LES ANTI-INFLAMMATOIRES - NON STEROIDIEN (AINS) - STEROIDIEN (AIS) UE 2.11 S3 Pharmacologie Astride Freyburger PLAN I. II. Physiopathologie de l’inflammation Généralités sur les anti-inflammatoires Pour les AINS et les AIS (corticostéroïdes) Mécanisme d’action IV. Classification V. Indications VI. Effets secondaires VII. Surveillance VIII.Précaution / information patient III. I. PHYSIOPATHOLOGIE DE L’INFLAMMATION La réaction inflammatoire: = ensemble des réactions locales et générales de l’organisme à toute agression tissulaire. Les 3principales étapes : - Une phase vasculaire avec dilatation et perméabilité des vaisseaux - Une phase cellulaire marquée par un afflux de polynucléaires (GB poly neutro) et macrophages tissulaires - Une phase de régénération et de cicatrisation correspondant à la synthèse de collagène par les fibroblastes. La réaction inflammatoire: les 3 phases vasculaire- tissulaire - régénération II. GÉNÉRALITÉS SUR LES ANTI-INFLAMMATOIRES Les AI: sont des médicaments qui s’opposent au processus inflammatoire quelle qu’en soit la cause: - mécanique, chimique, infectieuse, immunologique. Les AI agissent sur les signes locaux de l’inflammation: rougeur, chaleur, douleur œdème. II. GÉNÉRALITÉS SUR LES ANTI-INFLAMMATOIRES Les AI se répartissent en 2 classes: Les AI non stéroïdiens : AINS Les AI stéroïdiens : AIS ou corticostéroïdes ou corticoïdes Ce sont des médicaments qui n’agissent pas sur la cause de l’inflammation Ils sont indiqués lorsque l’inflammation ( processus normal de défense contre les agressions) devient gênante comme la douleur Beaucoup d’effets indésirables à surveiller. Voies d’administration: per os / inj / locale / percut / rectale II. GÉNÉRALITÉS SUR LES AINS Propriétés AINS: anti-inflammatoires , antalgiques ,antipyrétiques TTT courte durée: ORL, traumatologie, gynécologie… TTT longue durée: dans les troubles musculo- squelettique comme les rhumatismes chroniques, arthroses LES AINS – MÉCANISME D’ACTION Les AINS: lutte contre le processus inflammatoire de nombreuses affections En inhibant la synthèse des prostaglandines (= médiateurs chimiques) plusieurs types de prostaglandines dont celles impliquées dans la douleur et l’inflammation mais agissent aussi sur les prostaglandines dites constitutives, qui protègent la muqueuse digestive Donc: les effets indésirables digestifs sont un corollaire obligé, quelle que soit la voie d’administration des AINS. LES AINS – CLASSIFICATION Plusieurs familles chimiques, DICLOFENAC (Voltarène®), IBUPROFENE (Advil®, Biprofénid®) = même famille ACIDE NIFLUMIQUE (Nifluril®) PIROXICAM (Feldène®) INDOMETACINE (Indocid®) COXIB (Célébrex®) nouvelle classe possédant une meilleure tolérance digestive LES AINS – INDICATIONS Fièvre et douleur Inflammations d’origine rhumatismales et ostéoarticulaires Douleurs diverses: crise de colique néphrétique, règles douloureuses, origine dentaire ou ORL Migraine… LES AINS – EFFETS SECONDAIRES o !!!!!Troubles digestifs: digestifs gastralgie, brûlures d’estomac, ulcère gastro-duodénal avec risque de complications hémorragiques et perforation. Réactions allergiques: allergiques éruptions cutanées, crise d’asthme, œdèmes de Quincke, choc anaphylactique… LES AINS – EFFETS SECONDAIRES Signes neuro-sensoriels: sensoriels céphalées, vertiges, insomnie, bourdonnement d’oreilles, troubles visuels Troubles: hépatite, insuffisance rénale, toxicité hématologique Risque hémorragique si association aux anticoagulants LES AINS – SURVEILLANCE IDE o Efficacité du traitement sur: les symptômes de l’inflammation: inflammation douleur, œdème, rougeur, handicap fonctionnel… La tolérance digestive des AINS est améliorée lors de la prise des AINS au milieu des repas LES AINS – SURVEILLANCE IDE o Des pansements gastriques sont prescrits en cas d’effets indésirables mineurs (brûlure, douleur), d’ATCD d’ulcère ou chez le sujet à risque. Le pansement gastrique doit être administré à distance et non simultanément avec l’AINS La surveillance du risque hémorragique doit toujours être évalué. LES AINS – PRÉCAUTIONS Connaître les patients à risque pour prévenir - si sujet âgé / IRénale - si ATCD d’ulcère ou d’hémorragie digestive - ne pas associer plusieurs AINS, ni à l’aspirine ni aux anticoagulants - Association aux corticoïdes possible - Patient prenant des doses élevées d’AINS - Traitement de longue durée Une association de facteurs de risque classe le patient comme étant à haut risque LES CORTICOÏDES – GÉNÉRALITÉS Les corticostéroïdes = corticoïdes sont des antiinflammatoires stéroïdiens (AIS) Ce sont des ttt dérivés d’hormones naturelles synthétisées par des glandes cortico-surénales (cortisol) L’activité hormonale du cortisol concerne les régulations métaboliques : des lipides, protides et glucides, le métabolisme phosphocalcique l’équilibre hydro-électrolytique. LES CORTICOÏDES – GÉNÉRALITÉS (1) Les corticostéroïdes: sont utilisés en thérapeutique pour leur triple action anti-inflammatoire très puissant antiallergique immunosuppressive Intérêt dans plusieurs spécialités: allergologie, cancérologie, dermatologie, endocrinologie, immunologie… LES CORTICOÏDES – GÉNÉRALITÉS (2) Les corticoïdes administrés peuvent être naturels ou de synthèse. Attention: nombreux effets secondaires nécessitant une surveillance surtout si traitement au long cours Voies d’administration variées: per os, voie injectable, voie locale (percutanée, bronchique, ophtalmique, intra articulaire) LES CORTICOÏDES – MÉCANISME D’ACTION Effet anti-inflammatoire quasi identique à celui des AINS en ce qui concerne l’inhibition de la synthèse des prostaglandines Effet immunosupresseur lié au fait que les corticoïdes inhibent les réponses immunitaires à médiation cellulaire (Lymphocytes T) Il existe toujours un risque infectieux lié à l’immunosupression Effet anti allergique LES CORTICOÏDES – CLASSIFICATION CORTICOÏDES NATURELS - CORTISONE - HYDROCORTISONE (Cortisol) CORTICOÏDES DE SYNTHESE - PREDNISONE (Cortancyl®) - PREDNISOLONE (Solupred®) - METHYL-PREDNISOLONE (Médrol®) - TRIAMCINOLONE (Kénacort®) - DEXAMETHASONE (Soludécadron®) - BETAMETHASONE (Célestène®) LES CORTICOÏDES – INDICATIONS • En courte durée Toutes les situations où prédomine un œdème inflammatoire engageant le pronostic vital (laryngites aiguës de l’enfant, traumatismes crâniens..) État de mal asthmatique Choc anaphylactique • En traitement prolongé Dans les maladies rhumatismales inflammatoires (RAA, polyarthrite rhumatoïde en poussée) Dans les maladies auto-immunes Dans la prévention du rejet de greffe chez un patient transplanté Dans le traitement de l’insuffisance surrénalienne (corticoïdes naturels) LES CORTICOÏDES – EFFETS SECONDAIRES (1) o Le traitements de courte durée = très bien toléré. ATTENTION TTT de longue durée de nombreux effets indésirables. Rétention hydrosodée: Ces troubles peuvent être à l’origine d’une prise de poids avec œdèmes et d’une HTA, atténués par un régime hyposodé Hypokaliémie: peut entraîner une faiblesse musculaire et des troubles du rythme cardiaque. LES CORTICOÏDES – EFFETS SECONDAIRES (2) Troubles endocriniens: troubles de la croissance chez l’enfant, insuffisance surrénalienne à l’arrêt du traitement due à la freination hypophysaire. ATTENTION / pour éviter ces troubles il faut une diminution progressive des posologies Troubles métaboliques: taboliques hyperglycémie, redistribution des graisses. LES CORTICOÏDES – EFFETS SECONDAIRES (3) Troubles digestifs: digestifs surtout en cas d’ATCD de pathologie ulcéreuse ou de lésions digestives préexistantes. Troubles osseux: osseux ostéoporose avec risque de fracture os longs et de tassements vertébraux Troubles cutanés: acné, retard de cicatrisation, amincissement de la peau, fragilité capillaire Troubles neuropsychiques: neuropsychiques syndrome dépressif, nervosité, insomnie (psychostimulant) Augmentation du risque infectieux: infectieux viral, bactérien et fongique LES CORTICOÏDES – EFFETS SECONDAIRES (4) Les corticoïdes et les dermocorticoïdes administrés par voie locale (intra-articulaire, percutanée, collyre, aérosol…) peuvent donner lieu à un passage sanguin non négligeable du PA, exposant aux mêmes effets indésirables qu’un traitement à visée systémique. Nombreuses associations peuvent être dangereuses: Risque cardiaque: si association de la corticothérapie et d’un traitement à visée antiarythmique, digitalique ou diurétique Risque hémorragique: si association de la corticothérapie aux AVK ou à l’héparine (risque d’augmentation des saignements digestifs en cas de lésions ulcéreuses) LES CORTICOÏDES – SURVEILLANCE (1) Rôle IDE / la surveillance d’une corticothérapie prolongée Le traitement doit être administré le matin Vérifier l’efficacité du traitement: diminution des signes d’inflammation Surveillance Clinique: TA, poids, taille chez l’enfant Surveillance Biologique: ionogramme sanguin, glycémie, créatinine, hémogramme Recherche de foyer infectieux: candidose buccale,… Recherche de signes de saignement digestifs Surveillance de l’état cutané Prendre en compte l’état de force ou faiblesse musculaire LES CORTICOÏDES – SURVEILLANCE (2) Conseil au patient: Traitement: prise régulière et respect des doses prescrites, pas d’arrêt brutal du traitement, pas d’autres médicaments sans avis médical - Régime / Éducation diététique: alimentation pauvre en glucides, lipides et sodium, riche en protides et calcium et contrôlée en potassium Risque infectieux: prévenir le patient de l’augmentation de la sensibilité aux infections (hygiène et asepsie), informer le médecin d’un suivi de traitement corticoïde avant toute vaccination. ***