
MAPAR 2001646
Les exacerbations sont favorisées par un traitement de fond insuffisant, et peuvent
être déclenchées par les infections des voies aériennes supérieures (sinusite), la grippe,
les bronchites aiguës et l’exposition persistante aux allergènes ou à des vapeurs toxi-
ques (notamment lors d’exposition professionnelle ou à des produits d’entretien
domestiques). Leur traitement, basé sur la corticothérapie orale et le traitement ou évic-
tion du facteur déclenchant, est toujours nécessaire avant une anesthésie générale.
3.2. CRISE D’ASTHME D’AGGRAVATION RAPIDE : EN MOINS DE 24 H
L’AAG peut survenir après l’aggravation rapide d’une crise, en moins de 24 heures.
Les facteurs favorisants peuvent être ceux de l’asthme instable ou de l’asthme suraigu.
3.3. ASTHME SURAIGU : EN MOINS DE 3 HEURES
L’asthme suraigu est une forme particulière d’AAG marquée par une asphyxie sur-
venant de manière explosive, pouvant conduire au décès en moins d’une heure, parfois
en quelques minutes [10-12]. Il est souvent perçu d’emblée comme une crise inhabi-
tuelle et surprend le plus souvent le patient alors incapable de réagir. Il est responsable
d’un grand nombre de décès au domicile ou au cours du transport à l’hôpital, nécessi-
tant souvent l’intubation. Il touche volontiers des sujets jeunes de moins de 30 ans avec
une fonction respiratoire de base sensiblement normale. L’inflammation peut être mini-
me ou absente, le bronchospasme est le mécanisme prédominant [12-14].
Le facteur déclenchant est souvent un conflit ou stress psychologique ou une prise
médicamenteuse contre-indiquée, une exposition allergénique massive. Les surinfec-
tions bronchiques sont rarement en cause.
4. TABLEAU CLINIQUE DE L’ASTHME AIGU GRAVE (Tableau III)
La recherche de signes de gravité doit être systématique devant toute crise d’asthme
inhabituelle motivant une consultation en urgence. Elle repose sur un examen clinique
minutieux et la mesure du DEP [2-4]. La présence d’un des signes impose une prise en
charge immédiate optimale et le transfert en milieu spécialisé.
4.1. SIGNES D’ALARME TEMOIGNENT DE LA MORT IMMINENTE
La constatation d’un de ces signes impose une intervention thérapeutique optimale
en extrême urgence car ils précèdent l’arrêt respiratoire. Les troubles de conscience
imposent l’intubation s’ils ne sont pas immédiatement réversibles sous traitement bron-
chodilatateur.
4.2. SIGNES CLINIQUES DE L’ASTHME AIGU GRAVE
4.2.1. SIGNES RESPIRATOIRES
Certains signes témoignent à l’évidence de la gravité dès l’inspection : sueurs pro-
fuses, position assise penché en avant, cyanose ou pâleur. La plupart des signes
témoignent de l’incapacité des muscles respiratoires à assurer une expiration prolongée
contre la charge qui leur est imposée (le patient expire d’une manière très active grâce
à la contraction des muscles abdominaux pour «lutter» contre l’obstruction bronchique
majeure).
La cyanose est d’apparition très tardive, souvent absente (à la différence des
décompensations sévères de BPCO).
4.2.2. SIGNES HEMODYNAMIQUES
Un pouls paradoxal supérieur à 20 mmHg témoigne d’une obstruction bronchique
majeure. En pratique, il est rarement utilisé car il ne modifie pas la conduite à tenir et est
difficile à mesurer [4, 15]. Comme au cours de toute insuffisance respiratoire aiguë, une
tachycardie sinusale rapide témoigne d’un mauvais retentissement hémodynamique
.