valeur est biais
ee au cours de la cirrhose en raison de l’hypertension portale et
de l’hyperspl
enisme. Deuxi
emement, la « d
efaillance h
epatique » est prise en
compte par la bilirubin
emie qui, au cours des maladies chroniques du foie, en est
un reflet tr
es inexact de « l’insuffisance h
epatique ». Les param
etres de la
coagulation ne sont pas pris en compte. Un score SOFA modifi
e, adapt
e
ala
cirrhose en pond
erant la valeur des plaquettes et en incluant des param
etres de
coagulation, semble plus int
eressant et doit ^
etre valid
e[3].
‘‘ Le pronostic des cirrhotiques en re´animation de´pend non
seulement des fonctions he´patiques mais aussi des de´faillances
d’organes’’
En pratique, l’existence d’une cirrhose ne devrait plus conduire
a contre-indiquer,
de principe, une prise en charge en r
eanimation. Les h
emorragies digestives et les
episodes d’enc
ephalopathie sont les complications de la cirrhose dont le
pronostic est le meilleur en r
eanimation. Le pronostic est moins bon en cas de
d
efaillance d’organe et/ou de syst
eme autre que le foie. Cependant, une
d
efaillance d’organe (insuffisance r
enale aigu€
en
ecessitant une
epuration
extrar
enale, enc
ephalopathie s
ev
ere n
ecessitant une ventilation artificielle) ne
repr
esente plus n
ecessairement une contre-indication
a la transplantation. Une
attitude pragmatique consistant
a entreprendre une r
eanimation intensive des
cirrhotiques sans restriction mais avec une r
e
evaluation au terme de 72 heures
par un score SOFA adapt
e
a la cirrhose est actuellement l’option la plus
rationnelle [1]. Au terme de 72 heures de r
eanimation intensive, la persistance de
3d
efaillances d’organes (ind
ependamment des plaquettes) devrait conduire
a
une limitation des soins en raison d’un pronostic particuli
erement d
efavorable.
De grandes disparit
es concernant l’acc
es
alar
eanimation et l’acc
es
ala
transplantation des cirrhotiques pr
esentant des d
efaillances d’organes peuvent
^
etre constat
ees en France comme dans d’autres pays. La prise en charge de ces
patients est n
ecessairement multidisciplinaire (h
epato-gastroent
erologues,
r
eanimateurs et chirurgiens). Il est souhaitable que les soci
et
es savantes
repr
esentant ces diff
erentes disciplines se concertent rapidement pour proposer
des recommandations consensuelles. Enfin, la complexit
e inh
erente
a la prise en
charge de ces patients, la n
ecessit
e d’interactions multidisciplinaires et les enjeux
consid
erables en termes de recherche illustrent de nouveau l’int
er^
et de structures
sp
ecifiques, d
edi
ees
a la prise en charge des maladies graves du foie.
‘‘ De grandes disparite´s concernant la l’acce`s a`lare´animation
et l’acce`s a` la transplantation des cirrhotiques pre´ sentant
des de´faillances d’organes peuvent ^
etre constate´es en France comme
dans d’autres pays’’
Liens d’int
er^
ets : Les auteurs d
eclarent n’avoir aucun lien d’int
er^
et en rapport
avec cet article. &
Re´fe´rences
Les r
ef
erences importantes apparaissent en gras
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156 HEPATO-GASTRO et Oncologie digestive
vol. 20 n83, mars 2013
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