GéostratéGiques n° 44 • avril 2015 Syrie - Irak : La territorialisation du terrorisme
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contre lui une fronde sociale, dont la confrérie Gülen
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est le fer de lance. Erdogan
est aussi vilipendé en raison de la corruption de son administration. Le 17 octobre
2014, plusieurs membres de son parti AKP et quelques-uns de ces proches, accusés
de corruption, sont blanchis par une justice sous pression
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. Enfin, le Président serait
trop proche, dixit le ministre israélien de la Défense Moshe Yaalon, des Frères mu-
sulmans, dont il fut membre jusqu’en 1998, mais dont l’influence dans ce groupe
resterait intact
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.
Evidemment, l’élément principal cristallisant les reproches envers lui reste son
traitement de la question Kurde. Les relations exécrables avec les 18 millions de
Kurdes de son territoire, expliquent qu’Ankara a probablement sinon crée, du
moins encouragé Daesh
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à s’étendre en Syrak, afin de mener une guerre contre le
PKK, par procuration, en dehors de ces frontières. Il s’agit aussi, pour la Turquie,
de s’emparer d’une partie des bassins versants des fleuves Tigre et Euphrate dont
la Turquie revendique le contrôle pour sécuriser ses barrages hydrauliques, mais
également de gisements d’hydrocarbures.
Effectivement, l’armée turque est accusée de laisser massacrer les Kurdes, no-
tamment lors du siège de Kobané. Une célèbre photo l’illustre, celle d’un char turc,
assistant passif au martyr de la forteresse urbaine. Un parallèle s’impose à l’esprit,
celui des alliances de raison entre 2 ennemis en vue de certains intérêts. Exemple,
exactement 70 ans en arrière, les Nazis exterminent les résistants de Varsovie avec
la complicité de Staline, lequel avait stoppé exprès l’avancée de son armée pour se
débarrasser de futurs opposants. Mais surtout, les jihadistes du Daesh s’entraînent
sans discrétion en Turquie dans les camps de Şanlıurfa, Osmaniye et Karaman, tan-
dis que transitent, au su du chef d’État-major turc Ismet Yilmaz, les Brigades inter-
nationales du jihadisme. Le quotidien français Le Monde explique ainsi : « C’est
aussi par cette frontière qu’ont été acheminés une grande partie des armes, des
équipements et du ravitaillement destinés à l’EI et à d’autres groupes radicaux. La
Turquie a, pour le moins, servi de lieu de transit aux pays alliés des États-Unis dans
la région qui ont ‘déversé’, toujours selon Joe Biden, des centaines de millions de
dollars, et des dizaines de centaines de tonnes d’armes » sur « n’importe qui pour
autant qu’il combattrait Assad’»
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.
La présence de 49 diplomates turcs dans la zone défendue par Daesh en sep-
tembre vient confirmer cette collusion entre la Turquie et le groupe terroriste. Pour
donner le change, Ankara monte alors un stratagème. Début septembre (début
des frappes massives de la coalition), la Turquie organise un faux enlèvement de
ses diplomates, attribué à Daesh, puis les fait libérer, pour prouver que Daesh est
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