qu’un âge avancé au moment du diagnostic, expose au
décès d’une autre cause (Tableau II) [13]. Cependant de
nos jours, un âge supérieur à 70 ans peut être considé-
rer jeune en l’absence de co-morbidités associées.
Le score de Gleason est sans aucun doute un facteur
prédictif d’évolution tumorale lorsqu’il s’agit de grades
élevés (Gleason 8, 9, 10) [5]. En revanche, la situation
est plus équivoque pour les grades inférieurs, au vu de
l’étude d’ EPSTEIN qui relevait des taux de progression
identiques pour des score de Gleason initiaux inférieurs
à 4 et à 6 [6].
Le pourcentage de copeaux envahis de 1 à 5% , ne
semble pas être également un facteur prédictif de pro-
gression. En effet, EPSTEIN n’a pas observé de volumes
résiduels différents sur pièce de prostatectomie radica-
le quelque soit le pourcentage de copeaux envahis (5).
Pour les résections, dans l’étude de C
HENG
, le poids de
prostate réséquée semble prédictif de progression
tumorale [3]. Pour les résections inférieures à 12
grammes et supérieures à 30 grammes, il observe, à 10
ans, respectivement 27% et 0% d’évolution. Notons
que le score de Gleason et le nombre de copeaux y sont
indépendants de l’évolution tumorale. LOWE constate,
avec un recul supérieur à 10 ans, moins de 10% de pro-
gression pour les lésions présentant un score de
Gleason de 2 ou 3 et 1% de tissu réséqué envahi. Par
ailleurs il rapporte moins de 20% de progression pour
les lésions avec un score de Gleason de 4 et 1% de
tissu réséqué envahi [9]. L’ensemble de ces données a
pu être vérifié dans notre série caractérisée par un
nombre majoritaire de patients sans progression au
terme d’un suivi allant jusqu’à plus de 10 ans.
CONCLUSION
L’abstention thérapeutique initiale et la surveillance
s’imposent comme la conduite à tenir de référence
face aux patients porteurs de cancer de prostate au
stade T1a pour les raisons suivantes : une grande
majorité des tumeurs T1a n’évolueront pas dans les
10 ans qui suivent le diagnostic, le PSA constitue un
excellent moyen de suivi des patients, et aucune
décision thérapeutique différée ne semble s’accom-
pagner d’une perte de chance pour les patients et
constitue autant d’années gagnées sans subir les
conséquences des traitements lourds. A cette tendan-
ce, ajoutons deux réserves. La réalisation de biopsies
de la coque résiduelle pour éliminer un stade T1c se
justifie chez les patients de moins de 70 ans sans
pathologie " lourde " associée. Par ailleurs, il est éga-
lement possible en raison du risque évolutif (évalué
entre 25 et 30%) des lésions T1a avec le temps, de
proposer un traitement à visée curative aux patients
de moins de 60 ans.
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ment of stage A1 prostatic cancer. J. Urol. 1991, 146, 99-103.
Commentaire de Michel Soulié, Service d’Urologie, CHU de
Rangueil, Toulouse.
Depuis quelques années, la découverte d’un cancer de la prosta-
te de stade T1a est devenue une circonstance rare depuis l’utili-
sation du PSA sous toutes ses formes en pratique courante. Cet
article refait le point sur cette situation en s’appuyant sur une
série monocentrique de 27 patients présentant un stade T1a
après résection endoscopique ou adénomectomie chirurgicale
pour une hypertrophie bénigne de la prostate. La méthodologie
est un peu affaiblie par le caractère rétrospectif de l’étude et par
le fait que tous les patients n’ont pas eu de biopsies systéma-
tiques secondairement (9 patients de plus de 70 ans) afin de
diminuer le risque de tumeur résiduelle. La plupart des patients
(20) a été surveillée sur des critères cliniques et biologiques.
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A.Descazeaud et coll., Progrès en Urologie (2001), 11, 662-666