Chronologie du conflit kurde en Turquie armenews.com – 11/5/2013

publicité
Chronologie du conflit kurde en Turquie
armenews.com – 11/5/2013
(AFP) - Les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) ont
annoncé mercredi avoir entamé leur retrait de Turquie dans le cadre d'un
processus de paix avec les autorités turques, après des décennies d'un
conflit dont voici les principales dates :
1920 : Le traité de Sèvres, signé entre les Alliés vainqueurs de la
Première Guerre mondiale et la Turquie, envisage la création d'un Etat
kurde dans l'est de l'Anatolie et dans la province de Mossoul. Après la
victoire de Mustafa Kemal, `Atatürk`, les Alliés reviennent sur leur
décision.
1923 : Le traité de Lausanne consacre la domination de la Turquie, de
l'Iran, de la Grande-Bretagne (pour l'Irak) et de la France (pour la Syrie)
sur le Kurdistan.
1925, 1927-1930 et 1936-1938 : Soulèvements kurdes en Turquie.
1978 : Naissance du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui prône la
lutte armée.
1984 : Le PKK se lance dans la lutte armée contre les militaires turcs en
Anatolie.
Mars-avril 1991 : A la fin de la première guerre du Golfe, les Kurdes
irakiens se soulèvent. La répression entraîne l'exode de deux millions de
Kurdes vers la Turquie et l'Iran.
1992 : Intervention militaire turque contre les bases du PKK en Irak. Des
combats éclatent entre le PKK et les Kurdes irakiens, qui apportent leur
soutien à l'armée turque.
Mars 1995 : L'armée turque déploie 36.000 soldats en territoire irakien
pour combattre le PKK. Début d'une politique de la terre brûlée dans le
Sud-Est anatolien, qui contraint à l'exil 2 à 3 millions de personnes.
Février 1999 : Les Turcs annoncent avoir capturé Abdullah Öcalan, leader du
PKK, enlevé au Kenya par un commando. Il est condamné à mort pour trahison
le 29 juin, une peine commuée en réclusion à perpétuité en 2002.
Février 2000 : Le PKK annonce l'arrêt de la lutte armée.
Mai 2004 : les rebelles kurdes annoncent la rupture de la trêve unilatérale
décrétée en 2000.
12 septembre 2006 : Un attentat à la bombe, attribué au PKK, fait dix morts
dans la ville à majorité kurde de Diyarbakir.
30 septembre 2006 : le PKK décrète un cessez-le-feu.
Octobre 2007 : Le Parlement vote le principe d'une intervention militaire
contre les rebelles kurdes basés en Irak. En décembre, l'armée lance des
raids aériens.
Juin 2009 : La Turquie et l'Irak signent un accord pour renforcer leur
coopération pour lutter contre les rebelles.
Octobre 2009 : Pour la première fois, un groupe de 34 membres et de proches
du PKK est autorisé à rentrer en Turquie.
Novembre 2009 : Des programmes en kurde sont autorisés à être diffusés à la
radio et à la télévision et les partis politiques sont autorisés à faire
campagne en kurde pour les élections.
2010 : Des dizaines de personnes soupçonnées de liens avec le PKK, dont le
maire de Diyarbakir, des avocats et des journalistes sont arrêtés.
Juin 2010 : Onze soldats turcs sont tués dans des attaques du PKK. Le
Premier ministre promet de `noyer dans le sang` les responsables de leur
mort.
Juin 2011 : Percée kurde aux élections législatives (36 députés contre 20
précédemment).
Août-septembre 2011 : Reprise des violents affrontements entre les rebelles
du PKK et l'armée turque, après l'échec de discussions secrètes engagées en
2009 en Norvège.
Octobre 2011 : 24 soldats turcs sont tués dans des attaques de rebelles. En
répression, nouvelle vague d'arrestations dans les milieux kurdes.
Décembre 2011 : L'aviation turque cause la mort de 34 civils à la frontière
de l'Irak, des contrebandiers pris pour des rebelles du PKK.
Septembre-novembre 2012 : Plusieurs centaines de détenus kurdes observent
une grève de la faim, levée sur l'intervention d'Abdullah Öcalan. Dans la
foulée, Ankara dépose un projet de loi autorisant les Kurdes à se défendre
dans leur langue devant les tribunaux.
Décembre 2012 : Les autorités admettent avoir repris, via les services
secrets, des discussions avec Abdullah Öcalan.
Janvier 2013 : Trois militantes kurdes, dont une des fondatrices du PKK,
sont assassinées à Paris.
21 mars 2013 : Abdullah Öcalan annonce un cessez-le-feu unilatéral et
appelle les combattants du PKK à se retirer du territoire turc.
25 avr : Le PKK annonce que ses forces combattantes quitteront la Turquie à
partir du 8 mai, dans le cadre des négociations de paix.
8 mai : Le retrait des rebelles kurdes vers le nord de l'Irak a commencé,
annonce Selahattin Demirtas, coprésident du Parti pour la paix et la
démocratie (BDP), principal parti pro-kurde.
Les Kurdes, un peuple divisé entre quatre pays
armenews.com – 11/5/2013
(AFP) - Les Kurdes, en majorité des musulmans sunnites, sont établis sur
près d'un demi-million de kilomètres carrés aux confins de la Turquie, de
l'Iran, de l'Irak et de la Syrie.
Peuple d'origine indo-européenne, les Kurdes descendent des Mèdes de
l'ancienne Perse, qui fondèrent un empire au VIIe siècle avant J.C.
Leur nombre total varie, selon les sources officielles ou kurdes, de 25 à
35 millions de personnes. Le plus grand nombre vit en Turquie (12 à 15
millions), suivie de l'Iran (environ 5 millions), de l'Irak (près de 4,5
millions) et de la Syrie (quelque 2 millions).
D'importantes communautés kurdes vivent également en Azerbaïdjan, en
Arménie et au Liban ainsi qu'en Europe, notamment en Allemagne.
Situés dans des zones à l'intérieur des terres, les Kurdes ont su préserver
leurs dialectes, leurs traditions et un mode d'organisation largement
clanique.
L'effondrement de l'Empire ottoman à l'issue de la première guerre mondiale
ouvrit la voie à la création d'un Etat kurde, prévue par le traité de
Sèvres en 1920, situé dans l'est de l'Anatolie et dans la province de
Mossoul. Mais après la victoire de Mustafa Kemal, `Atatürk`, en Turquie,
les Alliés revinrent sur leur décision et, en 1923, le traité de Lausanne
consacra la domination de la Turquie, de l'Iran, de la Grande-Bretagne
(pour l'Irak) et de la France (pour la Syrie) sur les populations kurdes.
Revendiquant la création d'un Kurdistan unifié, les Kurdes sont considérés
comme une constante menace à l'intégrité territoriale des pays où ils sont
installés.
En Turquie, une rébellion armée, menée par le Parti des travailleurs du
Kurdistan (PKK) contre le pouvoir central, a fait 45.000 morts depuis 1984.
Après avoir pris les armes pour la création d'un Etat kurde indépendant, le
PKK ne revendique plus désormais qu'une autonomie des régions de peuplement
kurde et des droits collectifs accrus.
Au terme d'une année 2012 particulièrement meurtrière, les autorités
d'Ankara ont repris le dialogue avec le chef du PKK Abdullah Öcalan, qui
purge depuis 1999 une peine de réclusion à perpétuité. Dans le cadre de ces
négociations de paix, le chef rebelle a appelé le 21 mars ses troupes à un
cessez-le-feu et au retrait de Turquie. Le numéro deux du PKK, Murat
Karayilan, a ensuite annoncé le retrait, à partir du 8 mai, des rebelles du
sol turc vers leurs bases arrières dans le nord de l'Irak.
autonomie
La communauté kurde irakienne a longtemps été persécutée, en particulier
sous le régime de Saddam Hussein qui la déplaça de force au début des
années 1970, puis bombarda à l'arme chimique la ville de Halabja, en 1988,
faisant près de 5.000 morts.
En 1991, après la fin de la guerre du Golfe, plus de deux millions de
Kurdes irakiens fuirent la répression irakienne, poussant les alliés
occidentaux à instaurer une zone d'exclusion aérienne au nord du 36e
parallèle.
Aujourd'hui, les Kurdes d'Irak ont obtenu une forme d'autonomie : formée de
trois provinces, la région autonome du Kurdistan irakien dispose de son
propre gouvernement, de ses forces de sécurité, ses postes-frontières et
son drapeau, mais reçoit toujours une partie du budget fédéral. Les
relations entre Erbil et Bagdad se sont considérablement dégradées ces
derniers mois en raison de revendications territoriales kurdes, concernant
notamment la province pétrolifère de Kirkourk, et de différends sur des
contrats pétroliers.
En Syrie, les Kurdes, qui représentent environ 15% de la population,
surtout dans le Nord, se sont engagés très prudemment dans la contestation
qui secoue le pays depuis deux ans. Ils ont essayé d'empêcher les rebelles
de pénétrer dans leurs régions pour éviter des représailles du régime.
En Iran, au lendemain de la révolution islamique de 1979, un soulèvement
kurde a été sévèrement réprimé par les autorités et les partis représentant
cette minorité, en particulier le Parti démocratique du Kurdistan iranien
(PDKI), ont été interdits. En juillet 2011, les Gardiens de la révolution
ont lancé une vaste offensive contre les groupes rebelles kurdes au nordouest de l'Iran, tuant le numéro deux du Parti pour une vie libre au
Kurdistan (PJAK), principal mouvement kurde de lutte contre le régime de
Téhéran, proche du PKK.
Téléchargement