a lourde porte est verrouillée en
permanence. Impossible d’entrer
au Pavillon des bâtisseurs ou den
sortir sans conntre le code dac-
s. Pourtant, l’endroit, dans cette
paisible rue de l’arrondissement Ahuntsic-
Cartierville, à Montréal, na rien dune pri-
son. Disposées en car autour d’une cour
intérieure fleurie, les 14 chambres spacieuses
et bien décorées sont ouvertes sur de larges
corridors aux couleurs
douces. «Ici, il n’y a
pas de chariot métallique
qui passe bruyamment ni
de va-et-vient d’ascen-
seur», explique Joe
Mayer, directrice de ce
centre d’hébergement pour personnes at-
teintes d’alzheimer. Il n’y a pas à dire, l’at-
mospre est sereine et l’endroit est me
charmant, avec son aquarium et sa volière
chante un petit oiseau coloré. À l’entrée
de chacune des chambres, une photo évo-
catrice aide son occupant à retrouver ses
reres. «Ce peut être celle d’un animal,
d’un objet; une photo actuelle ou ancienne
de la personne», dit Josée Mayer en dési-
gnant le portrait en noir et blanc d’une
femme souriante, pris le jour de sa gradua-
tion, il y a une cinquantaine d’années
Inauguré en 2004 grâce au soutien de la
fondation Gracia, qui œuvre à l’amélio -
ration des services des sept établisse ments
du CSSS de Bor deaux-Cartier vil le–Saint-
Laurent, le Pavillon des tisseurs est un
centre modèle, cou pour accommoder
le mieux possible les personnes démentes.
«La liste d’attente est longue, reconnaît
Josée Mayer en traversant la salle com-
56 Québec Science |Novembre 2014
mieux vieillir
L
Ce ne sont pas des re m
DANS LES CHSLD, LES DEUX TIERS DES RÉSIDANTS AVALENT QUOTIDIENNEMENT
AU MOINS 10 MÉDICAMENTS. À FORCE DE VOULOIR TOUT TRAITER,
LA MÉDECINE AURAIT-ELLE BASCULÉ DANS LEXCÈS?
Par Marine Corniou
Pour illustrer ce reportage, l’artiste Marc
Taro Holmes s’est rendu au Pavillon des
tisseurs dans le nord de Montréal.
Cet illustrateur est un des organisateurs du
groupe Urban Sketchers Montreal qui se
unit chaque dernier dimanche du mois
pour exécuter des croquis dans
différents lieux de Montréal.
4. La fin QS novembre2014_Layout 1 14-10-06 10:59 AM Page 56
mune où les malades, installés dans de
gros fauteuils, viennent d’assister à la
messe télévie. Nous n’avons que 20 pla -
ces et c’est le seul centre d’hébergement
de ce type au Québec.»
L’originalité du lieu? Les pen-
sionnaires y déambulent li-
brement, à leur conve nan ce.
«À un certain stade de la
maladie, le besoin de
marcher est fort. Dans
les centres d’héberge-
ment classiques, au sein
des hôpitaux, les pa-
tients font les cent pas
dans les corridors, ce
qui peut rer de la
frustration et de
l’anxiété. Ici, ils
“font le tour du
carré” sans avoir à
rebrousser chemin,
vont et viennent
dans les chambres
comme ils le veu-
lent. On a disposé
des fauteuils un
peu partout afin
quils puissent se re-
poser, avant de re-
prendre leur erran ce»,
souligne Josée Ma yer.
Certes, les objets personnels
se «promènende pièce en pièce et
certains occu pants se sentent parfois en-
vahis par leurs voisins. Mais, de manière
générale, les patients sont apaisés, moins
agressifs qu’au sein d’un centre
conventionnel, soutient la di-
rectrice. Résultat, ils sont aussi
moins médicamentés.
«Quand les patients sont admis
ici, je passe en revue la liste de leurs
médicaments, explique la docteure
Micle Messier, omnipraticienne au
Pavillon. Puis j’essaie d’en réduire le
nombre, si c’est possible. Surtout les
doses d’anxiolytiques et d’antipsy -
chotiques, que beaucoup de patients re-
çoivent pour calmer leurs troubles de
comportement.»
La pratique est en effet courante.
Plusieurs études démontrent que, au Ca-
nada, au moins 25% des sidants des cen-
tres de soins de longue durée prennent des
antipsychotiques. Dans de nombreux cen-
tres, ce taux atteint même 50%. Mais
voilà, ces médicaments, normalement in-
diqués pour le traitement de la schizophré-
nie et du trouble bipolaire, sont très peu
efficaces pour traiter l’agressivi, l’agitation
ou l’errance associées à la maladie d’Alz-
heimer. Pis, plusieurs études récentes ont
démontré que les antipsychotiques aug-
mentaient le risque de cès chez ces ma-
lades, ce qui a conduit Santé Canada, par
trois fois, à émettre des mises en garde
pour restreindre les ordonnances dans ce
con texte.
«Malgré cela, ils sont prescrits à tout
va! Leur utilisation chez les aînés avec un
diagnostic de mence ne cesse de croître»,
déplore Marie-Andrée Bruneau, géron-
topsychiatre à l’Institut universitaire de
gériatrie de Montréal (IUGM). À faut
d’être efficaces, les antipsychotiques ont le
«mérite» de calmer le patient. «C’est une
contention chimique», résume la chercheuse.
Et la chimie, les personnes âgées y goû-
tent sans modération, les antipsychotiques
n’étant que la pointe la plus dérangeante
de l’iceberg pharmacologique. Dans les
Centres d’hébergement de soins de longue
durée (CHSLD), les deux tiers des résidants
avalent quotidiennement 10 médicaments
ou plus, selon un rapport de l’Institut ca-
nadien d’information sur la santé (ICIS)
paru au printemps dernier.
Cette tendance à «gaver» les
aînés de médicaments,
le plus souvent
avec les meilleures intentions du monde,
commence à inquiéter sérieusement les
sociétés de gériatrie.
«En soins de longue durée, j’ai déjà vu
une personne qui prenait 27 pilules par
jour, affirme Cara Tannenbaum, gériatre
et titulaire de la Chaire pharmaceutique
Michel-Saucier en santé et vieillissement
à l’IUGM. C’est un peu l’effet collatéral
de la réussite de la médecine moderne: les
dicaments fonctionnent tellement bien,
que les praticiens ne se posent pas de ques-
tion. À chaque symptôme, une pilule!
Mais le milieu prend aujourd’hui cons -
cience qu’il y a un problème.»
Ce problème a un nom: polypharmacie
(ou polymédication), géralement finie
par la prise quotidienne d’au moins cinq
dicaments. Une consommation qui -
bute tôt et qui est loin d’être cantonnée
aux CHSLD. Bien avant une quelconque
perte d’autonomie, près des deux tiers des
Canadiens de plus de 65 ans les prennent,
ces 5 médicaments d’ordonnance! C’est
sans compter les pilules en vente libre, du
genre Tylenol, Advil, vitamines et autres
antiacides.
«Les decins qui travaillent en gériatrie
ou en CHSLD sont sensibilisés au phéno-
mène et ils ont tous le réflexe de vérifier
la liste des dicaments, nuance la
docteure Messier, qui travaille dans plu-
sieurs centres. La qualité des ordonnances
s’est vraiment améliorée depuis 15 ans;
leur nombre reste impressionnant, mais
e mèdes de grand-mère
Novembre 2014 |Québec Science 57
4. La fin QS novembre2014_Layout 1 14-10-06 10:59 AM Page 57
il ne faut pas oublier que les patients, au-
jourdhui, vivent très vieux, avec plusieurs
pathologies.»
Il est vrai que souvent, dès 50 ans, la
liste des affections à traiter ou à prévenir
s’allonge: cholestérol, hypertension, dia-
bète, ostéoporose, arthrose, inconfort de
la ménopause, etc.
«En fait, les recommandations cliniques
sont édictées pour une seule maladie. On
sait très bien quelle est la marche à suivre
pour traiter le diabète, par exemple. Mais
en vieillissant, les personnes cumulent sou-
vent trois ou quatre maladies chroniques.
Et là, les médecins n’ont pas de lignes di-
rectrices claires. Donc, ils extrapolent et
additionnent les traitements», analyse la
gériatre Cara Tannenbaum.
A priori, cela semble logique. Sauf que
les redes peuvent s’avérer pires que les
maux, car le risque d’effets secondaires
grimpe en flèche quand on multiplie les
médicaments. «C’est d’autant plus vrai
chez les personnes âgées», affirme Caroline
Sirois, pharmacienne et professeure en
sciences infirmières au site de vis de l’Uni-
versi du Québec à Rimouski (UQAR).
«Le vieillissement s’accompagne de beau-
coup de changements physiologiques, la
répartition gras/muscle est modifiée, les
reins fonctionnent moins bien... Des effets
indésirables peuvent donc appartre pour
des doses qui sont sans danger chez un
adulte plus jeun, explique-t-elle.
Ce n’est pas tout. Quand on mélange
les molécules, celles-ci interagissent et le
cocktail peut se révéler plus toxique que
prévu. Ce risque d’«interaction médica-
menteuse» est estimé à 10% lors de la
prise de deux dicaments, mais il grimpe
à 80% dès lors qu’on en prend cinq ou
plus. «Beaucoup d’études documentent
les interactions entre les médicaments deux
à deux, mais on sait encore très mal ce
qui se passe lorsqu’on en donne quatre,
six ou huit en même temps», précise Ca-
roline Sirois. Autant dire que les personnes
âgées, qui ne sont quasiment jamais
incluses dans les études cliniques, font
office de cobayes.
ais l’augmentation de la toxi-
cité des molécules n’est pas
le seul danger de la poly-
pharmacie; elle peut aussi
réduire l’efficacité des trai-
tements vitaux. En fait, plus de la moitié
des médicaments sont métabolisés, c’est-
à-dire transfors ou dégras, au niveau
du foie, les autres étant éliminés par les
reins. «Dans le foie, des enzymes permet-
tent de rendre ces dicaments actifs.
Mais lorsque plusieurs substances sont
administrées en même temps, les enzymes
ne peuvent pas les activer toutes. C’est un
peu comme si 100 personnes voulaient
monter dans un bus en même temps. Il y
en a forcément qui ne pourront pas
entrer», explique Cara Tannenbaum, qui
a fait de la polypharmacie son principal
sujet d’étude. Si on ajoute à cela les oublis
fréquents –, les doses optimales sont
souvent loin d’être atteintes.
Rien d’étonnant à ce que, face aux mé-
canismes pharmacologiques complexes et
à l’absence de directives de traitement, les
médecins, même s’ils sont de plus en plus
conscients des risques, soient parfois dé-
passés. D’autant que les personnes âgées
consultent souvent plusieurs soignants qui
ne savent pas toujours pourquoi tel ou tel
traitement a été prescrit par leurs confres.
sultat, les «cascades dicamenteuses»
sont légion. On ajoute de nouveaux mé-
dicaments pour traiter les inconvénients
dus aux médicaments déjà prescrits.
«Le vieillissement a le dos large! regrette
58 Québec Science |Novembre 2014
mieux vieillir
M
ILLUSTRATIONS : MARC TARO HOLMES
Les médicaments seraient responsables denviron
10 % des hospitalisations de personnes de plus
de 65 ans et de 20% doctogénaires, plus fragiles
et plus souvent victimes de surdosages.
4. La fin QS novembre2014_Layout 1 14-10-06 10:59 AM Page 58
Caroline Sirois. Trop souvent, un médica-
ment entraîne un effet secondaire que le
decin va interpréter comme un nouveau
sympme lié à l’âge, et pour lequel il va
prescrire une nouvelle drogue.» Un exem-
ple? Pour soulager les douleurs de l’arthrose,
on préconise un anti-inflammatoire qui
peut faire augmenter la pression sanguine.
Du coup, un antihy per tenseur est prescrit
qui, à son tour, peut causer une baisse du
potassium sanguin qui amènera la prise de
suppments oraux, etc. Un vrai cercle vi-
cieux! Il est grand temps de le briser: les
dicaments seraient responsables d’envi -
ron 10% des hospitalisations de personnes
de plus de 65 ans et de 20% d’octonaires,
plus fragiles et plus souvent victimes de
surdosages ou d’erreurs.
«La polypharmacie n’est pas dangereuse
en elle-même, tient toutefois à préciser
Caroline Sirois. Il y a des polypharmacies
judicieuses qui permettent de réduire la
mortalité et d’améliorer la qualité de vie,
par exemple en cas de diabète. Mais la
difficulté, c’est de trouver un équilibre.
De plus en plus d’études parlent de “dé-
prescription”, afin de réduire la lourdeur
des ordonnances chez les patients âgés.»
Mais comment «déprescrire»? Quels
sont les médicaments indispen-
sables? Ceux dont on peut se
passer? Y a-t-il un risque,
en retirant un médica-
ment, de porter préjudice au patient? Ces
questions ne sont pas abordées en cours
de médecine. «Aucune ligne directrice ne
dit, par exemple, qu’à partir de quel âge
on peut laisser tomber les statines, même
si plusieurs associations de gériatrie ont
commenà se pencher sur la question»,
poursuit la spécialiste.
Les statines, qui servent à duire le taux
de cholestérol, sont justement les médi-
caments les plus utilisés par les gens qui
ont dépasle cap des 65 ans. Selon le
rapport de l’ICIS, près de 50% d’entre
eux en prennent quotidiennement. Vien-
nent ensuite les inhibiteurs de l’ECA, in-
diqués pour traiter linsuffisance cardiaque
et l’hypertension, et les antiacides contre
le reflux gastro-œsophagien.
es médicaments sauvent des vies
et soulagent la douleur, pas de
doute là-dessus, reprend Cara
Tannenbaum. Mais un traitement
pertinent à 50 ans ne l’est pas for-
cément à 80 ans. Il faut par exemple deux
ans de traitement avec des statines pour
que le risque cardiovasculaire commence
à baisser. Ne serait-ce pas plus appropr
de prendre en compte l’espérance de vie
et de soigner les problèmes immédiats,
chez les personnes très âgées? Il y a un
consensus sur le fait qu’on abuse des mé-
dicaments de prévention.»
C’est aussi l’avis de Jacques Potvin. Ce
psychogériatre de 87 ans se bat depuis des
années contre ce qu’il considère comme de
lacharnement thérapeutique. «Jai souvenir
d’une patiente de 97 ans, admise en CHSLD,
qui a pris 22 dicaments par jour jusquà
sa mort. On a accepté ça sans rien changer»,
regrette-t-il. Depuis qu’il a pris sa retraite
en 2006, celui qui a fon la Socié q-
coise de riatrie, il y a 30 ans, continue
de passer 1 jour par semaine auprès des
malades déments, au CHSLD Saint-Au-
gustin, à Québec. Il s’occupe tout particu-
lièrement d’une vingtaine de patients au
comportement «perturbateur», prêtant
ainsi main-forte à l’équipe médicale per-
manente. Jacques Potvin, qui connaît le
nom de tous les malades, l’histoire de
chaque famille, plaide pour une decine
plus humaine et plus empathique. Une
decine qui s’inresserait au patient
et pas uniquement aux symptômes, sur-
tout chez les personnes en fin de vie.
«Je prends six médicaments par jour
pour maîtriser mes problèmes de santé.
Cela a un sens, car jai un rôle socio-familial
actif, explique-t-il en arpentant les couloirs
du CHSLD, déambulent des aînés au
regard perdu. Mais quand on est dément
et en fin de vie, y a-t-il un sens à traiter l’hy-
pertension, le cholesrol, à prévenir les in-
farctus ou à prendre de la vitamine D? En
tant que decin, il faut accepter de ne pas
pouvoir tout guérir. D’autant que cela a un
coût: au Qbec, il y a plus de 45 000 lits
en CHSLD. Si on enlevait à chacun des pa-
tients une ou deux pilules non nécessaires,
on économiserait beaucoup.»
Alors que la population mondiale vieillit,
les coûts associés à la polypharmacie sont
en effet montrés du doigt. Ne serait-ce
qu’au Québec, entre 2000 et 2012, les dé-
penses de l’assurance dicament ont
doublé. Les prescriptions inappropriées,
polypharmacie en te, sont devenues un
problème de santé et de finances publiques.
Et pourtant, les autorités tardent à réagir.
Il n’y a pour l’instant aucun suivi de la
poly médication au Québec. Caroline Sirois,
de l’UQAR, travaille justement avec l’Ins-
titut national de santé publique du Québec
pour tenter de mettre en place cette sur-
veillance. «L’un des premiers objectifs est
Apprendre
à s’abstenir
Bien soigner, cest aussi, pour un médecin,
savoir sabstenir de prescrire. La campagne
Choisir avec soin, lancée en deux temps, le
2 avril et le 29 octobre 2014, vise justement
à encourager le dialogue entre médecins et
patients pour éviter les examens, les
traitements et les interventions inutiles. Sous
l’égide de l’Association dicale canadienne,
une trentaine de socs de spéciali
dicale, dont la Société canadienne de
riatrie, ont fait la liste des actes et des
traitements souvent pratiqs de fon non
justifiée. «N’utilisez pas d’antipsychotiques
comme premier choix pour traiter les
symptômes comportementaux et
psychologiques de la mence», peut-on lire
par exemple dans la section decins du site
www.choisiravecsoin.org qui fait écho à la
campagne états-unienne Choosing Wisely
lancée en 2012.
D’autres initiatives, comme celle du Journal
of the American Medical Association (JAMA),
qui publie régulrement des articles dans sa
rie Less Is More, voient le jour un peu
partout dans le monde. Le British Medical
Journal a quant à lui lancé la campagne Too
Much Medicine en 2013. On peut y lire, dans
un éditorial, que, «face à la menace que
représentent le surdiagnostic, ainsi que le
chis d’examens et de traitements non
cessaires, combattre les excès dicaux
est lun des grands fis du scle».
«L
Novembre 2014 |Québec Science 59
4. La fin QS novembre2014_Layout 1 14-10-06 10:59 AM Page 59
photo : Diane Dufresne et Yvan Monette
europe et amérique
MAJORQUE 24 avril au 9 mai
PUGLIA 23 mai au 7 juin
PORTUGAL 31 mai au 15 juin
TOSCANE EN LIBERTÉ 23 mai au 5 juin
SONOMA ET NAPA VALLEY 11 au 18 avril
TUCSON 18 au 25 avril
UTAH 25 avril au 2 mai
FIVE BORO BIKE TOUR À NEW YORK
1er au 3 mai
VIRGINIE 2 au 10 mai
SAN FRANCISCO
SANTA BARBARA
9 au 16 mai
CAPE COD 16 au 21 mai
NOUVEAU
NOUVEAU
NOUVEAU
Vivez l’été quatre saisons
Titulaire d’un permis du Québec
sPOSTE
VELOQUEBECVOYAGESCOM
DESTINATIONS SOLEIL
CUBA HOLGUÍN EN BOUCLES
27 décembre au 3 janvier
8 au 15 février
8 au 15 mars
4 au 11 avril
CUBA VARADERO EN BOUCLES
28 décembre au 4 janvier
1er au 8 mars
FLORIDE 21 au 28 février
LES ÎLES DE GUADELOUPE
19 au 26 mars
DESTINATIONS SOLEIL
EN LIBERTÉ
Optez pour Cuba ou les
Îles de Guadeloupe selon la
formule En liberté.
RÉSERVEZ DÈS MAINTENANT !
de définir clairement ce qu’est la polyphar-
macie. Ensuite, on va faire des enquêtes
avec les données de la régie», explique-t-
elle. Selon Cara Tannenbaum, cette absence
de chiffres reflète l’inaction du gouverne-
ment. «Dans la plupart des pharmacies et
des hôpitaux, il n’y a même pas de fichiers
informatis pour savoir ce qui a été prescrit
et délivré aux patients ailleurs», déplore-
t-elle. De fait, en 2013, sept ans après le
but de l’implantation du réseau Dossier
San Québec (DSQ), cen permettre aux
diverses institutions de santé de partager
les données des patients, seulement 2%
des cliniques, 19% des pharmacies et 21%
des hôpitaux y étaient connectés.
«En attendant, on continue de prescrire
aux personnes âgées des dicaments d’or-
donnance potentiellement non appropriées
(OPNA), même si cela altère leur qualité
de vie et les met en danger», poursuit-elle,
en citant l’exemple des benzodiazépines.
Ces somnires sont fortement conseillés
aux vieilles personnes, car ils augmentent
de 50% le risque de chute et sont associés
à une probabilité accrue de mence. Pour-
tant, au Québec, environ 30% des femmes
âgées en consommeraient régulrement.
«La American Geriatrics Society, qui
vient de mettre à jour une liste de 53 mé-
dicaments à éviter chez les aînés, préconise
d’éviter les benzodiazépines, souligne la
chercheuse. Malgré cela, ils sont beau -
coup prescrits. Pourquoi continuent-ils
à être remboursés? Aux États-Unis, le
gouvernement impose une pénali
aux établissements de soins de
longue durée dans lesquels
la prise de somnires ex-
cède 5%.»
La gériatre vient juste-
ment de mener une étude
auprès de 300 Quécois de
65 à 95 ans consommant des
somnifères depuis 10 ans, en
moyenne. Les participants ont
reçu un document de sept
pages cri vant les
risques de cette habitude
et ont été invités à dis-
cuter avec leur decin ou
leur pharmacien d’un protocole
de cessation graduelle du traitement.
Les résultats, publs en avril dans la revue
60 Québec Science |Novembre 2014
mieux vieillir
MARC TARO HOLMES
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