !
Les antipsychotiques atypiques ont désormais une place prépondérante dans le traitement
de la schizophrénie et de la maladie affective bipolaire. Malgré tout, plusieurs patients ont
une réponse insuffisante aux traitements usuels. L’arrivée de nouvelles molécules, comportant
différents profils d’effets indésirables et d’efficacité, est souvent attendue.
Alexandrine Coulombe et Michel Lapierre
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L’asénapine (Saphris) et la lurasidone (Latuda) sont main-
tenant offertes sur le marché canadien. Antipsychotiques
de deuxième génération en raison de leurs propriétés
antagonistes des récepteurs dopaminergiques D2 et séro-
toninergiques 5-HT2A1,2, les deux sont approuvées dans le
traitement de la schizophrénie et de la maladie affective
bipolaire (tableau I1-5). Dans le cas de cette dernière, les
deux se sont montrées efficaces en monothérapie ou en
association avec le lithium ou le divalproex de sodium1,2.
Le groupe CANMAT les a incluses dans leurs dernières
recommandations de traitement de la maladie bipolaire6.
QUELQUES OUTILS
POUR VOUS AIDER À PRESCRIRE...
Les doses et ajustements recommandés pour l’asénapine
et la lurasidone sont décrits dans le tableau I.
ASÉNAPINE
Dans les études sur la schizophrénie, la posologie de 10 mg
par voie sublinguale, à raison de 2 f.p.j., ne s’est pas révélée
d’une efficacité supérieure et causait plus d’effets indési-
rables. Elle pourrait être tentée en cas de réponse partielle
avec la plus petite dose2,3. Il n’y a eu aucune comparaison
directe avec d’autres antipsychotiques quant à l’effica-
cité à court terme3. L’asénapine a été aussi efficace à long
terme que l’olanzapine, mais a diminué de façon moindre
les symptômes de la schizophrénie dans une étude de
cinquante-deux semaines3.
La dose de départ chez un patient en phase maniaque ou
mixte de la maladie affective bipolaire est plus élevée en
monothérapie (tableau I). L’efficacité a été établie sur une
durée de six semaines seulement2,3. Pour un traitement au
long cours, seule une étude d’innocuité est accessible3.
LURASIDONE
Dans le traitement de la schizophrénie, la posologie de
80 mg par jour devrait être suffisante chez la majorité
des patients, mais peut être majorée selon le jugement
clinique jusqu’à 160 mg par voie orale, 1 f.p.j.1,4,5. Aucune
étude n’a comparé directement l’efficacité à court terme de
la lurasidone à celle d’un autre antipsychotique. Toutefois,
l’efficacité de cette molécule ne serait pas inférieure à celle
de la quétiapine à libération prolongée dans la prévention
des rechutes après un an de traitement4.
En phase dépressive de la maladie affective bipolaire, on
a comparé des doses de 20 mg à 60 mg de lurasidone à
d’autres de 80 mg à 120 mg par jour, sans noter de bien-
faits supplémentaires pour les plus élevées1. La durée
maximale des études était de six semaines.
Mme Alexandrine Coulombe, pharmacienne,
exerce au Centre hospitalier universitaire de
Sherbrooke. Le Dr Michel Lapierre, omnipraticien,
pratique au sein de l’UMF-GMF Jacques-Cartier
de Sherbrooke et est professeur d’enseignement
clinique au Département de médecine familiale
de l’Université de Sherbrooke.
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