Une question ouverte importante de la th´eorie est la suivante (que l’on peut baptiser
‘altenative de Tits’ ou ‘conjecture de von Neumann’ par analogie avec la th´eorie des
groupes) : est-ce vrai qu’une relation d’´equivalence mesur´ee de type II1non moyennable
contient une sous-relation arborable non moyennable ? La r´eponse est non en th´eorie
des groupes. Les d´efinitions de moyennabilit´e et arborabilit´e sont rappel´ees quelques
lignes plus loin. Le th´eor`eme suivant, obtenu ind´ependamment par Alekos Kechris et
Benjamin Miller, sera d´emontr´e au chapitre II de cette th`ese. Une relation de coˆut >1
est en particulier non moyennable.
Th´eor`eme 1. Toute relation d’´equivalence mesur´ee de type II1et de coˆut >1
contient une sous-relation arborable non moyennable.
2. - Des syst`emes g´en´erateurs aux espaces quasi-p´eriodiques. Un syst`eme g´en´erateur
Φest aussi appel´e un graphage de R. La suspension de Φau-dessus de X, i.e. le proc´ed´e
consistant `a coller une arˆetes entre xet ϕxpour tout x∈Xet ϕ∈Φ, munit en effet
mesurablement chaque orbite d’une structure de graphe. Dire que Φest un syst`eme
g´en´erateur ´equivaut `a dire que presque toutes les orbites de Rsont connexes pour
cette structure. Un graphage dont les orbites sont des arbres simpliciaux est appel´e
arborage, et une relation d’´equivalence est arborable si elle admet un arborage ; une
relation d’´equivalence est moyennable si elle admet un arborage dont les orbites sont
presque sˆurement des droites (ou des segments).
De fa¸con g´en´erale, tout graphe ne peut pas «apparaˆıtre »comme graphe d’une
orbite de relation d’´equivalence ergodique — ou du moins, comme graphe de l’orbite
‘g´en´erique’ : un tel graphe doit v´erifier des conditions de quasi-p´eriodicit´e.
La mˆeme chose est vraie plus g´en´eralement pour les espaces m´etriques. La descrip-
tion des espaces quasi-p´eriodiques, au sens o`u nous l’entendons dans ce texte et
qui correspond `a l’id´ee intuitive de «pouvoir coller ‘proprement’ l’espace sur l’orbite
g´en´erique d’une relation d’´equivalence », est l’un des buts des chapitres II et III. Ils
sont obtenus en «translatant des motifs »d’une famille F=(Fx)x∈X, index´ee par
X,`a l’aide d’une relation d’´equivalence sur X. L’espace ainsi construit est un fibr´e Y
au-dessus de X, qui poss`ede Fpour domaine fondamental. Chacune des fibres Yxde ce
fibr´e, que l’on peut voir comme «r´ealisation »de l’espace quasi-p´eriodique Yconsid´er´e,
est un assemblage de motifs de F. On emploiera le terme «quasi-p´eriodique »seule-
ment dans le cas o`u la relation d’´equivalence sur Xest ergodique, en accord avec l’id´ee
suivante :
Ergodicit´e=⇒Quasi-p´eriodicit´e longitudinale.
D´efinition. Un espace m´etrique quasi-p´eriodique est, ´etant donn´ee une relation
d’´equivalence mesur´ee Rsur X, un foncteur covariant Y:R→C, o`u Cest la cat´egorie
des espaces m´etriques (dont les morphismes sont les isom´etries) [ainsi `a chaque x∈X
on associe un espace m´etrique Y(x)et `a chaque (x, y)∈Rune isom´etrie Y(x, y):
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