
centre, mais leurs résultats sont suffisamment cohé-
rents pour évaluer la curiethérapie (Tableau 1).
En 1995, BLASKO (6) a rapporté le taux de survie sans
signe de récidive biologique après implantation d'iode
125 chez 197 patients ayant une tumeur de stade cli-
nique Tl-T2 avec un suivi de 1 à 7 ans (médiane = 3).
Parmi les 138 patients ayant une augmentation du taux
de PSA avant traitement, 98 % ont eu une normalisa-
tion du PSA, et 82 % une diminution au-dessous de 1
ng/ml dans les deux ans suivant le traitement. Dans 97
% des cas, le taux de PSA est descendu au-dessous de
1 ng/ml 4 ans après le traitement. Le taux actuariel de
survie sans récidive biologique a été de 93% à 5 ans.
Toutes les récidives sont survenues 10 à 40 mois après
l'implantation. Le taux de survie sans signe de récidive
à 5 ans a été de 100%, 92% et 95% pour les tumeurs de
stade Tlb, Tlc et T2a respectivement, contre 81 % pour
les stades T2b. Les patients ayant un taux de PSA
supérieur à 20 avaient un taux de survie sans récidive
de 80% à 5 ans, contre 98%, 90% et 89% pour les
patients ayant un taux de PSA avant traitement infé-
rieur à 4 ng/ml, de 4 à 10 ng/ml et de 10 à 20 ng/ml res-
pectivement.
Dans la série de KAYE, la survie sans signe de progres-
sion biologique a été de 97,7% dans le groupe traité par
implantation d'iode 125 en monothérapie. Ce résultat
était supérieur à celui de la radiothérapie externe [20].
Le taux de PSA initial a été un facteur pronostique
important et le risque de récidive a été corrélé au taux
de PSA avant traitement.
Dans la série de STOKES [33], le risque de récidive a été
de 0% (0/23), 14% (9/63), 21% (8/39) et 58% (7/12)
selon que le PSA était inférieur à 4, entre 4,1 et 10,
entre 10,1 et 20, entre 20,1 et 50 respectivement. Les
patients ayant un taux de PSA supérieur à 20 ont un
risque élevé de récidive et ne doivent pas être traités
par curiethérapie seule. Le taux de PSA un an après
l'implantation a été également un important critère pro-
nostique: le taux de récidive clinique ou de progression
biologique a été de 3%, 50% ou 100% selon que le
taux de PSA à un an était inférieur ou égal à 1 ng/ml,
entre 1 et 4, ou supérieur à 4 ng/ml, respectivement.
Avec un suivi médian de 30 mois, le taux de contrôle
local était de 97 % et la survie sans signe de maladie de
76 % [33].
Dans la série de WALLNER, le taux de PSA est retourné
à la normale dans les 24 mois suivant l'implantation
chez 96% des patients. Dans 85% des cas, le PSA est
descendu au-dessous de 2 ng/ml et dans 74% des cas
inférieur à 1 ng/ml. Le taux actuariel d'échec biolo-
gique ou clinique a été de 17% à 3 ans après l'implan-
tation [39].
Dans la série de CRITZ (12), 536 patients ayant un can-
cer de la prostate cliniquement Tl-2 N0 ont été traités
par une curiethérapie par implantation de grains d'iode
125, suivi d'une radiothérapie externe. La durée média-
ne de suivi a été de 40 mois (12 à 138). Les patients
atteignant un nadir supérieur à 0,5 ng/ml avaient un
taux de survie sans signe de maladie de 95% à 5 ans et
de 84% à 10 ans, contre 29% à 5 ans pour ceux attei-
gnant un nadir compris entre 0,6 et 1 ng/ml. Tous les
patients atteignant un nadir supérieur à 1 ng/ml ont
finalement récidivé. Au total, 80% des patients ont
atteint un nadir inférieur ou égal à 0,5 ng/ml, et 90%
des patients qui ont atteint ce nadir l'ont fait dans les 48
mois suivant le traitement (médiane = 18 mois).
Ainsi, le nadir de PSA a été le facteur prédictif le plus
significativement associé à la survie sans signe de
maladie, et un nadir de PSA inférieur ou égal à 0,5
ng/ml peut être regardé comme un indicateur de la sur-
vie sans signe de récidive à 10 ans.
Resultats selon le résultat des biopsies
Dans la série de Seattle, 201 patients ont eu une biop-
sie au moins 12 mois après l'implantation, avec une
durée médiane de suivi de 40 mois (12-83). Au
moment de la dernière biopsie, 161 (80%) étaient néga-
tives, 34 (17%) douteuses et 6 (3%) positives. Le taux
de contrôle local confirmé par la biopsie a donc atteint
80% après curiethérapie par des implants permanents
dans le traitement du cancer de la prostate à un stade
précoce [27]. Dans cette série de patients, 71% des
patients ont eu au moins deux biopsies après traite-
ment, mais le critère biologique basé sur le PSA a été
plus fiable que le résultat des biopsies pour juger du
résultat de la radiothérapie [29].
Résultats cliniques a long terme
Les résultats à 10 ans de la série "pilote" de Seattle ont
été publiés en 1998 par RAGDE [29] : 152 patients
consécutifs avec un cancer de prostate de stade clinique
Tl-T3 ont été traités par curiethérapie (iode 125) entre
1987 et 1988; avec un groupe (groupe 1) comportant
98 patients recevant 160 Gy selon un volume cible
incluant la prostate et une marge de 2-3 mm, et 44
patients (groupe 2) traités par une radiothérapie exter-
ne de 45 Gy suivie d'un surdosage de 120 Gy par
implantation d'iode 125. Le type de traitement était
déterminé essentiellement par le stade clinique et le
grade de Gleason, les patients de risque faible étant
dans le groupe 1 et ceux ayant un risque plus élevé
dans le groupe 2. L'échec biologique était défini par un
taux de PSA supérieur à 0,5 ng/ml. La lésion était pal-
pable dans 82 % des cas. Le taux de PSA initial était en
moyenne de 8,5 ng/ml dans le groupe 1 et de 15,6
ng/ml dans le groupe 2. Le taux de survie sans signe de
récidive observé à 5 ans pour le groupe 1 a été de 71%
et pour le groupe 2 de 80%. A 10 ans, le taux de survie
sans signe de maladie a été de 60% pour le groupe 1 et
7
T. Flam et coll., Progrès en Urologie (2000), 10, 3-13