UNIVERSITÉ TOULOUSE - JEAN JAURES INSTITUT SUPÉRIEUR DU TOURISME, DE L’HÔTELLERIE ET DE L’ALIMENTATION MASTER TOURISME ET HÔTELLERIE Parcours « Management de l’Hôtellerie et de la Restauration» MÉMOIRE DE PREMIÈRE ANNÉE L’alliance du développement durable et du marketing en hôtellerie Présenté par : Lola Bianchi Année universitaire : 2014 -2015 Sous la direction de : Laurent Barthe L’alliance du développement durable et du marketing en hôtellerie L’ISTHIA de l’Université Toulouse Jean Jaurès n’entend donner aucune approbation, ni improbation dans les projets tuteurés et mémoires de recherche. Les opinions qui y sont développées doivent être considérées comme propre à leur auteur(e) « C’est une triste chose de songer que la nature parle et que le genre humain ne l’écoute pas. » Victor Hugo REMERCIEMENTS En préambule de ce dossier, Je souhaiterai adresser mes plus sincères remerciements à plusieurs personnes qui, par leur disponibilité et leur savoir, ont permis et ont contribué à la réalisation de ce projet. Cette année universitaire au sein de l’Institut Supérieur du Tourisme, de l’Hôtellerie, et de l’Alimentation (ISTHIA) s’est avérée d’une importante richesse, que ce soit sur un plan professionnel ou personnel. J’ai gagné en maturité, en ouverture d’esprit et suis ainsi plus apte à organiser une réflexion. Je tiens tout d’abord à remercier tout d’abord, Monsieur Laurent Barthe, qui a, supervisé l’avancement de mon mémoire. Il m’a apporté toute l’aide nécessaire pour la construction et la formulation de ma problématique, comme de mes hypothèses. J’exprime également ma reconnaissance et ma gratitude envers les professionnels qui m’ont accordé du temps et qui m’ont fournis des informations grâce auxquels j’ai pu étayer mes propos et enrichir ma réflexion. Ils ont en effet joué un rôle primordial dans la rédaction de ce mémoire. Enfin, ces remerciements seraient incomplets s’ils ne s’adressaient pas à l’ensemble de mes enseignants pour la formation qu’ils m’ont apporté en cette première année de Master de Tourisme et d’Hôtellerie. SOMMAIRE REMERCIEMENTS ....................................................................................................... 6 SOMMAIRE ..................................................................................................................... 7 Partie 1 - Comprendre l’intégration du développement durable en hôtellerie .............. 10 Chapitre 1 - Le développement durable.......................................................................................... 11 Chapitre 2 - La place du développement durable dans l’entreprise ............................................ 20 Chapitre 3 - La place de l’hôtellerie dans le Développement durable ........................................ 23 Partie 2 - Le marketing et le developpement durable .................................................... 31 Chapitre 1 - Le marketing durable influe sur la notoriété de l’entreprise, sa réputation, son attractivité ............................................................................................................................................ 32 Chapitre 2 - L’adoption d’une politique de développement durable est conditionnée par l’adaptation de la politique commerciale de l’hôtelier. .................................................................. 40 Chapitre 3 - Le marketing durable passe par une politique de communication adaptée ......... 51 Partie 3 - Le modèle d’ACCOR : un virage vers le développement durable .................. 62 Chapitre 1 - Accor et le développement durable ........................................................................... 63 Chapitre 2 - L’opérationnalisation du développement durable chez Accor .............................. 72 Chapitre 3 - Méthodologie de mise en place du développement durable au travers du marketing ............................................................................................................................................. 78 CONCLUSION GÉNÉRALE ....................................................................................... 86 A ujourd’hui, nous sommes confrontés à une activité humaine croissante menaçant notre planète, en effet 7 324 779 milliards d’individus sont recensés dans le monde et on estime que d’ici 2024 le chiffre atteindra les 8 milliards. 1 Ces perspectives représentent un défi pour la planète, mais pas seulement … elles en sont un également pour l’économie, ainsi que dans leur dimension sociale (respect de l’Homme). C’est dans ce contexte global et croissant que le développement durable s’inscrit. Les Organisations Non Gouvernementale (ONG) tentent de sensibiliser le plus possible les populations et les pouvoirs publics afin que chaque individu, chaque décideur économique, chaque nation apporte sa contribution à la préservation de l’environnement. Pour 2013, l’Organisation Mondiale constate une augmentation du tourisme de 5% du tourisme dans le monde. On atteint un record de 1 087 millions de touristes internationaux et l’organisation prévoit une augmentation globale du tourisme sur tous les continents. De ce fait, la prise en compte du développement durable est une idée qui prend de plus en plus forme dans le développement touristique. Mon projet tutoré de licence professionnelle Hôtellerie Restauration avait pour thème les insectes comestibles, sujet très lié au souci écologique actuel car leur production nécessite peu de ressources, peu d’espace tout en rejetant peu de gaz à effet de serre. Ce travail m’a permis de constater que de plus en plus de professionnels se sensibilisent à l’environnement, ce qui m’a donné envie de me pencher un peu plus sur le sujet. Être éco-responsable est le mot d’ordre de ces dernières années. En effet, les entreprises adoptent de plus en plus un comportement qui s’inscrit dans le développement durable. Une notion qui n’englobe pas seulement l’écologie. Elle est liée à deux autres piliers : économique et social. Elle correspond donc à un développement économiquement efficace, socialement équitable et écologiquement soutenable. Travailler sur cette problématique, qui commence à entrer dans les projets de l’hôtellerie française, me parait alors stimulant et opportun. 1Ined – Tous les pays du monde [En ligne]. Disponible sur : http://bit.ly/1FpYVFM (consulté le 15-03-2015) 8 La politique, les stratégies, les procédures et actions de l’entreprise qui s’engage dans le développement durable doivent être adaptées aux nouvelles valeurs portées par ce dernier. C’est pourquoi nous sommes amenés à nous demander : En quoi le fait d’être acteur du développement durable influence-t-il le management hôtelier ? Cette question de départ a dirigé mon travail de documentation, qui m’aura permis de définir une problématique plus précise et spécifique. Elle sera abordée lors de la seconde partie de ce mémoire de recherche. Afin de répondre à ce questionnement, seront exposées dans une première partie les notions et les évolutions du développement durable dans notre société et plus particulièrement dans le secteur hôtelier. Dans un second temps, seront amenées différentes hypothèses ayant pour objet principal le marketing durable en hôtellerie. Enfin, dans la dernière partie, j’aborderai les différents outils de communication et de commercialisation, exploités par le leader ACCOR, pour en dégager une méthodologie d’application. Le mémoire de recherche de Master 1 doit témoigner de l’aptitude à s’approprier les cadres théoriques et les concepts liés à un questionnement de départ. La méthodologie adoptée pour mener à bien la rédaction est présenté sous forme de tableau dans l’Annexe A 9 PARTIE 1 - COMPRENDRE L’INTÉGRATION DU DÉVELOPPEMENT DURABLE EN HÔTELLERIE 10 L e développement durable est un concept qui doit permettre de régler les nouvelles menaces induites par le progrès technologique toujours plus rapide. Il est au centre des débats actuels des pouvoirs publics et des acteurs économiques, sociaux. Des mesures ont été prises pour la protection de l’environnement, la création de modes de production et de consommation équitables et un véritable respect de « l’autre ». De nouveaux principes apparaissent : la responsabilité, la solidarité, la participation, le principe de précaution et l’innovation. L’objectif de cette première partie est de retracer l’évolution du concept de développement durable ainsi que de le définir, de façon à l’appréhender au mieux et comprendre son intégration dans notre société et nos entreprises. Enfin, nous verrons quelle place tient l’hôtellerie dans ce contexte et quelles sont ses possibilités d’adaptation et stratégies à adopter. Chapitre 1 - Le développement durable 1. Histoire : la notion de durabilité s’est installée 1.1. La définition du « développement » Le terme « développement » lié à l’économie apparaît après la seconde guerre mondiale. Avant cela il était principalement associé à la biologie. Cette notion a été utilisée pour la première fois par Harry Truman (Brunel, 2012, page 7), lors de son discours géopolitique sur l’état de l’Union en 1949. Il évoque le fait que les pays « développés » doivent soutenir financièrement les états « sous développés » de manière à les amener à la consommation de masse. Depuis 1986, lors de la déclaration sur le droit au développement, le développement est défini comme « un processus global, économique, social, culturel et politique, qui vise à améliorer sans cesse le bienêtre de l’ensemble de la population et de tous les individus, sur la base de leur participation active, libre et significative au développement et au partage équitable des bienfaits qui en découlent. »2 ONU – Déclaration des Nations Unies sur le droit au développement [en ligne]. Disponible sur : http://bit.ly/1araD8Q (consulté le 20-02-2015) 2 11 Le Petit Robert donne la définition suivante : « le développement implique une croissance, un épanouissement, un essor, une extension, un progrès. » Toute croissance, progrès implique un bouleversement, une adaptation pour évoluer au sein d’une société. Son histoire a façonné sa définition, la rendue « durable », aujourd’hui encore elle évolue. 1.2. Les grandes étapes du passage du développement au développement durable Fin des années 60 : La sonnette d'alarme Au vu de la situation inquiétante, due à la dégradation de l’éco-systeme, le Club de Rome, un groupe de réflexion, tire la sonnette d’alarme. 1972 : La conférence de Stockholm et la naissance de la notion d’écodéveloppement. Cette conférence va démocratiser le terme d' « écodéveloppement », qui met en avant un mode de développement intégrant les contraintes environnementales. 1987 : Le rapport de Brundtland Présenté lors de la commission mondiale sur l’environnement et le développement de l’ONU, ce rapport définit pour la première fois le développement durable. Ce texte présente la protection de l'environnement comme une priorité internationale, exigeant de réformer le système économique. (Brunel, 2012, page 44). 1992 : le sacre du développement durable à la conférence de Rio. Le Sommet de la Terre de Rio de Janeiro définit les grandes lignes du développement durable : plus de 150 États signent un programme d'actions pour le XXIème siècle, appelé Agenda 21. Il a pour « objectif de concilier protection de l’environnement, efficacité économique et équité sociale » (Brunel, 2012, page 48). 1997 : Le protocole de Kyoto En 1997, le protocole de Kyoto est conclu, il porte essentiellement sur les changements climatiques et la volonté de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 5% d’ici à 2012 : 180 pays s'engagent. Parallèlement, l'Union européenne inscrit les objectifs du développement durable dans les traités de Maastricht (1992) et d'Amsterdam (1996) et les met en œuvre. 12 Malheureusement, ces décisions ne semblent pas être entendues et l’activité humaine continue d’avoir un impact néfaste sur l’environnement3. 2002 : le Sommet mondial de Johannesburg Les reculs sont nombreux tandis que les progrès sont faibles. Les chefs d’État font des promesses qui restent souvent très théoriques. Pour la première fois les enjeux culturels sont rattachés au concept de développement durable. (Brunel, 2012, page 53) 2005 : Entrée en vigueur du protocole de Kyoto Il aura fallu du temps pour que ce protocole entre en vigueur car pas moins de 55 pays devaient approuver le traité, ces même pays s’engageant à diminuer de 50% leurs émissions de gaz à effet de serre. La France, elle, applique le décret européen n°2005-295 du 22 mars 2005 qui prévoie la mise en œuvre des modalités de fonctionnement pour l’Union européenne4. 2012 : « L'avenir que nous voulons » « L’avenir que nous voulons » est le nom donné au document présentant les résultats du dernier sommet de Rio tenu en juin 2012. A l’issu de cette conférence il a été, en autre, décidé : L’amorce d’un processus de soutenabilité aux entreprises, La mise en place d'un registre des engagements volontaires, La création d'un « forum de haut niveau » chargé de veiller au suivi du développement durable, La définition de l’économie verte. 2009 : La réforme de la classification hôtelière Française Cette réforme introduit, pour la première fois, des exigences concernant le développement durable. Elle définit de nouveaux critères d’attribution d’étoiles, qui poussent les hôteliers à Ministère de l’écologie, du développement durable et de l’énergie – Le protocole de Kyoto [en ligne]. Disponible sur : http://bit.ly/1BY1Kue (consulté le 20-02-2015) 4 Wikipédia – Protocole de Kyoto [en ligne]. Disponible sur : http://bit.ly/1FpZqzF (consulté le 20-02-2015) 3 13 s’investir dans cette démarche de développement durable et plus particulièrement dans la sauvegarde de l’environnement. 5 2. La définition du « développement durable » 2.1. Définition officielle Officiellement le développement durable a été défini lors du rapport de madame Gro Harlem Brundtland, comme « un développement qui satisfait les besoins des générations présentes sans compromettre l’aptitude des générations futures à satisfaire leurs propres besoins, à commencer par les plus pauvres » (Froman, Gourdon, 2003, page 53) Dans son introduction à son ouvrage « Ce que développement durable veut dire » Geneviève Férone (2004, Page XI à XIV) explique qu’il est très difficile de définir le développement durable de par sa complexité. Ce nouveau principe repose sur une prise de conscience commune. « L’humanité croit, produit et consomme dans un espace fini. » (Férone, 2004, page XII). Aujourd’hui, l’homme s’installe dans un rythme de consommation allant au-delà des ressources dont il dispose. C’est dans ce cadre-là que la notion de durabilité s’impose au développement. 2.2. Le degré de durabilité La définition de du concept de développement durable dépend du degré de durabilité qu’on lui donne. Le terme durable signifie : « qui peut durer ; qui est permanent, constant, stable »6 L’action de durabilité dans le développement entraîne deux modèles opposés : la durabilité forte ou faible. 5 6 Atout France – Classification hôtelière [en ligne]. Disponible sur : http://bit.ly/1yKleRu (consulté le 20-02-2015) Dictionnaire Encyclopédique, Larousse 2015 14 D’après Sylvie Brunel, dans son ouvrage « Le développement durable », « La durabilité est dite forte quand on considère que le capital naturel doit absolument être maintenu en état. Elle est dite faible lorsque la somme du capital naturel et du capital construit doit être maintenue constante, c’est-à-dire que l’on peut substituer du capital construit à du capital naturel. » (2012, Page 59) L’interprétation forte est tournée vers l’environnement et sa protection. Elle est basée sur le fait que l’homme est une espèce parmi tant d’autre et n’a donc aucun pouvoir sur lui et se doit de le garder intact. A l’opposé, il existe l’interprétation faible selon laquelle le progrès technique réalisé par l’Homme permet de créer de nouvelles ressources dont pourraient jouir les générations présentes et futures, ainsi que de solutionner les problèmes environnementaux. L’environnement ne serait alors qu’une construction de l’Homme, et cela impliquerait la destruction d’une partie des ressources naturelles. 2.3. Les piliers du développement durable Figure 1 : Les piliers du développement durable Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9veloppement_durable Le développement durable repose sur « trois piliers » ainsi nommés par le rapport de Brundtland. Il s’agit d’un développement économique efficace, socialement équitable et écologiquement soutenable. 15 L’aspect environnemental L’activité humaine a de nombreuses conséquences sur l’environnement, qui se traduisent actuellement par d’importants changements climatiques. Au vu des dégradations croissantes subies par notre planète, la situation est urgente et le développement durable a pour ambition de sensibiliser les entreprises et à les pousser à adopter une démarche responsable. Les moyens sont : l’économie d’énergie, la lutte contre la pollution, le développement de l’éducation ou encore la diminution des déchets (Coullet-Demaiziere, 2010, page 71). L’aspect social Ce second pilier sous-entend le respect de l’homme. Le capital humain est évalué comme une ressource essentielle au bon fonctionnement de l’entreprise. L’entrepreneur a donc pour obligation de veiller aux bonnes conditions de travail, de considérer son personnel ou encore de lutter contre les discriminations participer à des programmes d’aide (Coullet-Demaiziere, 2010, page 70). L’aspect économique Ce dernier aspect nécessite une vision sur le long terme de la part de l’entreprise. Le but étant d’être économiquement efficace sans compromettre les premiers aspects du développement durable. Une stratégie à adopter pour l’entreprise est d’investir une partie de ses bénéfices dans des actions liées au développement durable. (Coullet-Demaiziere, 2010, page 69). Une vision globale s’impose, car souvent le développement durable est réduit au souci environnemental (Férone, 2005, page XII). 3. Encadrement et réglementation du développement durable 3.1. La règlementation Face à la gravité de certaines situations environnementales et dans le but d’améliorer les conditions de vie de l’Homme, la réglementation concernant le développement durable s’est considérablement enrichie ces dernières années, que ce soit à l’échelle mondiale, européenne, française ou même encore locale. Elle a pour but de réguler l’économie afin qu’elle ne se développe pas au détriment de l’Homme et de l’environnement. 16 La volonté de l’Union Européenne est d’installer le développement durable dans ses différentes politiques ainsi, de nombreuses directives sont nées avec pour principale préoccupation : le développement durable. En 2007, en France, le Grenelle de l’environnement instaure de nouvelles réglementations relatives à l’enjeu environnemental du développement durable. Celui-ci aura permis d’engager « un processus de concertation avec toutes les parties concernées par les problématiques environnementales : État, ONG, collectivités locales, syndicats et entreprises »7 Pour les entreprises les contraintes réglementaires liées au développement durable sont renforcées, une manière de les initier et les engager dans cette démarche. Enfin, au niveau local, diverses initiatives de mise en place d’un Agenda 218 local apparaissent. Même si aujourd’hui, la plupart de ces initiatives sont volontaires et ne font pas l’objet d’un encadrement législatif, les lois sur la question se multiplient. Encore faut il qu’elles soient appliquées ce qui pose la question du contrôle qui mériterait d’être renforcé. 3.2. Les normes générales Figure 2 : Les piliers du développement durable et leurs normes Environnement = ISO 14001 Social = OHSAS 18001 Qualité = ISO 9001 Iso 26000 = responsabilité sociale des entreprises Source : http://www.eco-evenement.org/fr/Normes-27.html Région Midi-Pyrénées – En France, le grenelle de l’environnement [En ligne]. Disponible sur : http://bit.ly/1GS3vyC (consulté le 25/02/2015) 8Verdura – Agenda 21 et développement durable [En ligne]. Disponible sur : http://bit.ly/1BY2dfP (consulté le 25-02-2015) 7 17 Une norme est un ensemble de spécifications qui précisent les caractéristiques d’un produit ou d’un service de façon à garantir sa qualité. Certaines sont obligatoires en vertu d’un texte de loi ou réglementaire, d’autres sont de nature « non obligatoires » et leur accession est donc volontaire.9 Les organismes de normalisation les plus connus sont l’AFNOR en France, Le CEN en Europe et l’ISO dans le monde. Ici nous étudierons les normes concernant le développement durable, illustrées par la figue cidessus. La norme ISO 14001 concernant l’environnement Cette norme donne la possibilité à une entreprise de réduire les impacts de son activité sur l’environnement, d’anticiper les incidents et d’établir un plan d’actions afin de développer ses performances environnementales.10 Santé et sécurité au travail : la norme OHSAS 18001 et l’aspect social. Cette norme exige la mise en place d’un système de management de la santé et de la sécurité du personnel afin de déterminer et de maîtriser les conditions de travail et les risques sanitaires11. La qualité avec la norme ISO 9001. Cette norme permet d’assurer la qualité du service, de développer les performances de l’entreprise, d’acquérir un environnement de travail serein en adoptant un système de management dynamique et efficace12. ISO 26000 et la responsabilité sociétale. Il s’agit là d’une démarche de progrès. Cette norme est une méthode de responsabilité sociétale, son but : aider les entreprises à prendre en charge leur responsabilité sociétale et ainsi augmenter la satisfaction et la confiance des clients13. 9CRT Midi Pyrénées - Démarche de qualification [En ligne]. Disponible sur : http://bit.ly/1D0v4Eg (Consulté le 05-03-2015). 10 Ibid. 11 Eco-evenement - les normes de développement durable dans la filière événement [en ligne]. Disponible sur : http://bit.ly/1bTZttG (consulté le 05-02-2015) 12 Ibid. 18 3.3. Les certifications dans le tourisme La certification est une démarche précise encadrée par la loi. Elle est très contraignante pour l’entreprise mais s’avère sécurisante pour le client. Elle vise à certifier, sur une durée limitée, aussi bien les produits et les services que les entreprises elles mêmes. C’est une démarche volontaire qui est un avantage concurrentiel certain14. Pour illustrer cette définition, trois exemples de certification seront abordés : Une mondiale, une européenne et enfin une française. Mondiale : Green Globe Premier groupe mondial de certification et d’amélioration des performances en développement durable conçue pour le monde du voyage et du tourisme. Cette démarche a pour ambition de faire évoluer progressivement l’intégration des principes du développement durable15. Européenne : L’Ecolabel européen la « fleur » Elle est l’unique certification écologique reconnue par tous les pays de l’union européenne. Celle-ci s’articule autour de cinq grands axes sur lesquels les entreprises postulantes sont évaluées : la consommation d’énergie ; la consommation d’eau ; la production de déchets ; l’utilisation de ressources renouvelables ; l’éducation environnementale16. 13CRT Midi Pyrénées - Démarche de qualification [En ligne]. Disponible sur : http://bit.ly/1D0v4Eg.(Consulté le 05-03-2015). Ibid. Ibid. 16 Ibid. 14 15 19 Française : L’Écolabel NF Environnement Cette marque a été créée par AFNOR, un organisme certificateur français. Elle permet la certification de produits conformes à des critères écologiques et de qualité 17. Chapitre 2 - La place du développement durable dans l’entreprise 1. Les entreprises s’engagent : La responsabilité sociétale des entreprises. 1.1. La responsabilité sociétale : Définition et processus En 2011, la commission européenne définit la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) de la manière suivante : «la responsabilité des entreprises vis-à-vis des effets qu’elles exercent sur la société» Cela signifie qu'une entreprise doit non seulement se préoccuper de sa rentabilité et de sa croissance, mais également des incidences environnementales et sociales de son activité18. Le processus pour que la responsabilité sociétale devienne une stratégie de l’entreprise est le suivant : Première étape : Un diagnostic social et environnemental, Seconde étape : définir des orientations, établir des objectifs d’amélioration et s’engager dans des démarches volontaires collectives, Troisième étape : Mettre en place des programmes d’actions pour améliorer ses pratiques et monter un partenariat avec des ONG ou encore avec des spécialistes concernant l’aspect environnemental ou social19. Adhérer à la démarche de responsabilité sociétale de l’entreprise (RSE) conduit l’entreprise à devenir ce que l’on appelle : « une entreprise durable». 17Vedura – Label NF environnement [En ligne]. Disponible sur : http://bit.ly/19SMwyY (consulté le 06-03-2015) de l’écologie, du développement durable et de l’énergie – Responsabilité sociétale des entreprises [En ligne]. Disponible sur : http://bit.ly/19OO0tS (consulté le 07-03-2015) 19 Étude Angatsha. Pour une entreprise durable, Juillet 2008, p. 11 18Ministère 20 1.2. L’entreprise durable Une entreprise durable fonctionne selon une logique de développement durable. Elle a donc des responsabilités sociales et environnementales. Par exemple, une entreprise durable implantée dans un milieu où résident des malades organisera des actions sociales à leurs intentions. L’entreprise durable tient compte des 3 piliers du développement durable dans son fonctionnement et ses stratégies20. 1.3. Bilan de l’engagement des entreprises Les premières entreprises à s’engager dans le développement durable étaient des entreprises dites militantes, telle que Body Shop ou encore Patagonia. Ces entreprises par l’essence même de leur culture se devaient d’intégrer un programme responsable à leur management. Ont suivi… des entreprises qui souhaitaient essentiellement « redorer leur image », comme par exemple Nike qui avait fait l’objet d’un scandale en 1997, lorsque les ONG ont souligné le fait que les chaussures étaient, majoritairement, fabriquées par des enfants. Enfin la troisième vague est identifiée comme des « entreprises qui suivent en quelque sorte, un principe de précaution » (Férone, Debas, Genina, 2005, p. 51). En 2000, 200 entreprises sont recensées par le cabinet Sustainability, chiffre doublé en 2002. Le phénomène est du au fait que ces entreprises veulent anticiper en vue d’une crise (Férone, Debas, Genina, 2005, p. 51 à 65). Selon le guide Novethic, il existerait 3 profils d’entreprise types concernant le développement durable. Celles dites « engagées » sont des entreprises qui s’investissent très fortement dans une démarche responsable. Elles font du développement durable un fondement de leur stratégie et de leur management. (Exemple : AXA) Celles dites « pragmatiques », comme par exemple la RATP, s’engagent sur un des trois piliers du développement durable et mettent en place des initiatives dites responsables. 20 Entreprise durable – Ce qu’est une entreprise durable [en ligne]. Disponible sur : http://bit.ly/1P5gG2A (consulté le 07-03-2015) 21 Enfin, les « mécènes » sont des entreprises qui soutiennent et encouragent les actions tournées vers le développement durable. Bien souvent elles l’affichent en s’associant à un organisme. Par exemple PSA Peugeot Citroën fournit en automobiles le SAMU social de Paris. 2. Avantages pour l’entreprise durable L’intégration du développement durable dans la stratégie de l’entreprise, présente pour elle de nombreux avantages. 2.1. L’amélioration de l’image de l’entreprise Utilisé à bon escient le développement durable permettra à l’entreprise d’améliorer son image auprès de ses partenaires, de sa clientèle et de ses employés. En effet, la considération du personnel fait partie de l’aspect social de l’engagement. Le travail fourni est reconnu et récompensé. La motivation et les performances au travail du personnel sont alors accrues et le « turn-over » a tendance à baisser. De plus, la relation avec les partenaires et notamment avec les fournisseurs se voit renforcée. Celle-ci est basée sur la communication et le partage de valeurs. Enfin l’entreprise responsable est à l’écoute de son client, de ses besoins et ses attentes. Cette stratégie est un moyen efficace d’augmenter la satisfaction et la fidélisation de sa clientèle. Ainsi, d’après une étude menée par ATOUT France, proposer une prestation dite « durable » permettrait d’augmenter le nombre des nouveaux clients. 2.2. L’amélioration des performances Celle-ci passe par une diminution des coûts et une meilleure productivité. Les avantages qui s’en dégagent sont divers : Réduction des frais généraux et des investissements par l’amélioration de la gestion des matières premières, Réduction des pertes grâce à une meilleure gestion des risques, La prévention de la pollution est nettement moins onéreuse que son traitement, 22 Le personnel est plus efficace car motivé et impliqué dans la vie de l’entreprise, L’amélioration des prises de décisions ainsi que des systèmes de gestion et de production. (s’engager comme entreprise responsable induit plus de rigueur et de formalisme), L’amélioration de l’image de l’entreprise. On sait aussi qu'au-delà des contraintes de court-terme, une politique de ressources humaines dynamique, la formation des salariés à tous les niveaux de compétence et un climat social favorable sont des atouts essentiels, à moyen et long terme, pour la croissance d'une entreprise. Ces avantages concurrentiels peuvent se développer si trois conditions principales sont respectées : un véritable engagement de la part de l’entreprise, une prestation de qualité et des prix justifiés (Férone, Debas, Genina, 2005, page 66). Chapitre 3 - La place de l’hôtellerie dans le Développement durable 1. Pourquoi l’hôtellerie doit-elle s’impliquer dans le Développement Durable ? 1.1. L’activité hôtelière et son environnement L’hôtellerie a un rôle important à jouer dans le développement durable. En effet, elle entretient une double relation avec les bouleversements environnementaux. Le tourisme est, dans son ensemble, responsable de 5% des émissions de gaz à effet de serre. Le plus gros émetteur est bien évidemment le secteur aérien, mais le secteur d’hébergement représente, tout de même, 21% des émissions du tourisme21. Le secteur hôtelier est un consommateur important d’énergie et notamment d’eau et d’électricité. Dans le cadre de vacances dans un hôtel, les clients n’ont pas les reflexes économiques qu’ils peuvent avoir chez eux. Blog Id Lab – Le développement durable : un facteur clef à succès selon le nouveau rapport de Deloitte [en ligne]. Disponible sur : http://bit.ly/1y5oqN5 (consulté le 20-02-2015) 21 23 A contrario, les dégradations environnementales ont un impact important sur l’activité hôtelière. En effet, si l’établissement se situe dans une zone polluée, dégradée, mal entretenue, la destination ne sera pas choisie par les clients. Les touristes ne se rendront plus sur la zone en question, ce qui implique une baisse de la fréquentation et de l’activité de l’hôtel 22. Un environnement propre et sain est essentiel pour le succès d’un établissement hôtelier. 1.2. L’impact humain du tourisme et de l’hôtellerie Le tourisme et le secteur de l’hôtellerie peuvent avoir des impacts importants sur la culture et les modes de vies des populations locales. Le développement durable est « construit » dans l’esprit de préservation des modes de vie et cultures locales. Les impacts sociaux et culturels sont divers : Des problèmes de propriété, principalement lorsque l’établissement est implanté dans les parcs ou réserves nationales, Des conflits autour du rôle et des droits des populations locales, L’apparition de « ghettos touristiques » due a la concentration d’infrastructures touristiques, etc. Dans ce cadre ci, pour préserver les diversités culturelles, les traditions des pays dans lequel sont situés les hôtels et l’Homme en générale, le développement durable prend tout son sens23. 1.3. Des consommateurs de plus en plus impliqués Le cabinet Deloitte publie son rapport Hospitality 2015 dans lequel il recense 7 facteurs clefs à succès pour l’hôtellerie dont le développement durable fait partie. Selon l’étude « 30% des consommateurs achètent en ayant à l’esprit les questions de développement durable. »24. Une seconde étude, réalisé par l’AHC présente des résultats similaires : Blog de ID Tourisme - Pros du tourisme : comment réagissez vous face au changement climatiques ? [En ligne]. Disponible sur : http://bit.ly/1NGJ73o (consulté le 10-03-2015) 23http://bit.ly/1yKlhgm 24Blog Id Lab – Le développement durable : un facteur clef à succès selon le nouveau rapport de Deloitte [en ligne]. Disponible sur : http://bit.ly/1y5oqN5 (consulté le 20-02-2015) 22 24 44% des voyageurs affaires estiment que la présence du développement durable dans la politique d’un établissement est primordiale. 26 % des voyageurs « loisirs » et « affaires »estiment que la présence du développement durable dans la politique d’un établissement est primordiale 25. Au vu de ces études, une tendance se dégage : Les consommateurs désirent de plus en plus consommer responsable. L’hôtellerie doit s’adapter à ces tendances, elle doit constamment surveiller les besoins et attentes de ses clients de façon à y répondre le mieux possible. Les gestes responsables sont de plus en plus ancrés dans le quotidien des citoyens, habitudes qu’ils veulent garder lors de leurs voyages. Alors, si un hôtel se revendique responsable, le client attend que certaines actions et mesures soient mises en place et ne veut pas être déçu. Bien souvent, une accréditation aura pour effet de le rassurer quant à l’investissement de l’hôtelier26. Pour ces différentes raisons, l’hôtellerie a tout intérêt à se pencher sur la question du développement durable. 2. Le bouleversement des stratégies ou les principes clefs que l’entreprise doit intégrer Avec l’intégration de nouvelles valeurs propres au développement durable, l’entreprise est amenée revoir sa politique en général ainsi que ses axes stratégiques. Pour comprendre quelle direction doit prendre l’entreprise et quelles doivent être ses orientations, il est important de connaitre les principes fondamentaux du développement durable. Veille Tourisme – L’hôtellerie durable et ses accréditations : où en est le voyageur ? [En ligne]. Disponible sur : http://bit.ly/1Ivx3jH (consulté le 09-03-2015) 26 Ibid. 25 25 2.1. La responsabilité Cela sous-entend une cohérence entre paroles et actes. Ce qui est annoncé doit être fait. Elle s’exerce de manière collective27. 2.2. La solidarité Une solidarité locale, nationale et même internationale pour les générations futures. Elle s’effectue à la fois dans le temps, entre générations présentes et futures et l’espace entre les différents pays28. 2.3. La participation La participation de tous, sans distinction, afin de garantir la réussite de projets durables. Pour cela il faut mettre en place un processus d’information, de consultation ainsi que de débats avec toutes les parties prenantes29. 2.4. La précaution Après les différentes crises alimentaires, comme la vache folle, et sanitaires avec par exemple l’affaire du sang contaminé, « Le principe de précaution fait désormais partie du vocabulaire de notre vie quotidienne. » (Férone, Debas, Genina, 2005, page 157). Le principe de précaution est donc une réponse à la peur du risque, et les entreprises doivent se l’approprier. Par ce principe les entreprises sont responsables, elles prennent des décisions et des mesures, de manière à identifier, anticiper et minimiser les risques ainsi que les impacts de leur activité sur la santé et l’environnement. Ce principe permet également une économie puisque cela revient à anticiper. Cela est plus efficace et moins couteux que de réagir une fois que les dommages se sont produits (Férone, Debas, Genina, 2005, page 157). L’entreprise doit pouvoir repenser sa gestion des ressources humaines, en sensibilisant son personnel, en l’impliquant dans la démarche. 27Vedura – Principe du développement durable [En ligne]. Disponible sur : http://bit.ly/19SR1K7 (Consulté le 11-03-2015) M ta terre – Le développement durable [En ligne]. Disponible sur : http://bit.ly/1DFgB13 (consulté le 11-03-2015) 29 Adéquation – Principes et pratiques de développement durable [En ligne]. Disponible sur : http://bit.ly/19OPTXu (consulté le 1103-2015) 28 26 3. Intégrer le développement durable dans la stratégie de l’entreprise hôtelière 3.1. De la politique d’entreprise aux stratégies commerciales Une gestion durable des ressources humaines L’intégration du développement durable sous-entend la transformation de pratiques et des processus de rémunération, de recrutement ou encore de formation. De plus en plus d’organisations intègrent le développement durable à leur système d’évaluation et de rémunération. Certaines choisissent d’inclure les dimensions du développement durable à leur culture d’entreprise au travers d’activités ludiques et des formations du personnel. D’autres mettent en place des objectifs liés au développement durable avec une rémunération variable selon les performances. Concernant les recrutements, il est de plus en plus courant de voir des campagnes publicitaires bâties autour du développement durable destiné à des candidats potentiels. D’autres choisissent de faciliter leur intégration pour des candidats locaux. Par exemple Air France facilite l’insertion dans son organisation de jeunes locaux en difficulté. (Depoers, Gauthier, Gond, 2011, page 78) Enfin il est essentiel d’impliquer, de sensibiliser son personnel et pour cela il faut le former de manière à « créer une culture organisationnelle ouverte au DD. » (Depoers, Gauthier, Gond, 2011, page 79). Pour une gestion durable des ressources humaines, il faut également créer de nouvelles pratiques, comme le volontariat ou le mécénat de solidarité. Par exemple, le Club Med a créé « les congés solidaires » pendant lesquels les employés donnent de leur temps pour des actions solidaires. La comptabilité durable ou comment rendre compte de son investissement Les auteurs du « Développement durable au cœur de l’entreprise » définissent la comptabilité durable de la manière suivante : « un système d’information dont le but est d’évaluer la contribution, négative ou positive, de l’entreprise au développement durable. » (Depoers, Gauthier, Gond, 2011, page 27 96). La comptabilité durable doit donc inclure le respect des droits de l’Homme, ainsi que les préoccupations sociales et environnementales des organisations. Pour cela il existe plusieurs indicateurs financiers : Les données économiques et financières comme les soldes intermédiaires de gestion (SIG). Ils permettent de comprendre la distribution de la valeur ajoutée entre les parties prenantes. Les indicateurs fiables relatifs aux bonnes pratiques économiques, sociales et environnementales de l’entreprise. Ceux-ci permettent de savoir si l’entreprise investit dans la protection de l’environnement, dans les formations de son personnel… Le tableau en Annexe B recense les différents indicateurs et ce qu’ils peuvent illustrer. L’Investissement Socialement Responsable (ISR) L’ISR est « un ensemble de démarches et de techniques permettant un investissement à long terme (…) l’ISR a une double fonction, assumer la responsabilité sociale de l’investisseur et valoriser les stratégies de RSE des entreprises» (Depoers, Gauthier, Gond, 2011, page 118). Il englobe les différentes méthodes d’insertion du développement durable dans la gestion financière de l’entreprise. Deux objectifs se dégagent de cette démarche : La maitrise des risques pour une meilleure performance sur le long terme L’alliance de l’ISR et de l’éthique pour être en accord avec les attentes30. 3.2. Question du marketing durable dans les stratégies commerciales Aujourd’hui le développement durable apparait comme une stratégie commerciale de choix. Que ce soit les politiques, les médias ou encore les entreprises, tout le monde en parle et déclare s’y intéresser et agir. Un réel engouement est créé autour de ce sujet. Mais avons-nous le choix ? C’est l’avenir de la planète qui est en jeu. 30Novethic – Définition et objectifs [En ligne]. Disponible sur : http://bit.ly/1IaKbhJ (Consulté le 14-02-2015) 28 Si une entreprise choisi de faire du développement durable une stratégie commerciale, il est essentiel pour elle de passer d’un marketing dit « traditionnel » à un marketing « durable ». La définition du marketing durable retenue par le Mercator est la suivante : « Les politiques marketing qui apportent une contribution réelle au développement durable. (…)Le marketing durable organise la rencontre entre une offre et une demande responsables. »31 Dans une démarche d’intégration du marketing durable dans les stratégies commerciales, il est très important pour l’entreprise de se rendre compte que le marketing n’a plus pour unique préoccupation les besoins du client, mais bien les attentes des toutes ses partie prenantes. Il propose aux consommateurs un bénéfice collectif à long terme. En effet, ce nouveau marketing, appelé « marketing de partage », nécessite l’adoption d’une démarche collective, impliquant les différentes parties prenantes dans la réflexion stratégique. La conception de l’offre se fait, alors, en accord avec les collaborateurs de l’entreprise : les fournisseurs, les clients, la société civile, les ONG, les distributeurs etc. « aucune mutation ne peut être durable sans leur implication totale » (Pastore-Reiss, 2010, page 10). Conclusion partie 1 En conclusion, que ce soit dans un souci environnemental ou encore social, le développement durable semble être une voie intéressante, sur le long terme, pour les hôteliers. C’est un atout stratégique indéniable qui s’inscrit également dans le contexte actuel de remise en question et de respect. Mais pour être efficace, l’entreprise doit s’investir entièrement. Cela implique la modification des stratégies, sans cela l’entreprise n’est pas crédible et son apport sera moindre. Lors de l’intégration du développement durable à sa politique, établir un plan marketing est essentiel. Dans un tel cas, l’entreprise doit impérativement connaitre le marché, se repositionner, mettre en place de nouveaux modes de communication et cela peut être fait grâce à une démarche marketing adéquate. Pour aborder les enjeux sociétaux actuels, le marketing doit se renouveler, faire peau neuve. En quoi cela consiste t il ? Quelles sont les nouvelles démarches et stratégies à adopter ? Et plus précisément : Débat Mercator – Marketing et développement durable : transformation ou récupération ? [En ligne]. Disponible sur : http://bit.ly/1IvxZoj (Consulté le 14-02-2015) 31 29 Quels sont les effets du marketing durable sur un hôtel dont la politique est orientée en faveur du développement durable ? De ce questionnement, cette problématique, ce sont dégagés trois hypothèses qui seront développées en seconde partie de ce mémoire. - Le marketing durable influe sur la notoriété de l’entreprise, sa réputation, son attractivité - L’adoption d’une politique de développement durable est conditionnée par l’adaptation de la politique commerciale de l’hôtelier. - Le marketing durable passe par une politique de communication adaptée. 30 PARTIE 2 - LE MARKETING ET LE DEVELOPPEMENT DURABLE 31 D epuis la fin des années 80, le secteur du tourisme, de l’hôtellerie et de la restauration subit de nombreux changements. Entre mutations (technologiques, socio-économiques ou culturelles) et innovations, ces industries doivent perpétuellement s’adapter, se repositionner, modifier leurs stratégies pour répondre au mieux à la demande. Cette seconde partie a pour objectif de présenter les différentes hypothèses émanant de la problématique présentée en fin de première partie. Elle s’articulera donc autour du principe suivant : à chaque chapitre, une hypothèse. Au travers des conclusions de ces chapitres, l’hypothèse sera infirmée, nuancée ou confirmée et expliquée. Chapitre 1 - Le marketing durable influe sur la notoriété de l’entreprise, sa réputation, son attractivité Il s’agit d’une hypothèse selon laquelle, une entreprise, pratiquant un marketing durable, verrait sa notoriété et son attractivité augmenter. 1. Comment définir son image et sa notoriété d’entreprise durable. Dans un premier temps, il est très important d’avoir la maitrise de son image. C’est une règle d’or du marketing, il faut la définir. Cela passe par une stratégie de segmentation, de ciblage, de positionnement. 1.1. L’importance de la segmentation et du ciblage Tout d’abord, avant quelque action marketing, l’hôtelier doit segmenter ses consommateurs, les cibler et se positionner. La segmentation est le découpage, du marché, en sous ensembles homogènes selon des critères définis. Ce qui prime dans le cadre d’un marketing durable c’est la cible que l’entreprise va choisir, c'est-à-dire, le segment sur lequel l’entreprise va choisir de porter ses efforts marketing. Il est important de bien connaitre son marché et ses segments cibles, de manière à répondre aux mieux aux attentes des consommateurs et de pouvoir se positionner dans leur esprit. Dans son étude sur l’attachement à la marque, le groupe Crédoc a identifié six groupes de consommateurs, répartis comme en Figure 3. 32 Figure 3: Typologie des consommateurs selon leurs attitudes vis-à-vis des achats Les insouciants 14% Les "no logo" 15% Les malins 20% Les réfractaires 14% Les hédonistes solidaires 20% Les matérialistes 17% Source : Étude Crédoc - Peut-on parler d’un déclin de la confiance dans la grande marque ? En 2010. A travers la segmentation du groupe Crédoc, Rita Fahd constate que 71% des consommateurs (quatre segments sur six) se sentent plus ou moins concernés par les enjeux sociaux et environnementaux, il y a les « hédonistes », « les malins », « les insouciants » et les « no logo ». Ils peuvent être choisis pour cible, avec des stratégies d’approche différentes selon leur volonté d’implication dans une démarche éthique, sans délaisser qui que ce soit, « tout » client peut se sentir concerné. Comme le souligne Rita Fahd, les « hédonistes » semblent une cible privilégiée du marketing durable puisqu’ils sont les plus réceptifs aux arguments sociétaux et environnementaux (2013, page 76). Mais il ne faut pas se restreindre à une cible, sinon l’hôtelier pourrait perdre des parts de marché. De plus, en règle générale, lors d’un achat le client sera conduit par des motivations personnelles et celles de son groupe d’appartenance, tel que sa famille, ses amis, ou encore ses collègues de travail. Toutefois, l’aspect éthique du développement durable est une motivation supplémentaire à l’achat. Dans le cas d’un achat de produit ou service hôteliers, le consommateur se situe dans un contexte bien spécifique d’achat réfléchi. Il va prendre en compte de nombreuses variables 33 pour décider. La variable éthique ou environnementale joue alors un rôle important et pourrait amener le consommateur à passer de l’intention à l’acte d’achat. Pour que cela soit plus clair, l’hôtelier doit évaluer le risque perçu par le consommateur au moment de la décision d’achat. Le risque perçu est l’incertitude liée à l’achat ressentie par le client. Face à son produit, le client peut avoir des doutes, se demander s’il fait le bon choix, en particulier en cas de manque d’information. Il est donc nécessaire de fournir à sa clientèle tous les éléments d’information pour réduire cette incertitude et ainsi lui garantir un choix optimal. Avec toutes les informations en main, le client se sentira plus en confiance. (Bezou, 1997, page 32). Bien connaître les segments cibles, leurs attentes ainsi que leurs besoins va permettre à l’entreprise de diffuser les informations nécessaires pour les mettre en confiance et répondre à leurs attentes. 1.2. L’importance du positionnement Le positionnement de l’entreprise correspond à l’image que l’entreprise renvoie de sa marque, de son produit aux consommateurs. Ainsi, il se positionne face à la concurrence dans l’esprit des consommateurs, grâce à différents critères tels que le prix ou les caractéristiques techniques du produit. L’hôtelier doit, également, comprendre qu’il existe un positionnement voulu, celui qu’il souhaite diffuser, mais également un positionnement perçu, qui est l’image que le consommateur a réellement de l’entreprise. En cas de mauvaise maitrise de l’image, il peut y avoir un écart entre ce qui est voulu et ce qui est perçu par le client. Pour s’assurer un bon positionnement et éviter l’écart entre le voulu et le perçu, le Mercator, un document de ressources marketing, préconise l’utilisation du « triangle d’or du positionnement » encadré de trois facteurs : L’attractivité : le positionnement doit répondre aux attentes du public cible, La crédibilité : le positionnement doit correspondre aux atouts du produit, 34 La différence : Le positionnement doit se distinguer de la concurrence32. Cette méthode permet de synthétiser et valoriser un positionnement choisi. Cela permet à l’hôtelier de marquer ses engagements dans l’esprit du consommateur. De plus comme le souligne Rita FAHD auteur de « marketing durable », traditionnellement, le marketing se situe « à l’intersection des attentes de la clientèle, du terrain occupé par la concurrence et des caractéristique de l’offre » (2013, page 124). En revanche le marketing durable se définit « sous la contrainte des attentes sociétales en matière des droits humains et de respect de l’environnement.» (2013, page 124). Il est alors plus complexe de diffuser son image. En effet l’individu doit pouvoir comprendre l’intérêt et la portée du message. Lorsque l’hôtelier met en place son positionnement, il doit avoir à l’esprit, que le consommateur recherche en premier lieu son propre intérêt. Il faut donc dégager des arguments de vente au travers d’un produit innovant ou un prix plus faible. Il ne faut pas avoir comme unique argument le développement durable qui n’est pas un critère déclencheur d’achat (Rita FAHD, 2013, Page 125). 2. Le développement durable, une plus-value pour la réputation et l’attractivité de l’hôtelier ? Divers atouts se dégagent de l’intégration des principes du développement durable dans la stratégie marketing de l’hôtelier. 2.1. Les atouts influençant directement la réputation de l’établissement L’intégration, par l’hôtelier, du développement durable à sa politique de commercialisation nécessite l’évolution de pratiques en tout genre, cela peut aussi bien concerner le mode de consommation des énergies que les pratiques managériales ou encore le mode de distribution de ses produits. L’hôtelier sera, parfois, amené à innover. Par exemple, l’hôtel Eden Lodge situé sur l’ile de Madagascar s’engage dans la lutte contre le réchauffement climatique. Pour 32 Le Mercator – Le positionnement [En ligne]. Disponible sur : http://bit.ly/1P5isAS (consulté le 19-02-2015) 35 cela l’établissement innove par la mise en place d’un système inédit de récupération et de traitement de l’eau de pluie à l’aide de panneaux solaires, pour en faire une eau potable33. Le fait de proposer une offre et une méthode de travail responsables et parfois même innovante, est un excellent moyen de se différencier de la concurrence. Il s’agit certes d’un investissement financier mais qui va sur le long terme se transformer en un avantage concurrentiel indéniable. L’intégration de la notion de durabilité et d’éthique dans la stratégie marketing de l’hôtelier, est pour lui une réelle opportunité de développement, d’amélioration de sa notoriété et de création de valeur pour sa marque. En effet, grâce au respect des valeurs portées par le développement durable, l’entreprise va ainsi être présente sur de nouveaux marchés, fidéliser ses clients et partenaires et améliorer sa réputation34. 2.2. Les atouts influençant indirectement la réputation de l’établissement Tout d’abord, les thématiques du développement durable sont connues pour être source de motivation pour le personnel. En effet, les employés qui sont amenés à travailler sur des projets porteurs de sens, sont plus impliqués dans l’entreprise et se fédèrent autour des valeurs éthiques et écologiques. Des employés plus investis, fourniront, en règle générale, un travail de plus grande qualité. Ils s’engageront d’autant plus dans leurs tâches quotidiennes et leurs missions. Ils sont, alors, plus aptes à fournir des services de qualité au client et à les satisfaire. Ainsi, la notoriété de l’hôtelier se verra renforcée. Au travers de ce qui a été présenté précédemment, l’entreprise améliore ses performances globales et notamment financières. Celle-ci pourra dégager des fonds pour investir, à nouveau, dans des méthodes de travail, ou des innovations diverses, tournées vers le respect de l’Homme et de l’environnement. Le groupe hôtelier Accor, avec son projet Plant for The 33EcoTourisme Magazine - Eden Lodge, un coin de paradis au Nord de Madagascar [En ligne]. Disponible sur : http://bit.ly/19OQnNg (consulté le 10-02-2015) 34 Le Marketing Durable – Le marketing durable : pourquoi s’y mettre ? [En ligne]. Disponible sur : http://bit.ly/1bU2hqG (consulté le 26-01-2015) 36 Planet, réalise des économies de blanchisserie grâce au programme « réutiliser votre serviette pour l’environnement ». 50% d’entre elles sont pour l’hôtel, l’autre moitié est reversée à des projets de reforestation dans le monde35. 3. Comment est perçu le marketing durable ? 3.1. Le marketing durable renvoie une image responsable Le marketing durable permet à l’entreprise de se créer une nouvelle image, une image responsable répondant aux valeurs portées par le développement durable. La mise en place de projets environnementaux et sociaux au cœur de la stratégie de l’établissement et dans ses rapports avec son environnement, contribue à améliorer l’image que l’entreprise renvoie à tous ses partenaires. Néanmoins, l’amélioration ne sera assurée que si elle est couplée avec de réels engagements. L’image responsable est donc façonnée au travers de déclarations et d’engagements éthiques. Elle se construit également grâce à l’opérationnalisation du marketing à savoir la construction d’un produit, d’un prix, d’une communication et d’une distribution cohérente avec les nouveaux engagements de l’entreprise. C’est à travers ces preuves que l’entreprise va pouvoir convaincre les consommateurs. À défaut, son image responsable ne pourra s’installer. Grâce à cette image diffusée par le marketing durable, les consommateurs estiment que les produits et services de l’entreprise sont de qualité supérieure. Ainsi, une réputation positive renforce le sentiment de sécurité des consommateurs à l’égard de l’établissement, et peut donc accroitre leur fidélité. La fidélité de la clientèle est une particularité des entreprises florissantes. Il ne faut donc pas négliger ses consommateurs et consommateurs potentiels, bien comprendre leurs attentes et y répondre : telle est la clef de tout bon marketing. Dans le cadre d’un marketing durable, il va falloir prendre en compte les facteurs du développement durable qui sont, comme nous allons le voir à présent, en accord avec les tendances actuelles. 35L’étude d’ACCOR, Meilleure initiative en matière de développement durable, en 2009, page 4. 37 3.2. Un marketing en accord avec les attentes des consommateurs Dans la première partie de ce mémoire, nous avons pu constater, (Partie 1 -Chapitre 3 -1.3), que les consommateurs sont de plus en plus engagés et qu’ils attendent des entreprises, qui lui fournissent des services, d’être responsable éthiquement et écologiquement. Pour éviter le risque de tomber dans l’ « effet de mode », l’enjeu est ici : identifier et comprendre quelles sont les attentes afin de s’inscrire au cœur des nouvelles tendances de consommation, tout en restant en accord avec sa politique d’entreprise. Être en phase avec les besoins de ses clients c’est s’assurer une certaine pérennité et accroitre sa notoriété auprès du plus grand nombre. Les chiffres de l’étude réalisée par Coach Omnium sont représentatifs de la volonté de consommer durable et nous éclairent sur la sensibilité ou l’intérêt porté des consommateurs au développement durable36. 91% des sondés se sentent concerné par l’environnement. les consommateurs, pour un produit de même qualité et au même prix, favoriseront un hôtel responsable à 78%, 63% d’entre eux seraient prêts à payer 5 à 10% plus cher. L’étude d’Accor signale, également, une évolution des mentalités. Le client est prêt à faire des concessions si c’est au nom du développement durable. 7 clients sur 10 sont prêts à aller dans un hôtel un peu moins bien localisé, 7 clients sur 10 acceptent que le prix soit un peu plus élevé, 12% de la clientèle interrogée, indique être plus sensible aux enjeux de développement durable à l’hôtel37. Au travers de ces études, il apparait qu’il y a une réelle volonté d’investissement chez le consommateur. 36L’étude Coach Omnium, Grande étude sur les clientèles hôtelières, en 2009, page 12. d’ACCOR, Les attentes des clients de l’hôtellerie en matière de développement durable premier grand baromètre international, Juin 2011, page 12. 37L’étude 38 Dans l’ouvrage « Oser le marketing durable », les auteurs soulignent le fait que si ce phénomène existe, « le prix, le confort et la disponibilité priment sur les critères environnementaux et sociaux ». Il ne faut donc pas perdre de vu les besoins primordiaux des consommateurs. Le développement durable est à considérer comme une plus-value et non comme une fin en soi. Il vient en complément de ce qui prime à savoir : « l’économie, la santé, le confort, la facilité » (Sempels, Vandercammen, 2009 page 31). 3.3. La méfiance du consommateur D’après différentes études, notamment l’étude du Mercator intitulée « Marketing et développement durable : transformation ou récupération ? », il apparait que les consommateurs, malgré leur volonté de changer leur comportement, sont tout de même sceptiques quant au mariage du marketing et du développement durable. Ceci pourrait s’expliquer, tout d’abord, par le fait que le marketing provient d’une conception libérale du marché, ce qui est en opposition avec le concept de développement durable et de ses valeurs. Ensuite, par le fait que le marketing a la réputation de pousser à la surconsommation. Hors, le développement durable a pour vocation d’inculquer aux citoyens une consommation intelligente, se limitant au besoin et ainsi économiser les ressources planétaires. Ces différentes méfiances viennent du caractère manipulatoire, idéologique et immoral que les personnes attribuent souvent au marketing. Cependant, il est important de rappeler que le marketing est une stratégie d’influence qui a un rôle très important à jouer dans la diffusion des valeurs du développement durable. Le marketing durable est une forme de marketing qui s’interdit de manipuler le consommateur, c’est une stratégie éthique.38 ••• En conclusion, le marketing durable utilisé à bon escient peut être un réel avantage pour la notoriété et l’attractivité de l’entreprise, grâce à la prise en compte des valeurs du développement durable qui s’ancrent dans les nouvelles pratiques des consommateurs. C’est 38 Le débat Mercator - Marketing et développement durable : transformation ou récupération ? Mai 2011, page 5. 39 une réelle plus value. L’hypothèse selon laquelle le marketing durable influe sur la notoriété de l’entreprise, est vérifiée. Cependant les consommateurs attendent de la part de l’hôtelier des informations claires et des preuves de leur engagement. La notoriété et l’attractivité de l’hôtelier se verront renforcées une fois son investissement prouvé. Tout se joue donc au moment de l’opérationnalisation du marketing, c’est grâce aux quatre variables du marketing mix que l’hôtelier va pouvoir apporter la preuve de sa bonne volonté et ainsi rassurer le consommateur. Chapitre 2 - L’adoption d’une politique de développement durable est conditionnée par l’adaptation de la politique commerciale de l’hôtelier. Le marketing mix est la mise en œuvre des décisions stratégiques que l’entreprise prend, à savoir le choix de segmentation, ciblage et de positionnement. C’est ainsi que l’entreprise met en application sa politique de marketing durable et bénéficie d’une image responsable. Le développement durable appliqué au secteur hôtelier, pose des exigences spécifiques en termes de marketing : en matière de distribution, de communication, de politique d’offre et de prix. Ces exigences spécifiques vont permettre au responsable de l’entreprise hôtelière d’être en accord avec la politique de développement durable et de proposer à sa clientèle un service unique. Nous allons aborder les variables prix, produit et distribution sans oublier la communication qui sera développée dans le dernier chapitre de cette partie. 1. Une offre responsable 1.1. Stratégie de positionnement Tout d’abord, il est nécessaire de positionner son offre. Pour cela il faut établir une stratégie cohérente avec le produit proposé. Il existe différentes stratégies de positionnement pour l’hôtelier. 40 La stratégie d’imitation consiste à proposer un produit similaire à ses concurrents. La stratégie d’innovation nécessite l’introduction d’un nouveau produit sur le marché et ainsi être en avance sur sa concurrence. La stratégie de différenciation est l’adaptation d'un positionnement original par rapport à la concurrence. La stratégie qui semble la mieux adaptée pour un hôtelier proposant une offre durable est la stratégie de différenciation. En effet, il sera plus bénéfique pour l’hôtelier de marquer sa différence au travers de son offre responsable. Mais ceci ne doit pas être le seul argument de l’hôtelier. Les auteurs de l’ouvrage « oser le marketing durable » préconisent un positionnement original en mettant l’accent sur l’effet de surprise et l’aspect innovant des produits mis à disposition. Selon, eux, il est essentiel de ne pas baser sa stratégie de positionnement uniquement sur l’aspect écologique ou éthique du produit, il faut également mettre en avant les bénéfices connexes du produit. A défaut ce serait se concentrer uniquement sur les consommateurs responsables, alors que comme nous l’avons vu auparavant, tous les citoyens sont susceptibles de consommer des produits durables (2009, page 41). Dans le cadre du marketing durable, l’alliance d’une stratégie de différenciation avec une stratégie d’innovation semble donc judicieuse. Par exemple, le Maya Guest House, établissement implanté en suisse et engagé dans le développement durable, est le premier hôtel en paille d’Europe qui se fournit en énergie grâce à des panneaux solaires et la chaleur d’un four à bois. A travers son positionnement, l’hôtel ne met pas seulement l’accent sur l’aspect écologique de son établissement. En effet, il se définit comme un hôtel confortable alliant modernité et tradition, et met l’accent sur la qualité de ses produits. L’hôtelier n’arrête pas là son positionnement puisqu’il ajoute les aspects expérientiels et évasionnels de sa destination, grâce à la mise en évidence de son environnement.39 Maya Boutique Hotel - Découvrez un concept insolite et innovant [en ligne]. Disponible sur : http://bit.ly/1D0zIlN (consulté le 20-01-2015) 39 41 1.2. Les caractéristiques d’un produit durable Valeur étendue et enjeux du cycle de vie du produit La valeur étendue est une source de renouveau pour le marketing. Elle vient en complément de la valeur ajoutée, née des externalités qui sont liées à l’environnement et à la société. C’est l’apport au produit, des problématiques environnementales et sociétales. Ainsi, grâce à la valeur étendue, le produit « intègre une réflexion plus générale sur l’articulation entre consommation, société, et environnement. » (Moutot, Bascoul, 2009, page 16). Pour une valeur étendue à son produit, l’entreprise agit sur trois axes : Le patrimoine : en augmentant la valeur de sa société (résultats, images). Le client : en répondant au mieux aux attentes et proposant des produits innovants. La valeur éthique : en incluant les notions de responsabilité sociétale de l’entreprise. C’est le cycle de vie du produit qui sera déterminant de la valeur étendue du produit. Si celui-ci est respectueux des valeurs du développement durable, alors la valeur étendue du produit sera fondée. Le cycle de vie dans le marketing durable doit être envisagé avec prudence. Traditionnellement le cycle de vie du produit se compose de quatre phases : La phase de lancement : Mise sur le marché du produit, La phase de croissance : acceptabilité du produit par le marché, La phase de maturité : ventes régulières et rentabilité forte du produit, La phase de déclin : ventes et rentabilité diminuent. Un ensemble de facteurs clés liés au développement durable peuvent modifier ces différentes phases en termes de durée : La contrainte de consommation des ressources La contrainte d’intégration des populations l’approche du marché et la modification des attentes etc. (Seguin, Rouzet, 2010, page 68) Pour créer un produit durable, il est très important de procéder à une analyse fine du cycle de vie du produit (ACV). C’est une méthode « d'évaluation environnementale qui permet de quantifier les 42 impacts d'un produit qu'il s'agisse d'un bien, d'un service voir d'un procédé sur l'ensemble de son cycle de vie. »40 Ainsi, l’entreprise pourra faire des choix techniques et organisationnels «durables » dans la démarche de création du produit. 41 La Figure 4 représente la manière dont le cycle de vie du produit doit être étudié pour analyser ses impacts. Figure 4 : Analyse du cycle de vie Extraction des matières premières et d'énergie Fabrication Conception Transport Tri-fin de vie usage Source : http://www.blogdeveloppementdurable.com/2011/06/lanalyse-de-cycle-de-vie-pour-evaluer.html L’éco-conception du produit L’éco-conception est l’intégration des aspects environnementaux lors de la conception du produit. Le but est de diminuer les externalités négatives, qui sont les effets externes négatifs, et d’augmenter les externalités positives, les effets externes positifs, du produit et des différentes phases de son cycle de vie42. ADEME – Introduction à l’analyse du cycle de vie [En ligne]. Disponible sur : http://bit.ly/19ST6Wo (consulté le 18-022015) 41Verdura – Cycle de vie et environnement [En ligne]. Disponible sur : http://bit.ly/1NGL1Rs (Consulté le 18-02-2015) 42 Ministère de l’écologie, du développement durable et de l’énergie – L’éco-conception [En ligne]. Disponible sur : http://bit.ly/1MLmCiL (Consulté le 18-02-2015) 40 43 Une entreprise qui emploie le terme « produit éco-conçu » doit fournir des preuves de cette éco-conception. Elle doit être en mesure de « fournir des éléments pertinents, significatifs, vérifiables et concrets démontrant qu’elle a mis en place une démarche d’éco-conception »43. L’éco-conception est bénéfique pour le dirigeant qui la met en place. Elle permet une augmentation de la valeur de la société, une réponse aux attentes des clients grâce à un produit innovant et l’intégration des notions de responsabilité sociétale de l’entreprise44. Le bureau d’étude Optilia a éco-conçu une chambre d’hôtel 3 étoiles. Pour la création de cette chambre, Optilia a utilisé des matériaux innovants, recyclés, recyclables, sans produits chimiques, comme le bois liquide ou la cole sans solvant. Ainsi elle est nettement plus respectueuse de l’environnement qu’une chambre traditionnelle, car il est possible de diminuer ses produits stockés, ses déchets, sa consommation électrique, ainsi que l’utilisation de détergents, très nocifs pour l’environnement. Enfin la démontabilité du mobilier favorise la fin de vie du produit et la maintenance.45 L’éco-conception est une preuve d’engagement de l’hôtelier, car tournée vers le souci environnemental. Évidement l’exemple présenté au dessus est difficile à mettre en œuvre, l’éco-conception étant menée pour l’ensemble de la chambre. Mais l’hôtelier peut choisir d’utiliser l’éco conception pour un ou plusieurs éléments composants sa chambre. Par exemple, sur la literie, le linge de lit ou de bain. 1.3. La labellisation un outil d’identification. Comme nous l’avons vu en premier partie de ce mémoire Partie 1 -Chapitre 1 -3., les labels du développement durable sont nombreux et évolutifs. Ils permettent à l’entreprise de rendre visible, valoriser ses produits et sa démarche durable, ainsi que de se différencier de la concurrence. Les labels nationaux, européens ou même internationaux imposent tous un modèle d’organisation et de gestion interne, selon des critères d’exigences. Ademe – Les enjeux de l’éco-conception [En ligne]. Disponible sur : http://bit.ly/1GoVhxl (Consulté le 18-02-2015) Ibid. 45Jadde – Optimiser sa chambre futuromatérieaux [en ligne]. Disponible sur : http://bit.ly/1ERbmNp (Consulté le 02-02-2015) 43 44 44 Ils rassemblent un ensemble d’informations, nécessaires au client lors de sa décision d’achat, il est important pour lui que le produit soit reconnaissable, indentifiable et que les informations soient claires et simple de compréhension. Les labels sont de bons moyens de promotion. La référence en France, en termes de certification de construction durable, est la démarche de Haute qualité environnementale. « C’est une démarche d’optimisation multicritères qui s’appuie sur une donnée fondamentale : un bâtiment doit avant tout répondre à un usage et assurer un cadre de vie adéquat à ses utilisateurs. »46 Elle certifie la qualité et les performances environnementales et éthiques de l’hôtel quant à sa conception. Au travers divers choix (construction, équipement, gestion technique et maintenance), la démarche HQE permet une amélioration de la qualité et de la pérennité de l’hôtel et cela en diminuant son impact environnemental47. Le bâtiment est ainsi géré de manière optimale et assure un confort aux clients. Par exemple l’établissement sera implanté à proximité de transports en commun, ou aura un système de régulation précis des températures pour la chambre. 2. Un prix équitable 2.1. La méthode d’évaluation contingente Dans le cadre d’une politique de développement durable, les outils traditionnels de détermination du prix semblent insuffisants. Selon les auteurs de l’ouvrage « Le développement durable au cœur de l’entreprise » le manager doit intégrer à sa stratégie de détermination du prix, la composante de non-usage. Elle est liée à des motifs altruistes « renvoie aux actifs environnementaux que les individus n’utiliseront jamais eux-mêmes, mais qu’ils peuvent vouloir préserver pour d’autres, pour les générations futures, ou simplement pour la valeur qu’ils attachent à sa simple existence »48 Association Haute Qualité Environnementale – La démarche HQE [En ligne]. Disponible sur : http://bit.ly/1yKllwB (Consulté le 25-02-2015) 47 Ibid. 48 OCDE – Évaluer les politiques environnementale [En ligne]. Disponible sur : http://bit.ly/1yKlmAL (consulté le 20-03-2015) 46 45 Pour déterminer la valeur de non usage d’un produit et ainsi fixer un prix, la méthode d’évaluation contingente semble s’imposer. Elle consiste à mener une enquête auprès d’un échantillon représentatif de consommateurs. Les données ainsi rassemblées, permettent de dégager une valeur moyenne représentant la limite de prix accepté par le client pour le produit durable. Cette valeur moyenne pourra être utilisée pour déterminer le prix à fixer en incluant la valeur de non-usage et ainsi être en accord avec les valeurs du développement durable (Depoers, Gauthier, 2011, page 62). Le procédé49 de cette méthode est le suivant : Etape 1 Etape 2 Etape 3 Etape 4 Etape 5 •Définir le scénario d’achat, •Réaliser l’échantillonnage à partir de critères représentatifs des consommateurs, •Définir le type d’enquete à réaliser (téléphone, postale, face à face), •Construire son questionnaire •Celui-ci devra se composer : du scénario hypothétique d’achat du produit durable, et de questions évaluant le consentement des clients potentiels à payer pour ce produit, •Soumettre un questionnaire à l’échantillon. •Rassembler les donner •Interpréter les données 2.2. Stratégie de prix, le modèle du commerce équitable Pour définir une politique de prix durable, il est également possible d’extrapoler les principes du commerce équitable. L’objectif de cette démarche est d’établir un prix tenant compte de la juste rémunération des stades de la chaine de valeur. Cette méthode permet d’établir un « juste prix », cela prend en compte la dimension éthique et social du développement durable. Mais pas seulement, puisque, par l’intégration des principes du commerce équitable, l’hôtelier sera amené à favoriser des fournisseurs géographiquement Préfet de la région d’Alsace – Évaluation contingente [En ligne]. Disponible sur : http://bit.ly/1CkMsOS (Consulté 20-032015) 49 46 proches, il va, par la même occasion, amoindrir son empreinte environnementale (Depoers, Gauthier, 2011, page 58). Cette extrapolation et l’intégration des principes du commerce équitable ajoute à l’offre une valeur de non-usage très importante pour le consommateur, cela constitue un argument de différenciation face à des produits de même type mais n’intégrant pas les valeurs du développement durable. C’est le travail de la communication qui va permettre de le mettre en avant, nous verrons comment dans l’ultime chapitre de cette partie. 2.3. Eco-conception et stratégie de prix Dans le cadre de l’éco-conception, contrairement au commerce équitable, le prix ne sera pas nécessairement augmenté. L’éco-conception préserve l’environnement, elle permet également « l’amélioration du service rendu, l’allongement de la durée de vie du produit, la réduction des coûts de fabrication, de transport ou d’utilisation, la réduction des risques, l’innovation produit ou de procédé. » (Binningera, Lavorata, parguel, 2010, page 119). Il apparait, alors, clairement que l’éco-conception peut impacter favorablement l’entreprise et ses clients. Selon l’étude présentée par l’HEC Montréal, 26 entreprises, proposant un produit éco-conçu, sur 30 ont vu leur chiffre d’affaires augmenter. Comme nous l’avons vu précédemment (Partie 2 -Chapitre 2 -1.2), l’éco-conception possède, en effet, des avantages qui permettent une augmentation du chiffre d’affaires. L’étude met l’accent sur le fait que, une fois sur deux, le prix de vente est identique voir même réduit. En effet, grâce à l’éco-conception, les coûts variables et fixes peuvent diminuer, ce qui devra être répercuté sur le prix d’achat fixé. Cette diminution des coûts est due à plusieurs facteurs : Le produit est conçu en mono-matériaux ou matière recyclées qui sont moins cher qu’une matière vierge Les coûts d’entretien et de maintenance sont réduits grâce à la réduction du coût de traitement de l’eau. L’isolation thermique ou l’utilisation d’énergies renouvelables permettent de réduire la consommation énergétique. 47 Dans une démarche d’éco-conception, grâce à la possibilité d’augmenter son chiffre d’affaires et de réduire ses coûts, le prix fixé sera équivalent ou en dessous du prix du marché (Berneman, Lanoie, Plouffe, et al, 2009, page 12). Cette manière de faire allie les aspects économiques (baisse des coûts), écologique (baisse de l’impact environnemental) et sociaux (baisse du prix) du développement durable. 3. Une distribution « éthique » 3.1. Les stratégies de distribution Les circuits de distribution sont l’ensemble des canaux dont se servent les producteurs pour mettre leurs produits et services à disposition des clients finaux. Il s’agit donc du chemin parcouru par le produit jusqu’au consommateur. Les canaux de distribution traditionnels pour un hôtelier sont les suivants paraissent adaptés: Le circuit ultra court : La vente se fait directement. Pas d’intermédiaire Le circuit court : Un intermédiaire au producteur se charge de vendre les produits aux clients. Un intermédiaire. Le circuit long : Le producteur ne s’occupe pas de la distribution de son produit. Il la remet entièrement à des intermédiaires. Au minimum deux intermédiaires (grossiste et un détaillant). Il existe trois types de couverture du marché : La distribution intensive : Le produit sera présent dans un nombre important de points de vente. La distribution sélective : le producteur contrôle la distribution de son produit ou service. La distribution exclusive : Le producteur sélectionne les lieux de distribution qu’il veut pour son produit. Le choix de couverture de marché va réellement dépendre des décisions et des motivations de l’hôtelier. Dans une démarche durable, la distribution du produit repose sur trois principes : 48 Le développement durable est à considérer comme une tendance due au développement de l’activité touristique et non comme un effet de mode Pour commercialiser un produit durable, la plupart des canaux de distribution traditionnels sont adaptés Les retombées commerciales doivent se faire au bénéfice de tous les acteurs (fournisseurs, personnel …) L’hôtelier pratiquant le développement durable devrait favoriser une distribution en directe et sélective de son produit pour les raisons suivantes : L’approvisionnement en direct : Il est important de minimiser les intermédiaires et de favoriser les fournisseurs locaux et ainsi réduire les distances pour le respect de l’environnement. L’impact sur le prix : Plus le circuit est long, plus il y a d’intermédiaires et donc de commissionnement. Un circuit court sera moins couteux. Informer le client : La distribution en direct permet d’afficher clairement auprès du client son engagement dans le développement durable. Sensibiliser le client : en gardant un contact direct avec le client, l’hôtelier travaille sur sa sensibilisation au concept et sa fidélisation. Contrôle de l’information : pas ou peu d’intermédiaires et le choix d’une distribution sélective, donne le contrôle total de son image à l’hôtelier. Contrôle de la qualité de distribution Nous le savons, il est compliqué de ne miser que sur ce mode de distribution dans un secteur hyper concurrentiel comme l’hôtelière. 3.2. Comment augmenter sa distribution directe L’hôtelier devra s’attacher à tisser un lien tout particulier avec sa clientèle, dans la distribution il s’agirait de mettre en place un circuit court de distribution pour être proche de son client. Pour augmenter la distribution directe, l’hôtelier dispose de plusieurs solutions : 49 Fidéliser sa clientèle, en mettant en place des offres préférentielles ou un surclassement, des programmes de fidélité pour pousser le client à réserver son séjour en direct. Soigner sa commercialisation sur internet. Les réservations effectuées par ce canal sont beaucoup plus élevées que celles prises par téléphone. Il faut : Donner la possibilité au client de réserver en ligne, Proposer une description attractive de l’hôtel et de ses valeurs tournées vers le développement durable, Disposer d’un site internet fluide et simple d’utilisation, Travailler sur le référencement du site internet de l’hôtel en choisissant les bons mots clefs, en étant actif et en publiant des articles. Travailler sur son E-réputation. Être présent sur les réseaux sociaux. Adapter le site internet aux Smartphones et créer une application. Dans le paragraphe suivant nous verrons plus en détails, quels sont les possibilités de diffusion de l’offre grâce à internet. 3.3. Internet, l’outil de prédilection du développement durable Comme nous l’avons vu précédemment, soigner sa commercialisation sur internet est incontournable. Internet simplifie l’accès au marché des produits en favorisant la distribution directe. C’est le meilleur moyen contemporain de se faire connaitre et de faire connaitre son offre. Il est l’outil le plus adapté pour la commercialisation d’une offre durable. Ses caractéristiques et possibilité d’utilisation correspondent aux tendances actuelles : Rapidité et simplicité de l’outil Portabilité grâce aux applications Proximité avec la clientèle Partage de données entre internautes L’utilisation d’internet, comme outil de distribution, apporte ainsi de multiples et divers avantages, présentés en Annexe C, tant pour l’hôtelier que pour le client. 50 Les réseaux sociaux offrent également une possibilité d’interaction et de proximité avec les clients. Il est possible de distribuer son produit en publiant des offres promotionnelles, des offres packagées et en répondant aux demandes des consommateurs toujours plus connectés et désireux d’être en réseau. Internet est l’outil qui simplifie la mise sur le marché de produits innovants, certains font « le Buzz », d’autres se rendent très présent sur les réseaux sociaux, d’autres encore affichent leur engagement sur leur site internet. Les possibilités d’utilisation et supports sont nombreux, l’information circule très vite, une distribution sélective, directe, passant par internet semble la solution la plus appropriée. ••• La mise en place d’actions concrètes est très importante dans la démarche de l’hôtelier pour le développement durable. Mettre en place un produit, un prix, une distribution cohérente avec les valeurs de l’entreprise est incontournable. Ainsi, cela confirme l’hypothèse selon laquelle l’adoption d’une politique de développement durable est conditionnée par l’adaptation de la politique commerciale de l’hôtelier. De plus, cela revient opérationnaliser ses valeurs, ce qui est une preuve de l’engagement de l’hôtelier. N’oublions pas la communication, qui va permettre de diffuser auprès de tous, cette démarche entreprise par l’hôtelier. Elle doit être bien maitrisée le bénéfique de l’entreprise. Chapitre 3 - Le marketing durable passe par une politique de communication adaptée Le développement durable est une valeur forte pour l’hôtelier et celui-ci doit la diffuser. Pour éviter tout impact négatif sur son image, l’hôtelier doit exposer une information claire et crédible à ses parties prenantes et ses consommateurs. Cette démarche demande une communication externe et interne alliant transparence, cohérence et efficacité. 51 Un des enjeux de cette communication est de diffuser ses engagements environnementaux et éthiques à l’ensemble de ses consommateurs et des ses collaborateurs, alors l’hôtelier doit privilégier l'échange, la consultation et la participation. 1. Une communication durable … Auprès des consommateurs 1.1. Comment communiquer ? Diffuser un message clair L’hôtelier veut faire passer un message aux consommateurs, diffuser ses valeurs et donner des informations concrètes sur le produit. Il lui faut communiquer sur la philosophie de l’établissement, tout en restant humble et sans susciter des attentes démesurées, il faut définir une charte éthique et un code de valeurs tournées vers le développement durable. Il doit également, donner accès à des informations supplémentaires concernant le développement durable et ses enjeux (lien vers le site Internet du ministère du développement durable, lien vers des rapports sur le développement durable, etc.) tout en faisant attention à ne pas se concentrer uniquement sur l’aspect écologique qui l’amènerait à mettre de côté les aspects éthique et économique. L’hôtelier doit rassurer le client sur le produit en communiquant sur ses qualités environnementales et éthiques et en mettant l’accent sur ses performances. Il doit également, afficher et communiquer sur ses labels, et mettre en avant les bénéfices du développement durable et du produit proposé sur le plan individuel et collectif. Enfin, pour rester crédible, l’hôtelier, pour diffuser son message, doit utiliser des éléments de scénographie adaptés : - Éviter les images idéalisées de la nature ; - Créer une rupture et surprendre tout en apportant une réponse concrète : images choc, décalées, ton humoristique, etc.50 UNEP – Les communications sur le développement durable [En ligne]. Disponible sur : http://bit.ly/1J06LXV (Consulté le 21-032015) 50 52 1.2. Impliquer le client Informer et sensibiliser le client La démarche de développement durable de l’hôtelier doit être clairement expliquée au client. L’hôtelier doit informer ses clients des enjeux de cette démarches, c’est de cette manière qu’il va pouvoir l’impliquer, en l’informant. Pour cela l’hôtelier peut mettre en place un système d’affichage expliquant son engagement et les actions mises en place dans ce sens. Les possibilités du client doivent également être affichées51. Par exemple, Le groupe hôtelier Best Western sensibilise ses clients grâce à un affichage dans la chambre suggérant des éco-gestes, comme l’économie d'eau, l’utilisation répétée des serviettes de bain et le tri des déchets.52 L’hôtelier doit prendre garde, dans ce type de démarche, à ne pas contraindre le client mais à lui laisser le choix de s’investir ou non. Pour que la démarche soit un succès, le client doit y adhérer et ne pas être forcé. Il est également important que le personnel en contact avec le client puisse lui fournir des informations concernant la démarche de l’entreprise et son rôle. La formation du personnel est donc primordiale. Donner la parole au client Il est très important de prendre en compte les avis de ses clients. Connaitre leur ressenti et leurs remarques est essentiel pour l’hôtelier. La récolte d’informations passe par des questionnaires de satisfaction ou les réseaux sociaux. C’est une méthode pour s’améliorer mais également pour impliquer le client dans la démarche de développement durable. Les tendances actuelles de consommation montrent que le consommateur actuel aime être acteur de sa consommation, il veut participer à la création et l’amélioration des produits qu’il utilise.53 L’hôtellerie Restauration – Comment communiquer avec ses clients sur le projet développement durable de son établissement [En ligne]. Disponible sur : http://bit.ly/1ERcuR3 (consulté le 21-02-2015) 52Hospitality Awards – Étiquette environnementale dans les hôtels Best Western [En ligne]. Disponible sur : http://bit.ly/1y5p7WD (Consulté le 21-02-2015) 53 L’hôtellerie Restauration – Comment communiquer avec ses clients sur le projet développement durable de son établissement [En ligne]. Disponible sur : http://bit.ly/1ERcuR3 (consulté le 21-02-2015) 51 53 1.3. Les différents moyens de communication Savoir manier ses différents supports de communication est la clef du succès. La sélection du support de communication est une étape importante, l’hôtelier devra favoriser un moyen qui ne portera pas atteinte à l’environnement et qui respectera la culture locale. Internet Comme nous venons de le voir, internet est devenu incontournable très utilisé pour, de surcroit, un coût très faible. Il est utilisé à des fins de distribution de son produit, mais peut être également utilisé pour la communication. Ainsi, l’hôtel Albert 1er à Toulouse, est un établissement très présent sur les réseaux Facebook et Twitter. Régulièrement, le Web Marketer, poste des articles concernant le développement durable et fait le lien avec ces propres engagements. Il peut être intéressant d’avoir un onglet informatif sur ce qu’est réellement le développement durable et en quoi l’hôtelier s’inscrit dans cette démarche, cela apporte de la crédibilité à la communication (Moutot, Bascoul, 2009, page 186). L’Albert 1er est, à nouveau, un exemple en la matière, puisqu’il est possible de s’informer sur la démarche de l’établissement grâce à un onglet dédié intitulé « Un hôtel responsable »54. La publicité sur le lieu de vente Sur le lieu de vente il est possible de fournir des informations plus concrètes et commercialement plus efficaces aux clients. Tout d’abord, sur le lieu de vente, il est possible de communiquer au travers du packaging. L’emballage remplit alors pleinement la fonction de support de communication. Très efficace, il informe sur la démarche, les labels. Le groupe Accor, a choisi comme outils de communication sur le lieu de vente, pour sa chaine Mercure, une bouteille d’eau. Cette bouteille d’eau, mise à la disposition du client dans sa chambre, possède une étiquette 54 L’hôtel Albert 1er – Hôtel Eco-responsable [En ligne]. Disponible sur : http://bit.ly/1G9sgXK (consulté le 21-02-2015) 54 informative concernant la démarche « éco-bedding » en partenariat avec le groupe Dodo. Cette étiquette explique que la literie est composée de matières recyclées et recyclables. 55 Il est essentiel que le personnel soit formé et suffisamment impliqué dans la démarche pour répondre efficacement aux demandes du client. Ces deux moyens de communication, Internet et publicité sur le lieu de vente, sont complémentaires. L’hôtelier doit composer sa communication de ces deux supports, pour pouvoir atteindre le plus de personnes possible et informer sa clientèle convenablement. 2. Une communication durable … Auprès des parties prenantes 2.1. Qui sont-elles ? Une partie prenante peut être définie comme étant « une personne ou une entité susceptible d’impacter ou d’être affectée par les politiques et les activités de l’organisation publique, ou qui considère être concernée par l’activité de l’organisation et le service public attendu. »56 Nous allons donc à présent voir ce qui doit être envisagé d’une part en interne et d’autre part en externe pour les parties prenantes telle que les fournisseurs. 2.2. La communication interne La communication interne est essentielle. En effet, elle permet de fédérer une équipe autour des valeurs portées par le développement durable. Les salariés doivent être impliqués dans la démarche, cela fait partie des objectifs du développement durable. Ce n’est qu’en mettant en place une communication interne solide et en obtenant le soutien de ses employés, que l’hôtelier pourra mettre en place des actions responsables. Cela doit permettre de s’assurer une communication de qualité. En interne, il existe divers outils qui sensibilisaient déjà les collaborateurs et les directeurs comme la mise en place d’une Charte et son affichage en back office ou formation... (PastoreReiss, 2012, page 49) 55Accor – Eco-bedding [En ligne]. Disponible sur : http://bit.ly/1F9ghUC (Consulté le 21-02-2015) de l’Écologie, du développement durable et de l’énergie – Guide du dialogue avec les parties prenantes [En ligne]. Disponible sur : http://bit.ly/1MLoEiJ (Consulté le 22-02-2015) 56Ministère 55 Les outils de communication interne sur le développement durable pouvant être utile à l’hôtelier pour sensibiliser son personnel sont les suivants : La formation Mettre en place des formations permet aux employés de mieux appréhender la façon dont le développement durable est intégré aux actions et activités de l’entreprise et les former aux nouvelles pratiques de l’entreprise. La chaine Accor, a mis en place le programme Plant For The Planet, il s’agit d’un nouveau mode de gestion de la lingerie, les femmes de chambres et valets de chambres des hôtels concernés ont donc suivi des formations pour comprendre le fonctionnement de ce programme et savoir quelle attitude adopter57. Des actions ludiques Une fois ces formations préalables faites, l’hôtelier doit maintenir une communication interne efficace et un apprentissage constant du développement durable. Sensibilisation, apprentissage, boites à idées concernant les démarches de développement durable peuvent être envisagés afin de donner de l’empowerment aux salariés. Un affichage de sensibilisation aux éco-gestes par service Enfin, en termes de communication interne, l’hôtelier peut sensibiliser son personnel à des éco-gestes par un affichage dans les services. La direction de l’hôtel intercontinental Bora Bora Resort, en Polynésie française, a installé dans les différents services des panneaux de sensibilisation au tri sélectif à destination de son personnel58. 2.3. Une communication externe Pour l’hôtelier, la communication externe permet de mieux appréhender la RSE et de partager ses expériences, ses actions et ses valeurs auprès des parties prenantes, ici qualifiées d’externes Accor – Plant for Planet [En ligne]. Disponible sur : http://bit.ly/1arjesf (Consulté le 22-02-2015) Check – Intercontinental Bora Bora Resort& Thalasso spa [En ligne]. Disponible sur : http://bit.ly/19SWDnr Consulté le 22-02-2015) 57 58Earth 56 à l’entreprise. Il s’agit des autorités publiques, des collectivités locales, des associations, des ONG, des fournisseurs et des actionnaires. Les démarches seraient les suivantes : Communiquer sur son engagement Pour communiquer son engagement à ses parties prenantes l’hôtelier peut afficher, s’engager de manière transparente, sur sa stratégie, ses actions et moyens mis en œuvre dans le cadre de la démarche d’intégration du développement durable à sa politique d’entreprise. Pour cela l’hôtelier peut s’engager dans des initiatives liées au développement durable et ainsi afficher un code de conduite et une charte éthique. (Depoers, Gauthier, Gond, 2011, page 69). Par exemple, Pierre et Vacances a signé, en 2005, un partenariat privilégié avec WWF France une ONG internationale engagée dans la protection de l’environnement et la nature. Pierre et Vacances communique autour de ce partenariat et diffuse également les actions menées par l’ONG.59 Il peut être également profitable pour l’hôtelier de rendre disponible un rapport de performances obtenues grâce à la mise en place du développement durable, ainsi que la présentation des objectifs de l’établissement, ou encore de mettre en place des audits pour ces pratiques responsables et publier les résultats (preuve de bonne foi) (Depoers, Gauthier, Gond, 2011, page 70). Faire adhérer à ses valeurs L’hôtelier peut communiquer sur ses valeurs éthiques, écologiques et économiques, pour que celles-ci soient visibles pour les parties prenantes. Par exemple, pour diffuser ses engagements et valeurs responsables, l’hôtel Fouquet’s Barrière participe, entre autre, au 1er salon du luxe et du développement durable « 1.618 », évènement d’envergure où des représentants du développement durable sont présents, comme par exemple WWF ou encore Eco2 Initiative.60 59 Pierre et Vacances – Écologie [En ligne]. Disponible sur : http://bit.ly/19OSqki (consulté le 22-02-2015) de l’hôtel Fouquet’s Barriere, une démarche développement durable unique en hôtellerie urbaine, 2009. 60L’étude 57 Le groupe Concorde hôtels Resort soutient les initiatives individuelles de ses employés. Ils ont la possibilité de bénéficier, annuellement, d'une journée de bénévolat rémunérée. De plus le groupe, privilégie des fournisseurs adhérant à ses valeurs. En effet lors des appels d’offre, le respect de l’environnement et des individus est un critère de sélection. Afin d’encourager ses fournisseurs à réduire leur impact négatif, le groupe assure un suivi de leurs engagements. C’est pour lui un moyen de diffuser ses valeurs et d’impliquer ses collaborateurs61. 3. Les dérives de la communication durable Une communication mal équilibrée, qui ne serait pas suivie d’actions concrètes par exemple, peut rapidement porter préjudice à l’hôtelier vite accusé de « greenwashing ». C’est pour cela que certaines entreprises se montrent alors timides en termes de communication durable. 3.1. Le « greenwashing » : un dévoiement Le terme « greenwashing » est issu de la contraction de deux terme anglais : « green » qui signifie « vert » et de « brainwashing » qui signifie « lavage de cerveau ». Ce terme est traduit en français par mascarade verte ou éco-blanchiment. Le « greenwashing » est un procédé utilisé en marketing, il s’agit d’embellir son discours, en vantant les propriétés environnementales d’un produit, d’un service ou une action qui ne les possède pas.62 « Le greenwashing, c’est quand l’entreprise investit plus d’argent dans sa campagne marketing que dans ses actions responsables »63. Même si certains hôtels sont réellement impliqués dans une démarche de développement durable, beaucoup pratiquent le « greenwashing ». Les affichages de sensibilisation, que l’on retrouve parfois dans les salles de bain des hôtels, sont connus correspondre à cette pratique. En effet, il est demandé de laisser les serviettes sur le porte serviette si elles doivent être réutilisées afin de réduire la consommation liée à la lingerie et aux lavages inutiles. Cela n’est pas le signe d’un réel engagement, c’est Concorde HotelsResort – Charte d’engagement développement durable Concorde Hotels et Resort [En ligne]. Disponible sur : http://bit.ly/1IvzP8T (Consulté le 22-02-2015) 62Écolo Info – Parlons Greenwashing [En ligne]. Disponible sur : http://bit.ly/1MLp9JE (Consulté le 23-02-2015) 63 Veille Tourisme – Gare au Green Washing [En ligne]. Disponible sur : http://bit.ly/1bU3RsC (Consulté le 23-02-2015) 61 58 malheureusement souvent l’unique mesure prise par les hôtels qui y sont contraint pour l’obtention des étoiles. De plus, si le personnel n’est pas bien informé et sensibilisé, la consigne n’est pas respectée64. 3.2. Les conséquences de cette pratique L’usage du « greenwashing » par l’entreprise peut avoir des conséquences désastreuses pour les consommateurs, pour les institutions et surtout pour l’entreprise elle-même. Conséquences sur le consommateur Les achats du consommateur sont influencés par une promesse environnementale de l’établissement. Si celle-ci est exagérée, alors, il sera déçu, et ne sera plus en confiance. Le consommateur devient en effet méfiant vis-à-vis des discours publicitaires écologiques et surtout des discours revendiquant un avantage environnemental. Conséquences sur l’entreprise Une entreprise pratiquant le « greenwashing » risque d’altérer sa notoriété, son image et son discours. Si celle-ci est démasquée elle ne sera plus crédible. Les marques, produits, services offrant de réels bénéfices environnementaux sont noyés dans la masse. Conséquences sur la société Les efforts de sensibilisation à l’environnement par les associations et les pouvoirs publics sont affaiblis.65 3.3. Opter pour la discrétion Certains entrepreneurs craignent d’être accusés de « greenwashing » et ainsi de perdre toute crédibilité. Beaucoup choisissent alors par pure précaution de peu ou pas communiquer sur les valeurs qu’ils portent. Hors, comme nous l’avons vu précédemment, communiquer sur le développement durable, c’est diffuser auprès de tous, ces valeurs et ce concept incontournable Green Thinking – Pour en savoir un peu plus sur le green washing ! [En ligne]. Disponible sur : http://bit.ly/1NMJgUI (Consulté le 23-02-2015) 65 Eco Info – Parlons Green Washing [En ligne]. Disponible sur : http://bit.ly/1MLp9JE (Consulté le 23-02-2015) 64 59 pour le bien être de tous et des générations futures. Il est essentiel, pour les entreprises engagées, de sensibiliser tous les acteurs de son marché aux valeurs éthiques. Pour les plus réticents, afin de ne pas tomber dans le « greenwashing », l’option qui semble être la plus convenable est la discrétion. Dans ce contexte, et pour ne pas pratiquer de « greenwashing », l’hôtelier aurait intérêt à jouer la carte de la discrétion, de la transparence et de la sincérité. Ce serait pour lui un moyen de crédibiliser son image. Prouver son engagement, au travers d’actions, d’investissements, apparait plus important que de communiquer autour de celui-ci. Le cas de Nestlé le prouve. Le groupe perdait depuis plusieurs années des parts de marché en raison de son empreinte écologique. Le groupe a réagi, en définissant des objectifs 'durables' en production et surtout une communication plus que discrète. Aucune publicité écologique n’existe sur l'étiquette de Vittel, pourtant respectueuses de l’environnement. ••• La dernière hypothèse est donc vérifiée, la réussite d’une démarche de Développement Durable passe par une communication adaptée et ciblée en direction du personnel, des clients et des partenaires institutionnels et privés. Il apparait que cette communication doit être pédagogique et non moralisatrice. La communication durable, responsable, doit requiert transparence, crédibilité et humilité, sinon il peut en résulter une perte de confiance des parties prenantes. L’entreprise doit éviter de tomber dans les dérives de la communication durable et ainsi perdre toute crédibilité. La frontière est mince entre une communication durable réussie et le « greenwashing ». Être simple et crédible sont les seuls facteurs de réussite. 60 Conclusion partie 2 « Pour gagner des clients, le respect d’un ensemble de règles de marketing de base et la preuve de l’engagement sont indispensables. »(GONDOLO André, JOUVE Fabrice, MAISONOBE Dominique, 2007, p 69) Établir une stratégie marketing tournée vers le développement durable n’est pas chose aisée. L’intérêt du citoyen pour le développement durable grandissant, certaines entreprises ont vu là une opportunité de croissance. Beaucoup ont alors négligé l’enjeu et ont simplement adopté une « communication verte ». Il est un fait, l’intégration des valeurs du développement durable à la politique globale de l’entreprise demande travail, investissement et rigueur. Le marketing est un outil incontournable, il permet une bonne maitrise du marché, des tendances et des acteurs. Grâce à celui-ci que l’entreprise va pouvoir définir une stratégie et la mise en place d’actions cohérentes avec la politique de développement durable. Ces actions de qualité sociale et environnementale, preuves de l’engagement, doivent être accompagnées d’une communication adaptée, cela va renforcer la notoriété de l’établissement. Il apparait que sans communication, les actions, préalablement établies, sont nettement moins bien comprises. En effet, le développement durable est un modèle complexe sujet à polémiques. Le consommateur doit être correctement informé. Ainsi, le marketing est indispensable au succès de la mise en place du développement durable de l’entreprise hôtelière. L’hôtelier va pouvoir mettre en avant, à travers le marketing opérationnel, les dimensions sociale, écologique et économique. Il les rendra désirables pour le client et les parties prenantes de l’organisation. Encore faut-il parvenir à communiquer convenablement, sans créer un effet de saturation chez le consommateur ou être soupçonné de « Greenwashing ». L’intégration du développement durable pour l’hôtellerie représente plus qu’une bonne image ou qu’une nouvelle débouchée sur un marché concurrentiel. C’est une condition de pérennité, un élément de justesse et une nouvelle raison d’être pour l’entreprise hôtelière, qui nécessite cohérence « éthique » entre les attentes du marché, les objectifs, les stratégies marketing et les actions opérationnelles. Comment faire ? Suivons l’exemple d’Accor, chaine hôtelière très investie, qui a mis en place de nombreuses actions tournées vers le développement durable et qui impose des normes à tous ses hôtels. Voyons quelles actions ont été mise en place, quelle en est la gestion … et comment transposer ce modèle chez l’indépendant. 61 PARTIE 3 - LE MODÈLE D’ACCOR : UN VIRAGE VERS LE DÉVELOPPEMENT DURABLE 62 C ette troisième et ultime partie de mon mémoire a pour objectif de dégager une méthodologie de mise en place d’un marketing durable pour l’hôtelier indépendant. Afin d’y parvenir je vais me servir de mes lectures d’ouvrages, des données que j’ai pu recueillir lors de mes recherches, des hypothèses analysées précédemment et de la stratégie mise en place par le groupe ACCOR, leader hôtelier français. Récolte d'informations et de données Observation du modèle d'Accor Proposition d'une méthodologie Chapitre 1 - Accor et le développement durable 1. Présentation du groupe Accor Accor, premier opérateur hôtelier français, leader en Europe, est présent dans 92 pays avec plus de 3 500 hôtels et 450 000 chambres. Accor propose une offre étendue grâce à une grande diversité de marques allant du luxe à l’économique, comme le montre la Figure 1 cidessous. Figure 5 : Le portefeuille de marques du groupe Accor Source : Rapport annuel 2013 du groupe Accor 63 Avec plus de 160 000 collaborateurs sous enseigne dans le monde, le Groupe met au service de ses clients et partenaires son savoir-faire et son expertise acquis depuis 45 ans.66 1.1. Ses valeurs Accor, dans sa Charte éthique, revendique 5 valeurs qui font son identité : L’esprit de conquête est un moteur de développement « Nous prenons des risques et conjuguons audace, initiative et cohésion pour nous développer. » L’imagination « Nous voulons regarder, anticiper et agir autrement pour imaginer des solutions innovantes, sources de progrès. » La confiance, dans leur politique de management « Nous créons, pour tous et entre nous tous, un climat et une relation de confiance a priori. » Le respect, dans leurs relations « Nous considérons et reconnaissons, dans le Groupe et hors du Groupe, toutes les femmes et tous les hommes dans leur diversité, partout dans le monde. » La performance quotidienne « Nous nous imposons quotidiennement un haut niveau d’exigence individuel et collectif en donnant le meilleur de nous-mêmes pour atteindre la plus haute performance. » 67 Le groupe a pour ambition de les transmettre à toutes ses parties prenantes, et les partager grâce à ses managers. Ces valeurs représentent leur engagement éthique et qui forment leur code de conduite. 66 67 Rapport annuel 2013 du groupe Accor Charte Ethique RSE 2014 d’Accor. 64 1.2. Ses engagements Accor est un groupe hôtelier engagé et responsable qui a établi une charte éthique très complète et riche en engagements. Ces engagements sont cohérents avec les valeurs qu’il veut diffuser ainsi que ses multiples projets (Planet 21, Welcome, Watch …) Le groupe s’engage dans le cadre de la conduite de ses affaires et également dans ses relations avec les parties prenantes, à savoir ses collaborateurs, ses clients, ses actionnaires, investisseurs et partenaires, ses fournisseurs et prestataires, ainsi que dans ses relations avec les communautés et son environnement. Ce sont des éléments essentiels si l’on veut prouver son implication éthique. Accor l’a bien compris. Dans son rapport annuel 2013, le groupe met l’accent sur ses engagements : Sociaux « Open new Frontiers in Hospitality », nouveau slogan du groupe qui exprime sa volonté de donner, à travers toutes ses marques, un service de qualité à ses clients. Pour y parvenir, le groupe mise sur l’engagement et la satisfaction de ses collaborateurs. « Les Ressources humaines constituent l’un des principaux piliers de la performance du Groupe. »68 Accor met en place des politiques de gestion des Ressources Humaines adaptées. Deux enjeux majeurs conduisent ces politiques : Accor veut être un employeur et opérateur hôtelier de référence et partager ses valeurs et ses engagements par le dialogue social, la valorisation de la diversité, le respect de ses employés et de bonnes conditions de travail. Mobiliser et fédérer ses collaborateurs pour la qualité de service. Le groupe veut s’assurer une performance collective grâce aux compétences de chacun. 68 Accor - Document de référence et rapport financier Annuel 2013 page 45 65 Sociétaux « Accor se veut un acteur exemplaire auprès de ses clients et de la société au sens large. »69 Pour aller plus loin dans ses engagements sociétaux et pouvoir financièrement mettre en place des démarches viables, le groupe a mis en place un fonds de dotation solidaire « Solidarity Accor ». Ce nouveau mode de levée des fonds permet d’augmenter le nombre de projets soutenus. La volonté de soutien et d’intégration dans les communautés locales, fait partie de ses engagements, cela inclue plusieurs démarches : Protection de l’enfance face aux abus Respect et promotion des traditions et des cultures locales Le groupe se veut responsable auprès de ses clients, nutrition et santé, sécurité et sûreté pour le client sont une priorité pour l’hôtelier. Création de repas équilibrés, avec des produits issus de l’agriculture biologique. Protection physique des clients, du personnel et des infrastructures. Effectuer des achats durables, et le groupe développe l’engagement commun avec ses fournisseurs, ses sous traitant et partenaires. Environnementaux La mise en place d’un management environnemental dans ses hôtels pour réduire l’impact environnemental de ses activités et pour ses produits et services en privilégiant l’éco-conception et l’innovation. La formation, la sensibilisation et la mobilisation de ses clients et de ses collaborateurs. La maîtrise des grands enjeux environnementaux, auxquels le Groupe est confronté, regroupés autour de grandes thématiques : l’énergie et du changement climatique, l’eau, la réduction des impacts environnementaux locaux et la gestion des déchets. 69 Ibid page 47 66 1.3. Son ambition Ces différents engagements ont un but, Accor réoriente sa politique, définit de nouveaux modes de management de communication… et cela pour devenir « la référence mondiale de l’hôtellerie ».70 Accor a établi des actions de croissance pour être la référence mondiale en hôtellerie. Pour réussir, il s’appuie sur trois leviers stratégiques que sont les marques, la distribution et le développement. Ses marques couvrent tous les segments de l’économique au luxe. Le groupe développe, également une stratégie de déploiement grâce à la déclinaison de la famille d’hôtel Ibis. Pour Accor, l’enjeu de la distribution est de nouer une relation directe avec ses clients pour mieux les connaître et les fidéliser. Un programme de fidélisation efficace a donc été mis en place. Accor a pour ambition d’être un acteur responsable et exemplaire pour tous ses collaborateurs et partenaires. Pour atteindre ses objectifs, le groupe a mis en place une démarche appelée « PLANET 21 ».71 2. Le projet Planet 21 Planet 21 est le nouveau programme de développement durable du groupe Accor. Un projet faisant référence à l’agenda 21 et au plan d’actions adopté en 1992 lors du Sommet de Rio et évoque le 21e siècle et ses enjeux. 70 71 Ibid page 5 Ibid page 5 à 9. 67 2.1. Les 7 piliers et ses engagements Les engagements d’Accor s’articulent autour de sept piliers qui sont : la santé, la nature, le carbone, l’innovation, le local, l’emploi et le dialogue. Ces piliers et leurs engagements correspondant sont présentés en Annexe D. 2.2. Les objectifs et les programmes de Planet 21 L’objectif principal d’Accor est de sensibiliser et de fédérer ses collaborateurs et clients autour d’un engagement mondial. Il veut engager ses hôtels franchisés et managés. Des programmes sont mis en place tant sur le plan environnemental, que sur le plan social. Programmes environnementaux Le Programme : « Rien ne se perd, tout se transforme » de Accor consiste à réduire ses déchets avec l’économie circulaire. Il s’agit d’abandonner le système linéaire “extraire, produire, consommer, jeter” pour créer un cercle vertueux dans lequel l’idée même de déchets disparaît (Cf. Annexe E) Le groupe a étendu son engagement envers la biodiversité grâce à la promotion d’une alimentation plus responsable dans ses restaurants avec notamment un objectif à horizon 2015 : l’ensemble des hôtels du réseau auront banni de leurs menus les produits de la mer menacés. Pour inciter ses collaborateurs à participer à ce programme, le groupe a mis en place un système de récompense sous forme de concours. Les pratiques des hôtels sont enregistrées dans l’intranet OPEN et les meilleures actions et idées sont récompensées72 Le Programme : Plant for the Planet traduit l’engagement du Groupe en faveur de la biodiversité. Celui-ci consiste à inciter les clients à réutiliser leurs serviettes lorsqu’ils séjournent plus d’une nuit dans l’hôtel, l’argument majeur pour inciter le 72 Accor, Planet 21 Day 2015 – Consignes pour les hôtels et les sièges. 68 client est que 50% des économies de lingerie faites serviront à financer la plantation d’arbres. C’est un fonctionnement unique par cette contrepartie financière, cette initiative est propre à Accor et dépasse les actions habituellement déployées dans les groupes hôteliers. Plant for the Planet soutient: Pur Hexagone, France Agir localement pour promouvoir l’agroforesterie et l’agriculture biologique. Des dizaines de plantations soutenues en France (Aube, Bouches du Rhône, Bretagne, Yonne, Landes, Seine et Marne, etc.). Accor s’investit pour le reboisement post-tempêtes et incendies, mais également dans le soutien de petites exploitations indépendantes. SOS Sahel, Sénégal Solidarité Nord/Sud pour lutter contre la désertification, dans ce cadre plus d’1 million d’arbres ont été plantés depuis 2009 Il s’agit également de rendre des zones cultivables et agir en faveur de la souveraineté alimentaire et Contribuer à l’émancipation des femmes.73 Programmes éthiques Le programme de protection de l’enfance d’Accor Avec Watch, We Act Together for Children, Accor sensibilise ses collaborateurs et ses clients à lutter contre le tourisme sexuel impliquant les enfants ainsi que toutes formes d’atteintes portées à l’enfance. Ce programme se structure autour du «Code de conduite de protection de 73 Accor – Diapositive Planet 21 day 2015. 69 l'enfance » élaboré par ECPAT et l'Organisation mondiale du tourisme. 36 pays où Accor est implanté l'ont signé à fin juin 2014. 74 Les actions d’Accor se déclinent concrètement par la sensibilisation et la formation des collaborateurs du Groupe, l'information des clients, la mise en place de procédures de signalement et des relations renforcées avec les autorités pour lutter contre ces pratiques. (Cf. Annexe F) Le programme « Plant for the Planet », n’a pas seulement comme enjeu l’environnement, mais également l’éthique car le groupe s’engage pour les femmes en Afrique et soutien aux petites exploitations indépendantes. Women At Accor Génération (WAAG) est un programme de sensibilisation interne, est constitué de conférences et d’ateliers. Son but est d’encourager les femmes à oser davantage se positionner sur les postes à responsabilité et de leur donner les moyens de gravir rapidement les échelons, notamment vers la direction d’hôtel. En Chine, le WAAG a organisé, pour la journée de la femme, la projection de films mettant en vedette des femmes au parcours exceptionnel.75 Le groupe Accor a également mis en place un programme nommé « Solidarity Accor ». C’est le prolongement de la responsabilité sociétale du groupe, le fonds de dotation du groupe. Ce programme a pour mission d’aider les populations en rupture de lien social et en situation de précarité, en soutenant les projets de solidarité portés par les collaborateurs du Groupe. Avec 194 Projet dans 40 pays et 9 000 collaborateurs impliqués, Accor soutient des associations, ONG, collectivités ou entreprises à caractère social à travers 3 axes : le savoir faire local, la formation et l’insertion, l’humanitaire et l’urgence. 74 75 Accor – Vidéo de sensibilisation WATCH. Accor – L’engagement RSE : le développement durable. 2013, page 102. 70 3. Une stratégie durable Nous allons à présent voir quelle stratégie marketing le groupe Accor a développé en fonction de sa politique, ses valeurs et ses objectifs tournés vers le développement durable. 3.1. L’étude des consommateurs et leurs attentes Pour déterminer les actions à mener et que celle-ci soient en accord avec les attentes des clients, mais également pour effectuer une segmentation cohérente et pertinente, le groupe a tout d’abord effectué une étude auprès des consommateurs. Ce diagnostic est une manière de savoir quelle stratégie de segmentation adopter. Faut-il s’intéresser à un segment de niche ou bien commercialiser son produit sur un segment de clients plus large ? Quelles actions faut-il envisager pour répondre aux attentes de la clientèle en termes de développement durable ? Cette étude, « le baromètre client », indique plusieurs tendances : Le développement durable est une préoccupation partagée par la majorité des clients de l'hôtellerie, 8 clients sur 10 se déclarent sensibles à ce concept. Les clients attentent des actions concrètes de la part des hôteliers, ils veulent des preuves d’engagements sur les sujet du développement durable comme l’eau, l’énergie, les déchets, ils apparaissent également très attentifs à la protection de l'enfance. (Cf. Annexe G) 1 personne interrogée sur 3 considère que les citoyens sont les premiers responsables en matière de développement durable. les clients de l'hôtellerie se déclarent prêts à agir et à faire évoluer leurs comportements. Aux travers des enseignements qui ressortent de cette étude, un profil type de client de l’hôtellerie sensible au développement durable se dégage : Un homme, entre 18 et 34 ans, ayant un enfant de moins de 18 ans, fréquentant l’hôtellerie très économique. Il apparait donc qu’il existe un type de client plus sensible que les autres, mais tous se sentent concernés. La stratégie d’Accor, ce n’est pas d’uniquement se tourner vers un segment de niche, mais plutôt de s’adresser à l’ensemble de sa clientèle. 71 Globalement ce qui ressort de cette étude, c’est que le développement durable est de plus en plus un critère de choix pour les clients. Ils attendent de la part de l’hôtelier de l’engagement au travers d’actions environnementales et sociétales concrètes.76 3.2. Un nouveau positionnement La nouvelle politique d’Accor, nécessite un repositionnement. L’hôtelier doit diffuser une autre image à sa clientèle et se différencier de sa concurrence. Accor veut se présenter comme une enseigne proposant un service de qualité, innovante, à l’écoute de ses clients et de ses collaborateurs et respectueux de sont environnement. Il s’agit d’un hôtelier multi marques et multi gammes qui s’investit, un hôtelier éthiquement responsable qui se soucie de son environnement et de l’impact de ses activités sur lui. Ce positionnement est réellement transmis et diffusé sur le marché au travers des actions concrètes mises en place, des actions sur le produit, sa commercialisation et la communication autour de ses engagements. Chapitre 2 - L’opérationnalisation du développement durable chez Accor 1. Actions menées sur le produit 1.1. La certification Accor s'engage dans le domaine de la Qualité et du Développement Durable au travers des démarches de certification. 681 hôtels Ibis bénéficient de la certification environnementale est l’ISO 14001, définie en Partie 1 -Chapitre 1 -3.2. L'objectif est de : 76 Faciliter la mise en œuvre de ses engagements, grâce à des procédures. Accor – Baromètre client. 72 Structurer leur mise en œuvre. Crédibiliser ses engagements, grâce à des audits externes ou des objectifs d’amélioration. 1.2. L’éco bedding, un produit éco-conçu Les hôtels mercure et la marque de literie Dodo se sont associées dans le but de proposer un produit éco-conçu. En effet, chez Mercure, les couettes et les oreillers sont changés régulièrement, une manière pour l’hôtelier d’assurer le confort de la clientèle et de respecter les règles d’hygiène en vigueur dans l’hôtellerie. C’est dans le cadre de son engagement en faveur du développement durable que Mercure a souhaité trouver une solution éco-citoyenne permettant de renouveler ses stocks tout en préservant l’environnement. Ainsi, les oreillers chez mercure, fournis par Dodo, sont fabriqué grâce au recyclage de bouteilles en plastiques. Puis, après environ un an d’utilisation, l’oreiller n’est pas jeté mais transformés en éléments d’isolation pour l’habitat et l’automobile 77. 1.3. L’innovation Construction de bâtiments durables comme l’ibis Styles Troyes Centre. Il est le premier et unique hôtel à être labellisé bâtiment basse consommation. C’est une initiative pilote qui traduit les ambitions de PLANET 21 et permet de tester de nouvelles technologies, d’analyser les performances de ce type de projet avant de décider de le déployer ou non. Cet hôtel est équipé d’installations visant à diminuer les consommations d’énergie : panneaux solaires, pompes à chaleur, lampes basse consommation, détecteurs de mouvements et système de Gestion Technique du Bâtiment – GTB2, 77 Mercure et Dodo – Communiqué de presse [En ligne]. Disponible : http://bit.ly/1bU44w2 (consulté le 15-03-2015) 73 Il possède également une cuve de récupération des eaux de pluie, des régulateurs de débit, et des terrasses végétalisées permettant de retenir 30% des précipitations, ces installations doivent permettre une réduction des consommations d’eau. Cet établissement garantit, pour ses clients et ses collaborateurs, un environnement sain avec l’utilisation de moquettes et peintures éco-labellisées, de mobilier en bois certifié issu de forêts gérées durablement et en maximisant le recours à la lumière naturelle pour l’éclairage. De plus, Certifié « Tourisme et Handicap », l’hôtel a mis en place des espaces d’attente sécurisée dédiés, des mains courantes dans les couloirs et des téléphones adaptés. Par ailleurs, les collaborateurs sont formés aux démarches liées au développement durable, ainsi qu’à l’accueil des personnes handicapées78. 2. Les actions de communication interne 2.1. Mobiliser les hôtels Le modèle économique d’Accor se transforme privilégiant dorénavant des hôtels managés ou franchisés. Accor conseille et accompagne ses partenaires pour intégrer le développement durable dans la gestion quotidienne de leurs hôtels. Pour faciliter leur engagement, il met à leur disposition un outil de pilotage du développement durable : OPEN. Pour mobiliser ses hôtels autour de sa charte, le groupe a mis en place un système de classification par niveau de performance. C’est une manière de les inciter à s’appuyer sur la charte 21 et à les accompagner dans le déploiement progressif de leurs actions. C’est un système cumulatif, le premier palier est le « bronze » pour atteindre les niveaux suivants (Silver, Gold et Platinium), l’hôtelier devra mettre en place dix actions responsables supplémentaires. Ces niveaux de performance représentent l’implication de l’hôtelier et aboutissent à une certification et à une possibilité d’affichage de ses engagements de plus en plus diverse et complète, par exemple à partir du niveau « or » l’hôtel peut disposer d’un pictogramme « 21 » et alors être identifiable auprès des clients. 78 Accor – communiqué de presse sur Planet 21 74 Comme nous pouvons le voir en Annexe H, cette démarche d’accompagnement présente des résultats de plus en plus probants en termes de diffusion des bonnes pratiques. Pour sensibiliser ses hôtels et les inciter à mettre des actions responsables en place, le groupe communique sur les avantages en résultant et notamment financiers. Aussi, dans les rapports annuels, de nombreux chiffres liés à l’intégration du développement durable sont présentés : l’attractivité, la notoriété et la fidélisation qui augmente… Enfin, le groupe a également mis en place une journée dédiée au développement durable et au projet Planet 21. Cette année elle aura lieu le 20 Avril, journée durant laquelle sont organisées des interventions d’experts avec des débats, des modules ludiques pour comprendre le fonctionnement et un rapport sur les actions mises en place dans l’hôtel, les bénéfices qui en résultent et enfin les actions qui devront ou pourraient être mis en place79. Pour cette journée, chaque directeur d’établissement doit s’investir et s’intéresser au projet Planet 21, ainsi c’est un moyen pour le groupe de mobiliser ses hôtels et les inciter à se pencher sur la question du développement durable. 2.2. Sensibilisation du personnel Mobiliser le personnel de chaque hôtel, comme nous l’avons vu précédemment (Partie 2 Chapitre 3 -2.2), est essentiel. La sensibilisation des équipes comporte : Une présentation annuelle des impacts environnementaux de l’hôtelier et des actions réalisées et de celles prévues dans le cadre de Planet 21. Une communication auprès de tout nouvel arrivant Des panneaux d’affichage pour le personnel. Cette communication interne est aussi une manière d’informer et former son personnel. Dans le cadre du programme Plant for Planet, de nombreux affichages et supports visuels sont destinés aux gouvernantes et aux femmes et valets de chambres. En amont des modules de formation ont été mis en place, mais au quotidien c’est une communication par affichage. 79 Power Point Accor - Planet 21 Day 75 3. Les actions de communication externe 3.1. Sensibilisation du client Depuis 2009, Accor a mis en place une charte éthique qui intervient avant toutes actions de communication. Elle véhicule auprès de toutes les parties prenantes l’ensemble des responsabilités du groupe, qu’elles soient environnementales ou sociétales. De plus, elle concerne l’ensemble des communications de l’entreprise (corporate et commerciale, médias et hors-médias, etc.) et met en avant cinq engagements pour une communication responsable80 : Construire un mode de communication responsable et y inscrire l’ensemble des prises de parole du Groupe ; Inciter les parties prenantes, auxquelles le Groupe s’adresse, à des comportements responsables ; Utiliser avec respect les informations relatives à la vie privée des collaborateurs et clients du Groupe dans sa communication et autres actions; Mettre en place des procédures permettant de valider les communications avant leur diffusion ; Prendre en compte l’impact environnemental dans les critères de choix des supports de communication. C’est dans le cadre de cette charte éthique qu’Accor communique auprès de ses clients et les sensibilise aux enjeux du développement durable. Leur sensibilisation se fait également par le biais de la communication autour des actions sociales menées par l’entreprise, comme par exemple les programmes de reforestation avec Plant for Planet. Enfin, stratégiquement, dans sa communication vers le client Accor a trois principes : Une communication par la preuve : les engagements doivent être réels et portés par le Groupe, en effet, pour être crédible face à sa clientèle, être pris au sérieux et éviter toute critique de « greenwashing », un engagement minimum (le niveau bronze) est obligatoire pour un hôtel Accor qui communique autour de Planet 21. 80 Accor – Charte Ethique RSE 2014 76 Une communication de complicité avec le client et qui l’incite à agir, sans le culpabiliser, Un ton ludique doit être adopté avec les clients et collaborateurs 81. 3.2. Les outils et supports de communication Charte graphique Le logotype est le porte drapeau de l’engagement du groupe dans le développement durable. Il porte les codes identifiable d’Accor, à savoir la bernache et les couleurs, et affirme ses propres signes distinctifs. Ce nom « Planet 21 » est un nom universel et porteur de sens. Il est facile à retenir et à prononcer dans toutes les langues, il évoque le 21ème siècle et ses enjeux et fait référence à l’Agenda 21, le plan d’actions adopté lors du Sommet de Rio en 1992 82. La signalétique Planet 21 Accor se dote d’un programme d’information innovant. Une signalétique riche et diverse présente tout au long du parcours du client, sur tous les lieux de vente : sur internet lors de la réservation, à l’entrée de l’hôtel, dans les espaces publics de l’hôtel ainsi que dans la chambre. Elle « adoptera une forme conviviale et prévenante pour associer sans jamais culpabiliser l'ensemble des clients. »83. Les outils utilisés sont : la vitrophanie, les écrans de télévision, les stickers sur les interrupteurs et les poubelles de tri. Plus de détails en Annexe I. Accor – précautions de communication pour Planet 21 Accor – Diapositive : découvrez Planet 21. 83 Accor - Dossier de presse interne 2014. 81 82 77 Chapitre 3 - Méthodologie de mise en place du développement durable au travers du marketing Dans cet ultime chapitre de ce mémoire de recherche, est proposée une méthodologie, envisageable pour un indépendant, de mise en place du développement durable au travers du marketing. Celle-ci est basée sur des lectures et le modèle d’Accor. La mise en place d’une politique de développement durable nécessite un plan marketing adapté et pertinent. Il s’agit d’un plan structuré des décisions marketing que l’hôtelier envisage d’entreprendre pour organiser la production, la commercialisation et la promotion de produits dans les meilleures conditions. Celui-ci doit être cohérent avec la politique de l’établissement, ici il doit prendre en compte des aspects environnements, sociétaux et économiques. Pour présenter cette méthodologie, les différentes étapes du plan marketing seront abordées. Analyse des performances de l'hôtel Analyse du marché Définition des objectifs Cibler sa clientèle et se positionner Définir des actions concrètes à mener : Produit, prix, commercialisation Contrôler ses performances et résultats. 78 1. Connaitre : Un état des lieux obligatoire 1.1. Audit externe Pour établir un plan marketing efficace il faut connaitre son marché. C’est la première étape et elle est primordiale. L’audit externe est l’étude des éléments que l’entreprise ne peut contrôler directement. Dans un premier temps, l’analyse du macro-environnement avec l’outil PESTEL est indispensable. Le but est de déterminer les facteurs influant du marché. L’hôtelier ne peut les maitriser mais doit les anticiper et s’adapter: Les facteurs politiques, économiques, socioculturels, technologiques, écologiques et légaux. Il est important de connaitre le cadre légal, les innovations créées, ce qui est dit et fait pour le développement durable. Consulter les différentes études, se renseigner sur tout ce qui a un lien avec le développement durable. Puis il y a l’analyse du micro-environnement. Celle-ci ce fait en trois parties : Connaitre la taille, la structure et les tendances du marché Il s’agit d’abord identifier les acteurs de son marché : les fournisseurs, ici des fournisseurs locaux ou bio par exemple, les groupes d’influence comme les associations et les ONG, le personnel, les actionnaires et enfin les clients potentiels. Cela permet de savoir si le projet est viable. Analyse des besoins et des attentes Il faut identifier les motivations, les freins des consommateurs ainsi que leurs critères de choix. Pour cela, il semble essentiel de procéder à une étude qualitative et quantitative, grâce à des tests projectifs, des enquêtes en ligne ou encore des questionnaires de satisfaction. Ces outils vont permettre à l’hôtelier de comprendre les attitudes et comportements d’achat. Il peut également se baser sur des données externes, sur des études déjà menées, comme par exemple le Baromètre client d’Accor qui est disponible sur le site interne du groupe et qui est une étude très complète du comportement des consommateurs face au développement durable. Il est important d’effectuer cette même étude auprès de ses parties prenantes, comprendre leurs attentes et besoins est essentiel. 79 Analyse de la concurrence et son offre Le but de cette analyse est de savoir qui se place en concurrent et avec quelle offre. Il faut distinguer la concurrence directe composée des entreprises proposant un produit similaire (les hôtels responsables) et la concurrence (les hôtels traditionnels) indirecte proposant un produit différent mais répondant au même besoin. Pour cette analyse il faut utiliser les forces concurrentielles de PORTER. C’est une manière pour l’hôtelier d’identifier ses forces et faiblesses par rapport à sa concurrence et ainsi s’adapter pour obtenir un avantage, un pouvoir concurrentiel. 1.2. Audit interne L’analyse SWOT est l’outil utilisé pour l’audit interne, elle permet l’étude des caractéristiques de l’entreprise. Elle comprend une analyse interne des forces et faiblesses de l’entreprise, et externe avec les opportunités et les menaces. Elle doit être courte, simple et toujours mettre l’entreprise en relation avec sa concurrence et son environnement. C’est un outil comparatif qui permet de détecter ses avantages ou tout dysfonctionnement. 1.3. Mise en perspective et définition d’objectifs Figure 6 : La méthode LCAG Source : La stratégie de l’entreprise 80 La méthode LCAG est un outil d’aide à la formulation stratégique. Elle permet la définition des objectifs stratégiques de l’entreprise, cohérents avec les attentes des consommateurs, les possibilités du marché, les moyens de l’hôtelier et la politique de développement durable… 2. Décider : Établir un marketing stratégique pertinent 2.1. Objectifs Il est important de se fixer des objectifs, ils assurent la cohérence entre la stratégie et la politique de l’entreprise. Expliciter ces objectifs pour qu’ils soient entendus de tous, Fédérer et impliquer les équipes autour de ces objectifs, Fixer des objectifs SMART (Spécifiques, Mesurables, Atteignables, Réalistes et Timés). Il est impératif que les objectifs Marketing soient SMART, sinon ils seront trop vagues et pas réalisables. Hors le bon déroulement du plan marketing dépend de ces objectifs. 2.2. Segmentations et ciblage Mais il est apparu au cours des recherches, que dans le cadre du développement durable, il n’y a pas plus de segment favorable que d’autres, il n’est donc pas nécessaire d’en cibler un en particulier. L’hôtelier devra connaître ses segments de clients, leurs attentes et leurs besoins. 2.3. Positionnement Le positionnement doit divulguer, auprès de tous, les valeurs portées par l’hôtelier, des valeurs sociales, écologiques … Il doit être bien établi, bien pensé et défini pour qu’il puisse être contrôlé, il peut en effet y avoir un écart entre l’image que veut l’hôtelier et ce que le client perçoit. Dans ce cas-là il faudra trouver le dysfonctionnement et le corriger. Le Mercator, un document de ressource marketing, préconise l’utilisation du « triangle d’or du positionnement » pour s’assurer et valoriser un positionnement choisi : L’attractivité : le positionnement doit répondre aux attentes du public cible, La crédibilité : le positionnement doit correspondre aux atouts du produit, 81 La différence : Le positionnement doit se distinguer de la concurrence84. 3. Mettre en œuvre : Construire un marketing opérationnel cohérent De nombreuses actions en faveur du développement durable peuvent être mises en place, même pour un hôtelier indépendant. D’importants moyens ne sont pas indispensables, il faut être responsable et respecter son environnement. La méthode globale à adopter est la suivante : Décliner la stratégie marketing responsable en actions concrètes dans chacun des 4 domaines du marketing : produit, prix, communication et distribution, A chaque action y intégrer les bonnes pratiques du développement durable, Planifier les actions définies sur le moyen terme et le long terme, Mise en œuvre des actions marketing responsable. 3.1. Le produit Le produit doit être construit dans le respect des piliers du développement durable. L’hôtelier doit se montrer innovant et créatif, afin de dégager des avantages concurrentiels. Pour cela, l’hôtelier doit prendre en compte un certain nombre d’éléments: Construire un produit durable : respectueux de l’environnement, éco-conçu. Avoir recours à des ressources et des matériaux renouvelables, L’emballage doit être réduit, sur les produits d’accueil notamment, Favoriser les produits locaux et bios, Le cycle de vie du produit doit être analysé et en fin de vie il doit être recyclable ou réutilisable, sur le modèle de l’écobedding d’Accor. 84 Le Mercator – Le positionnement [En ligne]. Disponible sur : http://bit.ly/1P5isAS (consulté le 19-02-2015) 82 La labellisation Bien choisir son label est essentiel, cela donne de la visibilité à l’hôtelier. Le client doit pouvoir identifier facilement l’hôtelier grâce à son label, pour cela il doit être connu. Si le client ne connait pas le label ce ne sera pas une preuve d’engagement suffisante. Les critères de sélection du label doivent être les suivants : La crédibilité de la marque, La notoriété auprès des clients, Le tarif de la labellisation, La procédure de mise en place de ce label. Pour l’hôtelier français, il serait intéressant de favoriser la Haute Qualité Environnementale qui est une référence en France, ou encore le label « Origine France Garantie ». 3.2. Le prix L’enjeu de la politique de prix est très important, si le tarif n’est pas clair pour le client ou qu’il lui semble démesuré, celui-ci ne passera pas à l’acte d’achat. Le juste prix Il serait intéressant pour l’hôtelier d’établir sa politique de prix à partir de la méthode d’évaluation contingente (Partie 2 -Chapitre 2 -2.1). Cela permettrait de fixer un prix qui semblerait acceptable pour les consommateurs. La transparence tarifaire L’explication et la justification du prix sont des éléments déterminants. Il faut expliquer au consommateur comment est structuré le prix, de quoi il se compose. L’hôtelier devra donc mettre en avant les éléments suivants : La part de matières premières, de fabrication, des frais de communication et de distribution, et la part des bénéfices nets. Les taxes, Frais de personnel 83 3.3. La commercialisation En termes de distribution. L’hôtelier doit : Choisir des canaux de distribution courts, pour être en contact direct avec le client et ainsi diffuser les valeurs de l’entreprise, (le site interne de l’hôtelier, les réseaux sociaux) Mettre en place des partenariats avec des fournisseurs respectant les valeurs de l’hôtelier, Gérer ses déchets et sensibiliser ses fournisseurs. En termes de communication. L’hôtelier doit : Présenter une offre claire et précise, Communiquer sur ses valeurs, ses engagements, ses démarches responsables, expliquer les enjeux du développement durable, Aider par des recommandations, le client à être acteur du développement durable (mise en place d’un système de tri, l’inviter à économiser les énergies), Appuyer sa communication sur des actions concrètes Utiliser les réseaux sociaux pour être proche de sa clientèle, la fidéliser et l’impliquer dans la démarche. Identifier les avantages du produit et les mettre en avant, Choisir des supports et outils n’ayant pas un impact sur l’environnement, Diffuser des informations auprès du personnel et l’impliquer, Ne pas avoir un discours moralisateur pour le client et son personnel, 4. Contrôler : Évaluer les résultats Après avoir établi un plan d’actions opérationnelles et les avoir mises en place, il faut pouvoir contrôler et évaluer les résultats. (Cf. Annexe J) 84 Conclusion partie 3 Dans cette partie, nous nous sommes intéressés à l’investissement dans le développement durable du grand groupe hôtelier Accor. Nous avons étudiez ses actions mises en places, ses engagements, ses valeurs, ses modes et stratégies de communication. Puis nous nous sommes intéressés aux actions à mener en termes de marketing pour l’hôtellerie en général afin d’établir une politique de développement durable. Une méthodologie a été défini grâce au model d’Accor mis en perspective avec les recherches théoriques effectuées en amont. Cette méthodologie est indicative. Elle est comme une esquisse, une trajectoire à suivre suggérée sans prétention, qui devra être adaptée aux moyens et possibilités de l’hôtelier indépendant qui souhaiterait mettre en place un marketing durable dans le cadre d’une politique de développement durable. Il semble tout à fait possible de mettre en place un marketing durable chez un indépendant. Néanmoins il ne s’agit pas d’une démarche simple, qui demande beaucoup d’efforts et l’adhésion de toutes les parties. 85 CONCLUSION GÉNÉRALE L e développement durable tient une place grandissante au sein des entreprises hôtelières et dans le secteur du tourisme en générale. Les entreprises commencent à se soucier de l’éthique et de l’impact de leur activité sur l’environnement. Dans une optique parfois morale mais parfois aussi à des fins purement lucratives, les entreprises veulent s’investir dans le développement durable. De plus, l’hôtelier doit constamment se remettre en question et adapter son offre pour correspondre aux attentes de sa clientèle. Il apparait donc, au vu de l’investissement grandissant des citoyens dans le développement durable, que l’hôtelier doit et devra s’adapter à une nouvelle tendance : la responsabilité éthique, économique et environnementale. Au cours de ce mémoire, et au travers des hypothèses présentées, il est apparu que l’intégration du développement durable dans la politique de l’hôtelier nécessite un adaptation totale des actions et des stratégies marketing. Le développement durable parait être un avantage concurrentiel important, mais seulement si celui-ci est respecté et que l’hôtelier apporte des preuves d’engagement. Sinon il risque d’être discrédité, de perdre de sa notoriété et d’être accusé de « greenwashing » par les citoyens et les ONG. Au travers de la première hypothèse de recherche qui était : « Le marketing durable influe sur la notoriété de l’entreprise, la réputation, son attractivité », il apparait que pour être un avantage en terme de notoriété, le marketing durable doit être utilisé à bon escient, et les valeurs de l’entreprise doivent être diffusées clairement. Puis, grâce à la seconde hypothèse : « l’adoption d’une politique de développement durable est conditionnée par l’adaptation de la politique commerciale de l’hôtelier. » et aux lectures appropriées, il a été possible de confirmer que le marketing mix doit être doit être cohérent avec les nouvelles valeurs portées par l’entreprise. Enfin, la troisième hypothèse : « le marketing durable passe par une politique de communication adaptée », il apparait que la communication est l’élément sensible dans le développement durable. Trop de communication sans actions c’est faire du « greenwashing », des actions sans communication impliquent une forme « d’invisibilité ». L’hôtelier devra donc aborder la question de la communication avec retenue et établir une stratégie adaptée. Elle ne 86 doit pas être moralisatrice mais pédagogique, elle doit être crédible et donc accompagnée de preuves concrètes. L’hôtelier restera humble, simple mais ne doit pas s’effacer par peur. Pour que la démarche d’intégration du développement durable lui soit bénéfique. Il doit bien en comprendre les enjeux et l’investissement que cela implique. Ce concept étant complexe et sujet à débat quant aux ambitions réelles des entreprises le pratiquant, il doit être appréhendé avec sérieux et intérêt. Ce mémoire, à travers des recherches théoriques, m’aura donc permis de comprendre ce qu’est réellement le développement durable et ce qu’il implique comme actions et stratégies marketing au sein d’une entreprise hôtelière. Mais également d’établir des préconisations méthodologiques sur le modèle d’Accor et sur les données recueillies grâce aux hypothèses formulées. L’an prochain je souhaiterai affiner la méthodologie proposée en troisième partie au côté d’un indépendant voulant mettre en place un marketing durable. Le but sera de corriger, de préciser, de faire évoluer et de tester cette méthode en fonction des besoins et des possibilités de l’hôtelier. La question de la gestion des ressources humaines sera également abordée, car comme nous l’avons vu, l’implication, la sensibilisation, la fédération du personnel sont primordiales dans une démarche de politique de développement durable. Il sera intéressant d’aborder la question de la gestion du personnel chez l’hôtelier dans le cadre d’une politique de développement durable, ainsi que les moyens et outils mis en œuvre pour sensibiliser et intégrer le personnel dans la démarche du développement durable. 87 BIBLIOGRAPHIE LES OUVRAGES BERNEMAN C., LANOIE P., PLOUFFE S., et al. L’éco-conception: quels retours économiques pour l’entreprise?. Cirano, 2009, 69 p. BEZOU Eric. Système de management environnemental : Audit, certification et règlement Eco-audit. Paris : AFNOR, 1997, 290 p. BINNINGER A-S., LAVORATA L., PARGUEL B., et al. 50 fiches sur le marketing durable. Paris : Bréal, 2010,216p. BONNAFOUS-BOUCHER Maria, PESQUEUX Yvon. Décider avec les parties prenantes. Editions la découverte, (recherches), 2006, 268p. BRUNEL Sylvie. Le développement durable. Paris : Puf, (Que Sais-Je ?), 2012, 127p. COULLET-DEMAIZIERE Corinne. Au-delà de l’écologie : Développement durable. Saint-Denis : Afnor, 2010, 357 p. DEPOERS F., GAUTHIER C., GOND J-P., et al. Le développement durable au cœur de l’entreprise. Paris : Dunod, 2011, 202 p. DUBIGEON Olivier. Piloter un développement durable responsable. Paris : Pearson, 2009, 454p. FAHD Rita, LIBAERT Thierry. Marketing durable. Paris : Vuibert, 2013, 230p. FERONE G., DEBAS D., GENIN A-S., et al. Ce que développement durable veut dire. Paris : Editions d’Organisation, 2005, 325p. FROMAN Bernard, GOURDON Christophe. Dictionnaire de la qualité: plus de 800 définitions, équivalents anglais, informations normatives commentées. Saint-Denis : Afnor, 2003, 240p. GONDOLO André, JOUVE Fabrice, MAISONOBE Dominique. Eco gestion et Eco construction dans l’Hôtellerie. Paris : ODIT France, 2007, 124 p. MOUTOT Jean-Michel, BASCOUL Ganaël. Marketing et développement durable: Stratégie de la valeur étendue. Paris : Dunod, 2009, 225p. 88 PASTORE-REISS Elizabeth. Les 7 clés du marketing durable. Paris : Eyrolles, (Collection Marketing) 2012, 114p. SEGUIN Gérard, ROUZET Emmanuelle. Marketing du tourisme durable. Paris : Dunod, 2010, 195p. SEMPELS Christophe, VANDERCAMMEN Marc. Oser le marketing durable: Concilier marketing et développement durable. Paris : Pearson, 2009, 204p. VERNIER Jacques. L’environnement. Paris : Puf, (Que Sais-Je ?), 2009, 127p. LES ETUDES : L’étude Courtyard, Refreshing Business Lobby Reinvention, Septembre 2009, 5 pages. L’étude de l’hôtel Fouquet’s Barriere,une démarche développement durableunique en hôtellerie urbaine, 2009, 25 pages. L’étude d’ACCORD, Meilleure initiative en matière de développement durable, en 2009, 36 pages. L’étude d’ACCOR, Les attentes des clients de l’hôtellerie en matière de développement durable premier grand baromètre international, Juin 2011, 26 pages. Le débat Mercator, Marketing et développement durable : transformation ou récupération ? , Mai 2011, 25 pages. L’étude Coach Omnium, Grande étude sur les clientèles hôtelières, en 2009, 33 pages Etude Crédoc - Peut-on parler d’un déclin de la confiance dans la grande marque ? En 2010. 89 TABLE DES ANNEXES Annexe A Méthodologie de recherche ........................................................................................ 91 Annexe B Exemples d'indicateurs financiers du DD et leur contenu informatif ................. 92 Annexe C Les avantages de la distribution par internet ............................................................ 93 Annexe D Les 7 piliers et ses engagements ................................................................................. 94 Annexe E Les initiatives « rien ne se perd, tout se transforme » ............................................. 96 Annexe F Le programme Watch .................................................................................................. 97 Annexe G Le barometre client : Les actions de développement durable selon les clients ... 99 Annexe H Résultat de la démarche de la Charte 21 d’Accor ..................................................101 Annexe I La signalétique Planet 21 ...........................................................................................102 Annexe J Actions et outils d’évaluations des performances .................................................104 90 Annexe A Méthodologie de recherche ETAPES Étape 1 OBJECTIFS Choix du thème et de la question de départ RESULTATS Repérer un thème dans un Thème : le développement durable ; contexte déterminé ; Question de départ : En quoi être Identifier une vraie question de acteur du développement durable départ ; influence-t-il le management hôtelier ? Identifier les enjeux liés à la question de départ. Étape 2 Exploration et cadrage théorique Étape 3 Enjeux : sociaux, écologique, stratégiques et économiques. Définir les termes, notions et Création d'une bibliographie ; concepts de la question de Élaboration de fiches de lectures ; départ ; Recherches d’études menées sur le Identifier des approches et des sujet. analyses existantes Problématique Reformuler la question de Problématique : Quels sont les effets départ sous forme de du marketing durable sur un hôtel de problématique. chaine dont la politique est orientée en faveur du développement durable? Étape 4 Hypothèses Proposer des pistes de Rédaction Partie 1. Le marketing durable influe sur la réponses et d’éclairage à la notoriété de l’entreprise, la réputation, problématique. son attractivité ; L’adoption d’une politique de développement durable est conditionnée par l’adaptation de la politique commerciale de l’hôtelier ; Le marketing durable passe par une politique de communication adaptée; Étape 5 Analyse d’un terrain Rédaction Partie 2. Proposer un terrain permettant de Étude des pratiques du groupe Accor ; vérifier les hypothèses. Rédaction Partie 3 et proposition d’une méthodologie d’application. d’application 91 Annexe B Exemples d'indicateurs financiers du DD et leur contenu informatif Indicateurs Contenu informatif Environnement Montant des indemnités versées au cours de Coût du non-respect du droit de l’exercice en exécution d’une décision l’environnement judiciaire en matière d’environnement Dépenses engagées pour prévenir les Effort budgétaire en faveur de conséquences de l’activité de la société sur l’environnement l’environnement Politique de prévention Montant des provisions et garanties pour Nature des dégradations de l’environnement risques en matière d’environnement et montant des réparations futures Communautés locales Dons mécénat et autres contributions Contributions directes à la société civile financières volontaires Éthique et gouvernance Montant des rémunérations et avantages de Rémunération et enracinement des dirigeants toute nature versés à chaque à chaque mandataire social Répartition du chiffre d’affaires par risque de Évaluation et planification des risques de corruption des pays l’entreprise compte tenu du facteur corruption Relation employeurs-salariés Rémunérations moyennes Étalonnage sectoriel Dépenses de formation rapportées à la masse Effort de formation, augmentation de salariale l’employabilité des salariés Source : DEPOERS F.,GAUTHIER C., GOND J-P., et al. Le développement durable au cœur de l’entreprise. Paris : Dunod, 2011,. Page 99 92 Annexe C Les avantages de la distribution par internet Avantages pour l’entreprise Avantage pour le client Il n’y a pas de commission si le site est Le client possède une liberté de consultation propre à l’établissement et un accès 24h/24h Les coûts sont limités et les supports papier sont diminués Possibilité de Le client peut être mis en confiance lorsqu’il a la possibilité de visiter l’hôtel virtuellement avant de réserver mettre en ligne des informations concernant l’engagement de l’entreprise et ses valeurs éthiques et Les disponibilités sont connues en temps réel environnementales Possibilité de mettre en avant des offres en fonction de la clientèle Suivi en direct de la clientèle et interaction avec les internautes en direct et en temps réel La couverture géographique et étendue Souplesse d’utilisation et accessible à tous Les réservations sont faites instantanément Accès à d’éventuelles réductions Information précise sur le concept de l’établissement Le client est sensibilisé au développement durable Possibilité de faire visiter virtuellement l’hôtel Être plus proche de son client grâce à une gestion dynamique des clients Présentation de la charte liée aux principes du développement durable 93 Annexe D Les 7 piliers et ses engagements - Garantir un intérieur sain et prévenir les maladies Promouvoir une alimentation responsable Accor s’engage pour préserver l’environnement : - Réduire ses consommations d’eau Développer le recyclage des déchets Préserver la biodiversité Le groupe se mobilise pour : - Réduire ses consommations d’énergie Réduire ses émissions de CO² Développer les énergies renouvelables Placer le développement durable au cœur de son fonctionnement par l’innovation : - Favoriser l’éco-conception Faire progresser le bâtiment durable Introduire les offres et technologies durables Accor protège les cultures, l’environnement et les populations : - Protéger l’enfance face aux abus Développer des filières d’achats responsables Préserver les écosystèmes Accor veut proposer à ses collaborateurs des carrières motivantes et valorisantes, il veut leur offrir ce qu’il y a de mieux en terme avenir professionnel : - Faire progresser ses collaborateurs Faire de la diversité une richesse - Améliorer la qualité de vie professionnelle 94 Le groupe veut impliquer ses partenaires dans la stratégie de développement durable : - Conduire ses affaires avec transparence - Engager ses hôtels franchisés et mangés - Partager sa démarche avec ses fournisseurs 95 Annexe E Les initiatives « rien ne se perd, tout se transforme » ALIMENTAIRE EMBALLAGE EQUIPEMENT AMENITIES REDUIRE différentes portions de plat selon l’appétit faire une opération antigaspillage pour sensibiliser les clients ajuster les quantités achetées privilégier les emballages non individuels limiter la consommation de papier en n’imprimant que les documents essentiels sensibiliser le client pour éviter le gaspillage des produits d’accueil REEMPOYER Réutiliser les restes, pas de gaspillage. Ex : faire des smoothies à partir de fruits abimés ou utiliser les restes de lait pour en faire de la féta donner les restes /surplus non consommés à une association locale conserver les briques alimentaires (type Tetra Pak) pour les réutiliser en objets divers (cadeaux, boîtes…) privilégier des housses en tissu et non en plastique sur les charriots de linge pour les réutiliser proposer aux clients de déposer leurs livres / magazines lus, pour permettre à d’autre de le lire mettre des objets à disposition de tous, dans une armoire en accès libre (parapluie, kway, chargeur, guide…) récupérer les restes de gel douche / lait pour le corps pour utiliser comme produit d’entretien Pratiquer la méthanisation mettre en place une récompense pour inciter les clients à recycler recycler organiser un atelier de recyclage artistique à partir d’emballages offrir des « éco stylos » à vos clients. Fabriqués à partir de papier recyclé recycler les meubles anciens en nouveaux meubles design recycler les savons entamés / REUTILISER RECYCLER 109 Annexe F Le programme Watch 97 98 Annexe G Le barometre client : Les actions de développement durable selon les clients 99 Source : Baromètre client 100 Annexe H Résultat de la démarche de la Charte 21 d’Accor Source : Accor – Charte 21. 2013 101 Annexe I La signalétique Planet 21 Sur le site internet Lors de la réservation le client peut inscrire comme critère de recherche « certifié durable ». A l’entrée de l’hôtel Voici ce que le client pourra voir sur la devanture de son hôtel certifié ISO 14001, EarthCheck, Haute Qualité Environnementale. Accor a muni ces hôtels certifiés de vitrophanie pour communiquer son engagement. A la réception A la réception seront affichés sur un écran les engagements Planet 21 de l’hôtel. Dans la chambre Enfin, c’est dans la chambre qu’est déployé le plus grand nombre de supports de communication, ce sont pour la plupart des marqueurs de produit : Sticker sur les interrupteurs centralisés : Cela permet de faire participer le client à la politique économique du groupe, en l’invitant à éteindre la lumière en sortant. Sticker sur les poubelles de tri : Cela permet de valoriser le tri sélectif des déchets. 102 Le support « Plant for the Planet » Ce marqueur produit permet de valoriser la participation de l’hôtel au programme Planet 21. Dans certains hôtels, le client pourra également avoir accès depuis sa télévision à une vidéo explicative de ce qu’est « Plant for the Planet » 103 Annexe J Actions et outils d’évaluations des performances Quoi faire ? Comment le faire ? Soumettre aux clients un questionnaire de satisfaction avec des questions liées aux Mesurer les résultats des actions marketing responsable réalisées pratiques de développement durable, Mettre en place un système de boite à idée pour le personnel, d’information pour ou des s’assurer réunions de son implication. Récolter les données et informations, Suivre ses clients sur les réseaux sociaux pour Suivre ces résultats ouvrir et conserver un dialogue, Donner constamment la possibilité au client ou au personnel de s’exprimer. Valider la conformité de ces résultats aux objectifs fixés Toujours avoir à l’esprit les objectifs fixés pour être cohérent, Contrôler son positionnement en demandant son ressenti au client, en faisant un veille des commentaires sur internet. Procéder aux ajustements nécessaires si une insatisfaction persiste corriger l’erreur Inscrire sa stratégie marketing responsable dans une démarche d’amélioration continue. 104 LISTES DES FIGURES Figure 1 : Les piliers du développement durable.............................................................................. 15 Figure 2 : Les piliers du développement durable et leurs normes ................................................. 17 Figure 3: Typologie des consommateurs selon leurs attitudes vis-à-vis des achats..................... 33 Figure 4 : Analyse du cycle de vie ....................................................................................................... 43 Figure 5 : Le portefeuille de marques du groupe Accor .................................................................. 63 Figure 6 : La méthode LCAG ............................................................................................................. 80 105 TABLE DES MATIERES REMERCIEMENTS ....................................................................................................... 6 SOMMAIRE ..................................................................................................................... 7 Partie 1 - Comprendre l’intégration du développement durable en hôtellerie............... 10 Chapitre 1 - Le développement durable.......................................................................................... 11 1. Histoire : la notion de durabilité s’est installée .................................................................... 11 1.1. La définition du « développement » .................................................................. 11 1.2. Les grandes étapes du passage du développement au développement durable ................................................................................................................................ 12 2. 3. La définition du « développement durable »........................................................................ 14 2.1. Définition officielle.............................................................................................. 14 2.2. Le degré de durabilité .......................................................................................... 14 2.3. Les piliers du développement durable .............................................................. 15 Encadrement et réglementation du développement durable ............................................ 16 3.1. La règlementation ................................................................................................ 16 3.2. Les normes générales .......................................................................................... 17 3.3. Les certifications dans le tourisme .................................................................... 19 Chapitre 2 - La place du développement durable dans l’entreprise ............................................ 20 1. 2. Les entreprises s’engagent : La responsabilité sociétale des entreprises. ......................... 20 1.1. La responsabilité sociétale : Définition et processus ...................................... 20 1.2. L’entreprise durable ............................................................................................. 21 1.3. Bilan de l’engagement des entreprises .............................................................. 21 Avantages pour l’entreprise durable ..................................................................................... 22 2.1. L’amélioration de l’image de l’entreprise .......................................................... 22 2.2. L’amélioration des performances ...................................................................... 22 Chapitre 3 - La place de l’hôtellerie dans le Développement durable ........................................ 23 1. Pourquoi l’hôtellerie doit-elle s’impliquer dans le Développement Durable ? ............... 23 106 2. 3. 1.1. L’activité hôtelière et son environnement ........................................................ 23 1.2. L’impact humain du tourisme et de l’hôtellerie ............................................... 24 1.3. Des consommateurs de plus en plus impliqués .............................................. 24 Le bouleversement des stratégies ou les principes clefs que l’entreprise doit intégrer .. 25 2.1. La responsabilité .................................................................................................. 26 2.2. La solidarité .......................................................................................................... 26 2.3. La participation .................................................................................................... 26 2.4. La précaution ........................................................................................................ 26 Intégrer le développement durable dans la stratégie de l’entreprise hôtelière ................ 27 3.1. De la politique d’entreprise aux stratégies commerciales .............................. 27 3.2. Question du marketing durable dans les stratégies commerciales ................ 28 Partie 2 - Le marketing et le developpement durable ........................................................... 31 Chapitre 1 - Le marketing durable influe sur la notoriété de l’entreprise, sa réputation, son attractivité ............................................................................................................................................ 32 1. 2. Comment définir son image et sa notoriété d’entreprise durable..................................... 32 1.1. L’importance de la segmentation et du ciblage ............................................... 32 1.2. L’importance du positionnement ...................................................................... 34 Le développement durable, une plus-value pour la réputation et l’attractivité de l’hôtelier ? .......................................................................................................................................... 35 3. 2.1. Les atouts influençant directement la réputation de l’établissement ............ 35 2.2. Les atouts influençant indirectement la réputation de l’établissement ........ 36 Comment est perçu le marketing durable ? ......................................................................... 37 3.1. Le marketing durable renvoie une image responsable ................................... 37 3.2. Un marketing en accord avec les attentes des consommateurs .................... 38 3.3. La méfiance du consommateur ......................................................................... 39 Chapitre 2 - L’adoption d’une politique de développement durable est conditionnée par l’adaptation de la politique commerciale de l’hôtelier. .................................................................. 40 1. Une offre responsable ............................................................................................................. 40 107 2. 3. 1.1. Stratégie de positionnement ............................................................................... 40 1.2. Les caractéristiques d’un produit durable......................................................... 42 1.3. La labellisation un outil d’identification. .......................................................... 44 Un prix équitable ..................................................................................................................... 45 2.1. La méthode d’évaluation contingente ............................................................... 45 2.2. Stratégie de prix, le modèle du commerce équitable ...................................... 46 2.3. Eco-conception et stratégie de prix .................................................................. 47 Une distribution « éthique » ................................................................................................... 48 3.1. Les stratégies de distribution .............................................................................. 48 3.2. Comment augmenter sa distribution directe ................................................... 49 3.3. Internet, l’outil de prédilection du développement durable .......................... 50 Chapitre 3 - Le marketing durable passe par une politique de communication adaptée ......... 51 1. 2. 3. Une communication durable … Auprès des consommateurs .......................................... 52 1.1. Comment communiquer ? Diffuser un message clair .................................... 52 1.2. Impliquer le client ................................................................................................ 53 1.3. Les différents moyens de communication ....................................................... 54 Une communication durable … Auprès des parties prenantes ........................................ 55 2.1. Qui sont-elles ? ..................................................................................................... 55 2.2. La communication interne ................................................................................. 55 2.3. Une communication externe .............................................................................. 56 Les dérives de la communication durable ............................................................................ 58 3.1. Le « greenwashing » : un dévoiement .................................................................... 58 3.2. Les conséquences de cette pratique .................................................................. 59 3.3. Opter pour la discrétion ..................................................................................... 59 Partie 3 - Le modèle d’ACCOR : un virage vers le développement durable .................. 62 Chapitre 1 - Accor et le développement durable ........................................................................... 63 1. Présentation du groupe Accor ............................................................................................... 63 1.1. Ses valeurs ............................................................................................................. 64 108 2. 3. 1.2. Ses engagements .................................................................................................. 65 1.3. Son ambition ........................................................................................................ 67 Le projet Planet 21 .................................................................................................................. 67 2.1. Les 7 piliers et ses engagements ........................................................................ 68 2.2. Les objectifs et les programmes de Planet 21 .................................................. 68 Une stratégie durable............................................................................................................... 71 3.1. L’étude des consommateurs et leurs attentes .................................................. 71 3.2. Un nouveau positionnement.............................................................................. 72 Chapitre 2 - L’opérationnalisation du développement durable chez Accor .............................. 72 1. 2. 3. Actions menées sur le produit ............................................................................................... 72 1.1. La certification ..................................................................................................... 72 1.2. L’éco bedding, un produit éco-conçu ............................................................... 73 1.3. L’innovation ......................................................................................................... 73 Les actions de communication interne ................................................................................. 74 2.1. Mobiliser les hôtels .............................................................................................. 74 2.2. Sensibilisation du personnel ............................................................................... 75 Les actions de communication externe ................................................................................ 76 3.1. Sensibilisation du client ....................................................................................... 76 3.2. Les outils et supports de communication ........................................................ 77 Chapitre 3 - Méthodologie de mise en place du développement durable au travers du marketing ............................................................................................................................................. 78 1. 2. Connaitre : Un état des lieux obligatoire .............................................................................. 79 1.1. Audit externe ........................................................................................................ 79 1.2. Audit interne......................................................................................................... 80 1.3. Mise en perspective et définition d’objectifs ................................................... 80 Décider : Établir un marketing stratégique pertinent ......................................................... 81 2.1. Objectifs ................................................................................................................ 81 2.2. Segmentations et ciblage ..................................................................................... 81 109 2.3. 3. 4. Positionnement .................................................................................................... 81 Mettre en œuvre : Construire un marketing opérationnel cohérent ................................ 82 3.1. Le produit ............................................................................................................. 82 3.2. Le prix ................................................................................................................... 83 3.3. La commercialisation .......................................................................................... 84 Contrôler : Évaluer les résultats............................................................................................. 84 CONCLUSION GÉNÉRALE ....................................................................................... 86 BIBLIOGRAPHIE......................................................................................................... 88 TABLE DES ANNEXES ............................................................................................... 90 Annexe A Méthodologie de recherche ...................................................................................... 91 Annexe B Exemples d'indicateurs financiers du DD et leur contenu informatif ............... 92 Annexe C Les avantages de la distribution par internet .......................................................... 93 Annexe D Les 7 piliers et ses engagements ............................................................................... 94 Annexe E Les initiatives « rien ne se perd, tout se transforme » ........................................... 96 Annexe F Le programme Watch ................................................................................................ 97 Annexe G Le barometre client : Les actions de développement durable selon les clients ..... ....................................................................................................................................... 99 Annexe H Résultat de la démarche de la Charte 21 d’Accor ................................................101 Annexe I La signalétique Planet 21 .........................................................................................102 Annexe J Actions et outils d’évaluations des performances................................................104 LISTES DES FIGURES .............................................................................................. 105 TABLE DES MATIERES ........................................................................................... 106 110 RÉSUMÉ Dans un contexte de crise économique et humanitaire, le développement durable s’installe progressivement dans l’esprit général, ainsi que dans les valeurs et politiques des entreprises. Ce phénomène n’est pas sans toucher l’un des plus importants moteurs économiques mondiaux, le secteur du Tourisme et de l’Hôtellerie. Ce mémoire a pour ambition de présenter le développement durable et son intégration au sein des stratégies de l’entreprise. Ceci afin d’identifier et comprendre les effets du marketing durable sur l’hôtelier dont la politique est orientée vers le développement durable, à travers la formulation d’hypothèses. De plus, le travail de recherche documentaire mené, ainsi que l’étude du marketing durable d’un grand groupe hôtelier, auront permis de dégager des éléments d’une méthodologie de mise en place d’un marketing durable, but de ce travail. Mots clés : Développement durable – Politiques d’entreprises – Hôtellerie - Stratégies – Marketing durable. ABSTRACT In a context of economic and humanitarian crisis, sustainable development is gradually making its mark in the public mind, as well as in the values and in corporate policies. This phenomenon is not without having an effect on one of the world's most important economic engines: Tourism and hotel business. This dissertation aims to present the integration of sustainable development into the company's strategies. Through the formulation of hypotheses the aim is to identify and understand the effects of sustainable marketing on hotelier whose policy is oriented towards sustainable development. In addition, the desk research, and the study of the sustainable marketing strategy of a large hotel group, have allowed to identify the necessary elements for developping a methodology for sustainable marketing. This is the main goal of this work. Keywords: Sustainable development - business policies – Hotel business - Strategies Sustainable Marketing.