Les espaces naturels picards, les paysages spécifiques et la biodiversité qu’ils
hébergent souffrent d’un ensemble de pressions qui se sont accentuées au cours des
10 dernières années (destruction, fragmentation, dégradation par pollution ou déficit
d’entretien, développement des espèces invasives...) et qui nécessitent la poursuite
d’une mobilisation en faveur de leur conservation et de leur restauration. L’érosion du
patrimoine biologique est forte et on considère que la Picardie a perdu 12,8 % de sa
flore en un peu plus d’un siècle (contre 11,7 dans le Nord-Pas-de-Calais et 9,4 en
Haute-Normandie).
Afin d’enrayer cette perte d’espèces, il est nécessaire d’agir pour la préservation
notamment des très nombreux espèces ou habitats rares, menacés ou vulnérables
(ex: sonneur à ventre jaune, butor étoilé, crambe maritime, anguille européenne…).
Bien que les maîtrises foncières et d’usage des espaces les plus patrimoniaux par des
gestionnaires spécialisés aient montré leur efficacité, le développement et la
valorisation d’un réseau de sites protégés et gérés restent incontournables pour
enrayer cette perte de biodiversité. De plus, l’intégration renforcée des enjeux
environnementaux par les activités sylvicoles et agricoles ou encore par les projets
d’aménagement (infrastructures, développement urbain) reste un enjeu majeur pour
lequel subsistent de fortes marges de progrès.
Or tous ces espaces naturels fournissent des services socio-économiques encore sous
évalués. Parmi les plus évidents, on peut citer leur participation à la qualité de vie des
habitants et à l’attractivité (touristique notamment) du territoire. Espace de
respiration entre 2 régions fortement urbanisées, la Picardie a en effet vocation à
préserver et à valoriser son potentiel naturel et à capitaliser sur cet atout pour
renforcer son attractivité.
Outre la protection et la mise en valeur des espaces naturels remarquables et des
paysages typiques, un nouveau champ d’action important s’ouvre depuis peu : le
renforcement ou la recréation des corridors écologiques que ce soient des milieux
terrestres ou aquatiques. Ceci est notamment mis en œuvre par le Schéma régional
des continuités écologiques qui est en cours de définition et qui donnera lieu à un plan
d’action.
Maintenir ou restaurer un niveau satisfaisant de certaines populations animales
ou végétales, en particulier les espèces considérées comme rares, menacées ou
vulnérables, au-delà des seuls sites Natura 2000.
Consolider/étendre le réseau de sites préservés et valorisés, offrant une nature
de proximité de qualité à une part sans cesse croissante de la population.
Renforcer les continuités écologiques.
Améliorer la prise en compte de la diversité des services rendus par certains
territoires et renforcer la valorisation touristique du patrimoine naturel par des