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n° 474
février 2007
KS
APPRENTISSAGE D’UNE DIAGONALE DE KABAT
Kabat et notion de couplage
(approche émergente de l’environnement)
Couplage perception-action
• 1er postulat : l’environnement appelle certaines actions.
• C’est tout à fait vrai en Kabat en ce qui concerne l’in-
fluence de l’environnement humain puisque les explica-
tions, les corrections, les encouragements de la part du
thérapeute vont permettre au patient d’améliorer sa
qualité du mouvement recherché et d’augmenter sa
motivation (élément propice à la performance).
• Cela paraît beaucoup moins vrai en ce qui concerne l’en-
vironnement matériel, puisqu’il ne répond en rien à une
situation facilitante.
• 2epostulat : le comportement moteur est un phéno-
mène émergent d’un réseau de contraintes liées.
• C’est un des principes de la méthode Kabat : la “facilita-
tion”. L’action est induite directement par son couplage
avec un certain nombre de stimulations ou contraintes
qui vont progressivement permettre l’amélioration de la
coordination (qualité) du geste (notion d’adaptation).
Kabat et notion d’adaptation
“L’apprentissage entraîne, à partir de l’expérience anté-
rieure, dans une situation proche et de l’expérience acquise
dans la situation actuelle, une modification adaptative du
comportement (amélioration des habiletés motrices)”.
Approche cognitiviste et Kabat
“Connaître le monde extérieur pour s’y adapter en y pré-
levant les informations qu’il contient”.
En Kabat, nous sommes plutôt dans cette approche cogni-
tiviste, puisque l’amélioration du geste se fait à partir
d’une analyse précise des stimulations, ce qui amène une
réponse adaptée à celles-ci. Ainsi, il peut y avoir une
mémorisation des différents paramètres composant le
mouvement (direction, amplitude vitesse) et du pro-
gramme moteur en découlant (mouvement “global”, dans
les trois plans de l’espace).
Ici, l’expérience acquise lors des exercices répétés dans
ces mouvements Kabat, remet à jour l’expérience anté-
rieure, puisqu’un des objectifs de la méthode est de relan-
cer les programmes gestuels (activité musculaire, dépla-
cement articulaire), fonctionnels par une rééducation dite
“globale”.
Pour reprogrammer ces gestes et améliorer leur coordina-
tion, il faut passer par une phase de réapprentissage néces-
sitant l’utilisation d’un certain nombre d’informations sen-
sorielles qui vont permettre au patient de mieux ressentir et
de mémoriser l’enchaînement des différents déplacements
segmentaires et des contractions musculaires.
Dans la notion d’adaptation, il y a l’idée d’amélioration de
la performance antérieure (plus habile, plus rapide, plus
stable). En ce qui concerne la méthode de Kabat, si l’on
est généralement dans un objectif assez proche (rendre
l’apprenant plus performant qu’avant), nous ne visons le
plus souvent qu’à atteindre un niveau de performance
sensiblement égal à celui d’avant l’accident (ou maladie),
ce qui est différent de l’apprentissage d’un geste sportif.
Kabat et notion d’expérience corporelle
En Kabat on s’appuie évidemment sur l’expérience corpo-
relle, mais celle-ci semble légèrement “gommée” après un
accident ou maladie, comme si le cerveau avait un peu
oublié tout ou partie de certains programmes moteurs
acquis (mauvaise coordination du mouvement).
Ici, l’expérience corporelle antérieure ne suffit pas à
“résoudre le problème adaptatif” (meilleure qualité du
mouvement), c’est-à-dire atteindre le niveau antérieur qui
correspond à une motricité fonctionnelle normale. C’est
pourquoi la méthode Kabat se propose d’aider à la repro-
grammation de ces gestes en utilisant des stimulations
sensorielles facilitantes.
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Apprentissage
Kabat
Pédagogie
Bibliographie
1. KNOTT M, VOSS D. Facilitation neuromusculaire par la proprioception. Paris :
Maloine, 1977
2. VIEL É, OGHISHIMA E. Rééducation neuromusculaire à partir de la proprioception.
Paris : Masson, 1977.