Qu’est-ce que le monitoring ?
Aujourd'hui je vous propose un cours spécifiquement sur le monitoring.
C'est un sujet assez technique dont on parle peu, et pourtant il s'agit de notions que tout preneur
de son a constamment à l'esprit, même si ce n'est pas conscient. Disons que cela fait partie de la
routine de l'ingé-son, des évidences qu'on oublie d'expliquer, mais qui aident à bien clarifier les
choses.
De plus nous allons aborder des termes que je vais utiliser dans les cours sur les configurations,
sans avoir le temps de rentrer dans les détails lors de ces cours.
Le monitoring, qu'est-ce que c'est? C’est comment j'écoute ce que j’enregistre.
Il existe 3 cas : A la source, In line, et Direct monitoring
A la Source :
Le son est écouté directement sur sa tranche d’entrée, avant le circuit d’enregistrement.
L’inconvénient principal de cette méthode est que le preneur de son n’a pas la possibilité de
contrôler le signal qui passe par le circuit d’enregistrement. Il entend le son qui « va » être
enregistré. Ce n’est qu’en réécoutant la prise qu’il peut détecter s'il y a eu des problèmes lors de
la prise de son, de coloration ou de saturation par exemple.
Le monitoring à la source est la configuration la plus répandue en Home Studio et c'est celle que
je préconise d'utiliser. Nous verrons dans les cours sur les configurations comment optimiser son
système pour tirer partie au mieux de cette solution.
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In Line :
Traditionnellement, c’est la meilleure méthode en studio d’enregistrement professionnel. Tous
les grands studios analogiques sont équipés ainsi. Cela permet d’écouter le son qui revient du
magnéto à bande. Ainsi l’ingé-son contrôle la qualité du son directement sur la tête d’écriture du
magnéto et sur toute la chaîne audio. Il écoute le son qui « vient » d'être enregistré.
Les grosses tables de mixage de studio sont dites « in line » car elles ont un circuit
d'enregistrement (avec gain, EQ, compression, volume, etc par piste), doublé d'un circuit
d'écoute, dit de « monitoring », qui permet de mixer (avec gain, EQ, compression, volume, etc
par piste).
C’est comme si on utilisait 2 tables de mixages : la première table de mixage permet de corriger
le son à la source pour la prise. Ensuite le son est assigné à un bus qui le dirige vers le magnéto,
puis il revient dans la table de « monitoring ». Cette table permet un mix d’écoute confortable,
au plus près du mixage final. Il s'agit bien du mixage des pistes en temps réel après
enregistrement, et non d'un mélange des sources directes.
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Seulement, depuis qu’on a substitué l’ordinateur au magnéto à bande, le traitement numérique a
rajouté un délai de latence qui perturbe l’écoute en temps réel. Le mix s’effectue maintenant à
l’intérieur de l’ordinateur, dans la table de mixage virtuelle pour une plus grande flexibilité et un
son 100% numérique, ce qui alourdi la charge du processeur. Seuls les systèmes utilisant des
cartes hardware avec DSP embarqués (comme le ProTools HD) permettent de ne pas subir ce
problème de latence. Les cartes ProTools HD traitent le son directement comme une table de
mixage numérique. Le son ne passe pas par le processeur de l'ordinateur et ne subit pas de
latence. Finalement l'ordinateur ne sert que d'interface pour l'utilisation de la souris et de l'écran.
Pour les autres systèmes (Cubase, Logic, ProTools LE, et autres), il faudra trouver un
compromis entre latence et performance de l’ordinateur. A noter que les Mbox et autres cartes
son Digi003 qui utilisent le logiciel ProTools LE ne bénéficient pas de la technologie ProTools
HD et à ce titre sont totalement équivalentes aux autres cartes son du marché (à qualité
équivalente, bien sûr).
Si on garde la même logique que pour notre système analogique idéal, la table de mixage
physique permettrait de faire des corrections sur le son avant qu'il ne soit enregistré sur le disque
dur, mais on entend le son restitué par l'ordinateur avec un temps de décalage qui correspond au
temps de latence (ou buffeur). Pas facile de jouer en place!
Cette configuration n'est pas recommandée en studio. Voilà qui explique le succès de ProTools
HD dans les studios professionnels et pourquoi on dit que ProTools, c'est « pro ». Aucun autre
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système ne permet à l'heure actuelle de travailler comme « à l'ancienne » et d'entendre en temps
réel le son qui « vient » d'être enregistré.
Un autre inconvénient majeur survient lorsqu’on veut enregistrer un groupe : en effet, le batteur
et le chanteur auront probablement des demandes différentes quant à leur retour d'écoute. On a
besoin de plusieurs « mix » simultanés différents pour enregistrer un groupe :
1. Le mix normal pour l'ingé-son
2. un mix avec peu de chant et beaucoup de percussion pour le bassiste et les musiciens de
la section rythmique
3. un mix avec moins de batterie et plus d'instruments harmoniques et mélodiques pour le
chanteur
Alors comment écouter le mix principal tout en envoyant des mix de retours différents aux
musiciens ? Il faut utiliser des Aux, et à part la récente section « monitoring » dans Cubase 5,
aucune table virtuelle ne sait faire cela.
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La configuration In Line est donc trop chère et trop lourde techniquement pour la plupart des
Home Studio. Cependant je pense qu'il est important de comprendre comment travaillent les
pros. Avec l'évolution des technologies, il n'est pas impossible que les fabricants nous propose
bientôt des machines intégrant cette possibilité de configuration.
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