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construction d’une architecture civile  dans la région des Balkans et au niveau de la prévention 
des conflits. 
 
M. Adil Akhmetov, Représentant de la Présidence de l'OSCE pour la lutte contre l'intolérance et 
la discrimination envers les musulmans, estime que le dialogue interculturel est une chose 
fragile. L’intervenant estime que la liberté d’expression ne peut pas justifier le récent petit film 
YouTube “Innocence of Muslims” qui ridiculise le prophète Mahomet, ni les caricatures danoises 
de Mahomet. L’intervenant estime que les États membres de l'OSCE devraient condamner ces 
attaques envers l’Islam. Le dialogue interculturel se base sur la protection des droits de 
l’homme, ainsi que sur la compréhension mutuelle et la tolérance. Les musulmans constituent 
une communauté importante, tant au niveau mondial que dans la communauté immigrée des 
pays occidentaux. L’intervenant constate que les discours haineux envers les musulmans sont 
en augmentation, que la discrimination est encore grande en matière d’emploi, de logement et 
de soins de santé, et que des musulmans subissent parfois des agressions. L’OSCE a 
recommandé aux États de signaler ces crimes haineux et ces cas de discrimination. Jusqu’à 
présent, un seul pays a communiqué ces informations au Bureau des Institutions 
démocratiques et des droits de l'Homme (BIDDH).  
 
Le rabbin Andrew Bake, représentant de la Présidence de l'OSCE pour la lutte contre 
l'antisémitisme, souligne les impulsions données par l’assemblée parlementaire de l’OSCE afin 
que la lutte contre l'antisémitisme soit mise à l’ordre du jour. Les recommandations formulées 
par cette assemblée en 2002 à Berlin ont abouti à ce qu’une mission spéciale soit confiée au 
BIDDH à l’égard du suivi de ce problème. Ce problème étant aujourd’hui reconnu, les crimes 
antisémites sont poursuivis. Malgré ces progrès, certains défis attendent encore d’être relevés. 
La communauté juive s’inquiète de l’antisémitisme répandu sur les blogs et dans les médias 
électroniques, des sondages d’opinions révélateurs d’antisémitisme, des menaces envers la 
sécurité physique de la communauté juive et de la montée des partis extrémistes qui tiennent 
un discours antisémite (en Grèce, en Hongrie et en Autriche). Parfois, les gouvernements ne 
soutiennent guère la lutte contre l’antisémitisme. Dans certains cas, l’administration ne parvient 
pas à identifier la menace, voire affiche une certaine indifférence. L’intervenant estime que des 
sentiments antisémites masqués ressortent d’un jugement récemment prononcé par le tribunal 
de Cologne selon lequel des blessures physiques irrémédiables seraient infligées aux jeunes 
garçons circoncis pour des raisons religieuses et indiquant que la liberté de religion ne peut pas 
justifier de tels actes. L’antisémitisme est un phénomène transfrontalier qui se manifeste 
souvent dans les endroits où vivent peu de juifs. Dans ce cas, l’antisémitisme découle plutôt de 
la politique d’Israël à l’égard de la Palestine. Le rabbin Andrew Bake demande une réponse 
vigoureuse à l’antisémitisme par les voies de la législation, de l’éducation et de l’exécution 
effective de l’arsenal législatif, cette approche étant nécessaire pour protéger les sociétés 
multiethniques et multiculturelles.  
 2.  Faire face à la crise économique et financière: austérité contre relance 
 
Le président du panel, M. Wolfgang Grossruck, vice-président de l’AP de l’OSCE, rappelle, 
dans son introduction, le rapport de la commission de l’Économie de l’AP de l’OSCE, qui 
dénonçait l’impact des agences de notation, ainsi que la Déclaration de Monaco qui avait 
adopté une série de recommandations portant, notamment, sur l’économie. Il a ainsi été 
souligné que les États devaient revenir à des budgets en équilibre de manière acceptable et 
supportable. Qui plus est, il faut que les efforts déployés pour relancer l’économie soient 
répartis entre les différents acteurs de la société. Enfin, il est essentiel que l’on diminue la 
fréquence des transactions financières par l’instauration de la taxe Tobin.