LES PETITS CAHIERS DU POÈME 2 SECONDE PARTIE DE SAISON 2014 76
courte présentation en forme
d’autobiographie « à la main »
par le poète, manuscrit p. 3, 8, 9, 12
J’étais un enfant renfermé. Je ne
comprenais pas pourquoi la vie,
la vie humaine et animale (dans
cette atmosphère de guerre des
années ), m’était imposée.
J’étais horrifié et ne voyais
aucune façon d’échapper à cette
horreur. Il fallait aller à l’école et
craindre d’être puni, d’attraper
des coups. Pour une raison que
je n’ai jamais comprise, le frère
Maximin me prit en grippe. Je
devais rester debout dans le fond
de la classe et recopier des leçons
de catéchisme. Alors ma mère
alla trouver le frère directeur qui
appela le frère Maximin, lequel
avoua le mauvais traitement qu’il
m’imposait. Je quittai Gembloux
et fus envoyé au Petit Séminaire
de Basse-Wavre, en internat. Alors
ma vie devint plus “facile”, parce
que je n’étais “plus personne”, je
me confondais dans la masse,
sauf que je traînais beaucoup, je
n’arrivais pas à faire mes devoirs
et étudier mes leçons. Enfin, mes
résultats devinrent si mauvais
qu’on m’envoya au Collège de la
Hulle à Profondeville (vallée de
la Meuse), étrange établissement
dirigé par un original (Louis
Empain) qui voulait du bien à la
jeunesse.
J’avais atteint la puberté, je
sortais de l’enfance avec orgueil,
j’émergeais d’un tunnel sombre
où tout n’était que terreur.
Au Collège de la Hulle, on suivait
le programme des athénées,
c’est-à-dire que le latin passait
au second plan et le français, au
premier. Ainsi, j’appris l’existence
de la “Littérature Française”
DEUX MOIS
ENTIERS EN
COMPAGNIE
DE WILLIAM
CLIFF
LE POÈTE AUTOUR DE
QUATRE PROJETS !
De septembre à octobre 2014
photo p. 13 : portrait de william cliff par dominiq fournal
texte de william cliff
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L’AUTEUR
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