Réunion VIH et Qualité de Vie du 04 octobre 2011 « Actualité thérapeutique dans l’infection à VIH » Interview du Pr Cécile Goujard, hôpital Bicêtre SIS : Pour vous, quelle information domine actuellement l’actualité thérapeutique du VIH ? Cécile Goujard (CG) : Ce qui me semble important actuellement, c’est qu’on dispose d’un nombre de médicaments tout à fait satisfaisant pour réussir à obtenir chez la majorité des personnes traitées une charge virale indétectable. Cet objectif de charge virale indétectable est l’objectif majeur permettant au système immunitaire de récupérer dans les meilleures conditions pour protéger la personne traitée, correctement traitée, contre toute une série de maladies plus fréquentes chez les personnes lorsqu’elles sont mal traitées ou pas traitées. SIS : 22 molécules anti-VIH existent depuis le début de l’épidémie. De nouvelles molécules arrivent dont la rilpivirine. Ces molécules entraîneront-elles moins d’effets indésirables chez les personnes séropositives ? CG : Clairement on a besoin de molécules et l’industrie essaie d’en développer qui sont mieux supportées. Pour la rilpivirine, dans les études réalisées jusqu’à présent, il semble qu’il y ait moins d’effets indésirables. Il faut savoir que dans un essai quelques centaines de personnes sont traitées. On n’est donc pas à l’abri d’observer des choses qui vont gêner les patients. Mais de façon générale, les molécules sont effectivement mieux supportées que ne l’étaient les anciennes. Un autre aspect des nouveaux médicaments, c’est d’essayer de « rattraper » des personnes qui ont des virus résistants pour lesquels les traitements actuels ne sont pas efficaces. Ca reste un des enjeux de la recherche sur les nouveaux traitements, pour que tout le monde aboutisse à cette fameuse charge virale indétectable qui est LE slogan dans l’infection à VIH. SIS : Comment fait-on le choix des molécules aujourd’hui, pour un premier traitement par exemple ? CG : On va choisir en fonction de la personne, de son mode de vie, comment elle travaille, si elle travaille de jour ou de nuit ; on va choisir en fonction du stade de l’infection : s’agit-il d’une infection ancienne avec une charge virale très élevée, des lymphocytes T4 déjà bas… On va choisir également en fonction d’un test qui s’appelle le test génotypique de résistance et qui permet de déterminer à quel médicament le virus va être sensible. SIS : Quel est votre point de vue sur le traitement comme outil de prévention du VIH. Le mettez-vous en œuvre avec votre patientelle ? CG : Le traitement apporte un bénéfice incontestable dans la prévention de la transmission du virus. C’est une approche majeure mais qui n’est pas efficace à 100 %. Dans les études où le traitement a été administré à des personnes séropositives pour limiter la transmission, on a une efficacité de trois quarts à 90 %. Le traitement comme moyen de prévention de la transmission est un outil supplémentaire dans la prévention des nouvelles contaminations mais des outils simples comme le préservatif doivent continuer à être utilisés. Je milite pour qu’on continue à utiliser le préservatif ! Interview réalisée par Alain Miguet pour Sida Info Service et Actions Traitements Vous avez des questions sur l’actualité thérapeutique de l’infection à VIH ? Appelez le 0 800 840 800 ou rendez-vous sur notre site Internet sida-info-service.org - Le site d’Actions Traitements Les réunions VIH et Qualité de Vie sont organisées par Actions Traitements en partenariat avec Sida Info Service