CP Récidive anévrisme - Centre Hospitalier Sainte Anne

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Paris, le 1 July 2015
Information presse
L’embolisation des anévrismes intra-crâniens : un
traitement non chirurgical dont l’efficacité excède 10 ans
Une étude récente confirme que le traitement par neuroradiologie interventionnelle, ou
embolisation, d’un anévrisme intracrânien permet de prévenir sa rupture à long terme.
Toutefois, dans un nombre significatif de cas, cet anévrisme peut ré-apparaître sur l’IRM.
Un anévrisme intra crânien est une petite hernie à travers la paroi d’une artère qui irrigue le
cerveau, hernie dans laquelle circule le flux sanguin. On estime que de 2 à 5 % des adultes sont
porteurs d’un anévrisme, qui ne donne, dans la grande majorité des cas, aucuns symptômes. La
rupture de l’anévrisme est la complication la plus redoutée. C’est un événement rare mais dont les
conséquences sont gravissimes puisque cette rupture entraîne une hémorragie dans les espaces
entourant le cerveau, conduisant au décès ou à de lourds handicaps dans deux tiers des cas.
Le traitement endovasculaire (aussi appelé « embolisation ») a été développé dans les années 90 et
est devenu le traitement de référence des anévrismes intracrâniens. Dans la majorité des cas, il
permet d’éviter le recours à la chirurgie. Il s’agit d’introduire un cathéter au sein de l’artère de la
jambe, au pli de l’aine, qui va ensuite être amené, sous guidage radiologique, jusqu’aux artères
cérébrales et à l’anévrisme. L’embolisation consiste à déployer de petits ressorts, appelés « coils »,
dans l’anévrisme, afin d’empêcher le sang d’y circuler. On élimine ainsi le risque de rupture.
Il arrive néanmoins que du sang circule à nouveau via l’anévrisme ; cette récidive peut être
diagnostiquée par IRM. Si ce risque est bien documenté pour les premières années suivant le
traitement, en revanche aucune étude n’avait objectivement contrôlé les résultats du traitement
plus de dix ans après celui-ci.
L’équipe qui a conduit l’étude publiée dans Radiology a activement suivi les patients traités entre
1995 et 2001 au Centre Hospitalier Sainte Anne et reçus en consultation plus de 10 ans après avoir
passé une IRM à haut champ (3T). Si aucun patient n’a souffert d’un nouveau saignement, 12.4%
d’entre eux avaient une récidive, non visible sur le contrôle réalisé 5 ans après le traitement. Les
auteurs ont également analysé l’ensemble des données publiées dans la littérature médicale,
permettant de démontrer chez près de 3000 patients un risque de récidive supérieur à 10%,
particulièrement en cas de grande taille de l’anévrisme (>1 cm), d’occlusion initiale incomplète ou
de retraitement durant les 5 premières années.
« Ces résultats sont très importants étant donné qu’une proportion importante de patients suivis dans
cette étude était jeune, avec un âge moyen de 47 ans et plusieurs décennies devant eux », indique le Dr
Olivier Naggara, neuroradiologue dans le service de radiologie interventionnelle du Centre
Hospitalier Sainte-Anne. « Par conséquent, la démonstration de l’efficacité du traitement dans la
prévention du saignement à plus de 10 ans après le traitement est un enjeu crucial. »
Ces données indiquent la nécessité d’un protocole de suivi plus long pour certains patients traités
par embolisation.
« Nous pensons que les patients ayant un anévrisme de 10 mm ou plus, ainsi que les patients ayant une
occlusion initiale incomplète, devraient être suivis en IRM pendant au moins 10 ans, afin de dépister
cette récidive» souligne le Dr Naggara.
Le traitement endovasculaire peut être répété afin de traiter une récidive de l’anévrysme.
Cependant, de plus amples études doivent être menées afin d’avoir un tableau plus clair des risques
et bénéfices de cette approche.
« Le retraitement d’un anévrisme qui récidive pouvait échouer jusqu’à une fois sur deux. Certaines
innovations techniques matérielles, comme des coils modifiés, l’utilisation de stents ou de dispositifs de
diversion du flux, ont changé la donne. Le taux de récidive est plus faible mais parfois au prix d’un
risque du traitement plus élevé ».
Sources :
“Intracranial Aneurysms: Recurrences More than 10 Years after Endovascular Treatment—A Prospective
Cohort Study, Systematic Review, and Meta-Analysis.” Collaborating with Dr. Naggara on this paper
were Augustin Lecler, M.D., Jean Raymond, M.D., Christine Rodriguez-Régent, M.D., Fawaz Al
Shareef, M.D., Denis Trystram, M.D., Sylvie Godon-Hardy, M.D., Wagih Ben Hassen, M.D., JeanFrançois Meder, M.D., Ph.D., and Catherine Oppenheim, M.D., Ph.D. ,9 juin 2015
Radiology is edited by Herbert Y. Kressel, M.D., Harvard Medical School, Boston, Mass., and owned and
published by the Radiological Society of North America, Inc. (http://radiology.rsna.org/)
Contact Chercheur
Dr Olivier Naggara, Maitre de Conférence - Praticien Hospitalier, MD, PhD, Université Paris-Descartes,
INSERM UMR 894, CH Sainte Anne, Neuro-Sainte-Anne, Service Imagerie Morphologique et
Fonctionnelle, Pr JF Meder -Necker Enfants Malades, service de Radiopédiatrie, Pr N Boddaert
[email protected]
http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/?term=naggara+o
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