Cette administration n'est cependant pas possible pour tous les patients
(antécédent de résistance aux antirétroviraux ou d'intolérance).
Plus de 95% des patients qui sont sous traitement antirétroviral ont une réplication
virale bien contrôlée et chez certains patients depuis plus de 10 ans. Le niveau de la
restauration immunitaire reste cependant lié à la précocité de l'instauration du
traitement antirétroviral, soulignant ainsi la nécessité de dépister le plus tôt possible
les personnes après leur contamination.
Le profil de tolérance notamment sur le plan métabolique, des molécules de
dernière génération est également meilleur comparé aux premiers inhibiteurs de
protéase mis à disposition en 1996, avec moins de syndrome de lipodystrophie.
Cependant, les personnes suivies et traitées depuis de nombreuses années et/ou
ceux âgés de 50 ans et plus, doivent bénéficier d'une prise en charge
pluridisciplinaire, pour la gestion des nombreuses comorbidités (cardiaques,
métaboliques, osseuses?) et le dépistage/diagnostic précoce de certains cancers.
En effet, les personnes vivant avec le VIH ont un risque de cancer 2 à 3 fois plus
élevé que la population générale.
2. Quelles sont les nouvelles pistes de recherche ?
Les axes de recherche sont comme toujours dans cette thématique multiples :
poursuite de la recherche sur la mise au point d'un vaccin préventif, optimisation des
outils de prévention avec la mise à disposition des tests de dépistage rapide (TROD)
et des actions de dépistage hors les murs en partenariat avec les associations de
patients. Les pistes portent également sur l'évaluation de schémas thérapeutiques
dits « allégés » soit en initiation soit en relais après un contrôle prolongé de la
réplication virale (deux molécules antirétrovirales, traitement 4 jours par semaine).
Enfin, les chercheurs tentent de mettre au point de nouvelles molécules/classe
d'antirétroviraux pour atteindre le réservoir viral résiduel mais aussi pouvoir traiter
efficacement les patients qui sont en situation d'échec thérapeutique.
*Le Dr Isabelle POIZOT-MARTIN, chef du service d'Immuno-Hématologie Clinique,
est spécialiste en Hématologie et Dermato Vénéréologie. Elle développe une forte
activité de recherche clinique en partenariat avec l'ANRS et est également
impliquée dans la recherche vaccinale préventive anti VIH. Elle coordonne depuis
mai 2014 avec le Pr Jean Philippe SPANO, le réseau National CANCERVIH. Elle
participe également à la rédaction des recommandations nationales pour la prise en
charge des personnes vivant avec le VIH, (Rapport Morlat), ainsi que des hépatites
virales (Rapport Dhumeaux). Elle est auteur et coauteur de plus de 200 articles
inscrits dans la base de données Medline.
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