DU VERBE AIMER (1985)
Synopsis
Retour au pays d’origine, à l’enfance, au cœur des souvenirs, au cœur de la mère, pour que
cet amour rare qui était le nôtre, soit quelque part.
Fiche technique
Réalisation Mary Jiménez
Image Rémon Fromont
Son Guillermo Iglesias
Montage France Duez
Productrice Carole Courtoy
Une co-production Les films de la Phalène et Centre Bruxellois de l’Audiovisuel (CBA)
Durée : 83 minutes - 1985 - couleur
Festivals
• Festival de San Sébastian, Espagne 1984
• Festival de films des femmes, Strasbourg, France 1985
• Forum de Berlin, Festival International, Munich, Allemagne 1985
• Festival du nouveau cinéma, Montréal, Canada 1985
• Festival of Festivals, Toronto, Canada 1985
• Festival de Cartagène, Colombie 1985
• National Film Theatre, Angleterre 1985
• Tyne Side Film Festival, Angleterre 1985
• Festival de Hong-Kong 1985
Extrait Article de presse
« Mary Jiménez n’aime pas que l’on colle des étiquettes à ses films. Elle a raison. A propos
Du verbe aimer, on pourrait parler tour à tour d’autobiographie, d’autoanalyse, d’exercice
d’exorcisme. Mary Jiménez se confronte à son passé douloureux et tente, grâce à la
conjuration (et à la conjugaison) de l’image et du texte, de trouver son identité et de se vider
de son angoisse. Le passé : une enfance péruvienne où elle s’efforce de garder
(conquérir ?) l’amour de sa mère par le travail et les résultats (passer à l’école de la trente-
septième place sur trente-huit à la première, cela dénote plus qu’un don, une singulière force
de volonté pour un être fragile), douze ans d’analyse et des électrochocs (Jiménez est
discrète sur les motifs d’un traitement aussi barbare), ensuite le départ pour la Belgique, les
études de cinéma et la mort accidentelle de sa mère à qui elle espérait tant montrer ses
premiers films et qu’elle n’aura pas la possibilité d’enterrer.
Le présent : ce film de la conjuration qui est une production belgo-péruvienne où Jiménez
effectue le retour aux sources et accomplit les gestes et les rites dont elle a été frustrée : le
pèlerinage au cimetière, la recherche des témoignages (le père, l’amie, l’oncle) et la
reconstitution de la veillée funèbre qui devient pur simulacre.
Tout cela ne laisse pas d’être un peu morbide, mais ne sommes-nous pas précisément sur le
terrain de la cure analytique ? En allant au bout de sa démarche, Mary Jiménez ne triche ni
avec elle-même, ni avec le spectateur. L’artifice serait d’avoir tout imaginé, de s’être inventé
un passé fictif, mais le ton du film exclue cette hypothèse. Comme dans Piano Bar, le film
s’inscrit entièrement dans une dialectique de l’image et du texte. Mais alors que là, le texte
me paraissait très fabriqué par rapport aux images, ici, au contraire, il est très épuré. Sa