MESURES 787 - SEPTEMBRE 2006 - www.mesures.com
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S
olutions
la surveillance du risque “legionella” et un
suivi mensuel en microbiologie pour le
contrôle réglementaire. Cette prestation,
qui s’étend du prélèvement des échan-
tillons à l’interprétation des résultats, est
incluse dans la solution Légiorisque dé-
veloppée par
IRH Environnement
. Cette
solution suit la méthode HACCP (ana-
lyse des points critiques) et s’étend jus-
qu’à la formation du personnel et le
développement de solutions spécifiques
«
Nous travaillons notamment sur des capteurs en
continu pour suivre la formation des biofilms dans
les conduites
», précise Jean-François Louyot,
directeur technique chez
IRH
Environnement
.
Au niveau du diagnostic lui-même, deux
méthodes principales peuvent identifier et
quantifier la présence de legionella dans
les installations à risques. Il s’agit de la
méthode microbiologique normalisée
(NF T90-431 ou ISO 11751) et de la mé-
thode par PCR (
Polymerase Chain Reaction
).
Cette dernière, déjà utilisée dans plusieurs
pays (Afrique du Sud, USA, Japon, Hong
kong…), fait aujourd’hui l’objet d’une
norme française. Longtemps attendue, elle
est parue en avril 2006 sous la
référence “XP T 90-471 -
Qualité de l’eau. Détection et
quantification des Legionella
et Legionella pneumophila par
concentration et amplification
génique par réaction en chaîne
de polymérisation (PCR)”.
Une culture longue,
longue, longue
La partie pré-analytique, qui
touche le prélèvement et la
préparation de l’échantillon,
est similaire dans les deux
méthodes et nécessite une
grande rigueur et un suivi
très précis des protocoles. Par contre, la
phase analytique est foncièrement dif-
férente.
La méthode NF T90-431 est la méthode
dite de référence. Elle s’appuie sur le
dénombrement de legionella cultiva-
bles selon les conditions de culture
fixées par la norme. Pour chaque type
d’analyse, il est nécessaire de prélever
un échantillon d’un litre d’eau. Les
conditions de prélèvement et l’ense-
mencement sur un milieu spécifique
(GVPC) doivent se faire à 37 °C. Dans
ces conditions, les bactéries se repro-
duisent jusqu’à former des colonies
dans un délai de 3 à 10 jours. On parle
en UFC/l, c’est-à-dire en unités for-
mant colonie par litre d’eau. Pour con-
firmation, ces colonies, si elles appa-
raissent, doivent être repiquées sur trois
milieux différents pendant trois jours
encore. Il reste ensuite à déterminer le
type de legionella (legionella spp ou
legionella pneumophila, l’espèce la
plus dangereuse). Il faudra pour cela
réaliser un sérotypage.
Cette analyse de spécialistes peut
pren d re ainsi jusqu ’à 14 jour s.
Pendant ce temps-là, l’épidémie de
légionellose aura fait du chemin.
On reproche ainsi à la méthode de ré-
férence sa lenteur, sa mise en œuvre
longue et difficile. On lui reproche
aussi parfois de sous-évaluer la quanti-
fication de
Legionella spp
en cas de flore
bactérienne associée, voire être fausse-
ment négative pour les souches ou es-
pèces de
legionella
non cultivables.
La PCR, 48 heures chrono
La méthode dite PCR (méthode basée sur
la recherche d’ADN) n’est pas non plus
très simple à mettre en œuvre mais elle
*UFC/l unités formant colonie par litre d’eau.
Selon l’arrêté du 13 décembre 2004
Documents à disposition
Les modalités d’application des deux arrêtés
ministériels sont précisées dans une circulaire
de la Direction Générale de la Santé (BOMEDD
n° 03/2006 du 15 février 2006). Les dispositions
relatives aux deux arrêtés sont obligatoires. La
liste des organismes agréés est détaillée dans
un arrêté du 9 novembre 2005.
En relation avec la publication des arrêtés
ministériels, des guides ont été élaborés à la
demande du Ministère de l’Environnement et
du Développement Durable (documents
disponibles sur www.ecologie.gouv.fr, rubrique
Risques et Pollution):
- un guide sur la mise en place d’une analyse
des risques de prolifération des legionella
sur une installation.
- un guide de formation sur la prévention
des risques de prolifération des legionella,
- un guide technique décrivant les différents
procédés de refroidissement et leurs impacts
sur le risque legionella (rédigé par le Cetiat,
également accessible sur www.cetiat.fr).
La recherche et la quantification des Legionella
par PCR s’effectuent en quatre phases successi-
ves ou simultanées :
Concentration
Par centrifugation ou par filtration.
Extraction - purification des acides nucléiques
Le principe d’une extraction d’acides nucléiques
consiste à libérer l’acide nucléique en lysant les
micro-organismes, puis (ou en parallèle) à
purifier l’acide nucléique en éliminant autant
que possible les autres composants, en
particulier les inhibiteurs de PCR.
Amplification de l’acide nucléique par PCR
Le principe consiste à amplifier en chaîne un
segment d’acide nucléique entre deux bornes
représentées par deux amorces respectivement
complémentaires des deux brins d’acides
nucléiques.
Les étapes préalables de développement de
tests PCR passent par l’optimisation des
paramètres d’amplification (nombre de cycles,
température d’hybridation…) et de la composi-
tion du mélange réactionnel (amorces, tampon,
MgCl2, sondes…).
Une ou plusieurs séquences peuvent être
amplifiées afin de détecter et différencier les
acides nucléiques provenant de bactéries
appartenant au genre Legionella et à l’espèce
L. pneumophila.
Quantification en temps réel
Les thermocycleurs en temps réel utilisent des
systèmes de détection sensibles d’émissions
fluorescentes. Ils permettent d’utiliser des
sondes internes d’hybridation et sont capables
de mesurer directement la quantité d’amplicons
produite à chaque cycle d’amplification.
Cette cinétique d’apparition des amplicons
permet de quantifier le nombre de copies
d’ADN de Legionella présentes dans l’échan-
tillon de départ en la comparant à une droite
d’étalonnage.
Méthode PCR en 4 temps
Seuil d’action (UFC/L*) Actions correctives à mettre en
œuvre par l’exploitant
> 1 000 UFC/L Actions correctives pour abaisser la concen-
tration.
Vérifier sous deux semaines que la concen-
tration est revenue sous le seuil d’action
> 100 000 UFC/l Arrêt immédiat de la tour.
Vidange et nettoyage du circuit.
Informer l’inspection des installations classées.
Effectuer des contrôles tous les 15 jours
pendant 3 mois
Prescriptions applicables