Théorèmes de Stanley, Steinberg, Gutkin et représentation de

Autour des groupes de réflexions Master 2 Mathématiques fondamentales
Cours : Michel Broué Université Paris VII Denis Diderot
TD : Vincent Beck Année 2005 2006
Théorème de Stanley Théorème de Steinberg
Représentations de MacDonald Théorème de Gutkin
Exercice 1 Réflexions qui commutent dans un groupe fini. Soient kun corps, Vun k-espace vectoriel
de dimension finie et s, sGL(V) deux réflexions. On note (H,D) (resp. (H,D)) le couple hyperplan-droite
associé à s(resp. s). On suppose que |hs, si| est fini et car k|hs, si|.
Montrer que set scommutent si et seulement si H = Hou D = Dou DHou DH.
Exercice 2 Théorème de Stanley. Soient Vun C-espace vectoriel de dimension finie et GGL(V) un
groupe de réflexions complexes. On note Sl’ensemble des réflexions de Get Hl’ensemble des hyperplans des
réflexions de G. Pour HH, on considère αHVune forme linéaire de noyau H. Pour O ∈ H/G, on note
QO=Q
H∈O
αHS(V).
a) Montrer que GH=FixG(H) = {gG,xH, gx =x}est un sous-groupe cyclique de G. On note
eH=|GH|. Montrer que det réalise un isomorphisme de groupe entre GHet UeH.
On note sHle générateur de GHde déterminant exp(2/eH);
b) Montrer que la fonction H7→ eHest constante sur les orbites de l’action de Gsur H. Pour O ∈ H/G, on
note eOla valeur commune des eHpour H∈ O.
c) Soient sSet HH. Déterminer l’orbite de Hsous hsi.
d) Soient HHet sSune réflexion d’hyperplan H. On note Dla droite de s. Calculer Het pour
αVune forme linéaire dont le noyau contient D.
e) Soit sS. Montrer que sQO= det1(s)QOsi l’hyperplan de sappartient à Oet que sQO= QOsinon.
f) Montrer que, pour toute famille d’entiers (aO)OH/Gvérifiant 06aO< eO, il existe un unique caractère
linéaire χde G(c’est-à-dire une représentation de dimension 1de G) telle que χ(s) = det(s)aOpour tout
sSdont l’hyperplan appartient à O.
g) Montrer que, pour tout caractère linéaire χde G, il existe une unique famille d’entiers (aO)OH/Gvérifiant
06aO< eOet χ(s) = det(s)aOpour tout sSdont l’hyperplan appartient à O.
h) Soient PS(V),sGL(V) une réflexion d’hyperplan Het d’ordre eet αune forme linéaire de noyau H.
On considère i[[ 0 , e 1 ]]. Montrer que si sP = det siPalors Pest divisible par αi.
i) Déterminer la composante χ-isotypique S(V)χde S(V)pour le caractère χde la question d.
Exercice 3 Un tout petit peu de théorie des graphes. Soit un graphe connexe fini. Montrer qu’il existe
un sommet ude tel que r{u}soit connexe.
Exercice 4 Algèbre extérieure. Soient kun corps (algébriquement clos) et Vun k-espace vectoriel de
dimension finie et Wun sous-espace vectoriel de Vde codimension 1.
a) Soit ϕEndk(V). On note Λi(ϕ)l’endomorphisme de Λi(V) induit par ϕ. Montrer que
P
i=0
tr (Λi(ϕ))Xi= det(1 + ϕX) .
b) Soit eVrW. Montrer que l’application
Φe:(Λi(W) Λi1(W) Λi(V)
(a, b)7−a+be
est un isomorphisme.
c) Soit Gun groupe. On suppose que Vun G-module, que Wun sous-G-module de Vet que Wadmet un
supplémentaire G-stable isomorphe au G-module trivial. Montrer qu’il existe eVrWtel que Φesoit un
G-isomorphisme.
Exercice 5 Théorème de Steinberg. Soit Vun C-espace vectoriel de dimension Nmuni d’un produit
scalaire hermitien ,·i. On considère (e1, . . . , e)une base de Vformée de vecteurs unitaires et siune réflexion
unitaire de vecteur ei(et donc d’hyperplan Hi=ei). On pose G = hs1,...,si ⊂ GL(V). On définit le graphe
Γdont les sommets sont les entiers i[[ 1 , ]] et les arêtes sont {i, j}tel que hei, eji 6= 0.
a) Montrer que V= vect (e1,...,e1)est un C-espace vectoriel hermitien de dimension 1, stable par
G=hs1,...,s1iet que pour i[[ 1 , ]], les siagissent sur Vcomme des réflexions unitaires. Montrer que
Vadmet un supplémentaire G-stable isomorphe au G-module trivial.
b) Montrer que Λi(V)G={0}pour tout iN. On pourra raisonner par récurrence sur .
On note detG(resp. detG) le caractère linéaire de G(resp. G) donné par le déterminant et Λi(V)det la
composante det-isotypique de Λi(V).
c) Montrer que Λ1(V)detG={0}.
d) On note det le caractère linéaire de Gdonné par le déterminant Montrer que Λi(V)det ={0}pour tout
iN r {}.
e) Soient i, j [[ 0 , ]], montrer que si i6=jalors Λi(V) et Λj(V) ne sont pas G-isomorphes.
f) Montrer que Vest un G-module irréductible si et seulement si Γconnexe et non vide.
On suppose pour la question gque Gest fini.
g) Soit uEndk(V), montrer que
P
gG
det(1 ug) = |G|et P
gG
det(ug) = |G|det u.
Montrer qu’il existe gGtel que ug n’ait pas de point fixe non nul.
L’objectif des questions h,i,jet kest de montrer par récurrence sur dim(V) que si Vest un G-module
irréductible alors Λi(V) est un G-module irréductible pour i[[ 0 , ]].
h) Montrer que si Vest de dimension 1alors k= Λ0(V) et V = Λ1(V) ne sont pas isomorphes.
On suppose à présent que le résultat est vrai pour un espace de dimension 1avec >2. Soit jtel
que Γr{j}soit connexe (voir exercice 3). Quitte à permuter les sommets du graphe, on suppose pour la
commodité des notations que j=. Soient eVrVunitaire tel que Φeréalise un isomorphisme (question c
de l’exercice 4 et question a) et Mun sous-G-module de Λi(V).
i) Montrer que M = (MΛi(V))(MΦei1(V))). En déduire que M{0},Λi(V),Φei1(V)),Λi(V).
j) Soit 16i61. Montrer que Λi(V)et Φei1(V)) ne sont pas stables par G.
k) Conclure.
l) Montrer que le résultat s’applique lorsque Gest un groupe de réflexion complexe bien engendré et non trivial.
Étendre le résultat lorsque Gn’est plus bien engendré.
Exercice 6 Représentations de MacDonald. Soient Vun C-espace vectoriel de dimension finie, GGL(V)
un groupe de réflexions complexes, GGun sous-groupe de réflexions et χun caractère linéaire de G. On note
Qχun polynôme tel que S(V)χ= S(V)GQχ(question iexercice 2), Vχle sous-G-module de S(V)engendré
par Qχet eχle degré de Qχ.
a) Montrer que le caractère linéaire χintervient avec multiplicité 1dans Seχ(V)et n’intervient pas dans Sn(V)
pour n < eχ.
b) Montrer que VχSeχ(V).
c) Soit M1un sous-G-module de Vχet M2un supplémentaire G-stable de M1. On décompose Qχ= Q1+ Q2
avec QiMipour i= 1,2. Montrer que QiS(V)χ.
d) En déduire que Vχest irréductible.
e) Montrer que la représentation Vχapparait avec multiplicité 1dans Seχet n’apparaît pas dans Sn(V)pour
n < eχ.
Exercice 7 Théorème de Gutkin. Soient Vun C-espace vectoriel de dimension finie et GGL(V) un
groupe de réflexions complexes. On note SGl’ensemble des réflexions de Get HGl’ensemble des hyperplans
des réflexions de G. Pour HH, on définit GH=FixG(H) = {gG,xH, gx =x}. C’est un sous-
groupe cyclique de G. On note eH=|GH|et sHle générateur de GHde déterminant exp(2/eH). Les caractères
irréductibles de GHsont donnés par detjpour j[[ 0 , eH1 ]]. Soit Mun G-module de caractère χde degré r,
fχZ[X] le degré fantôme de Met mχ,1, . . . , mχ,r les exposants de M. On définit le M-exposant de Gcomme
m(M) =
r
P
i=1
mχ,i.
On rappelle que fχ=|G|1
Q
i=1
(1 Xdi)P
gG
χ(g)
det(1 gX) .
a) Montrer que m(M) = fχ
(1).
b) En déduire que m(M) = χ(1)|SG|
2P
sSG
χ(s)
1det s.
c) Montrer que m(M) = P
HH
m(ResG
GH(χ)).
d) Simplifier les expressions
P
sSG
det(s1)
1det s,P
sSG
det s
1det set P
sSG
1
1det s.
e) Calculer m(V),m(V)),m(V)et m(V)).
f) Soient dNet ζune racine d-ième primitive de l’unité. Montrer que, pour j[[ 0 , d 1 ]], on a
d1
P
n=1
ζnj
1ζn=d1
2j.
Pour j[[ 0 , eH1 ]], on note nj,Hla multiplicité de detjdans ResG
GH(χ). C’est aussi la multiplicité de
la valeur propre exp(2ijπ/eH)de l’endomorphisme de Massocié à sH.
g) Montrer que m(ResG
GH(χ)) =
eH1
P
j=0
j nj,H.
h) En déduire que mr(M)) 6m(M).
i) Donner une condition nécessaire et suffisante pour que m(M) = mr(M)).
j) Montrer que m(M) = mr(M)) et m(M) = mr(M)) si et seulement si sHagit sur Mcomme l’identité
ou une réflexion pour tout HH.
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