Lycée Jules Ferry, Cannes Année 2016-2017 Classe préparatoire TSI 2e année Mathématiques - D. Broizat TD : Révisions d’algèbre linéaire I Questions de cours Exercice 1 (Questions de cours sur les sous-espaces vectoriels) E désigne un K-espace vectoriel. 1. Montrer que si F et G sont deux sous-espaces vectoriels de E, alors F ∩ G aussi. T 2. Etant donnée une famille (Fi )i∈I de sous-espaces vectoriels de E, montrer que i∈I Fi est un sev de E. 3. Dans E = R2 : donner un exemple qui montre que la réunion de deux sev de E n’est pas forcément un sev de E. Exercice 2 (Questions de cours sur les applications linéaires) E et F désignent deux K-espaces vectoriels. 1. Montrer que L(E; F ) est un sous-espace vectoriel de l’espace vectoriel F E (les fonctions E → F ). 2. Montrer que la composée de deux applications linéaires est une application linéaire. 3. Soit f ∈ L(E; F ). Montrer que si f est bijective, alors son application réciproque f −1 : F → E est linéaire. 4. Soit f ∈ L(E; F ). (a) Montrer que Ker(f ) est un sous-espace vectoriel de E. (b) Montrer que f est injective ssi Ker(f ) = {0E }. (c) Montrer que Im(f ) est un sous-espace vectoriel de F . (d) Montrer que f est surjective ssi Im(f ) = F . II Exercices calculatoires Exercice 3 (Base et équations d’un sev) 5 Dans l’espace vectoriel E = R , on considère u1 = 1 2 3 4 1 , u2 = −1 1 −1 2 1 , u3 = 1 5 5 10 3 . On note F = V ect(u1 , u2 , u3 ). 1. La famille (ui )1≤i≤3 est-elle libre ? Quel est son rang ? 2. Déterminer une base de F , notée B. Quelle est la dimension de F ? 3. Déterminer un système d’équations cartésiennes du sous-espace F . A-t-on besoin de la base B pour cela ? 4. A partir du système d’équations cartésiennes obtenu : (a) obtenir un système d’équations paramétriques de F , (b) puis retrouver une base de F . Quel avantage a cette base par rapport à B ? Exercice 4 (Etude d’un endomorphisme de R3 ) Soit f l’application de E = R3 dans lui-même définie par : f (x, y, z) = (x − y + 2z, y − z, 2x − y + 3z) . TD Révisions d’algèbre linéaire 2/ 4 1. Etude de f (a) Montrer en détail que f est un endomorphisme de E. (b) Donner la matrice de f dans la base canonique de E. (c) Déterminer une base de Ker(f ). (d) Déterminer une base de Im(f ). 2. Etude d’une projection (a) Montrer que H = R2 × {0R } est un supplémentaire de Ker(f ) dans E. (b) Soit p : E → E la projection sur H parallèlement à Ker(f ). Pour tout vecteur X = (x, y, z) ∈ E, déterminer l’expression de p(X) en fonction de X. (c) Donner la matrice de p dans la base canonique de E. Exercice 5 (Exemple avec des polynômes) Pour tout polynôme P ∈ R[X], on pose f (P ) = (X 2 + 1)P 00 − XP 0 − 3P. 1. Montrer en détail que f est un endomorphisme de R[X]. 2. Montrer que F = R3 [X] est stable par f (i.e. f (F ) ⊂ F ). 3. On note g la restriction de f à F ; c’est donc un endomorphisme de F . Déterminer la matrice de g dans la base canonique de F . 4. Déterminer une base de Ker(g). 5. Déterminer une base de Im(g). Exercice 6 (Familles libres, liées) On se place dans l’espace vectoriel E des fonctions définies sur R et à valeurs dans R et on considère les fonctions suivantes : f1 : x → 1 e1 : x → 1 g1 : x → 1 f2 : x → cos(x) e2 : x → x g2 : x → x3 + 1 . f3 : x → cos(2x) e3 : x → x2 g3 : x → |x3 | f4 : x → cos2 (x) e4 : x → x3 1. La famille (e1 , e2 , e3 , e4 ) est-elle libre ou liée ? 2. La famille (f1 , f2 , f3 , f4 ) est-elle libre ou liée ? 3. La famille (g1 , g2 , g3 ) est-elle libre ou liée ? Exercice 7 (Calculs de bases et de dimension) Montrer que les ensembles suivants sont des espaces vectoriels puis en déterminer une base et la dimension : 1. A = {(x, y, z, t) ∈ R4 /2x − y + 2z − t = 0 et y + z − t = 0}. 2. B = {P ∈ Rn [X]/P (1) = 0} (n ∈ N∗ ). 3. C = V ect(f1 , f2 , f3 ) avec f1 (x) = x + 1, f2 (x) = x − 1, f3 (x) = 2 − x. Exercice 8 (Changements de bases divers) Soit E un K-espace vectoriel de dimension 3, et B = (e1 , e2 , e3 ) une base de E. On considère les deux autres bases: C = (e2 , e1 , e3 ) et D = (e1 + e2 , e2 , e3 ), et l’endomorphisme a b c u ∈ L(E) tel que M atB (u) = A1 = d e f . g h i Lycée Jules Ferry - TSI 2 (2016-2017) Mathématiques (D. Broizat) TD Révisions d’algèbre linéaire 3/ 4 1. Exprimer les matrices suivantes A2 = M atB,C (u), A5 = M atC,D (u), A3 = M atC (u), A6 = M atB,D (u), A4 = M atC,B (u), A7 = M atD,C (u), A8 = M atD (u). en fonction de A1 et des matrices de passage P = M atB (C) et Q = M atC (D). 2. Vérifier les formules obtenues pour A2 et A8 . Exercice 9 (Calcul du rang d’une famille de vecteurs) − − − Soit a un réel et soient → x = (1, 1, a), → y = (1, a, 1) et → z = (a, 1, 1) trois vecteurs de R3 . → − → − → − Déterminer le rang de la famille ( x , y , z ) (on sera amené à distinguer plusieurs valeurs de a). Exercice 10 (Calcul de rang de matrices) Déterminer le rang des matrices suivantes : 1 A= 2 3 2 3 4 3 4 5 4 5 , 6 a b B= 0 0 0 a b 0 0 0 a b b 0 0 a (a, b ∈ R∗ ). Exercice 11 (Exemple rectangulaire) Soit f l’application R3 → R2 définie par f (x, y, z) = (3x − y + z, −2x + y + 3z). 1. Sans démontrer la linéarité de f , donner la matrice A de f dans les bases canoniques de R3 et R2 (que l’on notera respectivement B et C). 2. Soit B 0 = (b01 , b02 , b03 ) la famille de vecteurs de R3 définie par : b01 = (1, −2, 3), b02 = (−1, 0, 1), b03 = (1, 1, −1) et C 0 = (c01 , c02 ) la famille de vecteurs de R2 définie par : c01 = (2, 1), c02 = (3, 1). Montrer que B 0 est une base de R3 et C 0 une base de R2 . 3. Déterminer la matrice A0 de f dans les bases B 0 et C 0 . 1 Exercice 12 (Puissance de matrice) En utilisant la formule du binôme, calculer les puissances de la matrice A = 0 0 −3 1 0 1 2 . 1 1 2 1 Exercice 13 (Puissance de matrice bis) On souhaite calculer les puissances de la matrice A = 0 1 1 . 0 0 −1 1. Peut-on utiliser la formule du binôme ? Pourquoi ? 2. Calculer les premières puissances, conjecturer une formule pour An puis la démontrer par récurrence. Exercice 14 (Puissance dematrice avec polynôme annulateur) 1 −1 On considère la matrice A = . 2 4 1. Trouver un polynôme annulateur de A, c’est-à-dire un polynôme P = a0 + a1 X + a2 X 2 ∈ R2 [X] tel que P (A) = 0M2 (R) , c’est-à-dire a0 I2 + a1 A + a2 A2 = 0M2 (R) . 2. Montrer que A est inversible et exprimer A−1 en fonction de I2 et A. 3. Pour tout entier n ≥ 2, déterminer le reste de la division euclidienne de X n par P . En déduire l’expression de An pour tout n ∈ N. Lycée Jules Ferry - TSI 2 (2016-2017) Mathématiques (D. Broizat) TD Révisions d’algèbre linéaire III 4/ 4 Exercices plus abstraits Exercice 15 (Un classique) Soit A une matrice fixée de Mn (R), où n est un entier naturel non nul. On considère l’ensemble E = {M ∈ Mn (R)/AM = M A}. Montrer que E est un espace vectoriel. Exercice 16 (Exemples et contre-exemples de sev) Parmi les ensembles suivants, lesquels sont, pour les lois usuelles, des R-espaces vectoriels ? E1 = {(x, y) ∈ R2 , xy ≥ 0}, E2 = {(x, y) ∈ R2 , x ≤ y}, E4 = {f ∈ RR , f (R) ⊂ [0, 1]}, E3 = {(un ) ∈ RN , un = o(1/n)} E5 = {f ∈ RR , f (2) = 0}, E6 = {f ∈ RR , f (0) = 1}. On rappelle que RN est l’ensemble des suites réelles (ou des fonctions N → R, cela revient au même), et que RR est l’ensemble des fonctions R → R. Exercice 17 (Réunion de deux sous-espaces vectoriels) Soit E un K-espace vectoriel et soit F, G deux sev de E. Montrer que F ∪ G est un sev de E si et seulement si F ⊂ G ou G ⊂ F . Exercice 18 (Calcul d’inverse en dimension n) Vérifier que la matrice suivante est inversible et calculer son inverse : 1 1 0 ... 0 0 1 1 ... 0 .. . . .. ∈ M (Q). .. . . A= . n . . . . 0 0 1 1 0 ... ... 0 1 Exercice 19 (L’opérateur de différence dans les polynômes) Pour n ∈ N, on considère ϕn l’application définie sur Rn [X] par ∀P ∈ Rn [X], ϕn (P ) = P (X + 1) − P (X). 1. Vérifier que ϕn est un endomorphisme de Rn [X]. 2. Calculer Ker(ϕn ). 3. Calculer Im(ϕn ). On considère maintenant l’endomorphisme ϕ : R[X] → R[X] défini par ∀P ∈ R[X], ϕ(P ) = P (X + 1) − P (X). 4. Calculer le(s) antécédent(s) par ϕ du polynôme X. On cherchera d’abord le degré de ces antécédents. 5. Calculer Ker(ϕ) et Im(ϕ). Exercice 20 (Endomorphisme en dimension infinie) Soit E = RN le R-espace vectoriel des suites réelles. Pour tout u = (un )n∈N dans E, on pose f (u) = (vn )n∈N et g(u) = (wn )n∈N définies par les relations ∀n ∈ N, vn = un+1 , wn+1 = un , w0 = 0. 1. Montrer que f et g sont deux endomorphismes de E. 2. Montrer que f est surjective et non injective. 3. Montrer que g est injective et non surjective. Lycée Jules Ferry - TSI 2 (2016-2017) Mathématiques (D. Broizat)