Dans ce texte, on se place sur un corps de fonctions Fmuni de son anneau des ad`eles A.
Consid´erant un groupe r´eductif connexe (pas n´ecessairement d´eploy´e ni mˆeme quasi-d´eploy´e) Gsur F
et le groupe r´eductif complexe b
Gdual de Gmuni de l’action naturelle du groupe de Galois ΓFde F, on
s’int´eresse aux repr´esentations de transfert continues
ρ:b
GoΓF→GLr(C).
On montre que le transfert automorphe de G`a GLrvia ρpermet de d´efinir un espace de fonctions
sur G(A), appel´ees les ρ-fonctions, muni d’un automorphisme de ρ-transformation de Fourier f7→ b
fpuis
d’´etablir une formule de Poisson associ´ee : celle-ci consiste `a construire une fonctionnelle lin´eaire de l’espace
des ρ-fonctions qui co¨ıncide avec f7→ P
γ∈G(F)
f(γ) sur les ρ-fonctions `a support compact et qui est laiss´ee
invariante par la ρ-transformation de Fourier.
La possibilit´e de d´efinir un tel espace de fonctions muni d’une transformation de Fourier associ´e `a ρet
une fonctionnelle lin´eaire de cet espace qui ´etende f7→ P
γ∈G(F)
f(γ) et satisfasse la formule de Poisson avait
´et´e conjectur´ee par A. Braverman et D. Kazhdan.
Comme le transfert automorphe de G`a GLrvia une telle repr´esentation de transfert ρest maintenant
connu sur les corps de fonctions F(grˆace `a [Laurent Lafforgue, 2002] et [Vincent Lafforgue, 2013]), la formule
de Poisson sur G(A) associ´ee `a toute telle repr´esentation ρest un th´eor`eme.
Le pr´esent texte compl`ete les parties de la pr´epublication [L. Lafforgue, 2012] (dont il corrige une erreur)
et de l’article [L. Lafforgue, 2013] (`a paraˆıtre au Japanese Journal of Mathematics) consacr´ees `a d´eduire
des “formules de Poisson non lin´eaires” du transfert automorphe des groupes r´eductifs Gvers les groupes
lin´eaires GLr.
On a aussi montr´e dans la pr´epublication [L. Lafforgue, 2012] que, en sens inverse, les “formules de Poisson
non lin´eaires” sur les groupes r´eductifs sur un corps de fonctions permettent de construire des “noyaux du
transfert” et donc de r´ealiser le transfert automorphe des groupes r´eductifs vers les groupes lin´eaires.
On montrera dans un article en pr´eparation que cette implication en sens inverse vaut aussi sur les corps
de nombres.
D´ecrivons maintenant le contenu du pr´esent texte.
Les paragraphes I `a IV sont constitu´es de rappels.
Le paragraphe I commence par rappeler la structure alg´ebrique de l’ensemble {π}G
xdes repr´esentations
lisses admissibles irr´eductibles d’un groupe r´eductif G(Fx) sur le corps localis´e Fxde Fen une place x. Elle
est caract´eris´ee par le fait que les fonctions traces π7→ Trπ(hx) des ´el´ements hxde l’alg`ebre HG
xdes fonctions
localement constantes `a support compact sur G(Fx) sont des polynˆomes. Puis, introduisant la mesure de
Plancherel dπ, le paragraphe I caract´erise les ´el´ements hx∈ HG
xpar leur d´ecomposition spectrale
hx(•) = Zdπ ·hx,π(•)
dont les coefficients hx,π(•) doivent ˆetre des polynˆomes en π.
Le paragraphe II rappelle le th´eor`eme de d´ecomposition spectrale de Langlands appliqu´e aux fonctions
G(F)\G(A)3g1, g27→ X
γ∈G(F)
h(g−1
1γ g2)
associ´ees `a des ´el´ements hde l’alg`ebre HGdes fonctions localement constantes `a support compact sur G(A).
Le paragraphe III rappelle la transformation de Fourier lin´eaire des fonctions sur GLr(Fx), appel´ees
fonctions de Schwartz, qui se prolongent en des fonctions localement constantes `a support compact sur
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