Didactique de français Présentation Laurence Allain-Le Forestier Pour e-crpe.com Lundi 16 novembre 2015 RÉPONSE À UNE QUESTION 1) Résumez en deux lignes chaque document 2) Relevez les idées essentielles de chaque texte 3) Construisez un plan détaillé qui répondent à la consigne 4) Rédigez l’introduction à la question. Consigne : à partir des quatre textes proposés, vous analyserez les enjeux de la lecture du conte. Texte 1 : Charles Perrault, Préface des Contes et histoires du temps passé, [1ère éd. 1697], Gallimard, Folio, 1981, p. 51-52. Texte 2 : Bruno Bettelheim, Psychanalyse des contes de fées, Hachette, 1976, p. 1724. Texte 3 : Mircea Eliade, Aspects du mythe, « Les mythes et les contes de fées », [1ère éd. 1956], Gallimard, Folio, 1963, p. 246-248. Texte 4 : André Jolles, Formes simples, [1ère éd. 1930], Seuil, 1972, p. 192-193. Méthodologie lecture des textes (type de textes, année de publication) à la lumière de la consigne Compréhension immédiate de chaque texte (être capable de le résumer en 2 lignes) Repérer les idées essentielles de chaque texte (fait dans la 1ère lecture OU dans une relecture) Construction du plan Élaboration de l’introduction ET conclusion Rédaction SUR LA COPIE DIRECTEMENT Ce qui est évalué : Compréhension fine Mise en relation des textes Rédaction Maitrise de la langue Rapport de jury 2015 (Nantes): Cette partie de l’épreuve permet principalement d’évaluer la capacité à comprendre l’ensemble et le détail d’un texte, et à développer une argumentation cohérente et structurée. Maîtriser la langue est également nécessaire pour la réussir. […] D’abord, s’interroger sur l’époque et le genre de l’œuvre peut aider à situer les idées qu’on y trouve. […] Prendre en compte le fait que ces textes s’inscrivent dans des contextes différents. Le jury appelle l’attention sur le fait que la date de l’édition est moins importante que la date de publication effective de l’œuvre. Ces remarques invitent, lors de la préparation au concours, à acquérir quelques repères clefs dans le domaine de l’histoire littéraire et de l’histoire des idées. Rapport de jury 2015 (Nantes) : Compréhension Ensuite, il est important que les candidats sachent à la fois résumer en une ligne ou deux le contenu global de chacun des textes, et repérer plus finement le détail et la nuance. Un résumé hâtif des textes ne suffit pas, ni le recours à une ou deux citations seulement. Distinguer l’essentiel de l’accessoire, savoir repérer ce qui est fondamental dans la perspective de la problématique que l’on a retenue, sont des qualités qu’il est important de montrer dans cette partie de l’épreuve. Montrer qu’on comprend les textes, c’est savoir les citer à bon escient, mais aussi en reformuler des passages, quelquefois en signalant tel paradoxe, et éventuellement en prenant une distance critique, en utilisant des formules comme « selon Fénelon » ou « à en croire Rousseau, l’éducation des femmes devrait etc. », ou encore « dans l’opinion commune telle qu’elle est présentée par Annie Ernaux ». Dans le cas de Zola, il est très différent de dire « le personnage de Zola insiste sur le fait que » et « Zola pense que ». Ainsi, s’entraîner à identifier, dans un texte, l’adhésion plus ou moins grande de son auteur aux idées présentées peut être utile dans la perspective de cette épreuve, et aider à développer une compréhension qui soit à la fois rigoureuse et fine, ce qu’apprécie et valorise le jury. Rapport de jury 2015 (Nantes) : Rédiger une problématique La capacité à développer une argumentation se manifeste notamment par la formulation explicite d’une problématique claire et consistante, qui aide, justement, à argumenter. […] Ainsi, il importe de distinguer le thème (« les textes parlent de l’éducation des filles »), la question posée par le sujet (« que pensent les auteurs de l’éducation des filles ? »), et la problématique que l’on retient (« on peut examiner les textes en s’interrogeant sur ce que le souci de l’émancipation individuelle implique quant à l’éducation des filles », par exemple), et qui montre à la fois une appropriation du corpus et une capacité à réfléchir avec hauteur. Ce qui est fondamental en ce qui concerne la problématique, c’est qu’elle serve à définir une perspective de réflexion, qu’elle soit dense, et permette d’aborder la question posée avec une certaine profondeur, sans se limiter à des constats : ainsi, elle sert à structurer la réflexion, et le plan retenu s’organise en fonction de cette problématique. Le jury conseille aux candidats d’apprendre à problématiser rapidement, efficacement, ce qui est de nature à les aider pour cette épreuve, mais aussi dans le cadre du métier auquel ils se destinent, et qui demande souvent de traiter immédiatement des situations concrètes, mais en situant sa réflexion et son action dans une perspective qui leur donne du sens. Rapport de jury 2015 (Nantes): Rédiger un texte cohérent Le plan retenu veillait à ce que le développement présente des parties équilibrées en termes de contenu et de volume, et une progression cohérente et logique qui permette de répondre progressivement à la problématique posée. Il est important de faire en sorte qu’une partie se distingue effectivement d’une autre, et que ne se dégage pas l’impression d’une pensée qui ne parvient pas à passer à l’étape suivante. Se contraindre à distinguer des sous‐parties permet d’approfondir et de préciser la réflexion ; en termes formels, ces sous‐parties doivent être marquées par des paragraphes distincts qui gagnent à être concis, éventuellement liés par des connecteurs logiques qui indiquent que l’on passe d’une idée à une autre. Des conclusions partielles, des transitions aident le lecteur à passer d’une partie à l’autre : accompagner son lecteur constitue un élément de la compétence d’expression et de communication. Il est fondamental que le plan retenu permette de faire explicitement dialoguer les textes : il ne s’agit pas d’un exercice qui consiste à résumer successivement chacun d’eux, mais bien d’une forme de synthèse, qui met les textes en tension les uns par rapport aux autres, et qui permet de mesurer si les candidats sont capables de développer une réflexion distanciée et complexe, fondée sur des documents et les surplombant. Rapport de jury 2015 (Nantes): Rédiger un texte cohérent L’introduction n’obéit pas à un modèle unique ; quitte à énoncer une évidence, elle doit servir à entrer en matière : elle situe et pose le sujet, présente une problématique, et annonce le plan qui va effectivement être suivi. Le propos doit être solide et utile, capter l’attention et accompagner vers la réflexion qu’on va mener dans le développement, clarifier le problème posé. Présenter les documents y est possible, mais sommairement, sans entrer dans le détail ; certaines copies ont ainsi indiqué d’une phrase ce dont chacun d’eux était fait, ou ont opté pour des remarques sur les genres et les époques représentés, et la démarche semblait souvent pertinente pour entrer en matière et commencer à poser les termes du dialogue entre les textes du corpus. En ce qui concerne la conclusion, les conseils sont du même ordre : pas de modèle imposé, mais un rôle à conférer à cette partie du travail ; il s’agit de proposer une réponse à la problématique posée, et d’ouvrir, éventuellement, sur une question qui ait du sens. Analyse des documents : Doc 1 : Charles Perrault est un collecteur, écrivain (17ème siècle) Doc 2 : Bruno Bettelheim : psychanalyste célèbre qui a travaillé sur la symbolique des contes (contemporain), mort en 1990 Doc 3 : Mircea Eliade : historien des religions, philosophe (contemporain), mort en 1986 Doc 4 : André Jolles : chercheur en littérature, ethnologue (contemporain), mort en 1946 1) Résumez en deux lignes chaque document Doc 1 : Le conte instruit les enfants autant qu’il les divertit. Il leur inculque une morale indirectement. Doc 2 : le conte est un genre littéraire qui apprend aux enfants la complexité de l’être humain et la moralité par l’identification aux personnages. Doc 3 : le conte constitue un forme de rite initiatique complet par le biais de l’imaginaire. Doc 4 : le conte est moralisateur car dans ses récits la justice triomphe, le bien l’emporte sur le mal. 2) Relevez les idées essentielles de chaque texte Rq : il ne s’agit pas de relever TOUTES les idées des textes mais les idées ESSENTIELLES. On risque de trouver des idées proches dans plusieurs textes. Doc 1 : Le conte n'est pas une bagatelle, il renferme une morale utile Supériorité morale des contes des Aïeux Identification des lecteurs Structure simplifiée adaptée aux enfants Il allie divertissement et didactique Doc 2 : Divertit et éveille la curiosité chez l'enfant et chez l'adulte Nous apprend sur l'intérieur de l'humain Pose des problèmes existentiels Portée morale identification Doc 3 : Littérature d'amusement On y retrouve des épreuves initiatiques Transmet des messages Doc 4 : Présence d'injustice corrigée par le conte « Forme où le tragique est à la fois posé et établi » Moralité naïve Merveilleux = caractéristique du conte Éloigné d'un réalisme 3) Construisez un plan détaillé qui répondent à la consigne « A partir des quatre textes proposés, vous analyserez les enjeux de la lecture du conte ». Enjeux : ce que l'on peut gagner ou perdre Conte : forme narrative courte appartenant à une culture Reformuler la consigne « naïvement » : qu’apportent les contes ? Quelles peuvent être leurs fonctions ? A quoi servent-ils ? Qu’ont-ils de particulier ? Reformulation de la problématique : quels peuvent être les intérêts du conte au-delà même du plaisir de sa lecture ? Répondre à une question oblige à mettre en relation les différents textes par : convergence, divergence, complémentarité. 3) Construisez un plan détaillé qui répondent à la consigne I. Les contes instruisent a) Les contes ne sont pas des bagatelles (T1, T3) b) Ils allient divertissement et didactique (T1, T3) pour les enfants mais également pour les adultes (T2) II. Valeurs morales a) Supériorité morale des contes des aïeux (T1), Inculque le sens moral aux enfants (T2), répond aux exigences d’une « morale naïve » (T4) b) Valeur initiatique (T3) et inconscient (T2) III. Réponses symboliques a) Le conte use d’une structure simplifiée, pose des problèmes existentiels (T2) adaptés aux enfants (T1) b) Il abolit la réalité (T4), refus de réalisme (T1), permet une identification (T1, T2) 4) Rédigez l’introduction à la question. La réflexion sur le genre littéraire des contes de fées s’inscrit dans plusieurs disciplines des sciences humaines, anthropologie, psychologie, théorie littéraire : autant d’approches complémentaires qui tentent de définir les enjeux de la lecture du conte. Les quatre textes du corpus participent de cette réflexion en s’interrogeant chacun à leur manière sur la définition et l’intérêt du conte de fée, notamment pour les enfants. Le premier texte, daté de 1697, est la préface donnée par Perrault à ses Contes et histoires du temps passé. Il s’y livre à un plaidoyer en faveur de l’intérêt des contes, afin de justifier aux yeux des sceptiques le bien-fondé de son entreprise littéraire. Les trois autres textes appartiennent au 20e siècle et proposent une analyse théorique des contes. Bruno Bettelheim, dans le texte 2, défend les bienfaits du conte d’un point de vue psychanalytique. Mircea Eliade, lui, analyse les rapports entre conte et mythe (texte 3, « Les mythes et les contes de fées », Aspects du mythe). Enfin, André Jolles tente de définir le conte par la « disposition mentale » qu’il suppose, au sein d’un ouvrage qui analyse successivement différentes Formes simples (texte 4). Les intérêts du genre littéraire auquel appartient le conte, au-delà même du plaisir de sa lecture, apparaissent ainsi multiples : loin d’être des lectures de pur divertissement, les contes instruisent. Plus précisément, ils inculquent des valeurs morales, et apportent des réponses symboliques à des questions existentielles d’une manière remarquablement efficace. Premier paragraphe (idée référencée, illustration, explication) Les quatre textes s’accordent pour souligner que le conte n’a rien d’un genre frivole (ces « bagatelles », selon Charles Perrault, n’en sont pas, et MirceaEliade déplore qu’on les considère uniquement comme «littérature d’amusement »), mais qu’au contraire ils sont d’une grande utilité pour l’instruction des enfants et des adultes. Charles Perrault et Bruno Bettelheim se rejoignent dans l’affirmation que le conte allie divertissement et valeur didactique et que c’est cette double nature qui en fait une littérature particulièrement intéressante pour les enfants qui peuvent ainsi « avaler » des « vérités solides » enveloppées « dans des récits agréables », et même pour les adultes, qui selon Mircea Eliade s’initient « tout en croyant s’amuser ou s’évader ». ETUDE DE LA LANGUE 1) Pour chaque phrase vous préciserez le type auquel elle appartient a) b) c) d) e) f) g) h) i) Elle fait ses devoirs. Type déclaratif Bénédicte fait-elle consciencieusement ses devoirs? Type interrogatif (interrogation totale) Comment es-tu arrivé ? Type interrogatif (interrogation partielle) Tes sœurs sont-elles heureuses? Type interrogatif (interrogation partielle (on remarquera que l’interrogation entraine plusieurs modifications syntaxiques telles que l’inversion du sujet (c) ) Quel beau temps ! (type exclamatif, phrase non verbale) Aïe ! (type exclamatif, phrase non verbale, onomatopée) Fais tes devoirs. (type injonctif) Qu’il fasse ses devoirs. (type injonctif) Prendre une casserole à fond épais. (type injonctif) La phrase déclarative (a) - se termine par un point. (.) - livre une information, annonce un fait. - a deux constituants obligatoires et un ou des constituants facultatifs. La phrase interrogative (b, c, d) - se termine par un point d’interrogation (?) et par une intonation ascendante à l’oral. - comporte souvent un pronom interrogatif - peut avoir son ordre sujet/verbe inversé Il existe deux types d’interrogation : Interrogation totale : Bénédicte fait-elle consciencieusement ses devoirs? Interrogation partielle : Comment es tu arrivé? En train Les mots introduisant une interrogation partielle peuvent être : Des adverbes interrogatifs : Quand, Où, Comment… Des pronoms interrogatifs : Qui, Lequel, De quoi… Des déterminants interrogatifs : Quel, Quels, Quelles, Combien… Les inversions de sujet de la phrase Inversion simple : Elles sont heureuses. Sont-elles heureuses? Inversion complexe : Tes sœurs sont heureuses. Tes sœurs sont-elles heureuses? Lorsque la forme verbale se termine par une voyelle dans les inversions complexes, on intercale un -t-. Ex : Pierre viendra-t-il demain? Une phrase exclamative (e, f) - se termine par un point d’exclamation (!) - exprime un sentiment, une émotion. Elle peut être introduite ou non par un mot exclamatif (pronoms, adjectifs, adverbes…) Ex : Quel beau temps ! Type injonctif (ou impératif : g, h, i) Le mode du verbe varie selon la personne à laquelle s’adresse l’énonciateur et en fonction de la présence ou non du sujet. - l’énonciateur s’adresse à un interlocuteur précis : le verbe est conjugué à l’impératif et le sujet n’est pas exprimé. Ex : Fais tes devoirs. - l’énonciateur s’adresse à un tiers : le verbe est au subjonctif, il est précédé de que et le sujet est exprimé. Ex : Qu’il fasse ses devoirs. - l’énonciateur s’adresse à un interlocuteur indéterminé: le verbe est à l’infinitif et sans sujet. Ex : Prendre une casserole à fond épais. 2) Pour chaque phrase vous préciserez la forme à laquelle elle appartient a) b) c) d) e) f) g) h) i) J’ai la grippe (forme affirmative, active) Je reprendrais bien de la dinde. (forme affirmative, atténuée) Non, je ne le connais pas. (forme negative, active) Il n’avançait ni ne reculait. (forme negative, active) Les enfants mangent ces gâteaux. (forme affirmative, active) Cette maison est construite par nos amis. (forme affirmative, passive) Nombreux étaient les gens qui voulaient le rencontrer. (phrase emphatique, affirmative, active) C’est la petite maison que je préfère. (phrase emphatique, affirmative, active) Il est interdit de cracher. (forme impersonnelle, active, affirmative) Les formes de phrases : La forme affirmative (a, b, e, f, g, h, i) Totale ou atténuée La forme négative (c, d) Présence d’un élément de négation : adverbe seul, ou double (ne…pas, guère, point, etc.) Il faut aussi distinguer le ne employé seul et le ne sans aucune valeur négative appelé ne explétif. Ex : Il est plus grand que je ne le pensais. La voix active/passive (dépend de la conjugaison du verbe) Active : a, b, c, d, e, g, h, i Passive : f active ► passive Sujet ► complément d’agent COD ► sujet Ex : Nos amis construisent cette maison. sujet COD Cette maison est construite par nos amis. sujet complément d’agent Cette transformation permet d’intervertir dans une phrase ce dont on parle (thème) et ce que l’on en dit (propos). Ex : Nos amis construisent cette maison. thème propos Cette maison est construite par nos amis. thème propos La transformation passive n’est possible qu’avec des verbes transitifs. Phrase emphatique (mise en relief) (g, h) Permet de créer « une mise en relief » = déplacement d’un élément de la phrase. ⇒ Mise en relief par modification de l’ordre des mots = « Accentuation ». Mise en relief par utilisation d’un « présentatif » = (c ’est…qui, voilà…qui, il y a …qui,) Permet de mettre en évidence, en tête de phrase, n’importe quel élément (sauf verbe) sans remplacer cet élément par un pronom personnel et en lui conservant sa fonction. exemple: C’est le chien qui a volé le reste de poulet. (action sur le sujet) C’est la petite maison que je préfère. (action sur le C.O.D.) Phrase impersonnelle (i) Elle contient un groupe nominal sujet toujours formé du pronom « il » et d’un groupe verbal constitué d’un verbe employé à la forme impersonnelle, avec ou sans complément. Le pronom personnel: « il » ne représente rien, ni personne. Il a la fonction de sujet apparent ou grammatical mais pas de sujet réel. Verbes essentiellement impersonnels: Les verbes de météorologie en général (= pleuvoir, neiger, grêler…). Les verbes à complément obligatoire: Exemple: * « il faut…, il s’agit de…, il convient de…, il se trouve… » Didactique de français Présentation Laurence Allain-Le Forestier Pour e-crpe.com Lundi 16 novembre 2015