Hyperthermie dans le Traitement du Cancer

Cabuy E. Reliable Cancer Therapies. Energy-based therapies. 2011;1(1):1-3.
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Hyperthermie dans le Traitement du Cancer
RCT résumé pour patients
Résumé
L'hyperthermie est un type de traitement contre le cancer dans lequel les tissus de
l’organisme sont exposés à des températures d'environ 41-43 °C pour rendre les cellules
cancéreuses plus sensibles aux effets des rayonnements et de certains médicaments
anticancéreux. Cette technique a été introduite en cancérologie il y a environ 30 ans.
Plusieurs méthodes d’hyperthermie existent, parmi lesquelles l’hyperthermie locale,
régionale et généralisée. L’hyperthermie locale ou régionale peut être bénéfique dans le cas
de tumeurs avancées pour lesquelles ni la chirurgie ni la radiothérapie ne constituent des
traitements suffisants. Contrairement à l’hyperthermie locale ou régionale (où la chaleur est
exercée uniquement à l’endroit où se situe la tumeur), l’hyperthermie généralisée élève la
température de l’ensemble du corps à 42 °C. Cette chaleur peut être fournie à l’aide de
nombreuses techniques. Parmi les plus courantes aujourd’hui figurent les ondes radio à
haute fréquence, les micro-ondes et la lumière infrarouge. L’hyperthermie est presque
toujours utilisée conjointement avec d’autres formes de thérapies telles que la radiothérapie
et/ou la chimiothérapie. Une amélioration significative des résultats cliniques à l’aide de
cette technique a été démontrée pour les tumeurs de la vessie, du sein, du col de l’utérus,
de la tête et du cou, et pour les sarcomes des tissus mous. Ces résultats positifs ont entraîné
la mise en œuvre clinique de l’hyperthermie, mais dans un nombre limité de centres
anticancéreux à travers le monde. Actuellement, l'hyperthermie est appliquée
principalement dans des centres de recherche clinique et des cliniques privées en Autriche,
en Chine, en Allemagne, en Italie, au Japon, en Amérique du Nord, en Suisse et aux Pays-Bas.
C’est quoi ?
L’hyperthermie est un traitement contre le cancer au cours duquel le tissu cancéreux est
exposé à des températures entre 41 et 43 °C par l'application d'énergie électromagnétique
pendant une période de temps définie afin de sensibiliser les cellules aux traitements
supplémentaires. Au-dessus de cette température, la chaleur a un effet toxique direct pour
les cellules (cf. thérapies par ablation thermique). L'hyperthermie provoque de nombreux
changements subtils dans la physiologie du tissu. L’élévation de la température due à
l’hyperthermie modifie la circulation sanguine dans la tumeur, et donc, son oxygénation. En
outre, une température élevée peut ralentir ou même bloquer la réplication d'ADN, inhiber
les mécanismes de réparation cellulaire et dénaturer les protéines. Il a également été
montré que l'hyperthermie stimulait le système immunitaire. Tous ces éléments peuvent
perturber considérablement les capacités de division des cellules tumorales et provoquer à
terme un rétrécissement des tumeurs.

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L'hyperthermie peut être appliquée par le biais de différentes méthodes. Parmi celles-ci, la
plus courante consiste à recourir à l’énergie électromagnétique pour chauffer les tumeurs
qui peuvent être localisées à différents endroits du corps. Pour s’assurer que la température
désirée est atteinte, mais pas dépassée, la température de la tumeur et des tissus
environnants est surveillée pendant le traitement par hyperthermie. En général, on peut
recourir à l'hyperthermie à tous les stades du cancer, bien que sa principale utilisation
actuelle soit destinée aux tumeurs solides avancées qui sont difficilement opérables ou
inopérables, aux tumeurs récurrentes et aux métastases. De plus, l'hyperthermie a montré
une réelle efficacité contre certaines tumeurs, y compris contre leurs métastases dans divers
organes, quand les approches conventionnelles (chirurgie, radiothérapie, chimiothérapie)
étaient peu susceptibles de réussir ou s’étaient avérées insuffisantes.
Aujourd'hui, l'hyperthermie est presque toujours mise en œuvre avec d'autres formes de
traitements contre le cancer, car elle offre une possibilité de synergie avec leurs différentes
actions. Le fondement scientifique pour l’utilisation de l'hyperthermie comme traitement
d'appoint du cancer repose sur plusieurs observations cliniques. Les cellules tumorales qui
s’apprêtent à se diviser et celles qui sont acides et mal oxygénées ont tendance à résister
aux rayonnements. C’est pourquoi l'hyperthermie peut rendre les cellules cancéreuses plus
sensibles à la radiothérapie. L’association d’agents chimiothérapeutiques et de
l’hyperthermie présente également des effets additifs et synergiques provoquant la mort
des cellules cancéreuses. La chaleur peut également améliorer l'effet toxique sur les cellules
d'une variété d'agents chimiothérapeutiques.
Efficace ?
De nombreux essais cliniques ont étudié l'hyperthermie en combinaison avec la
radiothérapie et/ou la chimiothérapie ou d'autres thérapies. Ces études ont porté sur le
traitement de nombreux types de cancer. Bon nombre de ces études ont montré une
réduction significative de la taille de la tumeur lorsque l'hyperthermie est associée à d'autres
traitements. Par ailleurs, ces travaux ont montré les bénéfices thérapeutiques suivants de
l'hyperthermie pour certains types de tumeurs : une amélioration des taux de survie, une
amélioration des taux de rémission, une réduction du nombre de complications et une
réduction des symptômes liés au cancer et une amélioration de la qualité de vie. L’exposition
de tumeurs à des conditions hyperthermiques s'est avéré un puissant adjuvant à la
radiothérapie par rapport à la radiothérapie seule, comme l'ont montré de récents essais
cliniques portant sur les récidives de cancer du sein au niveau de la paroi du thorax, les
cancers du col de l'utérus localement avancés, les cancers avancés de la tête et du cou, le
cancer de la prostate localement avancé et le mélanome malin. De plus, il a été montré que
l'association de la chimiothérapie et de l'hyperthermie améliorait les résultats du traitement
du cancer de la vessie n’envahissant pas la paroi musculaire, le cancer récurrent de l'ovaire
et les sarcomes des tissus mous. Le Guide de pratique clinique pour le cancer du sein du
National Comprehensive Cancer Network américain (NCCN) considère que l’association de
l'hyperthermie et de l'irradiation peut être utile pour traiter les récidives localisées ou les
métastases du cancer du sein. En outre, le Guide du NCCN sur le mélanome intègre la
technique de perfusion hyperthermique du membre isolé comme l'une des options de
traitement pour les patients présentant des métastases non résécables par chirurgie.

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D’autres études sur l'usage de l'hyperthermie dans le cancer récurrent du rectum, le cancer
anal, les métastases péritonéales du cancer de l'ovaire, le cancer du pancréas et le cancer de
la prostate sont en cours.
Sans danger ?
L'hyperthermie est surtout mise en œuvre dans les services de radiothérapie, sous l'autorité
d'un radiothérapeute et d’un physicien médical. Les patients qui pourraient bénéficier de
cette technologie doivent être envoyés vers des centres dotés d’un équipement moderne et
ayant de l'expérience dans ce domaine. Certaines personnes sont particulièrement sensibles
aux effets indésirables de la chaleur, en particulier les personnes âgées et les personnes
présentant un risque accru de thrombose coronaire dans ces circonstances, mais aussi les
nourrissons et les personnes atteintes de certaines maladies et/ou qui prennent certains
médicaments. L’hyperthermie généralisée peut provoquer des troubles cardiaques et
vasculaires, mais ces effets sont rares. Des diarrhées, des nausées et des vomissements sont
fréquemment observés après une hyperthermie généralisée. Les toxicités associées à
l'hyperthermie généralisée peuvent être importantes et par conséquent, il est crucial
d'opérer une sélection rigoureuse des patients et des soins de soutien. La plupart des tissus
normaux ne sont pas endommagés pendant une hyperthermie généralisée si la température
demeure inférieure à 43 °C. Toutefois, en raison de différences régionales dans les
caractéristiques des tissus, des températures plus élevées peuvent se produire à certaines
localisations. Cela peut provoquer des brûlures, des cloques ou des douleurs. La toxicité due
à l'association de l’hyperthermie et de la radiothérapie est censée être gérable, mais un
nombre élevé de brûlures a été observé lors du traitement de tumeurs superficielles. Dans
certains cas, l'hyperthermie ne peut pas être utilisée sur des patients portant des
stimulateurs cardiaques électroniques ou chez les patients présentant des tumeurs proches
d’implants métalliques tels que des prothèses articulaires, des orthèses, etc. qui rendent le
traitement difficile, puisque les métaux peuvent chauffer de manière excessive sous
l'influence de l'hyperthermie. Le traitement des métastases par l'hyperthermie a rarement
été évalué dans les essais cliniques.
Plus d’info
Associations ou organisations professionnelles
Deutsche Gesellschaft für Onkologie (www.dgo-info.de)
Société européenne pour l'oncologie hyperthermique (ESHO) (www.esho.info)
Hyperthermie in Nederland (www.hyperthermie.nl)
Interdisziplinäre Arbeitsgruppe (www.hyperthermie.org)
International Clinical Hyperthermia Society (www.hyperthermia-ichs.org)
National Comprehensive Cancer Network (NCCN) (www.nccn.org)
Society for Thermal Medicine (www.thermaltherapy.org)